Publié par Ftouh Souhail le 3 juin 2021

La Tunisie, premier exportateur des djihadistes sur le sol français, exige plus d’aides européennes pour contrôler l’émigration irrégulière. La Tunisie est actuellement en discussion avec l’Union européenne (UE) pour un accord qui aurait pour finalité d’empêcher les migrants d’arriver en Europe.

Le président tunisien, Kais Saied, se rendra, les 3 et le 4 juin 2021, à Bruxelles, pour participer aux travaux du deuxième Sommet Tunisie-Union européenne (UE). Au cours de cette visite, Saied rencontrera le président du Conseil européen, Charles Michel, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et le président du Parlement européen, David Maria Sassoli. Il s’entretiendra, également, avec le Roi Philippe de Belgique et le Président de la Banque Européenne d’Investissement, Werner Hoyer.

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La Tunisie cherche la mise en place d’un Groupe d’amitiés au Parlement européen, qui comprendra des députés européens représentant les différents blocs politiques au moment où le gouvernement traverse une période difficile sur le plan économique.

Entre 2011 et 2019, le pays a reçu près de dix milliards d’euros sous forme d’aides ou de prêts, selon l’ancien ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Patrice Bergamini. L’UE vient de verser une nouvelle tranche de son aide à la Tunisie, s’élevant à 300 millions d’euros.

Le dossier du contrôle des flux migratoires sera l’une des questions brûlantes à examiner de près. En contrepartie l’UE a, déjà exprimé, via l’ambassadeur de l’Union européenne à Tunis , Marcus Cornaro, à soutenir ce pays et de le défendre auprès des bailleurs de fonds, notamment, pour ses négociations avec le FMI.

Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), la Tunisie a récemment connu une augmentation des flux migratoires irréguliers vers l’Europe, notamment vers les côtes italiennes, en raison des répercussions de sa crise économique. 

Les départs clandestins de Tunisiens et de ressortissants d’Afrique subsaharienne depuis la Tunisie ont atteint un pic inédit depuis 2011, le pays étant englué dans des luttes de pouvoir politiques et des difficultés économiques accentuées par la pandémie.

Les Tunisiens ont constitué 15% des 12.600 migrants arrivés irrégulièrement en Italie depuis janvier selon l’ONU, représentant la première nationalité des arrivants. Les autorités tunisiennes très corrompues ferment les yeux, en Méditerranée centrale, sur l’une des routes migratoires les plus meurtrières selon les Nations unies.

Tunis refuse la mise en place sur son territoire de centres d’accueil pour les migrants cherchant à rallier l’Europe, comme il en existe dans plusieurs autres pays tiers.

Jean Castex en Tunisie pour convaincre

Le Premier ministre français Jean Castex effectue, le 2 juin 2021, une visite officielle de deux jours en Tunisie. Cette visite, qualifiée de première sortie internationale d’envergure pour Jean Castex, va s’articuler autour de « quatre grandes priorités », selon Matignon : la crise sanitaire, le soutien économique, la lutte contre le terrorisme et le contrôle de l’immigration.

La visite de Castex fait suite à la visite du président tunisien, Kais Saied, à Paris, le mois dernier.

Lors de sa venue en Tunisie, Jean Castex est accompagné des ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, du ministre délégué chargé des Petites et Moyennes Entreprises, Alain Griset, de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, du ministre délégué chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, et du secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, Cédric O

Le ministre de l’intérieur français, Gérald Darmanin, qui fait partie du voyage, évoquera, de nouveau les questions de lutte contre le terrorisme. Il était déjà venu évoquer cette question en novembre dernier, peu après l’attentat qui a fait trois morts dans la basilique de Nice, commis par un Tunisien et renouvellera la demande de la France qui souhaite expulser certaines personnes fichées pour radicalisation, vers la Tunisie. Mais Tunis reste hostile à cette idée.

Jean Castex aura pour mission d’appuyer la démarche de l’Union européenne (UE) visant à convaincre la Tunisie d’accomplir plus d’efforts pour empêcher le départ de migrants vers l’Europe. La Tunisie rejette la mise en place de centres d’hébergement pour migrants sur son territoire. L’UE a, en effet, engagé des discussions avec la Tunisie pour un accord qui aurait pour finalité d’empêcher les migrants d’arriver en Europe.

La commissaire européenne pour les affaires intérieures, Ylva Johansson, a confirmé, il y a quelques jours, que l’UE tient actuellement des discussions avec la Tunisie, mais aussi avec la Libye, pour un accord qui proposerait à ces deux pays une aide économique en échange d’un effort accru de leur part pour empêcher les migrants d’arriver en Europe.

Dans une interview accordée au journal italien La Repubblica, la commissaire européenne pour les affaires intérieures, Ylva Johansson, a révélé que l’UE tient actuellement des discussions. Elle explique qu’en attendant une solution définitive et un partage des migrants entre pays européens, l’Italie réclamant depuis des années l’aide des autres pays de l’UE pour faire face aux arrivées de migrants, l’UE « cherche aussi à bloquer les départs » vers l’Europe.

Bruxelles veut parvenir à un accord avec la Tunisie, qui devrait être conclu d’ici la fin de l’année 2021. L’accord consisterait à offrir à la Tunisie des fonds en échange d’un engagement à mieux surveiller ses frontières.

Dans le cadre de ces discussions, la commissaire européenne était en Tunisie, le 20 mai 2021, accompagnée de la ministre italienne de l’Intérieur Luciana Lamorgese. Les parties européennes et italiennes restent convaincues de la nécessité du renforcement des mécanismes de contrôle sécuritaire des frontières maritimes. D’ailleurs, elles ont affiché leur disposition à attribuer les aides financières nécessaires. 

Le gouvernement tunisien fait preuve d’intransigeance sur les propositions européennes

Le chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi, avait participé le 11 mai dernier à Lisbonne, aux travaux de la réunion euro-africaine sur la migration. A cette occasion, il avait affirmé que la Tunisie refuse et rejette la création, sur son territoire, d’un centre d’hébergement pour les immigrants clandestins qui se dirigent vers l’Europe.

« La Tunisie ne sera pas une terre d’asile et rejette la création des centres d’hébergement sur ses terres pour les migrants étrangers qui se dirigent vers l’Europe. Comme elle n’est absolument pas prête à accueillir des ressortissants d’autres pays ».

Selon lui, « la réapparition des zones de conflits, et de troubles sociaux, et la recrudescence des disparités en termes de développement entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée, outre les effets destructeurs de la pandémie du Covid-19, ont donné lieu à une nouvelle donne marquée par le fléau de migration clandestine et illégale ».

Tunis fait savoir indirectement qu’une résolution de la crise migratoire passait par un soutien européen à son économie. Pour baisser considérablement les arrivées de migrants dans l’UE, la Tunisie veut en échange plus d’aides financières. 

En 2020 Tunis a eu un prêt de 350 millions d’euros de Paris pour faire face notamment à la période de l’après coronavirus et pour appuyer le secteur de santé.

La Tunisie réclame un TGV aux frais des portefeuilles des Français

Le 22 Juin 2020, lors d’une conférence de presse tenue conjointement avec son homologue français Emmanuel Macron, le tunisien Kais Saied avait expliqué clairement que son pays « continuerai de chercher les financements pour construire la cité hospitalière à Kairouan, je rêve aussi de grands projets comme un TGV reliant Bizerte au sud de la Tunisie, et j’ai pu constater que le président Emmanuel Macron est prêt à aider les Tunisiens pour concrétiser leurs rêves », a-t-il dit.

Pour bloquer les migrants, la Tunisie compte sur le soutien français continu dans le cadre de la coopération bilatérale, de l’Union européenne, voire avec les bailleurs de fonds. La France reste l’un des plus importants donateurs.

L’Etat français injectera des fonds, en automne 2021, pour l’édification de deux hôpitaux à Kasserine et Gafsa, ainsi que la ville médicale à Kairouan. Le Premier ministre français devrait clôturer, cette semaine, sa visite en Tunisie par une visite sur le site du Réseau ferroviaire rapide de Tunis (RFR) que le France sponsorise aussi.

Le terrorisme qui a touché récemment la France est essentiellement liée à cette immigration tunisienne

L’attaque récente au commissariat de Rambouillet confirme la relation directe entre le terrorisme et l’immigration la plus récente venant de ce pays. Le parcours de l’assaillant, Jamel Gorchane, un Tunisien de 36 ans qui était arrivé en France en 2009, nous rappel ce lien entre l’immigration tunisienne et le terrorisme.

Brahim Aouissaoui, qui avait mené l’attaque à la basilique Notre-Dame à Nice en octobre 2020, est aussi un Tunisien né en 1999. Arrivé à Lampedusa (Italie), en septembre 2020, il avait posé le pied sur le sol français le mois suivant.

Mohamed Lahouaiej Bouhlel, auteur de l’attaque qui avait endeuillé Nice, le 14 juillet 2016, est aussi tunisien.

Anis Amri, auteur de l’attentat de Berlin qui avait foncé avec un camion sur un marché de Noël en 2016, est aussi un immigrant tunisien qui est passé par Lyon.

Les profils de ces meurtriers suppose ce lien fort entre le terrorisme islamiste et cette immigration incontrôlée en provenance de ce pays comptant une population de plus en plus extrémiste. Sinon comment expliquer cette surreprésentation de ressortissants tunisiens parmi les personnes impliquées dans des attentats ou des projets d’attentat?  

Nous sommes donc ici en présence d’une menace permanente provenant de ce pays proche des frontières européennes.

La Tunisie est le premier exportateur de djihadistes au monde. Plus de 5000 de ses ressortissants sont partis sur les zones de combats d’Irak, Syrie et Libye. Plus de 800 sont revenus au pays. Et, à l’évidence, parmi les djihadistes tunisiens, un certain nombre frappent en Europe. L’histoire du terrorisme tunisien est ancienne. Dans les années 1980, les Tunisiens étaient nombreux à se battre en Afghanistan et au sud Liban. Dans les années 1967 et 1948 des mercenaires tunisiens participèrent à des actions terroristes contre des juifs aux cotés des Palestiniens.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Ftouh Souhail pour Dreuz.info.

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