Publié par Magali Marc le 20 avril 2021

Liz Cheney était l’une des principales responsables de la diffusion de la fausse nouvelle selon laquelle les Russes payaient les Talibans pour tuer des soldats américains. Tandis que cette histoire de soi disant primes russes gagnait en popularité dans la presse, Liz Cheney avait saisi l’occasion pour saboter son propre parti. À présent, que les agences de renseignement démentent la véracité de cette histoire qui avait fait l’objet d’un article anonyme du New York Times durant la campagne électorale l’été dernier, Mme Cheney est devenue muette.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Tristan Justice, paru sur le site de The Federalist, le 16 avril.

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Liz Cheney a utilisé la fausse nouvelle concernant les primes russes contre les soldats américains, pour saboter la réélection de Donald Trump

Jeudi, les agences de renseignement américaines ont démenti ce qui avait été considéré comme une super information durant la campagne électorale de l’été dernier, à savoir un article anonyme du New York Times affirmant que le Kremlin payait des primes pour tuer des militaires américains en Afghanistan.

Le Président Donald Trump a délibérément minimisé cette fable afin de ne pas antagoniser les Russes et accélérer le calendrier de retrait des forces américaines.

La Représentante du Wyoming Liz Cheney, actuellement numéro trois du leadership républicain à la Chambre des Représentants, a été l’un des principaux pourvoyeurs de cette fausse nouvelle.

Selon un haut responsable de l’administration qui a parlé au Daily Beast (15 avril 2021) :

« La communauté du renseignement des États-Unis évalue avec une confiance faible à modérée l’idée que les agents de renseignement russes ont cherché à encourager les attaques des Talibans contre le personnel américain et la coalition en Afghanistan en 2019 et peut-être plus tôt ».

La « confiance faible à modérée » dans l’histoire, de la part des responsables du renseignement signifie effectivement qu’elle était au mieux non prouvée et potentiellement fausse, surtout parce qu’elle reposait « en partie sur des racontars de détenus », une source de renseignements souvent peu fiable sur laquelle fonder des affirmations aussi explosives.

Cependant, alors que l’histoire prenait de l’ampleur dans les entreprises médiatiques, Mme Cheney a semblé sentir une excellente occasion de capitaliser sur ce qui était traité comme un scandale, non seulement pour saboter la crédibilité de Donald Trump, mais aussi pour justifier une présence militaire prolongée dans la région alors que l’Administration prenait des mesures afin de retirer les troupes.

Ni Mme Cheney, ni les médias traditionnels, n’ont semblé hésiter en raison des sources douteuses de ces affirmations.
Liz Cheney a écrit sur Twitter le 28 juin 2020 :

« Si les rapports sur les primes russes contre les militaires américains sont vrais, la Maison Blanche doit expliquer : 1) Pourquoi le président ou le vice-président n’ont-ils pas été informés ? L’information était-elle dans le PDB (President’s Daily Brief ) ? 2) Qui était au courant et quand ? 3) Qu’est-ce qui a été fait pour protéger nos troupes et faire rendre des comptes à M. Poutine? »

Ce post de Liz Cheney a généré une série d’articles dans des publications majeures telles que Axios et The Hill, et a été cité dans des dizaines d’autres, tout en obtenant du temps d’antenne sur les réseaux nationaux comme un avertissement au président de son propre parti.

Deux jours plus tard, Politico, dans un article intitulé « Liz Cheney s’en prend à Trump », a écrit :

« (…) dans sa dernière réprimande à l’égard de M. Trump, Liz Cheney a ouvertement demandé si le président était au courant des rapports selon lesquels les Russes offraient des primes aux militants afghans pour tuer des militaires américains et a exigé que l’administration adopte une position plus agressive à l’égard du Kremlin. »

Mme Cheney a insisté sur cette histoire, à la grande frustration de ses collègues et même de ses alliés au Capitole, alors qu’elle poursuivait une croisade interne dans le Parti Républicain contre le président, en pleine campagne électorale, profitant de sa position de présidente de la House Republican Conference.

Mollie Hemmingway (chroniqueuse au Federalist) avait écrit sur son compte Twitter le 21 juillet 2020 :

« Pour information, ces dernières semaines, pas mal de gens qui apprécient généralement Mme Cheney – y compris ceux qui ne sont pas au Capitole – ont été extrêmement déçus de la façon dont elle a travaillé si fort pour aider le NYT à diffuser sa fausse histoire anti-Trump concernant les primes russes. »

Le 29 juin, Mme Cheney avait publié une déclaration conjointe avec le Représentant républicain du Texas, Mac Thornberry, perpétuant des affirmations que les services de renseignement américains ont finalement démenties le 15 avril 2021, bien après que Donald Trump ait quitté son poste :

« Après le briefing d’aujourd’hui avec les hauts fonctionnaires de la Maison Blanche, nous restons préoccupés par l’activité russe en Afghanistan, y compris les rapports selon lesquels ils ont ciblé les forces américaines. Il est clair depuis un certain temps que la Russie ne nous veut pas du bien en Afghanistan » écrivaient les deux Représentants. « Nous prévoyons d’autres briefings sur cette question dans les jours à venir. »

Mme Cheney, souhaitant faire avancer une politique étrangère interventionniste, a amplifié cette fausse nouvelle en collaboration avec certains Démocrates, comme l’a relaté Glenn Greenwald dans l’Intercept.

En effet, la Représentante d’un district du Wyoming a capitalisé sur cette fausse nouvelle des primes russes pour parrainer un amendement avec le Représentant démocrate du Colorado, Jason Crow, afin d’empêcher la Maison Blanche de réduire le nombre de soldats en Afghanistan à moins de 8 000, une action que l’Administration Trump était en train de finaliser.

La loi n’a pas été adoptée et le Président Trump a finalement procédé à la réduction des troupes après l’élection. Cela lui a valu un mépris sans fin dans la même presse qui a louangé le président Joe Biden lorsqu’il a annoncé cette semaine que toutes les troupes quitteraient le pays déchiré par la guerre après deux décennies.

Le bureau de Mme Cheney n’a pas répondu à la demande de commentaires de The Federalist, qui souhaitait savoir si elle regrettait d’avoir alimenté un récit aujourd’hui démenti.

Mme Cheney, qui a également suscité la colère de ses collègues lorsqu’elle a sapé le forum qu’elle préside en soutenant la deuxième tentative d’Impeachment de Donald Trump en janvier, est maintenant confrontée à une primaire dans son État d’origine après avoir survécu à un référendum des Républicains de la Chambre des Représentants sur sa position à la direction.

Depuis le vote, c’est une Liz Cheney enhardie qui a intensifié ses tentatives de déclencher une guerre interne dans le GOP dans le but de purger le parti du Trumpisme et de revenir au républicanisme de l’ère Bush d’il y a une décennie.

« Il est très important, surtout pour nous en tant que Républicains, de préciser que nous ne sommes pas le parti de la suprématie blanche », a-t-elle déclaré au Reagan Institute en février, détaillant les événements de janvier 2021 au Capitole comme largement représentatifs du GOP. « Vous avez certainement vu de l’antisémitisme. Vous avez vu les symboles de la négation de l’Holocauste. … Vous avez vu un drapeau confédéré être porté dans la rotonde. Nous, en tant que Républicains en particulier, avons le devoir et l’obligation de nous opposer à cela, de nous opposer à l’insurrection. »

Ces remarques ont été relayées par la presse corporatiste comme les commentaires énergiques d’une Représentante qui s’engage à reconquérir le parti en rejoignant les gauchistes dans leur rhétorique visant à dépeindre le GOP comme étant plein de suprématistes blancs.

Tout en argumentant contre son propre parti, Mme Cheney, la membre du Congrès qui détient un rôle convoité à la direction de ce même parti, a montré peu d’intérêt à défendre ses collègues républicains qui font face à une conduite odieuse de la part d’une presse hostile, ceci étant la nouvelle normalité.

Dimanche (le 11 avril), Mme Cheney a été interviewée sur la chaîne télévisée CBS, le même réseau qui a réalisé un reportage à charge contre le Gouverneur républicain de Floride, Ron De Santis, qui a suscité des réactions indignées de la part des deux partis, et elle n’a rien dit concernant cette attaque diffamatoire contre le Gouverneur.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Sources :

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