On se souvient du fameux débat qui a tourné court au sein de l’Union européenne : fallait-il ou non signaler dans la Constitution de l’Europe les fondements spirituels de la civilisation occidentale ?
Sous la pression de certains courants laïcistes, surtout hollandais et français, les politiciens de l’Union ont évidemment décidé de passer sous silence cette réalité historique au nom du politiquement correct qui sévit en ce début de troisième millénaire.
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Pourtant, ce sont bel et bien la révélation biblique et l’histoire des Eglises chrétiennes qui ont constitué la matrice de la modernité démocratique et des valeurs de civilisation qui guident encore aujourd’hui le monde occidental.
Cette amnésie européenne qui confine à l’acharnement autodestructeur
Il suffit de constater ce qui différencie les grandes civilisations pour mettre en relief cette originalité et on ne peut que s’interroger sur cette amnésie européenne qui confine à l’acharnement autodestructeur : et cela, alors même que la société chinoise, propulsée par un essor technologique fulgurant, cherche à renouer avec son confucianisme ancestral. Que la société indienne recentre avec vigueur ses références d’avenir sur l’hindouisme et le bouddhisme qui l’ont façonnée. Que les pays arabes et même asiatiques où domine l’islam font de plus en plus résonner de véhémentes revendications au nom de leur tradition coranique.
Il n’y a objectivement aucun antagonisme entre héritage judéo-chrétien et défense des droits humains
Ainsi, l’humanisme occidental et sa philosophie des droits de l’homme sont les seuls à se détourner de leur source ! Malgré une propagande se prévalant abusivement des « Lumières », il n’y a objectivement aucun antagonisme entre héritage judéo-chrétien et défense des droits humains, ni entre spiritualité et expression laïque des valeurs.
Petit rappel historique :
La notion moderne de droits de l’homme, élaborée par étapes, s’est imposée dès la fin du 18ème siècle dans des pays de tradition judéo-chrétienne. En 1776, la Virginie, en Amérique du nord, promulgue une Déclaration, qui sera signée peu après par d’autres états voisins. La Déclaration la plus célèbre, version française, ne sera proclamée qu’en 1789, lors de la Révolution.
C’est en principe à ces textes que l’on se réfère lorsqu’on parle de droits de l’homme, sans oublier la Déclaration universelle, reformulée par les Nations Unies en 1948.
Lors de leur promulgation, ces trois versions, d’inspiration identique, sont toutefois situées idéologiquement : en Amérique, on s’émancipe d’un statut colonial. En France, on rejette l’ancien régime.
Quant à l’ONU, la déclaration de 1948 fait référence aux deux guerres mondiales et au nazisme dévastateur. Mais à mi-vingtième siècle, il était encore trop tôt pour stigmatiser le communisme et ses exactions.
Contrairement à la Tradition biblique avec son Dieu du libre arbitre, la tradition coranique considère les humains comme prédestinés par Allah
En 1981, les musulmans publient leur Déclaration des droits de l’homme islamique. Le Conseil islamique d’Europe, ayant son siège à Londres, exprime par là son total décalage avec la Déclaration universelle, non reconnue par l’islam parce qu’elle ne correspond pas à ses visées spécifiques inspirées de la sharia. Dernière tentative de réajustement en 1990 : la déclaration du Caire, dont on n’arrive toujours pas à savoir si elle est cosmétique ou réellement adoptée par les pays musulmans. Le problème est philosophique : contrairement à la Tradition biblique avec son Dieu du libre arbitre, la tradition coranique considère les humains comme prédestinés par Allah, et la notion biblique d’une contribution active à l’histoire en est absente. Le mektoub s’impose aux croyants, dépossédés de toute initiative, et cette vision d’un autocrate céleste inconnaissable élimine d’office les infidèles.
On vérifie à quel point l’anthropologie biblique centrée sur la personne et prenant en compte l’histoire qui se construit est aux antipodes de la conception passive du message islamique. Revenons aux sources originelles de la Déclaration, issue de pays où le judéo-christianisme a longtemps ensemencé la liberté de pensée et la promotion de valeurs humaines.
Le Dieu libérateur de la Bible :
Le Dieu de l’Alliance est un Dieu qui – contrairement aux divinités mythologiques antiques – est bienveillant envers l’homme et sa destinée. Les anciens le dénommaient à ce titre « le Dieu ami des hommes ».
Le livre de l’Exode nous dévoile le visage du Dieu des opprimés et des souffrants : initié à cette alliance indéfectible depuis Abraham, Israël en fait l’expérience salvatrice lors de la sortie d’Egypte.
Le Décalogue reçu par Moïse sur le Sinaï est un code autant social que religieux, basé essentiellement sur le respect de l’autre et la prise en compte des plus faibles. Il est plus perfectionné que le code d’Hamourabi des anciens Mésopotamiens.
Cette expérience pascale, libératrice, d’Israël est une entrée dans une géographie, la Terre promise, mais aussi dans une histoire, et donc une espérance. « Voici que je mets devant toi le bonheur et le malheur, la vie et la mort…Choisis donc la vie pour que tu vives ! » (Deutéronome).
Ce long apprentissage qui consiste à se libérer des servitudes de toutes sortes ne va pas quitter Israël, dont l’alliance avec Dieu sur sa « terre de sainteté » en est l’inspiration permanente. Même la prière des psaumes relie la fidélité au Dieu de l’alliance avec les comportements éthiques quotidiens les plus concrets.
Le respect dû à toute personne se fonde sur le fait que l’être humain est créé à l’image de Dieu, et les prophètes d’Israël protestent énergiquement lorsque d’une manière ou de l’autre cette dignité originelle est bafouée. Dès lors, impossible de respecter Dieu si l’on ne respecte pas l’homme, reflet de son image.
« Dieu rend justice aux opprimés, donne aux affamés du pain, protège l’étranger, soutient la veuve et l’orphelin » (Psaume 146).
Jésus n’abolit rien, il poursuit dans la même ligne :
Dans le Sermon sur la Montagne, Jésus reprend les dix commandements comme voie privilégiée des Béatitudes qui en sont la prolongation résistante. C’est bien pourquoi l’évangéliste Matthieu le présente comme un nouveau Moïse qui actualise le salut du peuple et récapitule l’alliance dans le don de sa personne. Son « jugement dernier », (Mt 25/31-48), montre combien, par son enseignement, Jésus a voulu identifier aux justes dont les droits fondamentaux ne sont pas respectés : les affamés, ceux qui sont démunis, les prisonniers, les persécutés… « Tout ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites ! » « Les miens » ne s’applique évidemment qu’à ceux et celles qui partagent les mêmes valeurs de vie que le rabbi nazaréen.
Devant le spectacle de Jésus humilié, torturé, devant ce « serviteur souffrant » de la vérité en qui – comme d’innombrables victimes de la violence – l’image de Dieu est bafouée, Pilate s’exclame : « Voici l’Homme ! »
Lorsque les disciples de l’Innocent mis à mort puis ressuscité luttent pour la dignité de la personne, ils contribuent à faire advenir ce monde plus humain d’où émergera le royaume de Dieu. Jésus a inauguré des temps messianiques où tous vont avoir « la vie en abondance ».
Selon cette perspective, et dans le sillage de ce message libérateur greffé sur l’héritage spirituel d’Israël, Jésus a restauré l’image de Dieu en l’homme, il a ouvert une ère nouvelle et des chemins d’humanité.
Comme le dit l’apôtre Paul, les clivages réducteurs de la société de l’époque vont disparaître : « Il n’y a plus d’un côté le Juif et de l’autre le Grec, d’un côté l’esclave et de l’autre l’homme libre, il n’y a plus d’un côté l’homme et de l’autre la femme ; car tous sont UN dans le Christ. » (Gal 3/28).
Aux côtés d’Israël, l’Eglise poursuit la mission de faciliter, de concrétiser l’émergence de cette Terre nouvelle esquissée par les Ecrits de la Bible, prenant en compte les deux dimensions de la diversité et de l’unité, du particulier et de l’universel.
C’est une tâche actuelle que de défendre simultanément à la suite de Jésus la cause de Dieu et la cause de l’Homme, ce qui implique, évidemment des droits mais aussi des devoirs.
Les militants des droits de l’homme pratiquent quotidiennement des valeurs judéo-chrétiennes et bibliques sans s’en rendre compte
Le christianisme, qui – à la différence de l’islam – distingue entre Dieu et César, recelait en lui le processus de la laïcité véritable, ce qui fait que – comme Monsieur Jourdain faisant de la prose sans le savoir – les militants des droits de l’homme, tout comme nos contemporains des démocraties occidentales, pratiquent quotidiennement des valeurs judéo-chrétiennes et bibliques sans s’en rendre compte, même lorsqu’ils les rejettent par inféodation idéologique.
Mais jusqu’à quand cela sera-t-il encore possible ?
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
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” …der Inkarnationsgedanke (etc.) // l’idée d’incarnation fut – peu importe que cela ne put être intentionné – un renforcement infini du respect de soi-même de l’homme” (Hans Blumenberg, Die Legitimität der Neuzeit, suhrkamp taschenbuch wissenschaft 1268, Frankfurt/Main 1999, p. 699). Il n’est que “konsequent” que Blumenberg attire ensuite l’attention sur une dynamique tout à fait spécifique c.à.d. propre au “Inkarnationsgedanke”: “(…) vielmehr hatte (…) // c’est plutôt la spéculation théologique elle-même qui a amené tant la nécessité que la liaison systémique pour mettre en communication avec la représentation de l’homme, ces catégories élaborées au cours des dites spéculations”. Ilil faut mentionner plus spécifiquement ici un des “pères” de la démocratie, St. Thomas d’Aquin, cf. p. ex. Summa th., Quaestio 97, art. 1 où il cite en approuvant St. Augustin [“…eigen gezagdragers te kiezen / élire ses propres chefs (etc.)]”, dans: Over de Wet, Ambo/Baarn NL 1996, p. 120. Pour ce qui est de la composante essentielle de toute démocratie, la liberté, voir Marie-Dominique Chenu, ST THOMAS D’AQUIN et la théologie, “Maîtres spirituels” Seuil 1959, p. 126: “Ainsi chaque substance réalise, selon sa nature, sa fin propre dans la finalité générale de l’univers (…) la liberté s’inscrit dans la nature, et la loi naturelle comporte l’impératif d’une volonté libre. La personne, valeur absolue au titre de cette liberté (etc.)”. D’autres savants ont traité de la question, ainsi Ralph Raico qui parle de “l’analyse de Lord Acton du rôle central de l’Eglise catholique dans l’avènement de la liberté occidentale”, ce qui a fait que “(…) technologie et science ont émergé d’un set inter-relaté d’éléments politiques, légaux, philosophiques, religieux et moraux” (https://fee.org/articles/why-europe-rose-and-others-didnt/), c’est moi qui souligne parce que cela me rappelle Werner Sombart: “Ici je me propose de montrer avant tout les encouragements que l’esprit capitaliste avait reçus des grands systèmes religieux de notre monde occidental” (Le Bourgeois, Petite bibliothèque Payot, Paris 1966, p. 224).
Rien de tout cela ni dans le confucianisme, ni dans le bouddhisme, ni dans l’islam.
“Les droits de l’homme sont issus de la tradition biblique”
OUI, et sans le savoir, du moins pour beaucoup de gens athées, un grand nombre des principes bibliques sont utilisés, quelque fois même mis en valeur.
C’est l’effet de la sécularisation, des valeurs judéo-chrétiennes circulent incognito.
Merci pour cet article lumineux et porteur d’espoir. Oui pour les droits de l’homme, mais il semble que pour la démocratie, les anciens Grecs y soient un peu pour quelque chose.
Le libre arbitre dans la Bible est bien illustré par la protestation d’Abraham qui réclame la clémence de Dieu si des justes se trouvent à Sodome et Gomorrhe, c’est vraiment impressionnant, même pour l’athée que je suis, oser cela à la face de Dieu alors que l’on n’a pas parfois osé le faire devant des hommes politiques ! Enfin c’est ce que j’ai compris, pardon si je me trompe.
Effectivement, quoiqu’en disent certains musulmans, “Si Allah avait voulu, Il aurait certes fait de vous une seule communauté. Mais Il laisse s’égarer qui Il veut et guide qui Il veut.” (coran 16-93) Donc si un homme n’est pas musulman, c’est qu’Allah l’a voulu, rien n’arrive sans sa volonté. Après quoi il l’envoie en enfer pour le punir : difficile de trouver plus injuste, sadique et pervers.
Cher ami Lisianthus,
Permettez-moi de vous interpeller personnellement sur cette plateforme de discussion qui nous est offerte par Dreuz, site chrétien, pour lequel vous avez une certaine sympathie bien que vous soyez athée (?)
Eh bien, si le Royaume de Dieu s’est approché de vous, il ne vous reste qu’un petit pas à faire pour y entrer, n’hésitez plus, le Roi des rois est heureux de vous y accueillir, comme il l’a fait pour moi. Vous avez tout à gagner, j’en ai fait l’expérience.
Bonsoir, je suis touchée par la bienveillance qui émane de votre message. J’ai des ancêtres catholiques, athées et juifs, quand j’étais enfant, mes parents athées m’ont emmenée visiter quantité d’églises, cathédrales, chapelles, monastères, temples, plusieurs synagogues, et même un temple bouddhiste et une mosquée, j’ai eu l’occasion d’assister à des messes plusieurs fois, ma mère, athée, m’a expliqué à chaque fois “tu vois, ces gens croient ceci et cela, cette statue représente telle personne pour telle raison, etc, et toi tu crois ce que tu veux”, elle m’a raconté beaucoup d’épisodes de la Bible.
En terminale la philosophie m’a passionnée, j’ai une Bible (de Jérusalem) chez moi, et aussi deux traductions différentes du coran. Je n’ai pas lu toute la Bible, j’ai lu le coran entièrement deux fois, j’ai été horrifiée. Je pense que je suis un “athée chrétien”, (expression de Michel Onfray), c’est à dire que je crois que les enseignements du Christ sont bénéfiques et remarquables, je suis de morale et de culture judéo-chrétienne, mais mes lectures et réflexions m’empêchent de croire au surnaturel et à l’existence de Dieu. Ce qui ne m’empêche pas de tenir au passé chrétien de mon pays, à le respecter, et à penser aux paroles de Jésus. Bonne soirée et meilleures pensées.
Ne vous en faites pas, vous n’êtes pas la seule personne ici dans ce cas. A ce propos, j’apprécie toujours les articles de Monsieur l’abbé Arbre, toutefois ce n’est tout de même pas toujours par inféodation idéologique que l’on n’adhère pas au christianisme. Je me souviens très bien que, toute jeune, certains de ses aspects me posaient problème, pour des raisons que personne ne m’avait soufflées. Ce n’est pas toujours par suivisme ou par conformité à une époque que l’on peut se sentir critique. A part ça comme vous, j’aime bien Dreuz pour la qualité des articles, l’exigence des auteurs, l’absence d’esprit suiviste, les dialogues souvent amusants entre lecteurs, et les centres d’intérêt que sont les États-Unis et Israël.
Merci, mais non, je ne m’en fais pas ! Je sais que la majorité des chrétiens a l’esprit ouvert, et ce serait un comble qu’ils reprochent à un “athée chrétien” de les soutenir. Moi aussi j’apprécie Dreuz, et je ne rate jamais les articles de Mr l’abbé Arbez, il a eu la gentillesse de discuter avec moi plusieurs fois sur cet écran, et bien entendu il préférerait que j’aie la foi, mais il ne rejette pas du tout ma position et fait preuve d’une érudition, d’une ouverture d’esprit rare (j’aime particulièrement son dialogue avec le judaïsme) et d’une bienveillance qui réchauffe le coeur. Bonne journée !
Si Dieu n’existe pas, comment expliquez-vous qu’Asia Bibi, chrétienne pakistanaise, ait pu supporter 10 ans de prison, son seul crime étant d’avoir vu un verre d’eau.
Elle aurait pu s’éviter 10 ans de malheur – sans parler de l’ assassinat de son avocat et d’un membre du gouvernement pour l’avoir défendue – si elle avait tout bêtement apposé sa signature sur un petit papier pour renier Jésus Christ, et elle aurait été libre…!
J’aurais préféré recevoir vos impressions sur la notion de “chrétien athée”…
Cela prouve que Asia Bibi est profondément croyante, rien de plus, cela ne montre pas que Dieu existe. L’agression et l’arrestation qu’elle a subies ne montrent que la primitivité et la barbarie des musulmans.
Considérez aussi qu’elle a comme vous dites refusé de signer un petit papier, et que certains musulmans vont jusqu’à sacrifier leur vie à leur convictions. Encore qu’ils comptent y gagner leur paradis-orgie-bordel géant.
Notez que si je veux être en accord avec une attitude rigoureuse, je dois garder un doute, car on n’a jamais démontré non plus que Dieu n’existe pas.
Merci de m’avoir répondu, j’adore échanger des idées.
….. On s’est éloigné du sujet de l’article de l’Abbé Alain René Arbez.
Si vous voulez mon avis sur le terme ” chrétien athée ” entre les deux, il faut choisir, vous ne pouvez pas avoir le beurre et l’argent du beurre…
Vous êtes trop gourmand !
On s’est éloigné de l’article de l’Abbé Alain René Arbez.
Si vous voulez mon avis sur le terme ” chrétien athée “, entre les deux, il faut choisir, vous ne pouvez pas avoir le beurre et l’argent du beurre.
Vous êtes trop gourmand !
Non, vouloir le beurre et l’argent du beurre, ce serait se distancier de la religion mais réclamer quand même le paradis. Je différencie juste chrétien croyant et adepte non-croyant de la morale et de la philosophie du christianisme. Je suis aussi pour la préservation des traditions, des symboles et des édifices, vous ne pouvez pas être hostile à cela.
Non. Etre chrétien, c’est reconnaître que Jésus est mort cloué à une croix pour nos péchés puis qu’il est ressuscité trois jour après parce qu’il est le Fils de Dieu. Hors de cela, vous êtes juste humaniste sans transcendance, de simple culture occidentale.
Vous savez, il n’y a pas grand chose à dire sur l’athéisme chrétien, ce n’est pas une singularité. Ça s’appelle de la culture occidentale. Athéisme chrétien, c’est un concept qui n’enivre que l’orateur…
Non, il faut différencier l’athée qui ne voit le christianisme que comme une petite partie de l’histoire de son pays, et celui qui le considère comme fondateur.
Si votre maison s’appuie sur du sable, arrive la tempête, elle va s’écrouler
Ce qui est construit sur du sable, c’est la croyance.
Ceci dit je respecte votre droit à croire ce qui vous semble bon pour vous.
En fait je suis triste de voir que bon nombre de chrétiens refusent l’appui des athées chrétiens, or en ce temps où il y a de moins en moins de pratiquants et où l’on saccage les églises, c’est vraiment contre productif.
En fait, ce que vous appelez “appui” aux chrétiens est de l’indignation devant le saccage de la culture occidentale. Ce que vous ne semblez pas comprendre, c’est que le christianisme ne se fonde pas sur une culture. Ce que vous appelez refus n’est que de l’incompatibilité.
Je comprends bien votre définition de “chrétien”, et vous avez raison, peut-être faudrait-il dire “christien” ou trouver un autre mot ? Que Jésus soit né d’une vierge ou pas, qu’il soit mort et ressuscité ou pas ne change rien au fait qu’il ait existé et parlé, et que ses paroles nous influencent encore. Et si, il s’appuyait bien sur la culture juive, Mr l’Abbé Arbez nous le répète assez. D’ailleurs, n’aimait-il pas ceux qui doutent ?
Pardonnez-moi, cher Lisianthus, mais, croire en Dieu n’est pas, contrairement à ce que vous pensez, basé sur du sable, la croyance dont vous parlez, et que vous n’avez pas encore découverte, est basée sur des faits et des certitudes.
Croire n’est pas douter, croire c’est être sûr, et en sécurité.
Difficile d’en dire plus, c’est restreint.
Comment ça des faits et des certitudes ? C’est le contraire de la croyance ! Si on avait des preuves que Dieu existe, il n’y aurait aucun mérite à y croire, et d’ailleurs il n’y aurait plus de croyance. Croire c’est admettre sans preuve.
Dieu vous parle personnellement par la bouche de Jérémie 29.13 :
” Si vous me cherchez de tout votre COEUR, vous me trouverez”
Dieu parle à votre 💓 , pas à votre tête.
Vous êtes sur la bonne voie si vous faites le distingo
attention: dans la bible, le coeur concerne aussi l’intelligence.
ce n’est pas le coeur au sens de l’organe cardiologique, ni du courrier du coeur…
Évidemment !
Bonne précision.
Je ne pense pas avec mon coeur, même s’il influence la pensée, le “coeur” (pas la pompe à sang, je parle des émotions) éprouve des sentiments, seul le cerveau, la tête pense, l’esprit peut examiner les émotions. En fait il y a un problème de terminologie.
Je pense avec ma tête, reliée à mon “coeur”, et les deux me confirment ma position : la reconnaissance au christianisme de la sacralisation de la vie et de l’humain, par l’incarnation de Jésus, c’est la seule voie du progrès de l’humanité.
Vous êtes formatés par des dizaines d’années du nihilisme de votre domaine professionnel… Pour comprendre ce dont nous parlons, il faudrait que vous renonciez à cette identité. Et accepter de lire la Bible – ce que vous n’avez toujours pas fait – ce qui rend votre position sur le christianisme fantaisiste.
Que savez-vous de ma profession ??? Comment vous permettez-vous de juger ainsi sans savoir ? J’ai lu une grande partie de la Bible. Et je ne suis en aucun cas nihiliste mais humaniste. La sacralisation de la vie humaine vient bien de l’incarnation, non ?
1 / C’est vous-même qui en avez parlé récemment. J’ai la délicatesse de ne pas vous citer, mais je peux.
2 / Non, la sacralisation de la vie humaine vient de ce qu’elle vient de Dieu. Vous n’avez décidément pas compris grand chose à ce que vous avez lu, et vous venez donner des leçons…
Si j’ai dit que j’étais prof (agrégé si vous voulez tout savoir), je ne fais pas partie pour autant du troupeau bêlant gauchiste, laxiste, islamo-compatible, relativiste, déconstructeur et destructeur, ça m’a d’ailleurs valu pas mal d’ennuis.
La sacralisation de la vie humaine vient pour vous de Dieu, mais aussi de la pensée humaine (donnée par Dieu si vous voulez), sinon toute vie vient de Dieu et celle d’un cafard serait tout aussi sacrée, et je le dis justement parce que j’ai bien compris ce que j’ai lu, mais pas seulement dans la Bible, si vous vous y limitez, vous faites la même chose que les musulmans qui veulent ne lire que le coran. ” Je crains l’homme d’un seul livre” – Saint Thomas d’Aquin
J’évoquais votre domaine d’activité, pas celui de vos collègues.
Sur quoi déjà portait votre épreuve pratique d’agrégation ?
Hou ! C’est loin… Il y a plus de 25 ans de ça… C’était l’agrégation d’arts plastiques. J’ai été institutrice auparavant. Si vous parlez de l’épreuve “leçon” c’était sur le blanc (plusieurs sens). Pourquoi ? Quel rapport avec la discussion ?
Quel rapport ? C’est simplement que l’art plastique est une introduction à la vacuité de l’art contemporain… Ce fut un investissement personnel et une identité à laquelle vous avez tenu et qui vous a formaté des années durant. D’où le concept très art contemporain d'”athée chrétien” qui semble vous plonger dans le ravissement.
Vous ne distinguez pas l’art contemporain (où l’on trouve des oeuvres belles (ce mot est banni par les enfumeurs mais j’y crois quand même) et intéressantes) de l’art-comptant-pour-rien, vous devriez lire le livre de Christine Sourgins. Figurez-vous que pendant mes études où l’on étudiait aussi les oeuvres du passé, je me suis passionnée pour Fragonard et François Boucher, je les aime toujours et j’aime aussi Zao Wu Ki. En fait je refusais le dogmatisme de l’art-comptant-pour-rien tout comme je refuse le dogmatisme religieux. C’est fou comme vous affirmez sans savoir… Et vous ? Quel est votre domaine ?
Restez concentrée. L’athéisme chrétien est un concept creux.
Aucun avis sur mon amour des oeuvres du XVIIIe, ni sur certains artistes contemporains, rien non plus sur mon non formatage, puisqu’il est clair qu’il n’a pas pris sur moi… Quelle est votre domaine pour avoir un avis si tranché sans explication ?
Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Et que pensez-vous des Juifs athées ? C’est un concept qu’ils ont très bien accepté !
h
Vous n’êtes pas plus singulière pour autant.
Qu’entendez-vous par “singulière” ?
Parce que c’est ce que vous revendiquez en fait dans un grand nombre de vos commentaires.
Etre auteur, être original, singulier. Votre positionnement sent le concept d’art contemporain…
Mais cette singularité – athée chrétien – ne suscite que peu d’intérêt car le concept est en fait largement partagé, quel que soit le nom qu’on lui donne, agnosticisme, athéisme….
https://www.dreuz.info/2021/06/13/cardinal-de-kesel-la-secularisation-est-une-chance-pour-la-liberte-religieuse/#comment-978054
la définition que vous donnez de vos convictions serait plutôt “agnostique” qu’ “athée”…
Bonjour Monsieur l’Abbé, mon agnosticisme n’est que de posture, parce que je ne peux revendiquer un point de vue objectif, d’esprit scientifique, si je ne garde pas l’hypothèse que ce qui n’a pas été prouvé peut toujours être confirmé ou infirmé, mais je suis athée à 99,999999…9 %. Ce qui ne m’empêche pas de reconnaître les bienfaits du christianisme, du judaïsme, de les respecter et les défendre.
vous êtes donc un créneau qui est presque du funambulisme: vous êtes sceptique sans être cynique…
Je fais ce que je peux, et au moins j’essaie au maximum d’être honnête. Mais dans l’ensemble, je vais bien, merci, je m’entends bien avec mes composantes juives, chrétienne et athée. Bien à vous.
Ma pauvre, vous vous faites bien rembarrer. Il y en a plus d’un qui trouve que votre estime pour les valeurs morales issues du christianisme, tant qu’elle est dissociée d’une adhésion au credo, ne constitue pas de votre part une solidarité assez intéressante. Mon expérience jusqu’ici, c’est que si on tient à montrer sa solidarité avec une religion sans en être, les Juifs sont plus accueillants. Donnez à leurs œuvres, intéressez-vous à eux, vous allez vous faire plein de copains.
Hi hi hi ! Merci de votre sympathie ! Figurez-vous qu’ayant des parents issus de catholiques, athées et juifs, je le sais déjà, c’est vrai qu’ils sont très sympas, justement parce que pour eux, le concept de juif athée ne pose pas de problème depuis longtemps (à part les intégristes qui sont des crétins quelle que soit la religion). D’ailleurs mon arbre généalogique peut me faire considérer comme juive. Enfin, j’ai eu la satisfaction d’échanger avec Mr l’Abbé Arbez qui est beaucoup plus accueillant et compréhensif que le dénommé Pat. (Plus intelligent aussi sûrement !) Ce n’est pas grave, j’ai l’habitude. Il existe aussi des chrétiens plus ouverts que lui. Bonne soirée.
Comme vous savez, il y a plusieurs formes d’intelligence!
Dieu seul sonde les reins et les coeurs…
Comme dit un de mes copains juif qui adore le saucisson, “ne t’en fais pas, l’Eternel reconnaîtra les siens”.
Oui et c’est Jesus qui a réhabilité la femme voyez quelle grâce et quelle considération pour la femme adultère en Jean 8, quel égard et quel tact pour la Samaritaine en Jean 4, ou sa compassion pour les femmes de Jérusalem pendant son chemin de croix.
C’est une réalité que les pays où les femmes sont les mieux traitées sont les pays chrétiens et dans les pays chrétiens celles où elles sont les mieux considérées sont les pays protestants c’est à dire de culture biblique.
L’histoire réelle conteste votre dernière phrase. Aux USA, chez les descendants des puritains anglais, je ne suis pas sûr que les moeurs libérales (voir les films américains) avantagent les femmes.
De plus estimer que les pays catholiques seraient sans culture biblique est contraire au bon sens.
Les pays catholiques ont une culture catholique. De là à dire qu’ils ont une culture biblique? N’oublions pas que, jusqu’il y a peu, seuls les représentants de l’Eglise catholique était habilités, au sein de cette Eglise, à interpréter les Ecritures. Ceci dit, les protestants ont bien dérivé aussi, surtout au plan moral et financier. Il y a des bons et des méchants partout.
Pas seulement les représentants, vous voulez dire prêtres et évêques j’imagine! Il y a eu des femmes mystiques comme Thérèse d’Avila qui connaissaient et interprétaient les Saintes Ecritures et en témoignaient. Qui va croire que c’est seulement depuis 1527 que les chrétiens ont eu connaissance des Ecritures. “Comment comprendrais-je si personne ne me guide”…
Merci de cette analyse: Elle m’a fait un bien fou car c’est ce que je suis arrivée à penser: Tout le monde bénéficie de cette culture et les soucis actuels viennent de l’inculture des gens: Ils rejettent la notion de religion sans en connaître au moins un minimum: Quel dommage !
je ne retiens que “aimez vous les uns les autres, aime ton prochain comme toi même etc.