Le fait d’aborder la contribution chrétienne au sionisme et à la résurgence d’Israël en tant qu’Etat juif ne signifie évidemment pas que le christianisme puisse récupérer à son profit cette dimension fondamentale du judaïsme depuis l’exil et surtout depuis l’an 70 de l’ère chrétienne.
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L’an prochain à Jérusalem ! est une phrase éminemment constitutive de la foi juive, mais les chrétiens se retrouvent directement concernés par ce qui touche à l’alliance entre Dieu et Israël, (un peuple, une loi, une terre) car c’est sur cette alliance-là – et sur aucune autre base – qu’ils estiment avoir été greffés. Cette affiliation au judaïsme s’est réalisée par l’intermédiaire du juif Jésus, reconnu par ses premiers disciples (tous juifs) comme messie et comme fils de Dieu. Tout ce qui a affaibli et affaiblirait encore l’ancrage d’Israël dans cette alliance (impliquant la terre) brouille ipso facto l’identité chrétienne. Un christianisme ex nihilo n’existe pas.
Cette réflexion sur les liens entre sionisme et chrétienté n’a pas non plus pour but d’exonérer l’hostilité historique des chrétiens envers les juifs, car c’est là une responsabilité écrasante et impardonnable. Les aléas de l’histoire sont complexes mais ne peuvent pas être éludés. Les figures – minoritaires – que nous allons évoquer vont paradoxalement nous rappeler combien la fidélité de l’Eglise chrétienne envers ses propres origines s’est toujours montrée à la fois fragile et menacée. Et pourtant le fil rouge du lien spirituel judéo-chrétien s’est maintenu au cours des siècles malgré un courant majoritaire opposé ! Dans la tradition juive, on sait que le petit nombre fidèle est plus essentiel et parfois plus significatif que la grande masse indifférente…
Il y a deux aspects complémentaires dans le sionisme, un aspect plus spirituel et traditionnel et un autre plus politique et moderne, et les deux sont historiquement liés. En d’autres termes, on ne peut pas laisser dire, comme on l’entend ou le lit trop souvent, que la naissance de l’état moderne d’Israël serait simplement une “colonisation” octroyée par les Européens en guise de dédommagement de la Shoah. Ce raccourci apprécié par certains milieux révisionnistes tend à faire l’impasse sur des courants historiques avérés. Car la renaissance moderne d’Israël, officialisée en 1948, est la conséquence logique d’un processus qui vient de très loin dans l’histoire, et qui n’a jamais cessé au cours des siècles ! Un processus dans lequel les chrétiens ont été impliqués, au-delà de tous les dénis !
Le cardinal Christophe Schönborn, archevêque de Vienne, a écrit il y a quelques années un article dédié à la mémoire de Théodore Herzl, et il dit ceci :
“C’est un fait aussi bien pour la foi juive que pour la foi chrétienne, qu’il y a eu une fois et une seule, dans l’histoire de l’humanité, un pays bien déterminé, dont Dieu a pris possession pour toujours comme étant Son héritage(1 S,26/19), Son pays (Jr2/7), et qu’Il a confié au peuple élu par Lui, Israël, comme étant Son propre peuple (Dt 1/36). On ne peut guère mettre en doute que la fondation de l’Etat d’Israël soit liée à la promesse biblique de la terre.”
Regardons comment, malgré un climat général antijudaïque depuis 2000 ans, des chrétiens ont pu jouer un rôle non négligeable dans l’affirmation publique de la légitimité du retour à Sion pour les juifs disséminés dans la diaspora.
En 2001, l’Eglise catholique a publié sous la signature de Joseph Ratzinger un document du Conseil biblique pontifical qui a pour titre “Le Peuple juif et ses saintes Ecritures dans la Bible chrétienne”.
Cette réflexion théologique présente un double intérêt : d’une part elle rappelle que les chrétiens reconnaissent comme base de leur foi la bible hébraïque, avec l’alliance qui implique le don définitif de la Terre d’Israël à son peuple ; d’autre part elle affirme une ligne nouvelle qui accepte comme légitime pour des catholiques le fait de lire la Bible hébraïque en fonction d’une perspective juive, et non plus comme autrefois, en christianisant systématiquement par rétroprojection les livres de ce qu’on appelait l’Ancien Testament.
En ce qui concerne l’opinion publique, la question du sionisme et de l’antisionisme reste une question d’actualité encore plus aiguë depuis les intifadas palestiniennes, les surenchères continuelles, les campagnes de boycott, les manœuvres onusiennes, etc. Avec la surmédiatisation unilatérale des événements du Proche-Orient, on a assisté à l’amplification d’une controverse permanente dans l’hostilité généralisée envers Israël. Il s’est créé une vulgate de la pensée unique sur le sujet, provenant plus spécialement des milieux d’extrême gauche et altermondialistes, entraînant dans sa spirale les chrétiens dits progressistes, aussi bien catholiques que protestants, sans oublier de nombreux alterjuifs récupérés comme cautions.
Ainsi se réveille sous un nouvel habillage une vieille haine séculaire qui sommeillait. Il faut remarquer au passage que tous ceux qui se disent pro-palestiniens – majoritaires – sont systématiquement anti-israéliens. Il suffit de consulter certains médias catholiques ou protestants pour s’en apercevoir.
Enjeux
Les enjeux du sionisme ne concernent donc pas que les juifs, ils englobent aussi les chrétiens – leur foi, leur avenir – à plusieurs niveaux. On peut relire à ce propos cette déclaration limpide du pasteur Martin Luther King – elle date déjà de 40 ans ! – où il affirme :
“Tu déclares, mon ami que tu ne hais pas les juifs, que tu es seulement anti-sioniste. Alors sache ceci : antisioniste signifie de manière inhérente antisémite, et il en sera toujours ainsi ! Le sionisme n’est rien moins que le rêve et l’idéal du peuple juif de revenir sur sa propre terre ; soutenir le droit du peuple juif à vivre sur l’antique terre d’Israël : tous les hommes de bonne volonté se réjouiront de la réalisation de la promesse de Dieu, que son peuple retourne dans la joie sur la terre qui lui a été volée. C’est cela le sionisme, rien de plus, rien de moins.”
La Bible hébraïque est aussi – telle quelle – Ecriture sainte chez les chrétiens : il est donc assez logique que des chrétiens aient au cours des siècles pris au sérieux ce qu’ils lisaient dans leur texte sacré. Il est logique aussi, quand on connaît les traditions, que les milieux protestants aient souvent été plus sensibles à la thématique de la terre promise Eretz Israel, du fait que l’accès à l’Ancien Testament était pour eux essentiel, alors qu’il n’était, hélas, devenu qu’accessoire dans le public catholique. Pendant de longues périodes, il n’y a eu que les spécialistes cultivés, les théologiens et les mystiques qui en connaissaient l’importance capitale.
Ce n’est que depuis le Concile Vatican II, il y a une soixantaine d’années, que les textes du premier testament (pourtant si bien sculptés pendant des siècles dans la pierre des chapiteaux d’églises et mis en valeur sur les fresques des cathédrales) sont lus chaque dimanche au cours de la messe…
C’est aussi cette culture biblique bien protestante qui a fait que dans de nombreuses familles on a privilégié à certaines époques les prénoms de baptême hébraïques. Cette ouverture spécifique du monde protestant est due à Calvin, qui le premier au seuil de l’époque «moderne» a insisté sur l’unité de la Bible à travers sa partie juive et sa partie chrétienne.
Mais il faut également relever le fait que, globalement, toutes les traditions chrétiennes, orthodoxes, catholiques et protestantes, ont eu leur part d’antisémitisme au cours des générations précédentes, et plus récemment au moment de la Shoah. En Allemagne après l’arrivée au pouvoir d’Hitler, le 90% des pasteurs protestants étaient membres du parti nazi.. Heureusement, dans cette étape assombrie, des attitudes courageuses et déterminées de laïcs chrétiens, de pasteurs, de prêtres et d’évêques ont apporté un peu de lumière et d’espoir au milieu de ténèbres terrifiantes.
Regard historique
Regardons les différentes périodes historiques où s’est manifesté dans les milieux chrétiens, un intérêt positif pour l’avenir des juifs, précisément en raison de l’enracinement spirituel dans la Bible :
(On trouve sur cette question des éléments intéressants entre autres dans l’étude faite par Yves Chevalier, (des amitiés judéo-chrétiennes), et dans celle de Sœur Hedwig Wahle, religieuse de ND de Sion. Il en existe aussi chez Paul Giniewsky, un spécialiste juif de ces questions)
Il y a d’abord – et ça commence très tôt – les courants millénaristes qui affirment que dans le cadre de la création d’une nouvelle terre par Dieu, les juifs retourneront en Israël, et qu’alors un règne de justice s’étendra sur le monde. Ces croyances ont été partagées par des figures de l’Eglise ancienne comme St Irénée de Lyon ou Méliton de Sardes. Augustin instaure une rupture avec cette façon de penser et ce n’est qu’avec les anabaptistes que cette vision millénariste revient sur le devant de la scène religieuse. Ces sensibilités ne disparaîtront jamais, même si les Eglises officielles catholiques et réformées se sont montrées hostiles à cette vision, qu’elles jugeaient périlleuse car susceptibles de servir de caution à des mouvements d’illuminés ou de révolutionnaires incontrôlables.
Parmi les visionnaires spirituels, au 14ème siècle, deux moines frères mineurs, Jean de Roquetaillade, un Français, et Telesforo da Cosenza, un Italien, annoncent une ère nouvelle universelle accompagnée de la restauration d’Israël et de la reconstruction du Temple de Jérusalem.
Au 16ème siècle, un presbytérien anglais Thomas Brightam et Jakob Böhm, philosophe allemand (deux mystiques) prévoient le rétablissement des juifs en terre sainte. Le premier y ajoute la chute de l’empire ottoman (qui avait pourtant conquis Constantinople cent ans auparavant !)
17 et 18èmes siècles
A l’époque de la révolution anglaise, avec Cromwell, les juifs auparavant chassés d’Angleterre y sont réadmis, et les puritains sont persuadés que c’est la dernière étape avant leur rassemblement en Terre promise. Une pétition envoyée au parlement de Londres en 1649 manifeste le désir que “la nation d’Angleterre et les habitants des Pays-Bas soient les premiers à transporter les fils et les filles d’Israël dans la terre promise à leurs ancêtres Abraham, Isaac et Jacob pour un héritage éternel…”
Dans le même sens, c’est le père jésuite anglais Paul Sherlock qui attend le retour des juifs en Palestine. Le protestant John Tillinghast, quant à lui, annonce que les juifs vont de nouveau s’appeler peuple de Dieu, et que de retour en Palestine, ils repousseront le Turc et le Pape ensemble.
En 1686, un huguenot français exilé aux Pays-Bas, Pierre Jurieu écrit :
“C’est une chose qui n’a pas d’exemple et qui ne peut se comprendre, que depuis 2000 ans Dieu conserve ce peuple dispersé parmi les nations sans qu’il se confonde avec elles. Cela dit clairement que Dieu les conserve pour une grande œuvre.” Jurieu prévoit un rassemblement, sur la terre promise, des exilés d’Israël.
Aux 17èmes et 18èmes siècles, l’estime pour les juifs est très influente en particulier à Amsterdam, Hambourg et Londres. Deux facteurs principaux expliquent cette bienveillance significative envers les juifs : la consonance particulière du calvinisme avec la Bible hébraïque, et la présence de marranes aux Pays Bas et en Allemagne. Cette relation amicale avec les juifs est même très perceptible dans l’œuvre de Rembrandt qui a dépeint l’image du judaïsme dans ses gravures et dans ses toiles ; des membres de sa propre famille servent d’ailleurs de modèles pour des personnages juifs.
A la même époque, Isaac Newton, le célèbre scientifique qui s’intéresse aussi à la théologie, écrit à propos du retour à Sion :
“Le mystère de cette restitution se trouve chez les prophètes, je m’étonne donc avec stupéfaction que si peu de chrétiens arrivent à l’y trouver. Ce mystère consiste dans le retour final de captivité des juifs, leur établissement d’un royaume juste et florissant.”
Son contemporain John Locke, philosophe également connu, affirme aussi sa foi dans le “retour des juifs dans leur propre pays“.
Comenius
Plus étonnant encore est le témoignage sioniste de l’évêque tchèque Johann Amos Comenius (1592-1670). C’est un humaniste qui propose dans son traité “Les voies de la lumière” des lignes directrices pour un monde meilleur.
Dans cette révolution universelle, il donne la place centrale à la restauration des juifs sur leur terre, avec l’institution d’une foi venant de Sion qui serait accueillie par tous les peuples de la terre. En 1648, il publie une vision utopique où il décrit Jérusalem régénérée par les juifs revenus au pays, et son rayonnement universel grâce à l’intelligence de l’organisation de la cité sainte restaurée.
Ce livre n’a été publié en anglais qu’après des siècles d’oubli, en 1902, date à laquelle justement Théodore Herzl fait paraître son roman Altneuland qui présente de grandes similitudes avec les idées de Comenius.
En France, au 17ème siècle, Nicolas Charpy de Sainte-Croix voit le monde bientôt transformé :
“rétabli dans son ancienne patrie, le peuple juif retrouvera son unité et régnera sur tous les autres peuples de la terre.”
Au 18ème siècle, toujours en France, c’est une véritable école de pensée qui se fait jour et qui se prolongera au 19ème :
Dans les milieux jansénistes, avec Jacques Joseph Du Guet prêtre oratorien, et Pierre Agier, on se tourne vers l’Ecriture pour y trouver “le principe de la plus haute vérité visible“.
Du Guet collabore même aux 25 volumes d’une explication de l’Ecriture Sainte dans laquelle il utilise une méthode d’interprétation ; sa pensée évolue et il est persuadé que “les ruines de Jérusalem seront rétablies” Même thème de la restauration de Jérusalem chez Jean Baptiste Le Senne, père abbé d’Etémare, et chez les abbés Nicolas Le Gros et Paul Mérault, auteurs d’un ouvrage commun “Le sens de l’apocalypse” où on peut lire : “il y aura un règne de Dieu dans ce monde, et les juifs substitués aux gentils restaureront Jérusalem”. Idées semblables encore chez le P. Houbigant, prêtre oratorien et l’abbé Jacques Deschamps.
Une religieuse, sœur Hilda Fronteau, au moment de la Révolution française, prédit le rétablissement des Juifs à Jérusalem grâce à l’intercession du prophète Elie. Perspectives identiques prônées en Italie par le dominicain Giuseppe Zoppi qui croit à une prochaine restauration mondiale des juifs. En Allemagne, à la même époque, une mystique protestante, Marie Kummer, dit avoir reçu une vision de St Jean et elle annonce l’imminent retour des juifs en Terre sainte. Autour d’elle se constitue un groupe prêt à partir.
En Angleterre, des écrits du même style circulent. Le révérend Joseph Priestley, dans une “lettre aux descendants d’Abraham, d’Isaac et de Jacob”, exprime “l’espoir que Dieu va réunir les juifs, les ramener en terre de Canaan et en faire la plus illustre des nations de la terre“.
En 1784, un autre théologien anglais, Edward Whitaker, publie sa Dissertation sur la restauration finale des juifs. Il estime que la phrase de St Paul “Tout Israël sera sauvé” signifie que cette restauration aura un caractère national.
En 1795, Charles Jerram, un théologien anglican de Cambridge, commente l’évangile de Luc : “il est naturel d’imaginer qu’à cette période Jérusalem sera remise à ses propriétaires d’origine.”
Les espérances de la restauration d’Israël et de la réappropriation d’Eretz Israël par les juifs se manifestent clairement. On peut dire que le sionisme chrétien, à mi-chemin entre les fondements spirituels et leurs conséquences politiques, a préparé et relayé l’expression du sionisme juif qui allait suivre.
Les juifs, majoritairement en diaspora, ont pleinement conscience d’être exilés et ils espèrent le retour à Sion ; à chaque fête de Pessah ils le proclament très clairement «l’an prochain à Jérusalem !». Certains attendent ce retour avec l’arrivée du Messie, d’autres pensent qu’il faut prendre les devants. Déjà au 12ème et 13ème siècle, Ramban (Rabbi Moshe ben Nachman) avait affirmé que résider en Eretz Israël était bel et bien une mitzva. Mais une majorité de juifs d’alors estimait cependant que seul le Messie permettrait de mettre fin à l’exil. On retrouvera les mêmes clivages et le même dilemme lors de la fondation de l’Israël-nation moderne.
Au 19ème siècle, en France, on retrouve d’intéressantes affirmations du retour des juifs à Jérusalem, avec des personnes comme l’abbé Jean-Baptiste Bigou, le père dominicain Antoine Gallois qui exprime ses idées sionistes dans la très académique Revue Biblique, l’abbé Pierre Lachèze du diocèse de Paris qui entrevoit même pour bientôt la reconstruction du Temple.
En Angleterre, même discours chez John Hopper, prêtre anglican, Pierre Mejanel, Alexandre Keith, pasteur écossais. William Dighby voit comme imminent, dit-il, “le retour des juifs, ces rois de l’orient, dans leur patrie palestinienne”. Pour John Aquila Brown, le triomphe du royaume juif est pour bientôt.
Le prêtre catholique anglais Daniel Wilson futur évêque de Calcutta, annonce en même temps la chute de l’Empire ottoman et le rétablissement des juifs en terre sainte.
Dans les années 1800, en Amérique, un pasteur presbytérien, David Austin, est tellement persuadé que ces événements sont imminents qu’il construit des maisons pour que les juifs puissent y préparer leur voyage de retour en terre sainte. En 1878 à Chicago, l’évêque épiscopalien William Rufus Nicholson présente un rapport sur le rassemblement d’Israël.
Mêmes idées chez des religieux catholiques autrichiens, allemands, italiens : exemple, le chanoine sicilien Antonio Castiglione, et en Suisse, l’aumônier de l’hôpital de Genève l’abbé Pierre Moglia ; chez les protestants, c’est Emile Guère et le pasteur François Gaussen qui attendent la libération d’Israël.
En 1804, l’évêque anglican de Rochester, Thomas Whiterby, interpelle ses concitoyens : “Quels Anglais ne souhaiteraient que les Iles britanniques aient le grand honneur de contribuer au bonheur et à la prospérité d’Israël ?”
Le Times publie un grand article qui propose ni plus ni moins le projet d’aller installer le peuple juif dans le pays de ses pères.
Quelques jours auparavant le chef de la diplomatie britannique Lord Palmerston avait donné à son ambassadeur à Constantinople, des indications directement inspirées d’une recommandation officielle écrite par lui à la reine Victoria, un an plus tôt : “Que votre règne, Majesté, voie s’accomplir la prophétie, selon l’espoir de ce peuple unique ; Juda sera sauvé et Israël demeurera en paix”.
Une des plus grandes figures de l’anglicanisme, Lord Anthony Ashley Cooper écrit lors de l’ouverture d’un consulat britannique à Jérusalem : “l’ancienne ville du peuple de Dieu reprend sa place parmi les nations, et l’Angleterre est le premier royaume des Gentils à cesser de la fouler aux pieds”.
En 1844 est créée à Londres la British Society for promoting of the jewish Nation of Palestine. Un de ses dirigeants, le pasteur Crybbace, espérait même obtenir de la Turquie tout le territoire de l’Euphrate jusqu’au Nil et de la Méditerranée au désert…
Renouveau évangélique
C’est alors en Angleterre l’époque du renouveau évangélique. En 1830 John Nelson Darby, spécialiste renommé de la Bible, développe sa pensée religieuse où il donne une place importante au retour du peuple juif en terre d’Israël. Tout un courant évangélique de réveil va entraîner dans le même sens les baptistes, les méthodistes, les adventistes et les mormons, mais sur une base de lecture biblique souvent assez littéraliste.
En 1878, les chrétiens sionistes se manifestent aux Etats-Unis : un livre de William Blackstone est publié “Jésus revient” c’est un succès ; traduit en 40 langues, il popularise le rôle positif que les juifs doivent jouer à la fin des temps. L’auteur présente au président américain une pétition signée par plus de 400 dirigeants chrétiens demandant que les Etats-Unis d’Amérique assurent le retour des juifs en Palestine. Il estime que le retour des juifs et la restauration d’Israël sont prévus depuis le premier concile apostolique de Jérusalem, et il fait le reproche amer aux juifs réformés de renoncer à tort au “pays de leurs ancêtres” parce que, dit-il, ” ils préfèrent le confort et les richesses accumulées en Europe et aux Etats-Unis.”
Certains chrétiens américains, persuadés que le temps de Sion est arrivé, vont en Terre promise, et 21 presbytériens de Chicago fondent sur place la colonie américaine de Jérusalem ; ce sont eux qui introduisent l’eucalyptus dans le pays. Laurence Oliphant, ancien député britannique, journaliste, parcourt le pays après avoir participé à la conférence des Hoveveï Tsion (amants de Sion) en Roumanie. Il cherche à persuader le sultan d’accorder des terres aux juifs. Il publie “le pays de Gilead“.
Le Genevois Henri Dunant, fondateur de la Croix Rouge
C’est alors que le Genevois Henri Dunant, initiateur de la Convention de Genève et fondateur de la Croix Rouge, sioniste convaincu en raison de sa foi chrétienne, constitue la Société Nationale Universelle pour le renouvellement de l’Orient. Henri Dunant ne se contente pas d’un engagement humanitaire, il désire spirituellement voir la renaissance concrète et historique d’Israël. Cette fondation lance un appel en 1866 pour que les colonies juives de repeuplement bénéficient d’un statut de neutralité comme la Suisse. Dunant essaye d’intéresser l’empereur Napoléon III à ce projet. Il voit même Jérusalem comme centre mondial des religions, et – bien que protestant – y envisage la résidence du pape. Henri Dunant participe au premier Congrès sioniste à Bâle (Suisse) en 1897, aux côtés de Theodor Herzl.
C’est ce climat effervescent et empathique chez certains chrétiens influents que rencontre le même Theodore Herzl lorsqu’il commence sa campagne en faveur de la création d’un état juif dans le cadre des États-nations modernes.
En Belgique, une famille catholique, les Vercruysse de Courtrai, bénéficient d’un statut social et d’un niveau de culture qui lui donnent des moyens importants. Les Vercruysse éditent en 1860 un opuscule intitulé “La régénération du monde (ouvrage dédié aux 12 tribus d’Israël)”. Cette réflexion rencontre l’opposition du clergé local mais l’approbation de Rome ! Ils sont persuadés, en s’appuyant sur la Bible, que le retour des juifs en Palestine est proche.
La conclusion de cette brochure catholique est celle-ci : “il est donc clair que la Terre sainte sera rendue un jour aux israélites pour s’y reconstituer en nation, et que cette nation ne sera plus expulsée tant que la terre existera.”
Congrès sioniste
L’histoire s’écrit peut-être aussi avec des prises de position modestes de ce genre, et par des appels prophétiques qui, peu à peu, balisent des voies d’avenir. Ce n’est pas un hasard si le chapelain de l’ambassade de Grande-Bretagne à Vienne, l’aumônier William Hechler s’adresse en ces termes au Grand Duc de Bade Frederic : “Selon la Bible, les juifs doivent retourner en Palestine. Par conséquent, je viens en aide à ce mouvement en tant que chrétien pleinement convaincu de la vérité de la Bible. Cette cause est la cause de Dieu.”
Or le même Hechler se retrouve avec Henri Dunant aux côtés de Herzl au 1er congrès sioniste à Bâle. Y participe également le pasteur luthérien Johann Lepsius, grand défenseur des Arméniens, et persécuté par les autorités allemandes alliées aux Ottomans. Ce pasteur présente un rapport intitulé : “Arméniens et juifs en exil, ou l’avenir de l’orient, compte tenu de la question arménienne et du mouvement sioniste”.
Montée de l’antisémitisme européen
C’est dans ce contexte belliqueux que la situation des juifs s’aggrave rapidement en Europe centrale et orientale. En 1882 à Dresde a lieu le 1er congrès antisémite. Le terme même «antisemitismus» est créé par le journaliste W. Marr (il est clair que ce terme ne désigne que les juifs et eux seuls).
Les pogroms de Russie et de Roumanie incitent les juifs à émigrer en Amérique et en Europe occidentale, mais aussi vers la Palestine. Sur place, l’hostilité des populations arabes tout juste arrivées de Syrie et du Liban pour s’installer se manifeste envers les familles juives qui retournent sur la terre de leurs ancêtres et s’installent dans des localités aux noms purement hébraïques.
L’Empire ottoman est allié de l’Allemagne, et quand la guerre éclate en 1914, le sultan déclare le djihad aux puissances alliées. C’est dans ce contexte que la Terre sainte est prise en tenailles entre forces britanniques et armées ottomanes soutenues par les Allemands. Aux côtés des alliés lutte la Légion juive, première unité nationale reconstituée depuis Bar Kokhba au 2ème siècle !
A ce moment-là, la Grande-Bretagne prend l’engagement d’aider à la création du Foyer National juif en Palestine. C’est la Déclaration Balfour. (2 novembre 1917). Voici ce que déclare le premier président de l’Etat d’Israël HaïmWeizmann :
“Les hommes comme Balfour, Churchill, Lloyd George, étaient profondément religieux ; ils croyaient en la Bible. Pour eux, le retour du peuple juif en Palestine était une réalité de sorte que les sionistes représentaient pour eux une grande tradition pour laquelle ils avaient beaucoup de respect.”
Il est vrai que Balfour s’est intéressé au sort des juifs longtemps avant de devenir un homme d’État, il y avait été préparé par l’ambiance de son église. Idem pour le président américain Woodrow Wilson, fils de pasteur presbytérien ; c’est sous son impulsion que l’Amérique a appuyé dès le départ la déclaration Balfour.
D’où cette affirmation qui résume assez bien la situation de l’époque. C’est le Reverend Norman Maclean qui parle :
“Le sionisme réclame de nombreux juifs nobles comme organisateurs. Mais peu nombreux sont ceux qui réalisent que les trois hommes qui rendirent possible cette politique étaient chrétiens : un presbytérien
Cercles judéophiles
Après le travail de dialogue mené par la congrégation de Notre Dame de Sion, des frères Ratisbonne, (juifs alsaciens convertis au catholicisme) a lieu à Rome en 1926 le lancement d’une association catholique des amis d’Israël, fondée par le général des chanoines de Sainte-Croix et Francisca van Leer.
Cette association compte bientôt dans ses rangs 19 cardinaux, 278 évêques et 3000 prêtres du monde entier. Son programme est de s’attaquer à l’antisémitisme. Que les chrétiens ne parlent pas de «peuple déicide», de conversion des juifs, mais qu’on enseigne l’amour de Dieu pour son peuple Israël. Il y a aussi l’initiative de Franz Rödel, créateur de l’Institutum judaeologicum catholicum en 1922 pour lutter contre l’antisémistisme en Allemagne. Il a adressé au pape un mémorandum qui a été repris comme contribution lors du concile Vatican II avec sa déclaration Nostra Aetate (cinquantenaire en 2015).
A part la Grande-Bretagne, c’est, en fait, surtout aux Etats-Unis que se manifeste le plus de soutien à l’égard du sionisme ; en 1931 est créé l’American Palestine Committee, en 1942 le Christian Council on Palestine et ces 2 organes fusionnent en 1946 pour donner un American Christian Palestine Committee dans les rangs duquel on dénombre 20’000 ministres du culte chrétien. Ses membres saluent avec enthousiasme la création de l’Etat d’Israël.
En France, Paul Claudel s’exprime sur la (re)naissance de l’Etat d’Israël en termes personnels ; il écrit :
“Israël est rentré, et a repris sa place au foyer paternel, l’anneau a été remis à son doigt, il a repris son droit de Fils aîné. Il est rentré et il n’y aura plus besoin qu’il sorte.
Maintenant qu’Israël a réintégré le centre, il est impossible qu’il n’arrive pas quelque chose à la périphérie.”
Jacques Maritain écrit de son côté :
“La diaspora ne cessera jamais jusqu’à la grande réintégration. Mais l’ébauche d’un nouveau centre existe maintenant, l’Etat d’Israël, état temporel qui a pourtant une fonction spirituelle à exercer”
Maritain rappelle avec force le droit d’Israël à sa terre :
“ce que Dieu a donné une fois est donné pour toujours. Ce don de la terre de Canaan aux tribus d’Israël est matière de foi pour les chrétiens comme pour les juifs !”
Il y a de forts soutiens à l’Etat d’Israël dans les opinions chrétiennes occidentales, plus spécialement chez les évangéliques. Billy Graham déclare : “la renaissance de l’Etat d’Israël décidée par les Nations Unies le 29 novembre 1947 est de loin le plus important événement biblique du 20ème siècle !”
Sur le terrain de ce qui va se jouer au Proche-Orient, voici ce qu’écrit en 1947 à l’ONU l’archevêque catholique de Beyrouth, Ignace Moubarak, Libanais maronite, après deux décennies de troubles sanglants entre juifs et arabes en Palestine :
“Historiquement, il est indéniable que la Palestine a été la patrie des juifs et des premiers chrétiens. Aucun d’eux n’était d’origine arabe ; la force brutale de la conquête en a réduit et astreint à se convertir à la religion musulmane. Voilà l’origine des Arabes dans ce pays. Peut-on déduire de là que la Palestine est arabe ou qu’elle fut toujours arabe ?
Les vestiges historiques, les monuments, les souvenirs sacrés des deux religions demeurent là vivants pour attester que ce pays a vécu en dehors des guerres intestines arabes que se livraient les princes et monarques d’Irak et d’Arabie. Les lieux saints, les temples, le mur des Lamentations, les églises et les tombes des prophètes et des saints, en un mot tous les souvenirs des deux religions sont des symboles vivants qui infirment à eux seuls ceux qui ont intérêt à faire de la Palestine un pays arabe. Englober la Palestine et le Liban dans le cadre des pays arabes, c’est renier l’histoire et détruire l’équilibre social du Proche-Orient !
Ces deux pays, ces deux foyers prouvent jusqu’à aujourd’hui l’utilité et la nécessité de leur existence comme entités indépendantes.
Des raisons majeures, sociales, humaines et religieuses exigent qu’il soit créé dans ces deux pays deux foyers pour minorités : foyer chrétien au Liban, foyer juif en Palestine, ainsi qu’il a toujours été…
Le Liban réclame la liberté pour les juifs en Palestine, comme il souhaite sa propre liberté et indépendance… /…”
Ambassade chrétienne internationale
Initiative plus récente, l’Ambassade chrétienne internationale à Jérusalem. Ce groupement évangélique, dirigé par Johann Luckhoff et Jan Willem van der Hoeven, est né en 1980 pour protester contre le fait que de nombreux états refusent de transférer leurs ambassades de Tel-Aviv à Jérusalem. Le mouvement a inauguré en 1980 à Bâle le premier congrès chrétien sioniste international. Et chaque année ses animateurs organisent un festival religieux et culturel auquel assistent les plus hautes personnalités politiques d’Israël. Cet organisme finance également par des dons (surtout américains) des aides à l’alyah et à l’intégration de nouveaux immigrants juifs sur tout le territoire d’Israël.
En guise de conclusion de ce parcours historique, il serait bon de rappeler que des étapes essentielles ont ouvert des voies depuis l’après-guerre, et sur la base de formulations doctrinales renouvelées de la part des chrétiens, des liens plus étroits se sont développés et renforcés entre chrétiens et juifs.
Pour mémoire : les 10 points de Seelisberg en 1948, qui ont directement préparé des prises de position protestantes et catholiques majeures. Le concile Vatican II, avec Nostra Aetate, dans la ligne voulue par Jules Isaac et Jean XXIII, promulguée malgré les pressions hostiles des patriarches arabes. Puis, une succession d’événements, côté catholique, sous le pontificat de Jean Paul II, citons-en quelques-uns :
- le rappel à Mayence en 1980 que l’alliance de Dieu avec son peuple Israël n’a jamais été révoquée ni remplacée.
- la publication en 1985 de notes pour une présentation correcte des juifs et du judaïsme dans la prédication et la catéchèse catholiques
- l’affirmation lors de sa visite à la synagogue de Rome en 1886 que les juifs sont les frères aînés des chrétiens, et que le lien entre judaïsme et christianisme est intrinsèque.
- le document la Shoah, nous nous souvenons, en 1998, qui reconnaît, malgré ses insuffisances, une responsabilité chrétienne historique dans les malheurs des juifs.
- le pèlerinage du jubilé à Jérusalem en 2000, où JP II s’est recueilli devant le Kotel et à Yad Vashem.
Charta œcumenica
Conclusion œcuménique, un document significatif d’un nouvel état d’esprit est signé à Strasbourg en 2001, par les représentants catholiques, protestants et orthodoxes des Eglises européennes : charta œcumenica.
Ce document comporte un § 10 qui recommande à tous les chrétiens “d’approfondir la communion avec le judaïsme“, c’est-à-dire de faire apparaître partout où c’est possible le lien profond entre christianisme et judaïsme, ce qui suppose une lutte permanente contre l’antisémitisme, et un dialogue constructif judéo-chrétien toujours plus engagé et plus intense.
A la suite du pape Jean Paul II, Benoît XVI a poursuivi sur la même lancée et son successeur François également. Sa déclaration de fin 2015 contre l’antisionisme, expression masquée d’antisémitisme, a fait reculer un certain flou qui pouvait lui être reproché.
On peut signaler également l’institution en Suisse et dans d’autres pays, du DIES JUDAICUS, un dimanche consacré dans les églises catholiques aux liens entre judaïsme et christianisme, afin d’éclairer en profondeur les consciences chrétiennes et d’inviter des juifs à apporter leur témoignage.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
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Félicitons l’Abbé Arbez pour un tel article qui expose la réalité et la Vérité.
Cependant regrettons que ce ne soit pas la position de tous les Chrétiens en particulier Catholiques.
Il me semble que le Vatican soutient le combat palestinien à fond et n’essaye pas de lui rappeler la vérité (probablement les Palestiniens la connaissent et c’est pourquoi ils tremblent pour El Aqsa et le Dôme, qu’ils savent avoir été construits par des criminels sur un emplacement interdit).
Je vous conseille vivement d’écouter le Rav Dynovicz sur ce lien :
http://ravdynovisz.tv/fetes_juives/vive-france-24-juillet-2017/
Il va tout à fait dans votre sens vous serez même très surpris de son analyse sur la situation actuelle sur le mont du temple
Les catholiques français sont des veaux et des moutons menés par des c*nnards !
Il n’y a rien d’étonnant à ce que la religion catholique soit en recul constant dans une France qui n’est plus depuis longtemps “la fille aînée de l’Église” et qui devient à marche forcée “la fille aînée de l’Islam”.
Quand on connaît le sort réservé aux femmes dans la religion du berger pédophile, il y a de quoi se faire vraiment du souci…
Grand Merci à vous Abbé Alain René Arbez pour tous vos articles qui nous apportent une réponse indiscutablement logique à toutes nos questions éventuelles.
Vous êtes une bénédiction pour tous ceux qui aiment vos écris ainsi que votre ténacité à expliquer clairement les faits avec des preuves historiques indéniables à l’appui.
Je vous souhaite longue vie. Que Dieu vous protège. HAZAK BAROUCH
Merci pour cet excellent article.
on peut avoir aussi d’autres infos sur les apports de Darby, Llyod, Balfour etc…
sur
https://actubible.wordpress.com/2017/07/27/lapport-du-christianisme-dans-la-creation-de-letat-disrael/
je m’excuse d’avoir un doute car les Chrétiens ont été très dur envers la Communauté Juive
Votre doute n’est fondé que sur l’emploi, souvent fautif, de l’article défini (“les” chrétiens) qui généralise abusivement.
Que “des” chrétiens nombreux aient été antisémites, cet article ne le nie pas. Il met en évidence que, par ailleurs, “des” chrétiens nombreux, et même influents (Balfour, Chrurchill, Lloyd George…), ont été philosémites.
Il est de même très honteux pour un chrétien d être pro palos,quand nos savons que ces colons squattent une terre qui leur appartienne pas et commettent attentats sur attentats.michel ,Je peux comprendre votre doute.ce sont pas tous les chretiens qui sont ainsi.Il existe aussi bien des juifs ou des chretiens antisioniste qui militent pour la 《justice》 des palestinien.Comme cette femme rabbin du mouvement terroriste BDS antisioniste dont le seul but était d aller vilpender Israël sur SES terres .Cette femme 《rabbin》se disait choquer qu’ on lui interdise l entrée en Israël .Meme s ils sont peu ,il existe des chretiens sionistes qui aiment ce pays .L antisémitisme de certains chretiens ne devraient pas nuire à ceux qui manifestent un véritable amour pour le peuple juif et Israël
@ michel boissonneault
Certains chrétiens ont été très durs envers la communauté juive, mais également contre leur propre communauté chrétienne.
L’Histoire de la chrétienté est un combat constant des “chrétiens” attachés à des traditions et qui vivent le christianisme comme une pratique culturelle, contre les chrétiens qui vivent le christianisme comme un style de vie. Or, ces derniers sont bien plus proches des textes bibliques, et c’est pour cela qu’ils sont en général pro-juif, car le Nouveau Testament ne laisse aucun doute sur la question:
Romains 11:
1 Je demande donc : Dieu a-t-il rejeté son peuple ? à Dieu ne plaise ! Car je suis aussi Israëlite, de la postérité d’Abraham, de la Tribu de Benjamin.
2 Dieu n’a point rejeté son peuple, lequel il a auparavant connu. Et ne savez-vous pas ce que l’Ecriture dit d’Elie, comment il a fait requête à Dieu contre Israël, disant :
3 Seigneur, ils ont tué tes Prophètes, et ils ont démoli tes autels, et je suis demeuré moi seul ; et ils tâchent à m’ôter la vie.
4 Mais que lui fut-il répondu de Dieu ? je me suis réservé sept mille hommes, qui n’ont point fléchi le genou devant Bahal.
5 Ainsi donc il y a aussi à présent un résidu selon l’élection de la grâce.
[…]
25 Car mes frères, je ne veux pas que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous en fassiez pas accroire, c’est qu’il est arrivé de l’endurcissement en Israël dans une partie, jusqu’à ce que la plénitude des Gentils soit entrée ;
26 Et ainsi tout Israël sera sauvé ; selon ce qui est écrit : le Libérateur viendra de Sion, et il détournera de Jacob les infidélités ;
27 Et c’est là l’alliance que je ferai avec eux, lorsque j’ôterai leurs péchés.
28 Ils sont certes ennemis par rapport à l’Evangile, à cause de vous ; mais ils sont bien-aimés eu égard à l’élection, à cause des pères.
29 Car les dons et la vocation de Dieu sont sans repentance.
30 Or comme vous avez été vous-mêmes autrefois rebelles à Dieu, et que maintenant vous avez obtenu miséricorde par la rébellion de ceux-ci.
31 Ceux-ci tout de même sont maintenant devenus rebelles, afin qu’ils obtiennent aussi miséricorde par la miséricorde qui vous a été faite.
32 Car Dieu les a tous renfermés sous la rébellion, afin de faire miséricorde à tous.
Je ne supporte pas les chretiens et les juifs anti sionistes qui pour moi sont des sales traîtres et participent à la diabolisation d Israël et sont responsable du terrorisme meurtrier palestinien contre des civils israéliens.Ces gens par leur haine envers leurs frères et soeurs sont des sombres ignares qui ne connaissent pas leurs écrits religieux qui mentionnent que Jérusalem appartient aux juifs.
ferme là toulouzains,tu ne sais pas ce que tu dis,où plutôt tu débites des slogans nazis islamistes que tu es Israel vaincra malgré ses ennemis,reste donc toi et tes comparses dépités frustrés et envieux de la réussite de l’Etat d’Israel
Unissons nos forces sur ce qui nous réunis,laissez les anti sionistes dans leur mer.. .Un jour ils devront répondre de leurs actes envers Israël .Et ils verront qu’ ils étaient dans l erreur.Vive Israël!
On ne peut pas dissocier le “Judaïsme” du “Sionisme”, … L’un ne va pas sans l’autre.
Et ce, depuis l’origine du Judaïsme. Le Sionisme depuis 5000 ans, a toujours existé, même si sa formulation n’apparaît qu’au début du siècle dernier.
Explication, …
Lorsque l’Éternel indiquât à Abraham puis à Moïse, le pays de “Canaan” comme terres du “Peuple élu”
Promesse divine faite à Abraham :
17, 8 : À toi et à ta race après toi, je donnerai le pays où tu séjournes, tout le pays de Canaan, en possession à perpétuité, et je serai votre Dieu.
L’Éternel n’a pas livré ces terres sur un “plateau” au peuple juif.
AMALEK et ses descendants se sont retrouvés sur sa route pour empêcher le Peuple juif d’aller rejoindre ce “Pays de Canaan”.
… ” Chef des Amalécites, une tribu de nomades qui attaque les Hébreux dans le désert du Sinaï immédiatement après l’Exode d’Égypte.
Dans le premier livre de Samuel, le roi Saül épargne Agag après avoir exterminé tous les Amalécites, et désobéit ainsi à l’ordre divin transmis par le prophète Samuel. Cette erreur lui coûte son trône. Dans le livre d’Esther, les exilés du premier Temple pâtissent des volontés génocidaires d’Haman, fils de Hamedata, descendant d’Agag, roi des Amalécites.
Dans le judaïsme, les Amalécites représentent l’ennemi archétypal des Juifs. Certains considèrent qu’Hitler est un descendant d’Amalek, et bien d’autres figures antisémites, dont le fantasme est d’annihiler le peuple juif.”
Il aura fallu toute la force du “Sionisme” pour combattre Amalek et ses descendants. Depuis l’origine du Judaïsme, jusqu’à nos jours.
Les “Sectes Juives Religieuses” qui dénigrent la volonté du Sionisme, ne connaissent rien du Judaïsme. Elles sont donc amenées elles aussi à disparaître.
Incrédulité en face des prophéties sur la venue du Seigneur.
Les Juifs étaient lents de cœur à croire tout ce que les prophètes avaient dit concernant les SOUFFRANCES de leur Messie ; et nous, nous sommes lents de cœur à croire tout ce qu’ils ont dit concernant Sa GLOIRE. C’est certainement nous qui méritons les plus grands reproches, car il devrait être plus facile de croire que le Fils de Dieu viendra « sur les nuées du ciel, avec sa puissance, et une grande gloire » que de croire qu’Il viendrait comme le petit enfant de Bethlehem et comme le charpentier de Nazareth.
Naturellement, nous croyons ce dernier point, parce qu’il s’est accompli, mais non point parce que les prophètes l’ont prédit, et il est temps de cesser de reprocher aux Juifs leur incrédulité. Si l’on se demande comment il leur était possible d’être aveuglés sur la signification évidente de tant de prophéties non équivoques, nous répondons qu’ils étaient aveuglés exactement comme beaucoup de chrétiens le sont quant à la signification tout aussi évidente de prophéties bien plus nombreuses concernant Sa gloire terrestre, et ils sont aveuglés par le processus de « spiritualisation » de l’Écriture.
Autrement dit, les scribes d’autrefois enseignaient au peuple que les prophéties concernant les souffrances du Messie ne devaient pas être interprétées littéralement, et exactement de la même manière, des scribes modernes enseignent au peuple que les prophéties concernant la gloire terrestre du Messie ne doivent pas non plus être interprétées littéralement.
(Source Bibliquest)
même noel ne peut pas être interprété littéralement : ce n’est pas la bonne date, ce n’était pas une étoile mais un symbole, les rois mages n’étaient pas des rois de plusieurs pays etc
quant à Fatima et aux mystiques du XXe siècle, n’en parlons pas…
Martin Luther, Paul IV et tout ceux qui se sont opposés avant à l’usurpation. Ce texte ne reflète que ce que vous souhaitez lire. Comme toute communauté, il y a des bons et des méchants mais il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac sauf pour ceux qui sont extrêmes et qui n’ont aucun respect pour l’être humain…Vous devriez prendre exemple sur le Maroc où les communautés musulmanes et juives vivent ensemble sans distinction de religion et sans vouloir prendre la terre de l’autre … Si vous étiez palestinien aimeriez vous qu’on vous impose du jour au lendemain une telle communauté qui après avoir laissé sa communauté subir des atrocités et en faire de même sur des enfants yéménites juifs à peine arrivé sur une terre sainte ?!?
@ toulouzains, il y a plusieurs choses profondément vicieuses dans votre commentaire qui sont inacceptables, et que nous ne tolérons pas.
1- dans un article consacré à tout ce qui n’est jamais dit sur le soutien des chrétiens au sionisme, vous rappelez tout ce qui est dit contre le soutien des chrétiens. C’est profondément pervers et nous ne le tolérons pas.
2- l’auteur a fait un remarquable et très important travail de recherche et de regroupement de faits historiques, et votre réponse d’un revers de la main est “il y a des bons et des méchants” afin de relativiser tout ce travail ? C’est irrespectueux, inadmissible, et moralement vicié et nous ne le tolérons pas.
3- Après avoir manqué de respect à l’auteur, après avoir relativisé son travail, après avoir nié le sens de l’article, vous allez encore plus loin en déplaçant le sujet ailleurs, sur le Maroc. En faisant ainsi, vous ne vous contentez pas de montrer de vous un aspect peu glorieux, vous tentez aussi d’assécher le débat en tentant de le conduire ailleurs pour détourner l’attention, et tenter d’assécher le débat, pour Dreuz, est ce que nous rejetons le plus, et que nous punissons de la peine capitale : le bannissement. Toute personne qui tente de bloquer, de façon aussi perverse parce qu’hypocrite et sournoise, une conversation, un échange d’idée, un travail des idées, un fil de réflexion, est bannie de Dreuz.
Et pour en rajouter une couche, vous amenez le O combien délicat sujet palestinien avec vos mensonges et votre propagande ?
Vous ne méritez pas Dreuz. Au revoir.
@ Toulouzains
“Si vous étiez palestinien aimeriez-vous qu’on vous impose du jour au lendemain…”
Le petit souci technique, c’est que des “palestiniens” tels que vous les concevez et tels que les médias l’ont vissé dans votre tête, ça n’existe pas, et ça n’a jamais existé.
SVP cherchez des traces d’UNE SEULE législature “palestinienne” dans un passé récent ou lointain, et dites-nous si vous trouvez quelque chose.
C’est une imposture, ni plus, ni moins.
Eretz Israël est la Terre des Hébreux et des Chrétiens depuis plusieurs siècles AVANT MÊME le début de l’islam. Par ailleurs, il y a aujourd’hui plus de 50 Etats musulmans dans le monde (qui ne l’ont pas toujours été, d’ailleurs, mais qui le sont devenus, et à quel prix…).
Pas besoin d’être un grand historien pour comprendre ça.
Vous avez raison, au Maroc, les communautés musulmanes et juives vivent ensemble sans distinction de religion et sans vouloir prendre la terre de l’autre, et vous comprendrez donc aisément, par déduction, que ceci ne peut être le cas en Israël, vu que la SEULE RAISON D’ÊTRE de cette nouvelle entité “palestinienne” illégale est d’y éradiquer toute présence juive, ils le disent très clairement, et ils n’ont aucun autre programme que celui-là !
Alors que les Arabes d’Israël vivent en démocratie totale, ont accès à la santé et à l’éducation, reçoivent des allocations et des bourses, vont à l’université et passent des diplômes !
Comme le dit JPG ici-même, depuis la fin de la 2ème guerre mondiale, l’islam est la seule idéologie à ne pas avoir été dénazifiée.
Et puisque vous parlez du Maroc, vous devez savoir que ce beau pays – originellement Chrétien, Berbère, Morisque, Kabyle et Copte – a aussi été submergé par la conquête islamique. Faudrait savoir ce que vous voulez…
Mon point de vue évangélique ne peut que dire merci et bravo pour ce grand balayage historique.
L’actualité confirme les prophètes bibliques comme bien des hommes influents de l’histoire.
Hélas bien des pères de l’Eglise, auxquels je joins celui dont on fête les 500 ans Luther, n’ont rien compris et ont plutôt laissé à Hitler matière à justifier sa folie antisémite. Mais le diable fait des oeuvres qui le trompent!
Le retournement historique de Vatican 2 ajoute à cette nouvelle naissance du pays promis par Dieu, Israël, pour faire comme vous l’avez cité du XXeme siecle celui qui a connu le plus grand événement biblique de l’histoire.
Les juifs commencent doucement à regarder l’Eglise d’un autre oeil, plus chaleureux, mais hélas nous chrétiens sommes encore souvent prisonniers d’un antisémitisme primaire et culturel. …un ami juif me disait: en France pour parler de quelqu’un de malhonnête, vous savez dire encore aujourdhui:”sale juif” , sans même penser au judaïsme. …juste question de vocabulaire.
En tout cas, encore merci l’abbé.
Merci Monsieur l’abbé.
Ceci devrait être lu en chaire dans les églises.
Très beau travail. Excellente étude. “Le sceau de D.ieu est la vérité” Talmud de Babylone.
Vous avez fait un travail exigeant , une étude remarquable de longue haleine, nous pouvons vous en remercier!
Il y a des points de détails sur lesquels je ne vous rejoins pas totalement, je n’en discuterai pas sur internet, mais le fond rassemble les sionistes sincères. D.ieu est un sioniste et les prophètes qui ont porté avec eux la conscience collective de l’ensemble du peuple juif ont annoncé le retour du peuple juif à Sion qui est Jérusalem. Des chrétiens sincères et efficaces comme William Hechler, le “prophète” ont largement contribué et aidé Théodore Hertzl, le Prince, et la phrase magnifique que vous citez “l’an prochain à Jérusalem” dit aussi “dans la Jérusalem restaurée et unifiée. Le sionisme est cité plus de 800 fois dans le Tanakh, la Bible hébraïque, ces chrétiens là l’ont reconnu aidé et encouragé! Nous sommes tous les témoins d’un des plus grands miracles de D.ieu pour son peuple, Israël , le retour des exilés des quatre coins de la terre en Eretz Israël, chez eux à la maison!
Le Christianisme finira malheureusement absorbé par l’ islam avec ce pape François qui compatis avec les terroristes palestiniens ; dont il a accepté une ambassade ; les églises se vides partout dans l’ Europe et les mosquées se multiplient ???
@Abbé Arbez.
Gros et bon travail en effet.
Devrait pouvoir servir de référence.
L’avez-vous ou envisagez-vous de le publier ailleurs que dans Dreuz?
Ce serait utile.
En tout cas, bravo !
Merci pour cet excellent article dénué de parti pris partisants.
Je me permet juste d’ajouter à cette belle liste Dwight Moody le célèbre pasteur baptiste de Chicago qui était un militant de la restauration d’Israël bien avant Herzl, ainsi que Charles Parham le fondateur du pentecôtisme qui juste avant de mourir faisait la promotion pour Israël.
Le recul sociétal bisounours depuis 1945 de la peine de mort pour donner l’impunité aux voleurs venus d’ailleurs, voler, détruire et tuer a été une extraordinaire promotion mondiale de l’islam dont les guerriers globes trotters ne trouvent aucune opposition à leurs entreprises qui s’étendent par le crime tout azimuth, car il serait raciste de critiquer.
Mais le hachoir n’a été que monté un peu plus haut et quand il retombera il va frapper tellement fort les promotions islam qu’ils ressembleront à des rats écrasés à coup de marteau.
L’islam qui est le plus grand enseignement historique de crime contre l’humanité va devenir l’histoire honteuse d’une certaine humanité et si certains s’imaginent que grâce à celà ils vont instituer une nouvelle religion mondiale, ils se trompent. Ce qui les attend c’est le sport préféré des arabes avec leurs ânes, parce ces gens là et leurs familles seront expulsés d’occident et envoyés dans les restes musulmans d’Arabie.
Pour la justice, la paix, il sera normal de laisser aux héritiers hjonteux de l’islam le soin de nettoyer leur ignominie à la mecque et à médine en s’autoflagellant et en flagellants à grands coups de verges leurs mécènes richissimes sans foi, ni lois occidentaux.