Publié par Manuel Gomez le 18 mai 2021

Hier, au 18e siècle et jusqu’à la moitié du 19e, les peuplades d’Afrique ignoraient l’existence d’un Nouveau Monde.

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Il n’y avait pas les médias : télévision, internet, réseaux sociaux, etc. pour les informer qu’il était possible de vivre dans de meilleures conditions dans un monde qui s’ouvrait à eux et le «Tam Tam» ne les prévenait pas de l’arrivée des «négriers Arabes» qui allaient les conduire vers les ports des «négriers Blancs».

Ils ignoraient que leurs pères, leurs frères, ces chefs de tribus, ces «roitelets nègres» les avaient vendus comme du bétail au plus offrant.

Il existait un «Nouveau Monde» qui avait un urgent besoin de main-d’œuvre et comme elle ne pouvait pas venir volontairement il fallait l’acheter où elle était disponible, en Afrique noire.

Il s’agissait d’une marchandise et, comme toute marchandise, elle était achetée pour être revendue avec un bénéfice substantiel.

Ces esclaves, puisqu’il s’agissait bien d’esclaves, étaient confiés à des «négriers» qui les transportaient avec leurs bateaux et qui avaient un intérêt financier pour qu’ils soient livrés dans le meilleur état physique possible.

Sur ces millions d’êtres humains, quelques milliers sont morts dans des naufrages, en même temps que les marins et les capitaines, ou tués par la bestialité de certains «négriers».

Cela a été largement commenté par le cinéma et la littérature, mais des millions d’êtres humains, grâce à cette transplantation, ont échappé à une mort précoce due à la famine, à la soif, à la maladie, aux épidémies, aux guerres tribales et ethniques, etc. qui étaient leur devenir d’hommes et de femmes libres en Afrique noire, où la moyenne d’âge, à l’époque, n’atteignait pas les 25 ans.

Ces millions d’esclaves ont travaillé dur, certes, ils étaient là pour ça ! Bien sûr ils appartenaient à des «maîtres», bien sûr ils n’étaient pas libres, mais ils ont été soignés, nourris, ont pu fonder des familles, élever leurs enfants, ils se sont multipliés.

Pas uniquement par humanité certes, mais parce que cette main-d’œuvre était nécessaire, il fallait qu’elle soit productive et rentable.

Quelques milliers ont été tués. Il existe toujours des victimes et des meurtriers, mais les descendants de ces millions d’esclaves sont aujourd’hui des femmes et des hommes libres dans les pays où leurs aïeux avaient été vendus, transplantés et où ils sont morts.

Aujourd’hui, en ce début du 21e siècle, dans cette même Afrique noire, des millions d’êtres humains meurent de famine, de soif, de maladie, d’épidémie, de guerres tribales et ethniques, comme il y a plus deux siècles, mais, comme ils savent qu’il existe un monde où il est possible de vivre mieux, ils tentent par tous les moyens de fuir leurs territoires, leurs pays.

Ils se livrent à des «passeurs», ces négriers des temps modernes, ils se saignent aux quatre veines pour payer leur passage et, pour les jeunes femmes, très souvent le «payer en nature» de gré ou de force.

On ne les oblige pas, ce ne sont pas des esclaves, ils sont «libres», pensez-vous ?

C’est donc en toute liberté qu’ils avancent vers un destin bien pire que ne le fut hier celui des esclaves.

Des dizaines de milliers périssent en mer, ou sont abattus, violés, maltraités, par ces «négriers modernes».

Rejetés ou abandonnés dans des pays qui n’ont aucun besoin de leur main-d’œuvre, qui n’en veulent pas et où ils survivent dans des conditions misérables !

Il n’y a plus d’Amérique à construire, à bâtir. L’Amérique, l’Europe, n’ont plus besoin de ces esclaves-libres en si grand nombre.

Ces pays trouvent sur place, ou importent, la main-d’oeuvre dont ils ont besoin !

Les esclaves actuels, car il en existe toujours (la preuve en est apportée par l’ONU), sont dirigés vers d’autres destinations par les descendants des «négriers» d’hier !

N’étaient-ils pas plus «utiles» les esclaves d’hier, comparés aux «hommes libres» d’aujourd’hui ?

Hier ils avaient un avenir : leurs bébés, leurs enfants, ont survécu et, depuis des décennies, participent à la construction du monde dans lequel leurs ancêtres ont été conduits de force.

Aujourd’hui en ont-ils un d’avenir ? Ces femmes et ces hommes «libres» de certaines régions d’Afrique noire qui sont parqués dans des camps plus grands que des villes ou l’objectif quotidien est de trouver de quoi se nourrir et donner la vie à des bébés qui périssent de malnutrition en quelques semaines dans l’indifférence quasi générale, quand ils ne sont pas torturés, violés, vendus ou abattus.

Si on leur donnait la possibilité de choisir, peut-être choisiraient-ils les conditions de vie des esclaves d’hier plutôt que leur présent !

C’est à ces millions qui subissent qu’il faut poser la question et non pas à ces millions qui bénéficient d’une confortable existence dans nos pays d’Europe et des Etats-Unis !

A ces derniers, ceux qui réclament et qui se lamentent, sur l’esclavage subi jusqu’au début du 19e siècle, nous leur demandons : «Où seriez-vous aujourd’hui si certains de vos ancêtres n’avaient pas été des esclaves ?».

Réécrivons l’histoire. Supposons que l’esclavage n’ait jamais existé, qu’il n’y ait jamais eu d’esclavage noir (l’esclavage «blanc» n’en parlons pas, tout le monde s’en moque, personne ne réclame !), vos «ascendants» seraient donc restés en Afrique noire, ils auraient connu la colonisation, qui leur a permis de se civiliser, puis la décolonisation, qui les a ramenés au même point précédent, et vous tous, ces millions que vous estimez victimes soit de l’esclavage, soit de la colonisation, vous seriez encore plus nombreux à vous précipiter vers les maffias de passeurs et les ONG, en vidant vos poches, en leur offrant vos économies, pour tenter de rejoindre l’Europe. Vous seriez des «migrants» illégaux, risquant vos vies, comme tous ces malheureux qui «dorment» actuellement au fond de la Méditerranée et de l’Atlantique.

Quelle chance vous avez eue d’avoir des ascendants esclaves puisque cela vous a permis d’être «hors l’Afrique», d’exister, tout comme nous, dans des mondes plus modernes, de bénéficier, tout comme nous, des progrès de la civilisation.

Oui, quelle chance vous avez eu de n’être pas restés en Afrique !

Tous ces «rêveurs», ces «écolos», ces chefs d’État, qui se mobilisent et se préoccupent de l’avenir du monde, du sort de la planète, dans les cent ans à venir, qui réclament, et obtiennent, des milliards pour la protéger, la modeler, l’embellir paraît-il ? Ne réalisent-ils pas que ces milliards sont absolument nécessaires aujourd’hui pour justement protéger, modeler et embellir l’Afrique, et de donner aux Africains la possibilité de vivre dignement chez eux ?

Ces milliards doivent impérativement être investis en Afrique… et pas en «illusions futures» ni en lendemains qui ne chanteront pas ?

Car dans cette merveilleuse planète qu’ils rêvent d’offrir à nos descendants, dans ce magnifique monde où il fera bon vivre, paraît-il, il ne restera, peut-être, plus, dans un siècle, aucun être humain pour en jouir ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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