Publié par Jean-Patrick Grumberg le 20 avril 2021
Greg Abbot, gouverneur du Texas

Le Texas n’a pas connu de poussée de COVID après l’ouverture et la fin de l’obligation de porter un masque. Pourtant, lorsqu’on évoque le coronavirus, il importe d’être nuancé : des pays exemplaires un jour deviennent calamiteux. Qui nous dit qu’Israël, qui fait figure de champion, ne peut pas retomber dans une crise ?

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Cela fait plus d’un mois que le Gouverneur Greg Abbott a levé l’obligation de porter des masques dans l’État, mis fin aux restrictions commerciales et levé le confinement, et pour l’instant, le Texas n’est pas devenu l’épicentre d’une vague de coronavirus comme certains l’avaient craint, et d’autres, plus hargneux, l’avaient prédit, presque souhaité, rien que pour avoir raison.

Après que M. Abbott a annoncé que les restrictions relatives au COVID-19 prendraient fin le 10 mars, le président Joe Biden a qualifié cette décision de “grosse erreur” et a déclaré qu’elle reflétait une “pensée néandertalienne”. Un grand nombre d’autres personnalités politiques ont estimé que la décision était prématurée et qu’il s’agissait d’un moyen de distraire les gens de la tempête hivernale de février et de la panne d’électricité qui a tué au moins 111 Texans.

“Il est maintenant temps d’ouvrir le Texas à 100%”, a déclaré M. Abbott le 2 mars au restaurant mexicain Montelongo de Lubbock, sous les applaudissements des chefs d’entreprise de la ville.

“Tous ceux qui veulent travailler devraient en avoir la possibilité. Toutes les entreprises qui veulent être ouvertes doivent l’être.”

Les experts en santé publique ont déclaré qu’il était prématuré de mettre fin à l’obligation du masque, et ont dit que le gouverneur aurait dû attendre plus longtemps pour que davantage de personnes soient vaccinées.

  • Glen Whitley, juge du comté de Tarrant, a déclaré à l’époque qu’il aurait souhaité qu’Abbott attende la fin des vacances de printemps, car les vacances entraînent généralement une augmentation du nombre de vaccins.

La décision d’Abbott a porté ses fruits

Alors que certains États, comme le Michigan, toujours très strictement verrouillé (le gouverneur démocrate, un des pires du pays, vient d’obliger les bébés à partir de 2 ans de porter un masque), ont connu un pic de cas malgré les restrictions, le Texas est resté stable.

  • Le nombre de cas quotidiens a diminué de 58 % depuis que M. Abbott a annoncé sa décision, passant de 6 600 à 2 800 jeudi dernier.
  • Les hospitalisations ont diminué de 48 % et les décès ont continué à baisser.
  • Selon un modèle de l’UT Southwestern, le nombre d’hospitalisations dans les comtés de Tarrant et de Dallas devrait rester le même ou augmenter légèrement au cours des trois prochaines semaines.

Pourquoi le Texas a gagné son pari

Selon Diana Cervantes, professeur de biostatistique et d’épidémiologie au centre des sciences de la santé de l’UNT, les bons résultats du Texas sont dus en partie à un bon taux de vaccination, au port continu du masque même s’il n’est plus obligatoire, du nombre de personnes immunisées et du réchauffement saisonnier qui a ralenti la propagation.

Les experts prévoient d’ailleurs une immunité collective d’ici la mi-juin dans le nord du Texas.

“Je pense qu’ils ont pris des risques et que cela a été payant”, a-t-elle déclaré.

Mme Cervantes recommande néanmoins la prudence, car une recrudescence peut survenir à tout moment. C’est hélas ce que j’ai constaté un peu partout depuis un an : des bons élèves voient subitement une explosion de cas de contamination, des pays dont on pensait qu’ils avaient pris les bonnes mesures voient une accélération du nombre de malades en l’espace de deux semaines, après des chiffres rassurants, etc.

A l’inverse, Vinny Taneja, directeur de la Santé publique du comté de Tarrant, s’inquiète du ralentissement de la diminution rapide des cas, du taux de positivité et des hospitalisations, ce qui pourrait indiquer que quelque chose se prépare. Il prévient que le COVID-19 est toujours présent dans la communauté et que les gens doivent continuer à suivre les protocoles de sécurité, même s’il n’y a plus d’obligation.

Cervantes est plus optimiste, car elle estime que la plupart des gens ont pris le virus au sérieux et n’ont pas abandonné les mesures de précaution et les gestes barrière. En fait, selon elle, la levée de l’obligation de porter un masque a incité les gens à être encore plus prudents.

  • Le 10 mars, quand le gouverneur a levé les restrictions, les gens n’ont pas immédiatement retiré leurs masques pour revenir à l’époque pré-pandémique, a déclaré Cervantes.
  • La plupart des grandes entreprises, telles que Walmart, Target, Kroger, HEB et d’autres, exigent toujours le port du masque et d’autres protocoles à l’intérieur de leurs grandes surfaces.
  • Le spécialiste et conseiller de la Maison-Blanche, chouchou des médias et pourtant très controversé pour ses déclarations intempestives et quelques fois contradictoires, Anthony Fauci, a déclaré, en parlant des bons résultats du Texas qui a fait l’inverse de ce que Fauci recommande, qu’il ne sait pas pourquoi le Texas voit ces bons résultats :
  • Le 2 mars, l’ancien sénateur démocrate américain Al Franken s’est moqué du Texas qui a levé toutes les restrictions COVID-19 qui restaient.

“Mince, nous, ici au Texas, n’avons pas fait de grosses conneries en deux semaines !” a tweeté Franken. “Je sais ! Levons le mandat sur les masques !”

Franken ne pipe plus mot. Il attend goulument que les gens meurent et souffrent pour pouvoir dénoncer son rival politique. D’autant que dans le même temps, l’État d’origine de Franken, le Minnesota, a connu la trajectoire inverse.

Le “plan de sécurité” du gouverneur Tim Walz du Minnesota prévoit en effet :

  • Rassemblements sociaux à l’intérieur limités à 15 personnes.
  • Rassemblements à l’extérieur, 50.
  • Distance sociale “doit être maintenue” lorsque des personnes de ménages différents se réunissent.
  • De nombreux commerces, comme les restaurants, sont soumis à des limites de capacité (tant à l’intérieur qu’à l’extérieur).
  • Les masques sont obligatoires pratiquement partout à l’intérieur.

Malgré ces restrictions, le Minnesota connaît une recrudescence de cas.

Pour le Texas, l’UT Southwestern affirme que ses prévisions dépendent fortement de la manière dont les gens se comporteront. Leurs estimations – et ce ne sont que des estimations – prévoient prochainement une légère augmentation des cas, mais sans aucune comparaison avec ce qui a été observé pendant les vacances et l’été dernier. Ils estiment également que le virus s’éteindra à mesure que la vaccination se poursuivra.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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