Publié par Gertrude Lamy le 12 mai 2021

Le 4 février 2019, le pape François et le grand imam Ahmed El-Tayeb, recteur de la Mosquée-Université d’El-Azhar, située au Caire, se sont retrouvés à Abou Dhabi, capitale des Émirats Arabes Unis, pour signer ensemble un document à portée universelle intitulé La fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune.

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Cet événement a pu donner l’impression d’une équivalence entre le Vatican et El-Azhar comme autorités suprêmes respectives du catholicisme et de l’islam sunnite. Or, tel n’est pas le cas. Cela résulte de différences sur des aspects fondamentaux : origine des deux institutions, primauté dans l’autorité pour l’interprétation des textes sacrés, l’enseignement et le gouvernement des fidèles.

Annie Laurent explique ci-dessous, dans le cadre d’une note pour l’association Clarifier (1), dont la mission consiste à apporter un éclairage sur l’islam, la manière dont cette dernière – présenté ici dans sa vision sunnite – conçoit la légitimité d’une autorité religieuse.


Une tendance fréquente en Europe consiste à appliquer à l’islam les principes qui régissent le christianisme. Cela se vérifie non seulement pour la doctrine mais aussi pour l’organisation de la religion. Le regard porté sur l’Université-Mosquée d’El-Azhar, située au Caire, en est une illustration particulièrement éloquente. Cette institution n’est-elle pas perçue par bien des Européens, chrétiens ou pas, comme l’équivalent du Vatican ?

Il convient donc de clarifier ce qui apparaît comme une réelle confusion.

Pour bien situer la question, nous commençons par une vue d’ensemble concernant la manière dont l’islam définit l’autorité magistérielle. Nous nous limitons ici à la version sunnite, en raison de sa primauté numérique au sein de l’Oumma (la communauté mondiale des musulmans), car c’est d’elle que relève El-Azhar. 

Le calife, lieutenant d’Allah ?

L’histoire officielle de l’islam retient l’institution du califat comme organe chargé de gouverner l’Oumma. Toutefois, selon la tradition, de son vivant Mahomet n’a désigné aucun successeur et n’a créé aucune institution destinée à assurer la pérennité de sa mission, à veiller à l’élaboration du dogme de l’islam et à la fidélité aux enseignements du Coran. Ce dernier, bien qu’étant considéré comme émanant directement d’Allah, ne donne aucune indication à ce sujet, même si tout musulman est appelé à être khalifât Allah (« lieutenant de Dieu »).

Allah a promis à ceux d’entre vous qui croient et qui accomplissent des œuvres bonnes d’en faire ses lieutenants sur la terre, comme il le fit pour ceux qui vécurent avant eux. Il leur a promis aussi d’établir fermement leur religion qu’il lui a plu de leur donner et de changer, ensuite, leur inquiétude en sécurité (24, 55).

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  1. https://associationclarifier.fr/pfv-n-79-el-azhar-vatican-de-lislam/

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