Publié par Jean-Patrick Grumberg le 29 avril 2021

Dans son dernier livre, Insoumission française*, Sonia Mabrouk cite Michel Onfray et son regard sur la France : « Le bateau coule, restez élégant. Mourez debout. »

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C’est ce qu’il m’avait déclaré, lors d’une rencontre fortuite dans un café de Tel-Aviv, où étaient assis, à deux tables d’écart et par hasard, Michel Onfray, Shmuel Trigano et votre serviteur. Onfray voit ainsi sa vie et sa France, me disait-il : musicien sur le Titanic en train de couler, debout, une coupe de champagne à la main. Quelle tristesse.

Pour Mabrouk, il s’agirait d’une « lucidité supérieure », ou d’un « défaitisme morbide ». Où est la différence ? La France est-elle un gagnant, un champion, où une vieille déclinante qui refuse de se regarder dans le miroir ?

Mabrouk ajoute :

Le philosophe se place dans la peau d’un médecin pour livrer un diagnostic clinique de la situation. Sommes-nous alors condamnés à la disparition de la civilisation judéo-chrétienne ?

Mon diagnostic – je ne me place pas dans la peau du médecin – n’est pas loin.

Je ne crois pas que la France vive la disparition de la civilisation judéo-chrétienne : elle y a renoncé depuis longtemps. Elle se revendique de racines gréco-romaines. Avec tout le respect que je dois aux anthropologues, permettez-moi de leur faire remarquer qu’il n’est pas très futé de se revendiquer de racines mortes. Aucun arbre ne pousse sur des racines mortes. Autant les racines judéo-chrétiennes sont vives, intemporelles et impérissables, autant les civilisations romaine et grecque ont disparu corps et âme, et s’en dire les héritiers annonce la même disparition.

Je ne me place pas comme Onfray – avec qui je suis d’accord sur peu de choses, mais dont je respecte beaucoup l’honnêteté et l’intégrité – dans la peau du médecin : je l’observe.

Je vois que la France est le malade. Je vois les médecins : ce sont les présidents que les Français se choisissent dans l’espoir de trouver celui qui la soignera, qui les sauvera. Je vois ces présidents successifs proposer leur diagnostic clinique, appliquer leur traitement, et échouer : erreur de diagnostic. Toujours mauvais, leurs diagnostics, et quand ils ne le sont pas, le corps du malade ne supporte pas le traitement. L’un après l’autre depuis les années 80, les médecins se trompent, le patient décline et la maladie empire.

Les Français, là, arrivent à court de médecins. Celui en fonction, un Joe Biden jeune, a échoué. Et je n’en vois aucun, parmi les candidats, proposer un bon diagnostic. Je comprends enfin pourquoi les Français ne font plus assez d’enfants.

Et je me dis : s’ils n’ont pas de bon médecin, s’ils n’ont pas de bon diagnostic, s’ils n’ont pas de traitement ni de médicaments, alors le malade, sur son lit, va mourir.

Au lieu de jouer de la musique une coupe de champagne à la main Michel, ils feraient mieux de poser leur instrument et rédiger leur testament.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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