A partir d’aujourd’hui mercredi 26 mai, les portes du marché unique européen se sont fermées à la Suisse. L’UE a durci sa position, et la Suisse n’a pas voulu céder au chantage européen : “notre marché et l’idéologie socialiste sinon rien”. La note est salée : 278 milliards de dollars.
Que se passe-t-il ? Lancez un référendum sur l’Europe, et bien des citoyens disent non : ils refusent qu’on fasse leur bien contre leur gré ? Ils ne croient pas que leurs dirigeants savent mieux qu’eux ce qui est bien pour eux ? Comme les Britanniques, comme les Suisses, comme les Français. Solution : ne demandez jamais leur avis au peuple quand vous savez qu’ils ne seront pas d’accord.
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En avril dernier, lorsque le président suisse Guy Parmelin a fait sa première visite officielle à Bruxelles pour une importante rencontre avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, il lui a transmis un amer message : la Suisse ne parvenant pas à mettre en œuvre un nouvel accord institutionnel avec l’UE, et les relations entre les deux pays sont dans l’impasse.
Le problème est que, comme le Royaume-Uni, la Suisse a l’idée saugrenue de vouloir conserver sa souveraineté – un concept ridicule et dépassé, puisque la mode est à l’internationale socialiste sous son nouvel emballage marketing. La quadrature du cercle était difficile à résoudre, car Bruxelles ne tolère pas ce qu’elle appelle le “picorage” de droits sans l’acceptation des obligations liberticides : elle ne veut accorder aux non-membres des privilèges et des droits que les membres n’ont plus.
Lors d’un référendum en 1992, les Suisses ont rejeté l’adhésion à l’UE. Ils ont négocié un accord commercial avec Bruxelles peu après et l’ont développé depuis, avec réussite : ils ont actuellement au moins 120 accords bilatéraux qui fonctionnent bien.
- Ils garantissent l’accès au marché pour les produits pharmaceutiques, les métaux et les produits chimiques suisses en échange de
- l’adhésion de la Suisse aux règles du marché intérieur,
- d’une modeste contribution financière aux régions pauvres de l’UE,
- l’adhésion à l’espace Schengen, dans lequel il n’y a pas de contrôles aux frontières.
- La Suisse participe aussi aux échanges d’étudiants Erasmus, à la recherche scientifique européenne et à la coopération policière.
La Suisse avait donc, jusqu’à hier minuit, le meilleur des deux mondes : l’accès au plus grand marché unique du monde et liberté de jouer la carte de la souveraineté. Cette liberté ne plaît là pas à Bruxelles, qui veut imposer sa vision politique globalisée.
Trois points de blocage trop destructeurs de l’économie et de l’identité suisse
Trois points ont suscité les doutes et la résistance des citoyens suisses durant la longue phase de consultation sur le projet d’accord-cadre institutionnel proposé par l’UE. Il s’agit de la protection des salaires (qui représente un danger pour les salaires suisses selon les syndicats et l’UDC), la directive sur la citoyenneté (qui permet de circuler et de séjourner librement sur le territoire des Etats membres et offrir le bénéfice de la couverture sociale aux étrangers) et des aides d’Etat.
“L’envie de Brexit”
Comme si les choses n’étaient pas déjà si compliquées, lorsque Boris a conclu un difficile accord avec l’UE en décembre dernier, les Suisses ont découvert deux demandes des Britanniques qui les ont rendus jaloux :
- La première est que la Cour européenne de justice – les “juges étrangers” – n’a aucun rôle direct dans les différends entre Londres et Bruxelles.
- La seconde est que les Britanniques n’ont pas à suivre “dynamiquement” les règles européennes comme le fait la Suisse.
En quelques jours, les politiciens et les citoyens suisses ont exhorté leur gouvernement à se rendre à Bruxelles, l’accord de Brexit en main, pour ajouter ces deux points à leurs demandes. En ce sens, le Brexit a définitivement rendu la relation UE-Suisse plus difficile à gérer. Les Suisses ont même un mot pour cela : “l’envie de Brexit” (1).
Un “Brexit plus” : le commerce, et rien d’autre
L’Union démocratique du centre (UDC), dont M. Parmelin est membre, et la plateforme d’entrepreneurs Autonomie suisse sont contre l’accord dicté par les Européens. Ils ne sont pas les seuls : même si les médias sont restés très discrets, les sociaux-démocrates et la gauche sont divisés. Des groupes pro-UE ont également vu le jour. Soudainement, il y a eu un nouvel élan politique en Suisse : la discipline de parti s’est évaporée pour le plus grand bien de la démocratie, et les débats précédemment quasi inexistants sont devenus intéressants.
Dans le même temps, un compte-rendu de réunion entre la Commission européenne et les représentants des États membres à Bruxelles, qui a fait l’objet d’une fuite (2), a montré que le gouvernement suisse restait les bras croisés alors que le débat s’intensifiait.
278 milliards de dollars
Depuis ce 26 mai, les entreprises de technologie médicale du pays ne pourront plus exporter librement leurs produits vers l’Union européenne comme elles le faisaient depuis des années. Au lieu de cela, elles seront reléguées au statut de “pays tiers”, ce qui les obligera à établir un représentant dans l’Union et à respecter les spécifications de l’UE en matière d’étiquetage des produits, tout en leur imposant d’autres formalités administratives.
Ce secteur est la dernière victime dans la guerre d’usure entre Bruxelles et la Suisse, qui met en péril une relation commerciale de 250 milliards de francs suisses (278 milliards de dollars).
L’incapacité des deux parties à conclure un nouveau traité politique cadre pour remplacer un fatras d’accords individuels qui fonctionnaient bien et régissent leurs relations, se transforme en une menace économique pour la nation helvétique, qui doit faire face à des obstacles croissants au marché unique.
Une nouvelle détérioration des liens avec la principale destination des exportations du pays pourrait nuire à son marché de l’électricité, à ses entreprises industrielles ou à son secteur bancaire, qui cherche à accroître ses activités transfrontalières avec l’UE.
“C’est un champ de mines qui est malheureusement déroulé devant nous”, a déclaré René Schwok, professeur de sciences politiques à l’Université de Genève. “Chacune de ces mines va exploser”.
Le groupe industriel Swiss Medtech estime que les coûts de développement des produits des entreprises augmenteront de 30 % en raison des obstacles au commerce. Si les entreprises industrielles et pharmaceutiques subissent le même sort, la facture s’élèvera à 1,3 milliard de francs par an, selon le groupe de réflexion Avenir Suisse.
“Si vous réfléchissez à long terme, vous ne voyez que des inconvénients en termes économiques pour les deux parties”, a déclaré Jan Atteslander, responsable des relations internationales d’economiesuisse. “Pour nous, les dégâts sont probablement un peu plus importants”.
Benjamin Franklin a dit un jour : “ne jetez pas des pierres à vos voisins si vos propres fenêtres sont en verre”. Parmelin et von der Leyen n’avaient rien à gagner d’une nouvelle escalade, mais Parmelin répond à la sagesse populaire, Leyen à la folie idéologique.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
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- https://www.swissinfo.ch/eng/-brexit-envy–develops-in-some-parts-of-switzerland/46249466
- https://www.rts.ch/play/tv/forum-video/video/la-commission-europeenne-fustige-berne-au-sujet-de-laccord-cadre-interview-de-cenni-najy?urn=urn:rts:video:12126700
Qu’ils quittent cette Europe malfaisante et l’espace Schengen, ils ne s’en porteront que mieux !
L UE est une p… Elle veut la main mise sur le pays pour mieux lui imposer ses volontés. Menace et chantage sont ses spécialités. Ral le bol de cette institution malfaisante. Elle ne supporte pas que nous puissions avoir la démocratie directe qui permet au peuple de s exprimer. Même là, elle veut nous museler. Quelle mentalité.
Il se dit que MLP souhaiterait sortir la France de l’OTAN et rapprocher celle-ci de la Russie. Elle n’a donc à nouveau rien compris à rien et va donc perdre les élections en faveur de…Macron-des-Bourses. Quand c’est pas sur l’économie, c’est sur des pseudo-alliances qui n’ont effectivement ni queue ni tête ou alors beaucoup de queue et pas du tout de tête. Comme canon qui tire à l’envers, y a pas mieux que MLP. Où va-t-elle chercher des idées aussi saugrenues? Ceci nous montre une nouvelle fois que le RN bénéficie de financements occultes qui viennent de Moscou, un peu comme le PCF en son temps. C’est le rêve de Poutine de démolir l’alliance occidentale transatlantique bien plus que l’UE car l’UE est une coquille qui tourne à vide et il le sait. Parmi les grands pays de l’OTAN, le maillon faible est évidemment la France. Car avec une telle vision des choses, madame, ou bien c’est de la bêtise, ou bien c’est de la provoc, voire les deux, ce qui ne m’étonnerait pas. Ce n’est pas l’OTAN qu’il faut quitter, madame, mais l’UE et l’ONU dans un Franxit retentissant. Sans la France et même si son poids a diminué, l’UE ne peut pas continuer sa course folle vers l’effondrement de la civilisation occidentale. Je ne crois pas que les pays de l’Est voudront être dominés à nouveau par l’Allemagne. Le Benelux non plus. Quant aux Scandinaves, ils reprendront le chemin de leur union qui ne fonctionne pas si mal. Les Suisses dans leur majorité avaient bien compris en refusant d’adhérer au “projet” européiste qu’il y avait un problème. On entend souvent dire que Macron est un traître. Mais, avec des idées de sortie de l’OTAN au profit d’un rapprochement avec la Russie, de quelle côté est MLP sinon celle des traîtres?
Et rester sous la botte des allemands qui le sont des Etats Unis qui ne sont pas des européens et travaillent depuis 1918 pour leur pays contre le notre….Qui n’a rien compris ?
Ah non cher monsieur. Les Etats-Unis, c’est nous les Européens de l’Ouest. Nous avons fondé ce pays et sa Constitution. Nous avons bien plus en commun avec les Américains qu’avec la Russie. Rien à voir même si, OK, cette dernière est de culture européenne (musique, peinture, religion, littérature, etc. merci les étrangers), mais après avoir été congelée pendant 80 ans, la Russie n’a pas les mêmes valeurs. La vie n’y a aucune valeur, l’individu non plus. On n’est plus dans le communisme totalitaire “but old bad habits die hard”. On le voit avec l’occupation de la Géorgie et de l’Ukraine. On le voit aussi avec l’atterrissage forcé de l’avion Ryanair avant-hier, tout ça pour arrêter un opposant. Nous n’avons rien de commun avec tout ça. Pour le reste, j’aimerais savoir en quoi les USA travaillent contre la France depuis 1918 et pourquoi depuis 1918. On verra qui n’a rien compris.
Les Suisses ont bien raison de refuser une secte qui porte le nom d’une accoupleuse commercial et qui veux leur prendre leur libre arbitre comme en France qui elle aussi a voté nom à l’Europe, son drapeau crapuleux flotte pourtant dans certain lieu de WC pour chien.
“L’enlèvement de la nymphe Europe par Zeus sous la forme d’un taureau est un mythe, qui donnera son nom à un continent” Wikipedia.
Les “lents-pires” comme on le sait tomberont l’un après l’autre, qu’ils soit petits ou grands.
Celui que le “taureau” de la gauche veut construire en europe aura certainement la même fin, un myte intellectuellement polluant et pas écologique pour les neuronnes.
La Suisse est comme un clou planté au milieu du soulier européen, celà doit certainement faire mal à chaque pas pour celui qui essaye de marcher avec ce type de chaussures.
C’est le prix à payer pour être un clou travaillant pour sa liberté de choix……!
“Einstein”
La liberté consiste à se discipliner au lieu de se laisser discipliner.
Tout ce qui est vraiment grand a été inspiré et réalisé par des individus travaillant librement.
un référendum pour ou contre l’Europe ! ce sont les peuples qui doivent décider !
cette Europe étant socialiste, il était impossible d’en attendre quelque chose de bien.
La Suisse est un Etat, l4Union Européenne n’en est pas un, c’est une association de pays don la tête n’est pas élue donc n’est pas une association démocratique.
La Suisse est une confédération d’états appelés “canton”. Et donc ce n’est pas un état unitaire. La Russie est une mosaïque de petits peuples qui n’ont rien à dire car à plat ventre devant leur colonisateur “grand-russe”. Qui n’a rien compris?
Les européistes (socialistes) hurlent à l’échec du Conseil Fédéral dans ces négociations interminables et piégées auquel il a mis fin. Pourtant les syndicats (plutôt à gauche) ont refusé le dumping salarial qui allait découler des oukazes européennes appliquées à la Suisse.
Le Conseil Fédéral, c’est un président à 7 têtes issues de partis différents, et qui gouverne la Suisse en fonction des intérêts et des attentes du peuple souverain.
Tous ont été d’accord pour dire stop aux pressions de l’UE manoeuvrant afin que la Suisse soit peu à peu absorbée dans son système. L’UE est un colosse aux pieds d’argile qui voulait imposer ses règles économiques, juridiques, à l’Helvétie, et lui faire payer le prix fort. Le Brexit a récemment donné un coup d’accélérateur à la capacité de dire non et de préserver la souveraineté qui allait être mécaniquement grignotée. Se soumettre à la cour européenne de justice et aux instances de formatage, pas question!
Je n’aurai pas mieux expliqué la situation pour les non suisses, merci
se soumettre , voilà ce qu’exigent les “progressistes”
“Lors d’un référendum en 1992, les Suisses ont rejeté l’adhésion à l’UE”
ils n’ont qu’à faire comme la france en nouvelle calédonie un 2è puis un 3è référendum jusqu’à ce qu’ils disent oui !
De ce que je comprends de cet article, les Suisses auraient plus à perdre financièrement que l’UE. Donc, c’est plus compliqué que souveraineté or not souveraineté…
Mais beaucoup à perdre financièrement en acceptant de s’incliner devant les pressions de l’UE ! Le peuple suisse n’est pas à vendre.
je ne me fait aucun souci pour les suisses.
il doit bien y avoir des secrets dnas les coffres des
banques, de quoi amener les diplomates de l’UE
à composition.
les coffres des banques, c’est de l’histoire ancienne et les clichés ont la vie dure…Suisse= banques et chocolat?
Non, Suisse = pas de dette, chômage à 3%, haute technologie, écoles supérieures haut de gamme et recherches pharmaceutiques de pointe.
Egoïsme? Non: 26% d’étrangers !! + 350 000 frontaliers.
J’admire votre défense de la Suisse, votre pays. Vous avez raison mais la tâche vous est plus facile que la mienne avec le boulet qu’est l’état belge. Dette publique: 120% du PIB, chômage réel: 15% en Wallonie et 6% en Flandre. Port d’Anvers très florissant. Industries de pointe dans certains domaines: pétrochimie, transports, médicaments, automobiles, agroalimentaire, etc. très concentrés en Flandre. Beaucoup d’étrangers avec près de 190 nationalités dont 1 bon million de nos “frères musulmans” (z’arabes, turcs, z’afghans), soit 9.5% de la population, et aussi beaucoup de réfugiés fiscaux français vu le régime fiscal spécial belge pour les expatriés.
Je suppose que vous êtes français. Vous raisonnez comme un français. Pourquoi cette envie vis à vis de l’indépendance et de la réussite? La Suisse est certes un petit pays mais c’est un pays très sage càd. un pays où le bon sens, le travail, la volonté et l’intelligence ont encore leur place. Pourquoi dénigrer ce qui fonctionne. Vous parlez de la Suisse comme certains Belges parlent du Grand Duché de Luxembourg. Avec envie. Le GDL est certes un tout petit pays mais il fonctionne bien. Et les frontaliers belges et français sont également très heureux d’y travailler de leur mieux. Le Grand Duc Jean, aujourd’hui décédé, a eu l’intelligence et le génie de faire de cette terre de fermiers et de forestiers un véritable bijou. Il y a les banques bien sûr puisque les voisins sont trop cons pour comprendre que l’on attire pas les mouches avec du vinaigre mais il n’y a pas que les banques. Tout cela est très efficace sans l’arrogance qui frise le grotesque et en toute discrétion.
La Suisse a très bien compris les dessous cachés de l’affaire :
Une reprise intégrale du droit de l’UE aurait entraîné «un changement de paradigme sur la politique de migration, […] de plus cela aurait des conséquences sur l’aide sociale»
https://francais.rt.com/international/87142-suisse-rompt-negociations-avec-ue-avenir-relations