Publié par Gertrude Lamy le 25 mai 2021

Source : Reformes

Dans chacune des grandes religions du monde – judaïsme, christianisme, islam, hindouisme, bouddhisme, etc. – il existe des mouvements fondamentalistes, ou même intégristes, qui se caractérisent par un certain nombre d’attitudes communes. Dans ces diverses religions, il existe également des mouvements libéraux qui tentent de s’émanciper de la tutelle rigide des fondamentalismes.

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Ce serait une erreur de penser que les mouvements fondamentalistes véhiculent une foi plus intense que les mouvements libéraux. Ce n’est pas l’intensité de la foi qui est en jeu, mais la manière dont elle est articulée aux éléments fondamentaux de chacune de ces religions. Selon les croyants fondamentalistes, la vérité se situe exclusivement, entièrement et parfaitement dans les textes fondateurs de leur propre religion – Bible, Coran, Veda, Tipitaka, etc. – de sorte que cette vérité n’a pas besoin d’être réfléchie ni interprétée. Ne contenant aucune ambiguïté, elle est directement accessible aux croyants. Celles et ceux qui la perçoivent autrement, ou qui la refusent, sont donc jugés coupables d’égarement spirituel ou de délit sacré. Suivant les cas, l’hérésie peut être punie d’une exclusion de la communauté, d’un châtiment ou même de mort.

Transgresser l’interdiction de réfléchir

Ce n’est donc pas la religion en tant que telle qui est en cause, mais sa lecture fondamentaliste. Les athées et les défenseurs de la laïcité stricte, qui refusent toute religion par principe, font peu de différence entre les croyants fondamentalistes et libéraux. Or, passer du fondamentalisme au libéralisme théologique demande un certain nombre de deuils douloureux, lors desquels le croyant peut effectivement avoir l’impression de perdre la foi. Le renoncement principal consiste à accepter d’être remis en question par les opinions des autres, et donc à entrer dans un dialogue religieux, au-delà et au sein de sa propre tradition, sur des points jugés cruciaux, discriminants, intouchables et sacrés. A mon sens, cette ouverture à la discussion n’implique pas d’abandonner sa propre foi, mais d’oser y réfléchir.

Les approches libérales se caractérisent souvent par une tendance à privilégier le cœur de la foi en considérant que ce dernier est spirituellement atteignable indépendamment des constructions dogmatiques qui l’expliquent. Cette tendance est à mon sens critiquable, car je ne considère pas que la foi libérale est forcément irrationnelle. Au contraire, elle devrait être capable de s’expliquer soigneusement au moyen d’argumentations intelligibles. Même doté d’une foi ouverte au dialogue, il est nécessaire d’admettre que l’échange interconfessionnel ou interreligieux est un terrain de débat où se manifestent des différences et des désaccords, qui sont constructifs et renvoient chaque partenaire à repenser ses propres affirmations.

Ainsi, il n’est pas pertinent de chercher à modérer ce dialogue par exemple en imposant péremptoirement l’affirmation selon laquelle toutes les religions se valent, ou que le même Dieu opère en toutes, car ces deux dernières clauses sont elles-mêmes des doctrines qui nécessitent d’être argumentées au même titre que celles qui proviennent des différentes traditions religieuses. Si l’aboutissement du libéralisme consiste à reconnaître que tous les enseignements religieux réfèrent aux mêmes entités ultimes et à des modalités d’approche équivalentes de ces entités, leurs différents contenus spécifiques se vident de leur pertinence propre, différenciée, démarquée et culturellement opérante, et l’Eglise chrétienne ne voit plus pour quelle raison elle s’emploierait à prêcher spécifiquement l’Evangile du Christ Jésus au monde.

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