Publié par Jean-Patrick Grumberg le 22 mai 2021

Il s’avère donc que la théorie selon laquelle le COVID a fui de l’Institut de virologie de Wuhan n’est pas une théorie conspirationniste après tout, puisqu’elle fait désormais l’objet d’une attention de tout premier plan. D’importants scientifiques, et jusqu’à l’administration Biden, posent la question.

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Un nouveau rapport de la Chambre des représentants sur le renseignement présente des “preuves circonstancielles accablantes” que le virus est parti du laboratoire de Wuhan, qui menait des recherches sur les coronavirus de chauve-souris avec le soutien des États-Unis, lié à des études de “gain de fonction”.

Il y a exactement un an, alors que la pandémie de coronavirus faisait rage, l’un des principaux experts en menaces biologiques du gouvernement a accordé une rare interview, révélant que les États-Unis se préparaient depuis une décennie à la double possibilité qu’un nouveau virus mortel apparaisse dans la nature ou soit fabriqué par un ennemi.

“L’objectif principal était de pouvoir répondre rapidement aux menaces biologiques dès leur apparition”, a expliqué le Dr David Rakestraw, un scientifique de haut niveau qui coordonnait la réponse du Lawrence Livermore National Laboratory au COVID-19.

“Nous nous sommes concentrés à la fois sur la possibilité d’occurrences naturelles, comme la plus récente COVID-19, mais aussi sur la possibilité pour les adversaires d’utiliser les progrès de la biotechnologie pour créer de nouvelles menaces pour lesquelles nous n’aurions pas de vaccins, ni de traitements, et le défi qui consiste à trouver une solution, une réponse médicale”, a-t-il ajouté.

https://www.youtube.com/watch?v=COkxup9k8i8&feature=emb_imp_woyt
  • De nombreux scientifiques ont débattu en privé (1) du fait que certaines preuves indiquaient qu’un virus fabriqué s’était échappé d’un laboratoire.

Ceux qui soutenaient cette théorie étaient souvent critiqués et qualifiés de complotistes. Mais aujourd’hui, tout a changé. La possibilité d’un coronavirus fabriqué par la Chine par le biais d’une recherche dite de “gain de fonction” a trouvé ses titres de noblesse, si je peux m’exprimer ainsi, en ce sens que le chef du renseignement du président Biden affirme qu’il s’agit de l’une des deux principales théories.

  • Dans la revue Science de ce mois-ci (2), dix-huit scientifiques prestigieux ont appelé à poursuivre les recherches pour déterminer l’origine du virus qui a infecté 140 millions de personnes dans le monde.

“Les théories de la dissémination accidentelle à partir d’un laboratoire et de la dissémination zoonotique restent toutes deux viables”, ont-ils écrit.

  • Le rapport de la commission du renseignement de la Chambre des représentants (3), publié mercredi soir 19 mai par les membres républicains de la commission, a déclaré qu’il existait désormais des “preuves circonstancielles accablantes” à l’appui de la théorie de la fuite du laboratoire et de la possibilité que les États-Unis soutiennent des recherches “dangereuses” à l’Institut de virologie de Wuhan.

Les preuves mentionnées dans le rapport :

  • Un mémo du Département d’État américain datant de janvier et révélant que “plusieurs chercheurs du laboratoire de Wuhan ont été malades avec des symptômes de type COVID-19 à l’automne 2019.”
  • Des rapports des médias indiquant qu’il n’y a pas eu d’activité de téléphonie cellulaire à l’intérieur du WIV entre le 7 octobre 2019 et le 24 octobre 2019, ce qui suggère un arrêt total possible de l’installation.
  • Des avertissements de diplomates américains en Chine en 2017 selon lesquels le laboratoire de Wuhan “menait des recherches dangereuses sur les coronavirus sans suivre les protocoles de sécurité nécessaires, risquant ainsi de déclencher accidentellement une pandémie.”
  • Une étude scientifique récente concluant que le COVID-19 présente “plusieurs caractéristiques qui, prises ensemble, ne s’expliquent pas facilement par une hypothèse d’origine zoonotique naturelle.”
  • La Chine a déjà connu des fuites virales dans ses laboratoires de recherche, dont une en 2004 à Pékin liée à une épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère.
  • Le rapport cite également des travaux financés par l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses du Dr Anthony Fauci, qui semblent impliquer directement ou indirectement des recherches controversées sur le “gain de fonction”, dans le cadre desquelles les coronavirus sont rendus “plus infectieux chez l’homme”.

“D’importantes preuves circonstancielles font craindre que l’épidémie de COVID19 puisse être une fuite de l’Institut de virologie de Wuhan”, déclare le rapport rédigé par le représentant Devin Nunes.

“Les Républicains du Comité sont préoccupés par le fait que le gouvernement américain s’est engagé directement ou indirectement dans des recherches scientifiques dangereuses avec la Chine, malgré la connaissance de la participation de l’armée chinoise”, indique encore le rapport Nunes.

“Le Comité doit déterminer quel rôle, le cas échéant, la Communauté du renseignement a eu dans la surveillance ou l’évaluation des risques politiques américains liés à ces efforts.”

  • Avant de quitter ses fonctions, l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo a déclaré qu’il y avait “une quantité importante de preuves que [le coronavirus] provenait de ce laboratoire à Wuhan.”
  • Cette affirmation du responsable de l’administration Trump est maintenant corroborée par l’administration Biden. Haines, le chef des services secrets américains a déclaré le 14 avril que “le coronavirus provient soit d’une fuite dans un laboratoire chinois, soit d’un animal infecté” (6).

Dimanche, Nunes a envoyé une lettre (4) à la directrice du renseignement national, Avril Haines, pour lui dire qu’il a connaissance de preuves que les analystes du renseignement américain qui ont vu certaines preuves de la fuite du laboratoire ont pu censurer, taire ou étouffer l’année dernière. Le rapport qu’il a publié mercredi indique qu’il est désormais “crucial pour les experts de la santé et le gouvernement américain de comprendre comment le virus COVID-19 est apparu.”

Interrogé par le Sénat la semaine dernière, M. Fauci a catégoriquement nié avoir financé des recherches sur le gain de fonction en Chine. Mais le rapport Nunes cite un exemple précis, affirmant qu’un fournisseur soutenu par le NIAID, appelé EcoHealth Alliance, a financé conjointement avec la Chine en 2015 un projet visant à créer “un virus hybride combinant des éléments de deux coronavirus transmit par des chauves-souris, dont celui qui a provoqué le SRAS en 2002” (5).

  1. https://science.sciencemag.org/content/372/6543/694.1

5. https://justthenews.com/politics-policy/coronavirus/columbia-virologist-says-wuhan-lab-funder-bankrolled-experiments-used

6. https://www.washingtontimes.com/news/2021/apr/14/covid-19-began-lab-accident-infected-animal-haines/

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