Avec les experts de Dreuz, Drieu Godefridi est l’un des meilleurs connaisseurs de la politique américaine.

Paraît aujourd’hui COUP(s)*, un roman dont Godefridi est l’auteur et qui se présente comme suit : « Dans cette dystopie réaliste (roman), l’auteur saisit l’instantané de la situation politique américaine, et nous montre comment celle-ci s’enchâsse dans les réalités géopolitiques de notre temps. Sa thèse, de la convergence active des intérêts, est qu’il n’est nul besoin d’un “complot” pour comprendre une situation passablement explosive. »

En exclusivité mondiale pour les lecteurs de « Dreuz » — dont Godefridi est à la fois un contributeur et un lecteur régulier — l’auteur nous autorise à reproduire ici le chapitre liminaire de « COUP(s) », synthèse magistrale, non dénuée d’humour, dont nous vous recommandons vivement l’urgente lecture !

1. L’obstacle

—En toute objectivité, il n’existe qu’un véritable obstacle à la réalisation de notre projet.

—Nous en avons déjà tant parlé… Tout a été mis en œuvre, tout a échoué.

—Nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer, ni d’abandonner.

—Certes. Mais que faire ?

—Nous devons accepter la convergence de nos intérêts avec la Chine.

—De cela aussi, nous avons déjà discuté. Il m’avait semblé que nous étions d’accord pour ne pas collaborer avec ce régime.

—Avons-nous le choix ? Comme vous le rappeliez à l’instant, nous avons tout essayé — Russie, Ukraine, « impeachment » — et piteusement échoué.

—Est-ce un motif suffisant pour …vendre notre âme au Diable jaune ?

—Oh, je vous en prie, épargnez-moi vos clichés racistes ! Ce n’est pas le moment.

—Sur le fond, vous ne dites rien. Comment justifier cette… collaboration que nous avons toujours refusée.

—Nous devons être à la hauteur des enjeux. Ce que préparent nos… amis chinois nous permettrait de faire coup double.

—Je ne vous suis pas.

—C’est pourtant l’évidence : d’une part, nous créons la faiblesse et la dépendance à l’État de nos populations. De l’autre, nous semons les graines du rejet du président par son « peuple ».

—N’y a-t-il pas trop d’inconnues, d’impondérables, … Pour nous jeter dans cette aventure ?

—Le temps presse.

—Qu’en est-il de l’aspect moral de la solution que vous préconisez ?

—Je suis conscient du problème moral. À la vérité, je n’en dors plus. Mais, il me semble qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs. Ce prix, le prix du sang, je suis prêt à le payer.

—On parle de … quoi ? Des centaines de milliers, des millions de morts ? Comment l’assumez-vous ?

—Oh l’assume, oui je l’assume ! Si c’est le prix à payer pour un monde meilleur, un monde plus juste, un monde plus égalitaire. Un monde plus respectueux de notre environnement !

—Faire table rase…

—La Grand Réinitialisation !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Drieu Godefridi pour Dreuz.info.

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