Messieurs les députés,
Face à la grave situation que traverse la Colombie nous, citoyens colombiens de divers secteurs de la société civile et certains résidents d’Europe, demandons à l’Union européenne et en particulier au Parlement Européen une solidarité authentique face aux événements dramatiques de ces jours. Des groupes violents et armés qui se sont infiltrés dans les marches pacifiques programmées par des jeunes et des travailleurs, mènent une attaque à fond contre la société civile et l’État colombien.
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Les Colombiens, tout au long de leur histoire de plus de 200 ans de vie républicaine, n’ont jamais toléré de se laisser imposer la volonté des violents.
La Constitution politique impose aux organes du pouvoir public le devoir de protéger la vie, l’honneur et les biens de tous les habitants du pays et garantit l’exercice de leurs droits et libertés, tout en faisant respecter les devoirs de tous à l’égard de l’État et de la société.
Selon notre système juridique, toute conduite criminelle doit faire l’objet d’une enquête et d’une sanction judiciaire par les autorités compétentes.
En tant que citoyens, nous exhortons les organisations internationales et, en particulier, le Parlement européen, à acquérir une connaissance précise de ce qui se passe en Colombie, étant donné que d’énormes mensonges circulent sur les réseaux sociaux et dans certaine presse qui publie sans vérifier les informations provenant de sources hétéroclites.
Nous exhortons l’Union européenne et, en particulier, le Parlement européen, à visiter les villes et les régions les plus touchées, telles que Bogotá, Cali, Medellín et d’autres, qui sont assiégées par des forces irrégulières et armées.
Nous rejetons catégoriquement les actes de violence qui se déroulent en Colombie depuis quinze jours. Nous rejetons toute tentative de renverser les autorités démocratiquement élues et toute tentative de changer le régime politique et social du pays par des coups de main et des émeutes sanglantes.
Nous sommes convaincus que la force publique colombienne agit conformément à son devoir et aux règles qui lui sont imposés par la Constitution et qu’elle défend l’État de droit contre la menace subversive qui pèse sur les villes et sur toute la population.
Nous reconnaissons l’importance d’écouter, certes, la voix des jeunes qui sont venus exprimer leur mécontentement. Cependant, le gouvernement a retiré la réforme fiscale intempestive et excessive, qui a créé de l’angoisse et des malentendus parmi eux et dans diverses couches de la société. Le gouvernement a invité les différents secteurs de celle-ci à dialoguer pour étudier les mesures pour contenir la crise économique.
Les marches de protestation à partir de ce moment ont perdu leur objectif. Cependant, les manifestations de rue se sont poursuivies et ont rapidement dégénéré en actes massifs de destruction qui ont fait à l’heure actuelle plus de 1 500 blessés et une vingtaine de morts. La plupart de ces victimes sont des membres des forces de sécurité et des civils.
Le résultat de cette violence est que, à présent, l’enjeu n’est pas le retrait d’une réforme d’impôts mais la continuité même de l’institutionnalité démocratique d’un pays qui a su surmonter tous les assauts contre la démocratie sans tomber dans les dictatures dont d’autres pays d’Amérique latine ont souffert.
L’inquiétant bilan de la destruction et du chaos générés par les forces qui ont infiltré les marches pacifiques nous oblige à demander en particulier au Parlement européen d’envoyer une mission d’observation. Cela permettra de vérifier que même les missions médicales qui ont tenté d’aider les victimes ont été attaquées et contraintes à l’immobilité.
Des perturbations graves de ces jours, nous pouvons faire un bref résumé :
- Plus de 703 civils ont été blessés et 18 sont morts dans sept villes du pays.
- Plus de 835 policiers (782 hommes et 53 femmes) ont été blessés et un a été tué: le capitaine Jesús Alberto Solano Beltrán, 34 ans, décédé après avoir été poignardé pour avoir tenté d’empêcher le pillage d’un distributeur automatique de billets à Soacha.
- 979 bus urbains ont été vandalisés; 5 d’entre eux ont été incendiés.
- 63 véhicules officiels ont été attaqués et incendiés.
- 69 stations de transport urbain ont été vandalisées.
- 407 distributeurs automatiques de billets ont été attaqués.
- 313 magasins et établissements commerciaux ont été pillés.
- 90 commissariats de police ont été attaqués.
- 21 centres de réaction rapide de la police (Cai) ont été incendiés.
- 421 agences bancaires ont été vandalisées.
- 29 feux de signalisation ont été détruits.
- 4 statues ont été démolies, 3 installations artistiques ont été détruites et 7 monuments culturels ont été endommagés.
- 2 bâtiments du gouvernorat ont été attaqués.
D’autre part :
Trois villes principales du pays ont à l’heure actuelle des problèmes d’approvisionnement de nourriture, humain et animal, et d’approvisionnements de médicaments (comme des vaccins et les ballons à oxygène pour les personnes hospitalisées en raison du Covid-19), en raison de l’obstruction brutalement exercée par les barrages de grévistes dans les routes d’accès aux villes et menaçant même la vie de ceux qui tentent de trouver de la nourriture pour leurs familles.
Sur les 1 708 entreprises de Cali, 41% sont fermées, 47% travaillent à moitié et 86% des travailleurs ne peuvent pas produire, selon la chambre de commerce de cette ville. Depuis 13 jours, les barrages illégaux ont empêché Cali de recevoir de la nourriture.
La pandémie de Covid a tué 77 359 personnes en Colombie. Elle a déprimé l’économie nationale et provoqué, en particulier, un énorme déficit budgétaire. Le produit intérieur brut (PIB) du pays a chuté de 6,8% en 2020.
Un autre facteur qui aggrave le déficit budgétaire colombien est le flux permanent et excessif de réfugiés vénézuéliens vers lesquels le gouvernement colombien a tendu la main. Une cinquantaine de Vénézuéliens ont été capturés lors d’actes violents récents en Colombie. Une dizaine ont été expulsés du pays. Par ailleurs, Omar Rafael García Lazo, le premier secrétaire de l’ambassade de Cuba à Bogotá, a également été expulsé de Colombie, la semaine dernière, pour “activités incompatibles avec les dispositions de la Convention de Vienne”.
La Colombie subit également les conséquences d’une augmentation exponentielle de la culture de la coca et d’autres plantes illégales, en particulier depuis la signature du soi-disant «accord de paix» de 2016 entre le président Juan Manuel Santos et les dirigeants des FARC qui prétend disculper le trafic de drogue en le présentant comme un délit connexe au délit politique. Il va sans dire que les énormes exportations de cocaïne (certaines saisies effectuées au cours des trois dernières années par la Colombie et les pays alliés, dans les océans Pacifique et Atlantique, impliquent des tonnes de cette substance) sont le plus grand, mais pas le seul, moteur de la violence subversive en Colombie.
Le ministre colombien de la Défense, Diego Molano, a révélé que les actes de violence «sont prémédités, organisés et financés par des groupes «dissidents des FARC». Ce groupe de « dissidents » n’a pas signé l’«accord de paix» susmentionné. D’autres agitateurs violents ont des liens avec une autre guérilla marxiste, l’ELN. Le président de l’Équateur, Lenin Moreno, a déclaré la semaine dernière que Nicolas Maduro est l’un de ceux qui incitent à la violence en ce moment en Colombie.
La Colombie a besoin de la communauté internationale et, en particulier, du Parlement européen, pour étudier de toute urgence et avec le plus grand sérieux les détails de la situation en Colombie et pour soutenir par conséquent, les institutions démocratiques et la société civile colombienne, en rejetant fermement la violence des groupes qui saignent le pays.
La communauté internationale, et en particulier le Parlement européen, doit renoncer au soutien qu’elle accorde parfois de façon candide aux forces qui s’emploient à détruire le système démocratique colombien.
En tant que Colombiens, nous demandons au Parlement européen et à la communauté internationale d’exprimer leur pleine solidarité avec notre pays, libre et souverain, qui court actuellement le risque d’être dévasté par des forces terroristes situées à l’intérieur et à l’extérieur de son propre territoire.
Paris, 12 mai 2021
© Eduardo Mackenzie (@eduardomackenz1) pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
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Quand j ai lu le bilan criminel , j ai cru que c était celui de la France !
Eh bien… Dire qu’on se plaint de notre situation en France. Pauvre Colombie. Suis-je exagérément pessimiste en pensant que l’Union Européenne, toujours prompte à voter des trucs et des machins contre Israël, n’aura ensuite plus guère d’énergie à consacrer à la Colombie. Faudrait-il que je me défasse de mon tropisme miss marple-ien de “always believe the worst” ?
“Le président de l’Équateur, Lenin Moreno, a déclaré la semaine dernière que Nicolas Maduro est l’un de ceux qui incitent à la violence en ce moment en Colombie.” Mais bien entendu, cela vient d’en haut en passant par Cuba…
Moi qui vis au Venezuela, suis attristé de voir si peu de commentaire (aucun a ce moment) sur ce problème en Colombie, il n’y a pas de mystère, ces manifestations sont le fait d’une gauche mondialisée dans la droite ligne de ce qui se passe au Venezuela.
les députés européens se sont voté une augmentation de 1500€
Compter sur le parlement européen… c’est ne pas les connaitre. A moins qu’il y ait des lobbys prêt a les corrompre, ces gens ne bougeront pas.