Publié par Manuel Gomez le 3 mai 2021

«La belle histoire de France» que nous présentent Franck Ferrand et Marc Menant sur CNews chaque dimanche nous procure un agréablement moment de détente.

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Nous avons eu deux volets consacrés à Jeanne d’Arc, la plus «patriote» des Françaises certes, mais, franchement, y croient-ils vraiment ?

Et nous, pouvons-nous y croire en ce XXIe siècle, pouvons-nous croire encore aux «miracles ?

«C’est un beau roman, c’est une belle histoire», c’est surtout une «belle légende».

Nos deux «spécialistes» ont fait une brève allusion, trop brève d’ailleurs, a une réalité bien plus acceptable : Franck en s’étonnant qu’une jeune fille, sans aucune formation aux armes, ait pu battre en duel le duc d’Anjou (lui faisant sauter son épée des mains !) et Marc en insistant sur le fait que personne n’a pu voir le visage de Jeanne sur le bûcher «puisqu’elle avait le visage recouvert d’un masque avec deux trous pour les yeux».

Soyons un peu sérieux. Jeanne a certainement existé, comme tous les héros de l’Histoire de France, mais certainement pas comme il était possible de le faire croire au peuple avant le 18e siècle.

La révolution puis la République ont effacé notre crédulité et, depuis, de nombreux ouvrages nous prouvent qu’il n’en était rien.

Ces auteurs, cartésiens, incrédules, ceux qui ne croient pas aux miracles, parmi lesquels je me situe humblement, par exemple Etienne Weil-Raynal, agrégé d’histoire, Pierre Caze, André Billy, académicien, Thierry Maulnier, etc. et notamment celui «qui a vu les textes interdits à l’abri dans les caves du Vatican», Edouard Schneider, ami personnel du Pape Pie XI.

Sans pour autant lui méconnaître son extraordinaire charisme et sa foi patriotique et admettre qu’elle fut l’une des plus grandes héroïnes de notre histoire.

Et cela avec une admiration d’autant plus grande, si tout ce qu’elle a entrepris et réalisé le fut sans aucune aide divine qui réduirait et ramènerait ses exploits à la portée de tout le monde.

Le véritable miracle, s’il existe, c’est qu’à notre époque il nous reste encore des écrits, des sites, des monuments, qui nous permettent de croire que tous ces personnages de notre lointain passé ont réellement vécu, et qu’ils ne sont pas le fruit de l’imagination de quelques historiens de passage.

Gardons-nous bien de ne pas les voir, ou de les faire disparaître, ou les détruire, volontairement ou non.

Une histoire, même récente, n’est jamais telle qu’on la raconte, autant de témoins, autant d’histoires. Seul celui qui l’a vécue pourrait en parler, mais il est rarement là pour le faire.

Les témoignages sont rarement exacts, les souvenirs rarement vivants. Alors, comment peut-on affirmer comme véritable tout ce qui a été dit et écrit sur la jeunesse de celle qu’on a appelée Jeanne d’Arc ?

On ne me fera donc jamais croire qu’une jeune fille de 16 ou 17 ans, simple, illettrée, ayant gardé des moutons depuis sa plus tendre enfance, devient subitement, du jour au lendemain, capable de diriger l’armée française, de s’imposer aux plus grands maréchaux de notre royaume par ses qualités guerrières, de se montrer meilleure tacticienne que tous les chefs de guerre anglais qui, jusqu’à ce jour, n’ont infligé que des défaites aux armées du Roi de France, qui leur oppose des troupes jusqu’à cinq fois supérieures en nombre de soldats. N’oublions pas qu’à cette époque, l’Angleterre comptait 4 millions d’habitants, pour 20 millions de Français.

On ne me fera jamais croire qu’elle a pu revêtir une armure de trente kilos et s’opposer avec succès aux meilleures lances de notre royaume dans des tournois de chevalerie qui nécessitent une science parfaite des jeux d’armes.

On ne me fera jamais croire qu’elle a rencontré le Roi de France, en sa cour de Chinon, simplement en se présentant à lui, sans aucune introduction. Tenir langage, et montrer savoir-faire digne des plus hautes Dames de la Cour de France.

Qu’elle a reconnu le Roi, parmi plus d’une centaine de participants, sans avoir été informée par sa protectrice, depuis toujours, Yolande d’Aragon.

On ne me fera jamais croire qu’elle a pu participer à de très nombreuses batailles, qui laissent sur le sol des milliers de morts, sans jamais verser le sang d’un ennemi, même pour défendre sa liberté et sa vie, ou celle de l’un de ses fidèles.

Mais existe-t-il des preuves qui permettent de douter de cette légende ?

Par exemple, la cellule ou Jeanne aurait passé les quatre années suivant «son exécution sur le bûcher», que l’on peut visiter à 40 km d’Annecy, dans les gorges du Fier, au château de Montrottier, près du village de Lavagny.

Par exemple, sa tombe, qui était encore visible, il y a quelques décennies, à l’église de Pulligny, près de Metz, où Jeanne fut inhumée en 1449 en Lorraine.

Par exemple, cette exclamation du roi Charles VII, lors d’un dîner à Orléans, le 30 septembre 1439, soit 9 années après sa (soi-disant) exécution : «Pucelle, ma mie, vous, soyez la très bien revenue, au nom de Dieu qui sait le secret qui est entre vous et moi.»

Par exemple, cette lettre écrite par Jeanne et adressée au roi d’Espagne, Henri de Castille, remise en main propre, en 1436, par l’ambassadeur de Charles VII, Jean d’Armagnac, qui connaissait parfaitement Jeanne, afin qu’il lui apporte son aide «pour libérer La Rochelle.»

Par exemple, ses retrouvailles avec Gilles de Rais, dans le Poitou, lors d’une bataille où elle est grièvement blessée. (Archives Nationales et «Histoire de Charles VII, par Vallet de Viriville).

Vous trouverez bien d’autres précisions dans mon livre : «Jeanne d’Arc. Légende et vérité»*.

Oui, c’est un beau roman, c’est une belle histoire, que nous ont raconté Franck et Marc, mais sommes-nous tenus d’y croire ?

Merci cependant à CNews de «nous faire revivre l’incroyable chaque semaine».

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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