Publié par H16 le 20 mai 2021

Il s’en passe des choses, outre-Atlantique : empêtré dans une succession de crises en une centaine de jours marquant un contraste singulier avec la précédente équipe gouvernementale, le président Biden doit faire face à un solide chômage, une inflation surprise, une crise aux frontières américaines, un effondrement de la paix au Moyen-Orient.

Cependant, telle la proverbiale horloge arrêtée qui indique malgré tout l’heure exacte deux fois par jour, il a récemment convenu pendant une rare minute de lucidité que le port du masque n’était plus nécessaire pour les personnes vaccinées.

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En effet et selon les directives du CDC américain, les vaccinés n’ont plus à porter le masque en extérieur et dans la plupart des cas à l’intérieur, ce qui permet par exemple la réouverture des bureaux ou des écoles dans les États (démocrates) qui insistaient encore jusqu’à présent pour confiner leur population, et ce malgré l’inefficacité maintenant flagrante de ce genre de mesures.

De façon intéressante, cette nouvelle arrive alors que le gouvernement français continue son petit bonhomme de chemin sur la pente de plus en plus rocailleuse du dirigisme total et du raffinement législative micrométrique allant jusqu’à déterminer les modalités d’ouvertures des toilettes des restaurants.

Et s’il est clair que Biden n’est à peu près responsable de rien dans la vaccination des Américains qui autorise les autorités sanitaires à un bel optimisme, le contraste n’en reste pas moins violent avec notre fine équipe de bras cassés français dont le fait d’arme aura été de violemment foirer toutes et chacune des étapes de la gestion de cette pandémie.

Et si l’on se concentre sur la dernière phase, c’est encore plus douloureux : couacs répétitifs (et lassants) dans la distribution des doses, valse-hésitation sur certains vaccins, procédures illisibles et complexes de ciblage des patients, tout aura été fait pour rendre l’ensemble de l’opération extrêmement confus et particulièrement lent. De surcroît, décidant tout depuis sa tour d’ivoire inexpugnable, le gouvernement aura fait le pari – évidemment porteur de tous les ratages successifs – que les communes ne sauraient pas s’organiser sans l’intervention massive de chaque échelon administratif tendrement concocté par une armée d’énarques et de bureaucrates terrorisés à l’idée d’être mis face à la moindre responsabilité quelconque.

Le pompon est bien sûr atteint lorsque les mêmes clowns incompétents nous expliquent – avec tout le sérieux qu’ils sont capables de rassembler entre deux grotesqueries déclamatoires – que même vaccinés, il va falloir continuer à porter le masque et puis d’ailleurs, qu’à la réflexion, ce serait une bonne idée de faire entrer une fois pour toutes dans les mœurs ce bidule inutile. Oh, pas partout et tout le temps, Castex en convient à l’occasion, mais disons qu’un petit affichage vertuel entre gens de bonne compagnie n’est pas inutile, et ce même si, en extérieur, les éléments s’accumulent prouvant que les contaminations y sont parfaitement anecdotiques (et qu’alors, le masque n’y joue aucun rôle), tout comme les évidences répétées sur les (suspicieusement) asymptomatiques, vilains porteurs d’une maladie galopante, n’en sont finalement pas.

On le comprend : non seulement, l’adaptabilité américaine aux changements rapides de paradigmes contraste douloureusement avec le caractère empoté voire stalinien de nos gouvernants et de l’administration française derrière eux, mais en plus apparaît toute la faiblesse de l’argumentaire scientifique, utilisé à foison pour étayer les délires dictatoriaux de nos petits chefs. On ne peut s’empêcher, encore une fois, de faire le parallèle avec d’autres discours (dans lesquels, c’est certain, « science is settled », fermez le ban) qui utilisent la science non plus comme outil de débat, mais comme marteau de sentence pour en empêcher tout embryon : la « science » a dit qu’il n’y avait pas de traitements, il n’y a donc aucun traitement à chercher, évaluer ou essayer. Oubliez. La « science », après avoir dit que les masques ne servaient à rien à l’extérieur, aurait dit que les masques y sont indispensables et voilà donc pourquoi ils seront imposés. Et c’est la même « science » qui explique que le vaccin est la seule planche de salut, unicité d’autant plus pratique qu’elle permettra d’imposer la Preuve d’Innocence Sanitaire.

Moyennant quoi, on pourra – étape suivante – punir les récalcitrants qui refuseront de se comporter comme on veut le leur imposer, quitte à envisager très sérieusement de sympathiques camps d’internement, comme en février dernier dans la bouche de Douste-Blazy.

Et au-delà de ces constats, une autre réalité se fait jour, là encore fort douloureuse pour qui compare sérieusement la France à ses voisins : le ratage assez phénoménal de toute la gestion sanitaire française en général et de la vaccination en particulier n’est-il pas la marque assez flagrante d’un violent déclassement du pays qui continue de se croire riche alors qu’il entre sûrement et de plus en plus vite dans le ventre mou des pays de seconde zone ?

En effet, s’il est clair que les écarts de revenus moyens entre la France et les États-Unis étaient déjà fort défavorables à l’Hexagone bien avant la crise (un écart de plus de 40%), la crise sanitaire et les décisions gouvernementales n’ont certainement pas amélioré la situation, qui explique alors assez bien les couacs enfilés les uns après les autres : après tout, les Français ont les moyens sanitaires (rikikis) en rapport avec leurs moyens financiers réels (qui rétrécissent visiblement).

D’autre part, on ne peut s’empêcher de noter l’avalanche de précaution dans le relâchements des contraintes idiotes : tout se passe comme si le gouvernement multipliait les stratagèmes plus ou moins grossiers (plutôt plus que moins, du reste, n’oublions pas avec qui nous avons affaire ici) pour faire traîner la sortie de crise. Cette interrogation n’est pas totalement absurde si l’on se rappelle qu’une sortie de crise entraîne avec elle une inévitable évaluation de ce qui a été décidé dans cette période.

Et qui dit évaluation, dit bilan. Pour Macron et sa brochette de tocards criminels, « bilan » signifie surtout grosse catastrophe, notamment électorale.

En avril dernier, je notais que la sortie du confinement serait aussi lente que possible. Un mois plus tard, il semble que la trajectoire gouvernementale me donne raison.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © H16. Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur (son site)

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