Publié par François Sweydan le 27 février 2021
Allan Knoll (en manteau gris) au rassemblement du 14 février 2021 à la mémoire de Ilan Halimi à Paris, 12e Arrondissement (Photo Allan Knoll)

Le dimanche 14 févier 2021, quelques deux cent personnes se sont rassemblées dans le XIIe arrondissement de Paris, jardin Ilan-Halimi (anciennement jardin 54, rue de Fécamp), en hommage au jeune homme Ilan Halimi, 23 ans, mort il y a quinze ans, le 13 février 2006, torturé trois semaines durant par le « gang des barbares » de Youssouf Fofana parce qu’il était juif. Dans le jardin de jeu de l’enfance d’Ilan, étaient présentes des associations qui n’avaient rien à faire dans ce rassemblement. Il s’agissait d’une grossière et crapuleuse récupération pseudo politique et de propagande qui n’a rien à voir avec la lutte contre l’antisémitisme prise en otage.

Suite à ce rassemblement, j’ai eu personnellement à m’entretenir avec Allan Knoll, fils ainé de Mireille Knoll (85 ans), elle aussi sauvagement assassinée et partiellement brûlée le 23 mars 2018 par son voisin, Yacine Mihoub (28 ans)[1], drame survenu dans le même arrondissement presque un an après le meurtre de Sarah Halimi (65 ans), torturée et défenestrée par Kobili Traoré, le 4 avril 2017[2].

Apprenant la nouvelle – distillée toutes les heures sur RTL le matin même de ce dimanche 14 février – du rassemblement en mémoire des juifs assassinés, Allan Knoll a été avec son épouse pour y participer, d’autant qu’il s’agissait aussi d’un hommage à sa maman.

Il a été scandalisé, outré et blessé par ce qu’il a découvert et entendu sur place[3].

Un rassemblement hétéroclite de représentants (et de badauds) de mouvements connus pour leur antisémitisme affiché : indigénistes, mouvements racialistes noirs, ACAB (acronyme de l’anglais « All cops are bastards », « Tous les flics sont des salauds »). S’est joint à ces derniers quelques LGBTQ (collectif « Judéité Queer ») ainsi que des activistes du collectif Adama Traoré et du NPA, le Nouveau Parti anticapitaliste d’extrême gauche communiste et révolutionnaire, au nom d’une prétendue convergence des luttes.

Des membres de l’UNEF (Union nationale des étudiants de France) assuraient le service d’ordre. Ce même syndicat qui, aujourd’hui, n’est plus ni féministe, ni laïc. Il a défendu le voile islamique à l’université sous la pression et accords avec l’association des Étudiants Musulmans de France (EMF) connue pour son double discours et son lien dangereux avec les Frères musulmans. Sans compter les dérives racialistes, la logique de censure intégriste et identitaire, les déclarations racistes et scandaleuses de ses membres (notamment lors de l’incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris) et un islamo-gauchisme affiché et agressif.

Le plus consternant dans cette commémoration gâchée par des parasites de la faune des idéologies indigéniste, racialiste et décoloniale, est de voir des juifs (mais est-ce vraiment le cas ?) d’extrême gauche présumés antiracistes pactiser avec des imposteurs, au nom de la lutte contre l’antisémitisme, dont la nouvelle association, le RAAR (Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes)[4], et l’association Juives et Juifs Révolutionnaires, qui veut « recréer un front uni contre le racisme qui inclut l’antisémitisme » (notons que dans la déclaration l’antisémitisme est seulement inclus aux autres racismes que la gauche instrumentalise). Ils étaient là pour un autre discours…

Le lendemain de la rencontre, cette dernière nébuleuse tweete : « Depuis hier, suite au rassemblement nous subissons une attaque concertée de la droite et de l’extrême droite, qui ne supporte pas la mise en relation de l’antisémitisme avec les autres racismes. » Sauf que ce collectif ment et fabule au sujet de la réalité, et dès que l’on s’indigne de ces honteuses récupérations on est accusés par ces fascistes d’extrême gauche du classique anathème frelaté d’être d’extrême droite.

Car, selon Allan Knoll, le premier discours a été correct, à dénoncer les crimes antisémites et contre les chrétiens d’Orient. Aussitôt, le deuxième discours d’un activiste du collectif Adama Traoré a changé de ton, pour associer aux crimes antisémites ceux prétendus de la police de « racisme systémique » contre les Noirs et les Arabes, sachant que, selon les derniers sondages (22 février 2021), « 78 % des Français considèrent qu’il n’y a pas plus de racisme dans la police que dans d’autres corps de métiers ».

C’est à ce moment-là seulement que les banderoles affichant les victimes juives des crimes antisémites se sont levées ainsi que celle de lutte « contre l’antisémitisme et tous les racismes » du RAAR, et non dès le début de la cérémonie ou au premier discours sobre. Face aux médias convoqués, il fallait bien associer au discours biaisé, l’image des victimes de l’antisémitisme et par association sous-jacente orienter l’émotion victimaire vers le racisme systémique de la police envers Adama Traoré et autres minorités. Il faut reconnaitre que c’est une abjecte récupération des gauchistes.

On ne s’attardera pas ici sur l’imposture de Assa Traoré, sœur d’Adama, et de ses délires racialistes, indigénistes et décoloniaux. La presse et les médias complices et complaisants s’en sont déjà copieusement chargés afin de nous imposer les thèses de BLM, Antifa et autres groupes anarchistes, et de nous les montrer sous un angle favorable, en dernier lieu un article de Libération à l’eau de rose[5], dévoyant comme d’habitude la réalité de ce rassemblement récupéré par l’extrême gauche malfaisante et hypocrite.

Indigné, Allan Knoll conclut : « Je ne voulais pas être mêlé à cette mascarade. J’ai planté dans le sol le pieu au bout duquel était affichée une photo de ma mère et je suis parti en colère. On s’est fait avoir avec cette ignoble récupération politique des drames ! J’ai même envoyé balader un journaliste d’Europe-1 qui voulait m’interviewer à mon départ précipité. »

Mais qu’en est-il de ce Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (le RAAR) dont l’un de ses membres, Joseph Benamran, a été l’un des organisateurs de ce rassemblement ?

Dans le communiqué (voir note 4), le réseau entend lutter contre l’antisémitisme « en rappelant que la droite et l’extrême droite, fidèles à leur xénophobie, veulent faire croire que l’antisémitisme viendrait d’« ailleurs » et ne plongerait pas ses racines dans plusieurs traditions politiques françaises vieilles de plusieurs siècles. » Il nous rappelle « qu’un antisémitisme diffus est resté bien vivace et qu’il est nourri aujourd’hui par tous les intégrismes religieux. » Il rejette « toute interprétation de l’antisémitisme comme provenant essentiellement de la population musulmane. Cette position est instrumentalisée par la droite et l’extrême droite et reprise dans certains secteurs de la gauche. » Enfin, les membres du RAAR entendent participer « aux luttes contre tous les autres racismes et en apportant [leur] solidarité à toutes leurs victimes », refusant « notamment l’opposition entre les actions contre l’antisémitisme et celles contre l’islamophobie, le racisme antimusulman », et en « [se] solidarisant avec les étrangers et les étrangères en butte à la répression de l’État. »

Vaste programme, mais « quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt » ! Car, dans ce qui précède il y a quelques confusions et inexactitudes, voire un aveuglement (intentionnel ?) tendancieux. Le RAAR au lieu de désigner clairement le mal, préfère l’occulter et inverser les rôles, s’en prend à une droite patriote (désignée d’« extrême droite ») – qui ne tue pas et n’égorge pas au nom d’Allah. Ce sont des procédés orwelliens d’inversions coutumières des gauchistes à accuser l’altérité de ce qu’ils sont eux-mêmes.

Certes, il reste encore des antisémites de tous bords et d’extrême droite, mais on ne va pas nous faire croire que de nos jours ce n’est pas celui qui vient d’« ailleurs », d’Afrique du Nord et subsaharienne, d’Orient et de tradition et culture coranique, le seul qui tue parmi « tous les intégrismes religieux » – vicieusement inclus par ce pluriel indigne –, sans omettre la responsabilité de l’État français, d’une partie de la classe politique (gauche comme droite) et des médias dans cette triste et dramatique situation[6]. Bien plus que l’extrême droite de nos jours, l’extrême gauche palestinolâtre et pro Hamas est antisémite par nature et idéologie. L’extrême gauche islamo-gauchiste instrumentalise à cet effet le palestinisme, paravent de l’antisémitisme qui se cache à l’ombre de l’antisionisme.

L’extrême gauche islamo-gauchiste instrumentalise à cet effet le palestinisme, paravent de l’antisémitisme qui se cache à l’ombre de l’antisionisme

De plus, la prétendue islamophobie, néologisme inadéquat et inapproprié – fer de lance des Frères musulmans pour interdire toute critique de l’islam – n’est pas un « racisme antimusulman ». Depuis quand une religion (l’islam) est-elle une race, et la critique de sa doctrine jihadiste meurtrière et conquérante, un racisme et une phobie pathologique ? Le RAAR mélange les genres… d’autant qu’il refuse l’opposition abusive entre les actions contre l’antisémitisme et celles contre la prétendue islamophobie, plutôt une islamo-lucidité qui, jusque-là, n’a pas tué. Drôles de correspondances et de raccourcis regrettables aux relents nauséabonds de l’idéologie islamo-gauchiste : à la lutte des classes qu’ils ont abandonnée, ils l’ont permutée par la lutte des races et de la religion (islamique).

À la lutte des classes qu’ils ont abandonnée, ils l’ont permutée par la lutte des races et de la religion (islamique)

Enfin, quels étranger et étrangères sont-ils en butte à la répression de l’État ? Lorsqu’on sait que la France est devenue une auberge espagnole à dépenser des dizaines de milliards en prestations sociales et médicales à plus de 40% d’étrangers (sans compter à un pourcentage conséquent de faux Français, de « papiers » crachant sur la France), et lorsque ses frontières sont grandes ouvertes à tous les immigrés économiques et illégaux par centaines de milliers (faussement désignés par cette gauche de « réfugiés » et d’« exilés »). De surcroit, le pays est en proie de plus en plus aux crimes crapuleux de la part d’étrangers (de 2000 à 2020, le nombre d’homicides a bondi de 90 % en France)[7], et que leurs méfaits sont souvent jugés mollement, condamnés à de ridicules peines par une justice fort laxiste et qui n’expulse même pas les délinquants et les criminels multirécidivistes compulsifs illégaux ainsi que les jihadistes dangereux.

Le RAAR vit sur quelle planète ? On voit bien que la lutte contre l’antisémitisme est prise en otage pour d’autres buts et un tout autre discours, celui d’une gauche aux abois qui fait feu de tout bois pour ne pas sombrer dans le marécage de ses utopies déchues. Ce présumé combat contre l’antisémitisme de cette gauche est une récupération sournoise afin d’occuper ce terrain laissé jusque-là à la droite mais en lui greffant dessus avant tout d’autres luttes marxistes fumeuses.

Mais quelques questions s’imposent.

D’abord, jusqu’à quand accepterions-nous ces imposteurs d’extrême gauche, eux-mêmes d’une extrême intolérance totalitaire et d’idéologie fasciste, voire anarchiste, à récupérer hypocritement des drames dans le seul but de diviser la nation, de semer le chaos et de tenter d’imposer par la force, le chantage et la violence des options idéologiques que le trois-quarts des citoyens refuse et ne veut pas ?

Ensuite, pourquoi et comment l’État accepte-t-il la création et la multiplication exponentielle de ces associations présumées antiracistes, toutes animées par une idéologie nihiliste et subversive, grassement subventionnées par l’impôt des contribuables ? Comment ne sont-t-elles pas encore dissoutes depuis tant de leurs dégâts ?

Enfin, à qui profite le crime ? Si ce n’est qu’à ceux qui ont instrumentalisés cette extrême gauche contre les Gilets jaunes, contre les patriotes et maintenant contre Les Identitaires qu’on veut dissoudre parce qu’ils défendent symboliquement – et dans la légalité de la loi – les frontières de la France et démontré que l’État lui-même n’est pas crédible et depuis longtemps.

Reste à savoir si l’on devrait être indulgents avec ces présumés antiracistes d’extrême gauche sous prétexte de leur hypothétique lutte contre l’antisémitisme ? Au lecteur de juger…

En tous les cas, l’habit ne fait pas le moine. Derrière de présumées bonnes intentions il y a parfois de très mauvaises.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © François Sweydan pour Dreuz.info.

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