Publié par Gaia - Dreuz le 5 février 2021

Source : Infoequitable

Une nouvelle fois, le Covid sert de prétexte.

Ses retombées médicales ne sont pas encore connues, mais une chose est sûre : la campagne de vaccination israélienne est un succès majeur sur le plan logistique. A tel point qu’elle fait de nombreux envieux dans le monde.

Les médias ont consacré de nombreux reportages empreints d’admiration pour cette réalisation.

Mais comme Israël n’est pas n’importe quel pays, il a vite été insupportable pour certains de le voir dépeint sous un angle aussi flatteur.

On a ainsi assisté à une campagne visant à retourner cette réussite contre Israël, en l’accusant de… priver les Palestiniens de ses propres succès !

Nous avions déjà noté que le Covid avait fait son apparition dans les oeuvres des spécialistes du dessin « anti sioniste », comme Carlos Latuff.

Le dessin paru le 31 janvier dans le journal L’Alsace joue sur un registre voisin.

« COVID 19 : Que peut nous apprendre Israël ? » – voilà une question a priori pertinente et utile…

… dont la finalité est ici d’apporter une condamnation totale d’Israël.

Que l’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas Benjamin Netanyahu et sa politique qui sont ciblés. L’accusation est généralisée contre tous les Israélienscollectivement accusés d’avoir continuellement maltraité les Palestiniens depuis un demi-siècle.

Cela fait des Israéliens un peuple de bourreaux, implicitement accusés d’appliquer à leurs voisins ce qu’eux ont subi par le passé.

Bien sûr, c’est un raccourci fallacieux. Les Palestiniens ont leur propre gouvernement; ils peuvent obtenir des permis pour travailler en Israël; et les restrictions réelles à leur mobilité sont avant tout dues au terrorisme qui a été continuellement pratiqué contre les Israéliens, poussant ces derniers à se protéger, y compris par la séparation physique.

Un dessin de presse, c’est forcément trop synthétique pour que l’on puisse y intégrer tout un contexte historique.

Raison de plus pour un dessinateur de bien peser le poids de ses traits, et de ne pas établir de lien malveillant entre deux sujets. La lutte contre le virus entreprise par un gouvernement auprès de ses citoyens et les conditions de vie (supposées) résultant d’un conflit complexe avec le peuple voisin n’ont pas de rapport direct. Et s’il y a des interactions, un coup de crayon lapidaire ne suffit pas à les représenter.

Nous avons trouvé au moins deux autres dessins de la plume de Laurent Salles sur Israël.

Celui-ci, de 2013 :

Et celui-là, de 2014 :

Dans les deux cas, le dessinateur laisse apparaître une vision manichéenne : Israël = oppresseur (et par conséquent, Palestiniens = opprimés).

Cette attribution unilatérale et sans nuances de traits maléfiques n’est pas de nature à attirer la bienveillance du public sur l’Etat juif. Elle n’est pas non plus de nature à favoriser la sérénité des communautés juives d’Alsace, vers lesquelles certains lecteurs du quotidien régional pourraient être tentés de répercuter leur rancoeur.

Les dessins de Laurent Salles sur Israël n’ont rien de novateur. Ils ne font que mettre en images une vision largement diffusée par la presse d’un Etat d’Israël qui n’aurait de cesse d’oppresser les Palestiniens exempts, eux, de tous reproches.

Une vision que l’on retrouve dans les colonnes de L’Alsace, avec par exemple cet édito de l’année dernière intitulé « Israël dit « non » à la paix » (a-t-on jamais lu « Les Palestiniens disent non à la paix » dans la presse française ?).

Au point que l’on peut se demander si le dessinateur lui-même, qui croque toutes sortes de sujets et ne semble s’intéresser qu’occasionnellement à Israël, n’est pas victime de cette désinformation quotidienne qu’il reproduit à son tour

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