Publié par Jean-Patrick Grumberg le 8 juin 2021

Un artiste italien a réussi à vendre sa dernière œuvre d’art intitulée “Je suis”, pour 15 000 Euros.

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Il est difficile de voir la quantité de travail qu’il a investie dans cette œuvre, car la sculpture est un espace vide, mais elle est énorme, selon l’artiste, bien qu’il n’y ait au sens littéral du terme, rien dans la pièce. Salvatore Garau, c’est le nom du sculpteur de vide, a déclaré que l’enchérisseur gagnant a obtenu ce qu’il appelle… “un vide, qui est un espace plein d’énergie”.

Que recevra le nouveau propriétaire pour ses 18 300 dollars (15 000 €) ? Un certificat d’authenticité et une série d’instructions sur la manière d’installer “l’objet” chez lui : un espace vide d’un mètre cinquante sur un mètre cinquante, climatisation optionnelle.

Pour être tout à fait honnête, l’artiste pourrait ne pas être d’accord avec ce que je viens d’écrire, sur la base de raisons conceptuelles. Pour Garau, l’œuvre d’art, intitulée Io Sono (“Je suis”), trouve en effet sa forme dans son propre néant.

“Le vide n’est rien d’autre qu’un espace plein d’énergie, et même si nous le vidons et qu’il ne reste rien, selon le principe d’incertitude d’Heisenberg, ce rien a un poids”, a-t-il déclaré au média espagnol Diario AS. “Par conséquent, il a de l’énergie qui est condensée et transformée en particules, c’est-à-dire en nous”.

https://as.com/diarioas/2021/05/29/actualidad/1622282404_999098.html?id_externo_rsoc=whatsapp

Lo Sono a été mis en vente en mai par la maison de vente aux enchères italienne Art-Rite. L’estimation de l’œuvre avant la vente était entre 6 000 et 9 000 euros, mais des enchérisseurs ont fait grimper le prix à 15 000 euros. Heureux celui qui a placé l’enchère la plus élevée et repartira chez lui avec du vent – pardon, avec un certificat d’authenticité et la notice pour installer son œuvre – qui notons-le, est impossible à cambrioler, à détruire, à abîmer, et résiste indéfiniment à l’épreuve du temps. Par contre, les assureurs vont avoir quelques difficultés, à mon avis, pour assurer cette sculpture : assurer contre quoi ? Contre “rien” sans doute, ce qui est déjà quelque chose.

La première sculpture invisible de Garau s’appelle “Bouddha en contemplation”. Elle a été placée sur la Piazza della Scala à Milan :

Notice d’emploi : l’œuvre doit être exposée dans une maison privée, et dans un espace vide d’environ 1,5 m sur 1,5 m. Je me demande s’il y a une pénalité financière pour non-respect des conditions d’exposition, et si le propriétaire de l’œuvre en infraction pourra payer son amende avec le son des billets de banque se frottant les uns contre les autres. En tous cas, si j’avais placé une enchère, c’est ainsi que j’aurais voulu payer – au comptant.

Je présente mes excuses à nos lecteurs : je n’ai pas été en mesure d’illustrer cet article avec une photo de l’œuvre, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. D’un autre côté, je pourrais très bien prétendre tout le contraire, et demander à nos lecteurs s’ils aiment la photo de l’œuvre – que j’ai absolument publiée. Qui me contredira ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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