Publié par Gilles William Goldnadel le 15 juin 2021

Pour l’avocat et chroniqueur, le silence qui a suivi l’agression d’une procession catholique et l’indignation de certains médias face aux propos du Youtubeur Papacito sont révélateurs de la sélection de l’information opérée par les médias conformistes.

Le 6 avril dernier, dans ces mêmes colonnes, je m’interrogeais à nouveau sur la folie du temps présent. J’accusais les médias conformistes de fausser la perception du réel via leur prisme idéologique. Je montrais leur angle de vision, aigu quand l’information leur plaît et obtus lorsqu’elle leur déplaît.

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En avril, mon angle de réflexion concernait les États-Unis et l’invraisemblable occultation de plusieurs massacres commis sur des blancs par des individus qui ne l’étaient pas.

En juin, mon catalogue d’observations factuelles concerne principalement la France. C’est ainsi, exemple le plus récent, que la presse de gauche dominant encore le paysage médiatique, à commencer celle de service public, a accordé la publicité maximale aux jérémiades forcées de M. Mélenchon à la suite d’un vidéo-sketch de Papacito dont il avait bien entendu le droit de ne pas goûter l’humour macabre.

En revanche, le silence total a été observé après les inquiétudes publiques autrement plus justifiées de membres de la communauté juive de Béziers et de son maire Robert Ménard. Un courrier de menaces circonstanciées et d’injures antisémites a été adressé en effet le 9 juin au président de l’association israélite menaçant la synagogue de la commune. L’auteur de la lettre promet de perpétrer un attentat de la même façon que celui commis au Bataclan. Comme l’a relevé Le Figaro, le maire Robert Ménard ainsi que son épouse et députée sont visés dans cet écrit d’une rare violence : « J’attendrai que les synagogues soient pleines de vermines, … Le travail fini, j’irai voir mon cher ami Ménard, sa femme et ses conseillers et je viderai mon chargeur dessus ».

La triste réalité, c’est que les catholiques n’inspirent pas la pitié médiatique. Plus profondément encore, enfoui dans l’inconscient cathodique, l’extrême-gauche n’inspire à la gauche radiophonique aucune détestation épidermique.

Gilles-William Goldnadel

Le maire de Béziers s’est plaint publiquement à la télévision de ces menaces qu’il était autorisé de prendre plus au sérieux, au regard de précédents tragiques, que les fantaisies d’un Youtubeur. Et pourtant, pour des raisons idéologiques, la presse idéologisée a préféré taire les premières et accorder une publicité extrême aux secondes.

Exemple encore plus invraisemblable: il s’est passé récemment à Paris un événement grave autant qu’exceptionnel qui a fait l’objet d’une occultation médiatique particulière par une partie des médias conformistes. Le samedi 29 mai, boulevard de Ménilmontant, 300 fidèles catholiques pacifiques réunis par le diocèse pour honorer la mémoire de martyrs catholiques de la commune ont été violemment agressés par des militants d’extrême-gauche qu’une certaine presse se plaît à nommer «antifascistes» aux cris de «tout le monde déteste les Versaillais ! À mort les fachos !». Un sexagénaire, sérieusement blessé au crâne, a été hospitalisé.

Le Figaro en a fait un article circonstancié dès le lendemain dimanche. Une tribune a été publiée: «Les martyrs catholiques, cible de choix pour la “Cancel Culture” en France» (Thibault de Montaigu). Le soir, dans un communiqué publié sur Twitter, le ministre de l’Intérieur disait son émotion. Le Monde, sans doute en raison des critiques reçues, se décidera à évoquer l’incident une semaine plus tard… L’audiovisuel de service public ne traita le sujet ni le samedi, ni le dimanche, ni le lundi, ni jamais.

En suite de protestations d’usagers de ce service public bénéficiaire d’une redevance, les responsables de France Info, par l’intermédiaire de sa médiatrice et de son directeur adjoint de la rédaction se sont trouvés dans l’obligation ce samedi 5 juin de trouver des explications à l’inexplicable. En substance: «le week-end, les journalistes étaient occupés ailleurs, il y a trop de manifestations à surveiller», quant au lundi «il ne nous a pas semblé utile d’y revenir». Au-delà de ces explications assez pitoyables, la triste réalité, c’est que les catholiques n’inspirent pas la pitié médiatique. Plus profondément encore, enfoui dans l’inconscient cathodique, l’extrême-gauche n’inspire à la gauche radiophonique aucune détestation épidermique.

L’antiracisme professionnel a ses raisons que ma raison ne comprend pas.

Gilles-William Goldnadel

Dans un ordre d’idées voisin, France Info devait s’expliquer le même jour sur le fait qu’elle n’avait pas donné de détails sur l’incident raciste d’Évry opposant un livreur noir à un individu d’origine maghrébine se réjouissant de la traite esclavagiste arabo-islamique: «dans le fait de donner cette information, ce n’est pas l’origine de l’agresseur qui importe mais l’origine de l’agressé».

C’est donc dans ce cadre moral que, le lundi 31 mai, à 13h, France Inter a choisi d’inviter Dominique Sopo, en qualité de président de SOS-Racisme pour évoquer cet incident à Évry. Conformément à cette doctrine, la question de l’apologie de la traite négrière arabo-islamique fut glissée sous le tapis. En revanche l’invité ne manqua pas de morigéner CNews.

L’antiracisme professionnel a ses raisons que ma raison ne comprend pas.

Sur la question centrale de l’origine de l’agresseur, il m’avait pourtant semblé que l’audiovisuel de service public ne s’interdisait pas de préciser la couleur de la peau des policiers américains lorsque violence est faite sur des Afro-Américains. Pour ne prendre que l’exemple le plus notoire, il semblerait que la couleur de Derek Chauvin, étouffant mortellement George Floyd n’ait pas été celée aux auditeurs de Radio France. Preuve est ainsi encore rapportée que les médias conformistes s’emploient à dissimuler les informations qui les dérangent.

En matière de politique étrangère, la question israélo-palestinienne est le siège de cette occultation sélective. C’est ainsi que Le Monde et Radio France ont multiplié les illustrations de la mauvaise conduite israélienne ou de la souffrance palestinienne. Aucun esprit critique contre le Hamas. France Info, le 4 juin, a éprouvé le besoin de consacrer un reportage à l’appropriation culturelle par la maison Louis Vuitton du keffieh palestinien, symbole de la «résistance». Le crime étant aggravé par le fait que l’objet proposé à la vente était coloré en bleu et blanc, couleur de l’État juif honni. Parole a été donnée à une militante palestinienne qui rendit un hommage vibrant à la révolte arabe des années 30 (initiée par le Grand Mufti de Jérusalem). À la suite de protestations, le journaliste dut reconnaître sur Twitter que cette révolte avait débuté par le massacre de quelques juifs.

L’idéologie, quand elle n’enterre pas les faits qui la gênent, traîne dans la boue ceux qui les déterrent.

Gilles-William Goldnadel

En revanche, nul n’a cru devoir traiter d’un sujet peut-être au moins aussi important: le fait que Mathias Schmale, chef de l’UNRWA a été obligé de quitter Gaza parce qu’il avait eu le malheur de reconnaître que «les frappes de l’armée israélienne avaient été d’une très grande sophistication», qu’elles avaient essayé, autant que faire se peut, de préserver la vie des civils. Le Hamas a expulsé l’intéressé ainsi que son adjoint. Je me demande si cette information ne méritait pas au moins le même traitement que la commercialisation d’un keffieh par la maison Vuitton.

Il n’y a pas que par l’occultation que l’idéologie en majesté médiatique, exerce son emprise. Il y a aussi la dérision et le dénigrement.

Dans son analyse du 3 juin dans le Figaro, Laure Mandeville a montré, à travers l’exemple du Covid peut-être fabriqué dans les laboratoires chinois, que les mensonges raillés d’hier peuvent devenir les vérités d’aujourd’hui. Pour avoir dénoncé un fait aujourd’hui plus que crédible, l’ex-président des États-Unis honni aura été traité de fou et de raciste par toute la presse conformiste. Laure Mandeville rappelle que Facebook avait été jusqu’à censurer tous les textes qui émettaient l’hypothèse d’un virus fabriqué en laboratoire, parlant de «désinformation». Facebook est «piteusement revenu sur sa décision la semaine dernière». Comme l’écrit la journaliste: «un contraste de traitement qui révèle une définition à géométrie variable de la “vérité”, très difficile à digérer pour ceux d’entre nous qui restent attachés à la liberté de parole.»

La même réflexion amère pourrait être appliquée au Pacte de Marrakech. En février 2019 un certain nombre de personnalités hostiles à l’immigration débridée ont protesté contre cette résolution onusienne dans laquelle ils voyaient un signal d’encouragement inquiétant. «Pacte de Marrakech, la trajectoire d’une fake news» titra Libération. La presse conformiste ne fut pas en reste (France CultureNouvel Obs). C’est tout juste si ce pacte avait une réalité. En tout état de cause, n’ayant aucune valeur contraignante, il était dénué de toute importance. Qui s’en plaignait était à plaindre. Seul Le Figaro fut à contre-courant.

Deux ans après, le mensonge devient réalité: Le Monde du 29 mai. Jean-Pierre Stroobants, comme c’est son droit, souhaite voir les idéaux en matière migratoire de la Commission Européenne réalisés: «S’unir autour de nos valeurs communes et de notre responsabilité humanitaire». Conclusion du journaliste à propos du pacte de Marrakech: «même s’il n’est pas contraignant, ce texte pourrait favoriser une meilleure coopération internationale».

Les menteurs disaient vrai.

L’idéologie, quand elle n’enterre pas les faits qui la gênent, traîne dans la boue ceux qui les déterrent.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel pour Dreuz.info

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