Publié par Dreuz Info le 17 avril 2021

L’Anti-Defamation League (ADL) a demandé à Fox News de licencier son commentateur politique vedette Tucker Carlson, parce qu’il a défendu une théorie suprémaciste selon laquelle les Blancs sont “remplacés” par des personnes de couleur.

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Dans une lettre adressée à Suzanne Scott, PDG de Fox News, le chef de l’ADL, Jonathan Greenblatt, a déclaré que la “rhétorique de Carlson n’était pas seulement un coup de sifflet pour les racistes — c’était un «coup de clairon».

La “théorie du grand remplacement” des nationalistes blancs, également connue sous le nom de “génocide blanc”, affirme que les personnes de couleur remplacent les Blancs par l’immigration dans le monde occidental.

Cette “théorie” est un “trope classique de la suprématie blanche”, indique la lettre de l’ADL, notant qu’elle a été liée à des fusillades de masse aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande et qu’elle a été évoquée lors d’une manifestation d’extrême droite meurtrière à Charlottesville, en Virginie, en 2017.

Elle s’appelle la “théorie du grand remplacement”. Elle a été citée par les meurtriers de masse en Nouvelle-Zélande, à San Diego et à El Paso, au Texas, ces dernières années.

Cette théorie, attribuée à un livre de 2012 du philosophe français Renaud Camus et colportée par les nationalistes blancs du monde entier, donne une nouvelle tournure à une vieille crainte selon laquelle les minorités de couleur remplacent progressivement les populations blanches en raison des politiques d’immigration massive et de la faible natalité des Blancs.

On pouvait l’entendre dans les chants “Vous ne nous remplacerez pas” et, plus précisément, “Les Juifs ne nous remplaceront pas” des nationalistes blancs qui défilaient à Charlottesville, en Virginie, en 2017.

L’ancien élu Steve King, un Républicain de l’Iowa, a déclaré dans un tweet : “Nous ne pouvons pas restaurer notre civilisation avec les bébés de quelqu’un d’autre”.

Maintenant, l’Anti-Defamation League demande à Fox News de renvoyer Carlson pour racisme.

Renaud Camus : «de ce que je connais de vous, vous n’avez pas un caractère haineux, vous semblez avoir très peu de haine en vous, je me trompe ?

La haine n’a en effet strictement rien à voir là-dedans. Faire le constat objectif d’une situation de fait, en l’occurrence le remplacement d’une population par une ou plusieurs autres, n’a rien de haineux, quand bien même on déplorerait, comme c’est mon cas, cette substitution et le changement de culture et de civilisation qu’elle implique. Les mouvements de résistance des peuples aux calamités qui s’abattent sur eux ne relèvent pas de la haine, mais du simple instinct de survie, hélas bien émoussé. Haine et volonté de perdurer dans l’être sont deux choses bien différentes.

Et lorsque vous apprenez que des nazis, des terroristes, se servent de vos analyses pour semer la haine et la mort, que vous dites-vous ? Vous regrettez ce que vous avez écrit, vous vous dites que ces tueurs auraient saisi n’importe quel prétexte, que vous ne pouvez pas contrôler le cerveau malade des gens ?

— Des nazis ? Des terroristes ? Dieu merci le cas ne s’est jamais présenté. On ne le répétera jamais assez, le Grand Remplacement n’est en rien une «théorie», c’est un nom pour le phénomène le plus important d’une époque, au moins en Europe occidentale. C’est un nom pour une époque, un chrononyme, comme la Grande Peste, la Grande Guerre ou la Grande Dépression. Ce nom est aujourd’hui répandu dans le monde entier parce qu‘il ne décrit que trop bien, hélas, ce qui arrive. Il est malheureusement arrivé que des tueurs de masse fassent référence sous ce nom universellement admis à cette situation déplorable, mais ce n’était en aucune façon à mes écrits ou à ma personne. Si c’est au tueur de Christchurch que vous faites allusion, il ne connaît sans doute même pas mon nom, qui n’est nulle part apparu durant son long procès, et il a pu d’autant moins me lire que mon livre Le Grand Remplacement n’est toujours pas traduit en anglais. Les vues qu’il expose dans sa propre brochure intitulée The Great Replacement sont extrêmement éloignées des miennes, et ce qui suffit à prouver qu’il n’est en rien influencé par moi c’est qu’il a commis son crime épouvantable, alors que toute mon œuvre plaide pour la non-violence, ce que j’appelle l’in-nocence, la non-nuisance. Si je suis hostile aux sociétés multiculturelles, à la conquête, à l’actuelle colonisation de l’Europe, c’est parce qu’elles amènent avec elles, précisément, la violence quotidienne, la nocence, auxquelles peut seule mettre fin la remigration. Quant au tueur d’El Paso, lui non plus ne fait en aucune façon référence à moi, mais au tueur de Christchurch et à sa brochure The Great Replacement.

Pour ce qui est des nazis et des néo-nazis, mes amis et moi avons d’autant moins à faire avec eux que nous sommes, je pense, les seuls anti-nazis conséquents, de même que nous sommes les seuls écologistes conséquents, les seuls anti-soviets conséquents, les seuls adversaires sérieux de la réduction de l’espèce au statut de Matière Humaine Indifférenciée (MHI). Si le Grand Remplacement n’est pas une théorie, je le répète, le «remplacisme global», en revanche, en est une, et l’histoire qu’elle retrace va du taylorisme fordien à la davocratie, la gestion du parc humain par Davos, par les Grands Argentiers, les banques, les fonds de pension, les multinationales, les gafas et autres intérêts financiers. C’est l’histoire de l’industrialisation de l’homme par la concentration, et les camps de la mort en sont évidemment un épisode capital, de même que le goulag. Si des manifestants défilent en criant «You will not replace us!», ils ont ma bénédiction pleine et entière, car la dignité par excellence de l’homme est d’être irremplaçable. Si d’autres, en revanche, défilent en criant «Jews will not replace us!», non seulement ce sont des ennemis personnels et des adversaires radicaux de ma réflexion, mais ce sont en plus, à mon avis, des imbéciles, car les Juifs, bien loin d’être les instruments du Grand Remplacement et du remplacisme global, en sont au contraire les premières victimes. En Europe ce sont eux qui sont chassés les premiers par le nettoyage ethnique entraîné par le changement de peuple.

Voici ce qu’a déclaré Carlson sur Fox news :

«Je sais que la gauche et tous les petits gardiens de Twitter deviennent littéralement hystériques si vous utilisez le terme “remplacement”, si vous suggérez que le parti démocrate essaie de remplacer l’électorat actuel, les électeurs qui votent actuellement, par de nouvelles personnes, des électeurs plus obéissants du tiers-monde”, a déclaré Carlson. “Mais ils deviennent hystériques parce que c’est ce qui se passe en réalité. Disons-le simplement : C’est vrai.”

Lundi soir, après les appels à son licenciement, et le soutien qu’il a reçu de la chaîne, Carlson en a rajouté une couche :

«C’est le chœur habituel de menteurs hyper-agressifs” et il a affirmé que les Démocrates soutiennent l’immigration massive parce qu’elle augmente leur avantage et leur pouvoir électoral.

Selon Carlson, les espoirs politiques des Démocrates reposent sur la démographie :

“Afin de gagner et de conserver le pouvoir, les Démocrates prévoient de changer la population du pays.”

Et il s’est plaint d’avoir “moins de pouvoir politique parce qu’ils importent un tout nouvel électorat,» en affirmant qu’il n’a aucune raison d’accepter cela, cette dilution de son droit de vote.

La dilution du droit de vote n’est pas un critère central de votre livre sur le grand remplacement, comme le fait Carlson, pensez-vous qu’il a raison ? Quelle différence entre votre vision et la sienne ?

— Il n’y a pas de différence sur ce point particulier. La question des manipulations du corps électoral est un aspect bien réel du Grand Remplacement. Les remplacistes s’assurent des électeurs en changeant de peuple, conformément à la fameuse boutade de Brecht, qui a cessé depuis longtemps d’être une plaisanterie : «Puisque le peuple a trahi la confiance du gouvernement, le gouvernement n’a qu’a changer de peuple». En France le parti socialiste et son think tank Terra Nova ont même bien cyniquement théorisé cette ressource d’avenir, qui devait leur assurer le pouvoir pour deux ou trois générations. Je ne sais ce qu’il en est des États-Unis, mais pour ce qui est de l’Europe, et plus particulièrement de la France, les remplacistes sont bien imprudents, car les remplaçants qu’ils laissent venir par millions ont tôt fait de travailler et de voter pour eux-mêmes plutôt que pour leurs complaisants introducteurs. Pour le dire autrement, les remplacistes seront les premiers mangés. Il faut bien voir toutefois que ces considérations électorales, pour essentielles qu’elles soient, ne sont qu’une petite partie du drame, un coin du tableau parmi d’autres. L’essentiel est le changement de peuple : le remplacement ethnique, l’effondrement de grandes et vieilles civilisations, la culture de l’éradication et l’éradication de la culture, le génocide par substitution.

En réponse, le PDG de Fox, Lachlan Murdoch, a défendu Carlson en déclarant : “La théorie du remplacement des blancs ? Non, non, c’est une question de droit de vote.” L’ADL a fait valoir dans une réponse envoyée lundi à Murdoch que Carlson a utilisé un langage suprématiste blanc, même s’il a prétendu ne pas l’avoir fait. Que pensez-vous cette remarque de l’ADL ? Cela implique-t-il que vous n’avez plus le droit de développer votre analyse parce qu’elle a été détournée par des suprématistes ? Carlson est coupable d’avoir utilisé des idées interdites ? Ne sommes-nous pas dans une forme avancée de censure ? Où est la liberté ?

— L’anti-remplacisme, la résistance au génocide par substitution, le refus de la destruction de sa propre culture et de sa propre civilisation, n’ont évidemment strictement rien à voir avec un quelconque «suprémacisme blanc». Cette confusion équivaut à tourner les tables. Les blancs et les individus qui se sont assimilés à leur civilisation ne sont nullement en situation de revendiquer une quelconque supériorité réelle ou imaginaire, ils en sont plutôt à essayer de sauver ce qui peut l’être encore des sociétés qu’ils ont créées et qu’ils voient détruites sous leurs yeux. L’assimilation de leur résistance au suprémacisme, au nazisme ou au racisme au vieux sens péjoratif du terme n’est rien d’autre qu’un vieux procédé rhétorique éculé destiné à les faire taire à tout prix, à achever de les écraser. Vous parlez de liberté : je puis vous assurer, au moins pour ce qui est de la France, qu’il n’y en a aucune ; et je sais de quoi je parle, ayant été chassé de partout, de tous les médias et de toutes les maisons d’édition, et étant incessamment poursuivi devant la justice et condamné. Le négationnisme aujourd’hui, le négationnisme le plus vivant, c’est la négation du Grand Remplacement — c’est l’ensemble des procédés de la davocratie remplaciste pour empêcher que le changement de peuple et de civilisation soit seulement nommé et dénoncé. Le génocide par substitution doit absolument être accompli en silence : la Presse, la loi, les juges, les universités et les diverses officines négationnistes-génocidaires sont là pour garantir qu’il en va bien ainsi.

***

“C’est l’immigration d’autres nations, plus que toute autre chose, qui a conduit à la transformation politique”, a encore dit Carlson lundi soir. “Nos dirigeants n’ont pas le droit d’encourager les étrangers à s’installer dans ce pays afin de modifier les résultats des élections. Faire cela, c’est une attaque contre notre démocratie.”

Au lieu de traiter les nouveaux arrivants comme des personnes hostiles, indécrottables, ne devrait-il pas encourager les Républicains à les recruter, à courtiser leur vote comme pour n’importe quel autre groupe d’Américains ?

— Certainement pas. On ne courtise pas un envahisseur, un occupant, des peuples de substitution. On agit pour qu’ils regagnent leurs propres pays et leurs propres civilisations — serait-ce seulement pour la sauvegarde de la biodiversité humaine.

La nation ne se porterait-elle pas mieux si nous nous engagions dans un processus d’accueil, plutôt que d’essayer de laisser nos petits-enfants se débattre avec les conséquences d’un rejet ?

— Sans doute, si votre intention est de laisser à vos petits-enfants une autre nation, où ils seront au mieux une petite minorité sans cesse menacée, comme aujourd’hui les blancs d’Afrique du Sud.

N’y a-t-il pas une dimension raciste, xénophobe même, dans cette réflexion qui consiste à dénoncer les conséquences de l’arrivée massive d’étrangers ?

— Oh, raciste, certainement, vivent les races et leur harmonieuse coexistence à toutes ! Le mot antiraciste ayant radicalement changé de sens, et ne désignant plus aujourd’hui que le remplacisme global davocratique, la haine des races, l’immigrationnisme à tout crin, la collaboration avec l’occupant, il serait tout à fait justifié que le mot racisme changeât de sens à son tour, répudiât son très fâcheux passé et assumât mieux qu’il ne le faisait jusqu’à présent ce qu’implique son nom : l’amour des races et de leur diversité. Quant à xénophobe et xénophobie, ils sont une part essentielle de l’arsenal rhétorique auquel nous avons fait allusion plus haut : la façon d’avoir toujours raison des négationnistes-génocidaires. Xénophobe et xénophobie n’ont jamais voulu dire ce que prétendent ces gens-là. La xénophobie, c’est la détestation des étrangers. Le bloc négationniste-génocidaire est vraiment malvenu d’avoir recours à ce terme pour fustiger ses adversaires, lui dont l’action aboutit sous nos yeux à la disparition de l’étrangèreté dans le monde, de l’étrange et des étrangers. Le Grand Remplacement sera achevé quand il n’y aura plus un seul étranger. La xénophobie n’a jamais désigné la résistance à une invasion ou à une occupation étrangères, la défense de sa propre patrie, la sauvegarde de sa propre civilisation.

Enfin, vous avez longtemps été accusé de pousser des théories conspirationnistes, parce que vous parlez d’un grand remplacement. En considérant que c’est maintenant une théorie suprématiste blanche, n’est ce pas une reconnaissance que vous dites vrai ?

— J’imagine que vous vous moquez de moi. Ce n’est en aucune façon une théorie suprémaciste blanche, et ce n’est en rien, hélas, une théorie. Mes réflexions n’ont pas le moindre caractère complotiste, ou alors il faut appeler complotiste toute interrogation sur les forces et les mécanismes à l’œuvre à un moment donné dans le monde. Je dis vrai parce que le Grand Remplacement est un fait, un sinistre fait, un génocide par substitution et, accessoirement, le crime contre l’humanité du XXIe siècle.

Merci, Renaud Camus.

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