Source : Bvoltaire
Mercredi dernier, Emmanuel Macron a reçu à l’Élysée le Premier ministre de l’État autoproclamé du Kosovo, Albin Kurti. Et Emmanuel Macron a déclaré que le Kosovo avait « vocation, le moment venu et lorsque les conditions seront pleinement remplies, à adhérer à l’Union européenne ». Ce rêve atlantiste révolte les Serbes et se heurte à de nombreux obstacles.
Tout d’abord, l’ONU ne reconnaît pas le Kosovo indépendant. Le Vatican ne le reconnaît pas non plus, tout comme la Russie, la Chine, l’Argentine, l’Inde, l’Arménie, l’Éthiopie, le Nigeria… Bref, les pays qui représentent les 5/7 de la population mondiale ne reconnaissent pas l’indépendance du Kosovo et, ces dernières années, de nombreux pays ont même retiré leur reconnaissance du Kosovo. Pire : l’Union européenne elle-même ne reconnaît pas le Kosovo indépendant, ainsi que cinq de ses membres.
Est-ce que le Président français souhaite que les Balkans redeviennent une poudrière ? En 2019, Emmanuel Macron s’était illustré en rejetant l’intégration de la Macédoine du Nord et de l’Albanie dans l’Union européenne et, aujourd’hui, il veut intégrer le Kosovo. Quelle mouche l’a piqué ? La réalité est que Macron sert la soupe à Joe Biden et aux néoconservateurs américains qui ont inventé cet État factice en plein milieu des Balkans afin de les contrôler militairement. Même l’historien albanais Olzi Jazexhi reconnaît que « le Kosovo est un protectorat américain ».
Si M. Macron avait lu l’Histoire de France, il connaîtrait les liens du sang qui unissent Français et Serbes. Au lieu de parler de l’intégration du Kosovo dans l’Union européenne, il demanderait au chef des Albanais du Kosovo des comptes sur les persécutions et assassinats de Serbes depuis les bombardements de l’OTAN en 1999. Il demanderait à Albin Kurti comment cette région a pu devenir un des terreaux les plus fertiles d’Europe du djihadisme islamique. Macron, au lieu d’offenser Belgrade, aurait dû demander à Kurti ce que les sécessionnistes albanais ont fait des milliards d’euros que l’Occident leur a versés depuis la fin de la guerre. Il aurait pu demander comment, avec toutes cette manne, le Kosovo demeure une des régions les plus pauvres d’Europe, avec un tiers de la population qui vit sous le seuil de pauvreté et où la seule richesse semble provenir du crime organisé. Si Emmanuel Macron avait été un peu taquin, il aurait demandé à Kurti pourquoi il y a tant de réfugiés politiques kosovars en France. Il aurait même pu demander où est l’ex-président du Kosovo, Hashim Thaçi. Kurti aurait été sans doute un peu gêné d’avouer que Thaçi est actuellement incarcéré à La Haye et poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
La France doit développer sa propre stratégie diplomatique servant ses intérêts et faisant honneur à ses alliés historiques. Si Macron veut aider les Balkans, qu’il cesse d’être la marionnette de Washington. Le Kosovo n’est pas un pays, c’est une province serbe. La grande majorité du monde le sait et Macron n’y changera rien.
Ce type est fou !
je ne parle pas du « président » kosovar…
Le Kosovo n’est pas serbe, non, il est peuplé majoritairement d’Albanais. La province contient de nombreuses églises et monastères serbes parce qu’au Moyen Âge les Serbes étaient majoritaires. Mais depuis, la très forte natalité kosovare, face à une natalité de type occidental des Serbes, au XXe siècle, a fait que le peuplement a basculé en faveur des Albanais.
Et si on remonte plus loin, avant que les Serbes ne créent au Kosovo un des berceaux de leur culture, on peut rappeler que la présence serbe résulte des invasions slaves aux VIIe-VIIIe siècles dans les Balkans (Serbes, Croates, Slovènes sont des Slaves, d’où le nom, Yougoslavie, pays des Slaves du sud). Les Albanais quant à eux ne sont pas slaves, ils sont les descendants des habitants de cette région dans l’Antiquité, les Illyriens, à l’époque grecque et romaine. Ils étaient là avant, même s’ils ont été islamisés sous la longue occupation ottomane.
Voir ‘Vie et mort de la Yougoslavie’, de Paul Garde, Editions Fayard.
« …même s’ils ont été islamisés sous la longue occupation ottomane. »
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Et c’est bien cela le problème !
Pour les Albanais, qui à la différence des Serbes n’ont pas adopté la définition ottomane de la nationalité, laquelle faisait dépendre celle-ci de l’allégeance religieuse, c’est une opposition purement nationale :
au XX° siècle le Kosovo était une terre albanaise envahie par des Serbes, au XXI° c’est une terre albanaise libérée de l’occupation étrangère.
le kosovo a été serbe
mais l’ue et clinton en ont décidé autrement !
J’ai récupéré une carte de 1876,
date du début de ce qu’on a appelé la « guerre russo-turque », qui montre clairement que les Albanais sont alors la majorité absolue sur la plus grande partie du Kosovo.
Lors de l’invasion serbo-monténégrine d’octobre 1912, les Albanais sont majoritaires aux deux tiers, et le député au parlement de Serbie Dimitrije Tucović estime à 17 % la proportion des Serbes.
Il y a environ un quart de slavophones orthodoxes, mais une bonne partie ne fait pas allégeance au patriarche serbe de Sremska Mitrovica mais au patriarche bulgare d’Ohrid, plus proche et plus prestigieux : c’est à Ohrid que les moines ont inventé l’alphabet cyrillique !
https://youtu.be/fHD_A6O0k9Y ić estime