Publié par Gertrude Lamy le 16 juin 2021

Source : Opex360

Pour beaucoup d’observateurs, la dernière guerre du Haut-Karabakh, qui a opposé l’Azerbaïdjan à l’Arménie, préfigureraient celles à venir. Alors que les forces arméniennes passaient pour être plus efficaces que leurs adversaires, elles ont cependant dû admettre leur défaite, ce qui a par la suite provoqué des tensions politique à Érevan.

Dès les premiers jours du conflit, la supériorité azerbaïdjanaise aura été évidente, grâce notamment à un emploi massif de drones de combat [notamment les Bayraktar TB2 turc], de munitions rôdeuses fournies par la Turquie et Israël, et de moyens de guerre électronique qui, associés à des frappes, ont permis de neutraliser les défenses aériennes arméniennes. Viennent s’ajouter les actions menées par les forces spéciales ainsi que le recours à de mercenaires [recrutés par Ankara parmi les groupes rebelles syriens], ce qui a sans doute eu un impact psychologique sur la population du Haut-Karabakh.

Le « German Institute for Defence and Strategic Studies » [GDIS] qui, comme son nom ne l’indique pas, relève de la Bundeswehr, s’est posé la question de savoir si l’armée allemande aurait été capable de faire mieux que son homologue arménienne.

Et, malgré l’écart des moyens, tant en ressources qu’en capacités, la réponse faite par le lieutenant-colonel Michael Karl, un expert du GIDS, est brutale.

« Pour le dire de manière très radicale, si la Bundeswehr avait dû lutter contre l’Azerbaïdjan dans ce conflit spécifique, elle n’aurait guère eu de chance », a en effet affirmé l’officier, selon des propos rapportés par la presse d’outre-Rhin. « Avec les systèmes d’armes qui ont été utilisés, tels que les drones de combat et les munitions rôdeuses, nous n’aurions pas été en mesure de nous défendre de manière adéquate. Le déficit capacitaire en matière de défense aérienne aurait causé notre perte à lui seul », a-t-il développé.

D’autant plus que les munitions rôdeuses peuvent s’avérer redoutables, surtout si elles évoluent en essaim. « Contrairement à un missile, auquel on communique les coordonnées de la cible, ces types de drones ‘kamikazes’ poursuivent leur cible » et un « essaim de tels drones peut être programmé pour attaquer une formation de chars de combat », a-t-il rappelé.

Pour le lieutenant-colonel Karl, il est important d’accroître la complémentarité entre les forces aériennes et terrestres – notamment dans le domaine de la lutte anti-drones [LAD] – et de doter la Bundeswehr de technologies de pointe pour contrer les nouvelles menaces. En outre, il plaide aussi en faveur des drones armés, objet de controverses et de polémiques entre les responsables politiques allemands.

Cependant, il est à noter que les Verts allemands, jusqu’alors opposés à l’armement des drones, ont évolué sur cette question. En effet, ces derniers se sont engagés, à une courte majorité, à acquérir des drones armés pour la Bundeswehr lors des débats portant sur le programme électoral qu’ils défendront lors des élections fédérales de septembre prochain…

Reste que la dernière guerre du Haut-Karabakh a accéléré les réflexions des armées occidentales en matière de lutte anti-drones.
C’est par exemplae le cas de l’US Army, avec le programme Mobile Force Protection [MFP] qui, conduit par la DARPA [l’agence de recherche et développement du Pentagone, ndlr] utilise un radar en bande X pour détecter les drones menaçants… et guider automatiquement des drones-intercepteurs.

La semaine pasée, l’armée de Terre a communiqué sur des expérimentations menées par sa section technique [STAT] concernant le système ARLAD [Adaptation réactive pour la lutte anti-drone]. Ce dernier, installé sur un VAB [Véhicule de l’avant blindé] repose sur un radar et un lance-grenades monté sur un tourelleau. Le principe est simple : dès qu’un drone hostile est détecté, il est alors la cible de munitions « Aibust », dont l’effet de blast ne devrait théoriquement lui laisser aucune chance.

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