Publié par Magali Marc le 10 avril 2021

L’Administration Biden a annoncé mercredi (le 7 avril) son intention de rétablir le paiement de 235 millions de dollars d’aide américaine aux Palestiniens, notamment à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), un organisme controversé.

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Cette décision a suscité des déclarations inquiètes de la part d’Israël : «La position d’Israël est que l’organisation (l’UNRWA) sous sa forme actuelle perpétue le conflit et ne contribue pas à sa résolution», a commenté le ministère israélien des Affaires étrangères.

De nombreuses critiques accusent l’UNWRA d’exagérer le nombre de réfugiés palestiniens et d’avoir un intérêt direct dans la poursuite du conflit israélo-arabe. Suite à une pétition de HonestReporting, le Secrétaire d’État américain de l’époque, Mike Pompeo, a révélé le nombre réel de réfugiés en janvier. Selon les estimations américaines, moins de 200 000 Palestiniens déplacés lors de la guerre d’indépendance de 1948 sont encore en vie. L’agence pour les réfugiés devrait recevoir 150 millions de dollars. En outre, la Maison-Blanche prévoit de transférer 75 millions de dollars d’aide économique et de développement à la Cisjordanie et à Gaza, ainsi que 10 millions de dollars pour des programmes de consolidation de la paix.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Khaled Abu Toameh, paru sur le site du Gatestone Institute, le 9 avril.

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L’Administration Biden veut financer la dictature palestinienne

L’administration Biden aurait l’intention de «réinitialiser» les relations américaines avec les Palestiniens.

Un mémo interne présenté au secrétaire d’État américain Antony Blinken le 1er mars indique : «Tandis que nous réinitialisons les relations américaines avec les Palestiniens, le corps politique palestinien se trouve à un point d’inflexion et se dirige vers ses premières élections en 15 ans.»

Le mémo réintroduit certaines des questions que les Administrations de George W. Bush et de Barack Obama préconisaient soit le renforcement des institutions palestiniennes, y compris la société civile et les organismes de surveillance des médias.

Le document mentionne en outre la reprise de l’aide financière américaine aux Palestiniens et «les moyens de faire progresser les perspectives d’une solution à deux États négociée

Malheureusement, alors que l’Administration Biden parle de la «nécessité de protéger la société civile [palestinienne] en réduisant les arrestations de blogueurs et de dissidents», les dirigeants palestiniens vont manifestement dans la direction opposée.

Au lieu de renforcer le rôle des organisations de la société civile, les dirigeants palestiniens entravent leur travail en leur imposant de sévères restrictions.

Au lieu de renforcer les libertés publiques et d’apporter la démocratie à son peuple, la direction palestinienne punit sévèrement ceux qui s’élèvent contre ses politiques.

L’Administration Biden affirme vouloir renforcer les organisations de la société civile palestinienne, mais les dirigeants palestiniens s’efforcent de resserrer leur emprise sur ces organisations.

Récemment, les organisations de la société civile palestinienne ont exprimé leur rejet absolu des tentatives de la direction de l’Autorité palestinienne (AP) d’imposer de sévères restrictions à leur travail. Ces organisations réagissaient à un récent décret du président de l’AP, Mahmoud Abbas, qui transforme effectivement les organisations non gouvernementales (ONG) palestiniennes en institutions contrôlées par le gouvernement.

Le décret de M. Abbas exige que les organisations présentent au gouvernement de l’AP un «plan d’action annuel et un budget prévisionnel». Cela signifie que les organisations travailleront pour le gouvernement de l’AP et non en fonction de leur vision, mission, objectifs ou programmes.

«Ce [décret] porte atteinte au professionnalisme, à l’indépendance et à la liberté de l’activité civique, notamment à son rôle de surveillance des performances de l’autorité exécutive et à son objectif de tenir cette autorité responsable de ses violations», ont déclaré plusieurs organisations de la société civile palestinienne dans une déclaration commune.

«Cette loi par décret a été publiée dans le cadre de plusieurs lois par décret en cours qui sont rédigées dans le plus grand secret et derrière des portes closes… la loi entrave le droit de réunion et d’organisation et le droit d’exercer des activités indépendantes des ministères et de l’autorité exécutive…».

«La loi susmentionnée viole la Déclaration universelle des droits de l’homme (article 20) et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (article 22), qui confirme le droit fondamental à la liberté d’association, à l’indépendance des activités et des sources financières. Elle viole également plusieurs résolutions émises par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, notamment la résolution (22/6) du 21/03/2013, qui appelle les États à ne pas entraver l’indépendance fonctionnelle des associations et à ne pas imposer de restrictions sur les sources potentielles de financement de manière discriminatoire.»

La répression de Mahmoud Abbas contre les ONG palestiniennes est intervenue alors que les Palestiniens se préparent à organiser leurs premières élections générales depuis 2006. Ces élections font partie de la tentative de M. Abbas de s’attirer les faveurs de l’Administration Biden et de se présenter comme un dirigeant soucieux de démocratie et d’élections équitables. Le fait est qu’il cherche désespérément des fonds américains pour préserver son régime et rester au pouvoir jusqu’à son dernier jour.

Les élections parlementaires palestiniennes ont été fixées au 22 mai, tandis que le vote pour la présidence de l’AP est prévu pour le 31 juillet.

Le timing de l’action de Mahmoud Abbas contre les organisations de la société civile palestinienne n’est pas une coïncidence. M. Abbas, âgé de 85 ans, veut s’assurer que personne ne le critique, lui et son régime, avant les élections.
Il craint que les organisations de la société civile palestinienne, qui ne sont pas directement sous le contrôle de son gouvernement, ne le critiquent, lui ou son gouvernement, à la veille des élections prévues. Il craint que de telles critiques ne nuisent à ses chances (et à celles de la faction Fatah au pouvoir) de remporter le scrutin.

Il convient de souligner que le mémo de l’Administration Biden ignore totalement les mesures de répression prises par Mahmoud Abbas à l’encontre des organisations de la société civile.

M. Abbas se sent donc maintenant libre de sévir contre tout Palestinien qui ose ne pas être d’accord avec lui ou contester ses politiques.

La dernière victime en date de ses efforts afin d’intimider ses opposants avant les élections est Nasser al-Kidwa, ancien ministre des Affaires étrangères de l’AP et neveu de l’ancien dirigeant de l’OLP Yasser Arafat.

Au début du mois, Mahmoud Abbas a expulsé M. al-Kidwa du Fatah et a suspendu le financement de l’AP à l’organisation qu’il dirige : la Fondation Yasser Arafat. Il a ensuite licencié Kidwa de son poste de président de la fondation et a ordonné l’arrestation de son garde du corps, Qadri Ataya.

Hassan Asfour, ancien ministre du Cabinet palestinien et rédacteur en chef du site d’information palestinien Amad, a dénoncé les mesures prises par M. Abbas à l’encontre de M. al-Kidwa comme étant des «intimidations politiques».

La vengeance de Mahmoud Abbas est intervenue en réaction à la décision de M. al-Kidwa de former sa propre liste pour se présenter aux élections législatives. M. al-Kidwa est membre du Comité central du Fatah, le plus haut organe de décision de la faction de M. Abbas. Ce dernier a été furieux qu’al-Kidwa ait dit qu’il voulait se présenter sur une liste séparée, et non dans le cadre de la liste du Fatah dirigée par lui.

En plus de M. al-Kidwa, un certain nombre de responsables du Fatah prévoient également de se présenter sur des listes séparées aux élections parlementaires. Ces responsables appellent à un «changement radical» du système politique palestinien, une référence à la nécessité de mettre fin à la dictature de Mahmoud Abbas.

Les mesures punitives prises par M. Abbas à l’encontre de M. al-Kidwa visent à avertir ces responsables qu’ils connaîtront le même sort s’ils se présentent hors de la liste dirigée par lui. Il annonce essentiellement que toute personne qui le conteste sera expulsée du Fatah et privée d’argent et d’emploi.

Mahmoud Abbas demande à l’Administration Biden : financez-moi à hauteur de millions, que mon règne autocratique continue, peu importe mes attaques contre les libertés publiques et l’intimidation des critiques et des rivaux politiques.
Au lieu de demander des comptes à M. Abbas pour ses mesures répressives, l’Administration Biden semble se diriger vers financement de son régime totalitaire.

Selon le mémo interne américain, les États-Unis prévoient reprendre l’aide financière inconditionnelle aux Palestiniens fin mars ou début avril. Cela signifie qu’ils appuieront Mahmoud Abbas et ses associés avant les élections et leur permettront d’intensifier leur campagne d’intimidation contre tout candidat qui ose demander des réformes et la fin de la corruption endémique.

L’Administration Biden est sur le point de verser des millions de dollars dans les coffres de Mahmoud Abbas pour l’aider à empêcher l’émergence de nouveaux et jeunes leaders et pour l’aider à maintenir son règne autoritaire sur les Palestiniens. Une fois la prime versée, M. Abbas intensifiera les mesures répressives contre ses rivaux et ses détracteurs afin de s’assurer que lui et sa faction du Fatah triomphent aux élections.

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Conclusion

L’agence de l’ONU pour les soi-disant réfugiés palestiniens, l’UNRWA, a applaudi la décision de l’Administration Biden. Pourtant, il se trouve que le président Biden contrevient à une loi de 2018 qui interdit que l’argent des contribuables américains serve à financer l’Autorité palestinienne.

Le sénateur Ted Cruz, du Texas, et plus d’une douzaine de ses collègues républicains du Sénat ont signé jeudi (le 8 avril) une lettre condamnant l’Administration Biden pour cette aide financière aux Palestiniens.

«Nous vous écrivons avec inquiétude au sujet du projet de l’Administration Biden-Harris visant à verser des centaines de millions de dollars des contribuables américains dans les territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne (AP) et le groupe terroriste Hamas soutenu par l’Iran», peut-on lire dans la lettre. «Nous vous demandons d’arrêter ces dépenses jusqu’à ce que le Département d’État rende compte des restrictions statutaires et remédie aux déficiences connues dans la distribution de cette aide, qui a encouragé et facilité pendant des années le terrorisme contre les Américains et les Israéliens.»

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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Sources :

  • De l’Introduction : https://honestreporting.com/ibn-20210804-us-aid-yom-hashoah-iran-negotiations/#bullet1
  • Du texte principal : https://www.gatestoneinstitute.org/17188/biden-administration-palestinian-dictatorship
  • De la Conclusion : https://www.newsmax.com/politics/tedcruz-palestine-foreignaid-letter/2021/04/08/id/1016880/

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