Publié par Jean-Patrick Grumberg le 6 juin 2021

Twitter vient de déclarer qu’un Internet libre et ouvert était “un droit de l’homme essentiel dans la société moderne”. C’est rafraichissant, de la part de Twitter, qui a censuré puis interdit le président Trump. La raison de ce revirement : après avoir fermé le compte du président Buhari, le Nigeria a interdit Twitter dans le pays.

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Twitter supprime à tour de bras les contenus conservateurs, il censure certains propos qui ne lui plaisent pas, et réduit la visibilité de certains des utilisateurs sans qu’ils le sachent – c’est le cas de Dreuz.info. Mais lorsque Twitter fait l’objet d’une mesure de censure, il trouve cela abusif.

Twitter a déclaré samedi matin que l’accès à sa plateforme est un “droit de l’homme”, alors que les conservateurs sont censurés, suite à la réaction du Nigeria, après que le gouvernement a interdit Twitter qui a supprimé un tweet du président Buhari.

Alors pourquoi privez-vous le président Trump, Laura Loomer, Mike Lindell, Milo Yiannopoulos, Alex Jones et d’innombrables autres de ce “droit humain essentiel” ? a répondu Lauren Chen

Twitter a supprimé un tweet du président Muhammadu Buhari, qui a été perçu comme une menace voilée contre les séparatistes islamistes du sud-est du pays. Son gouvernement a alors réagi en interdisant l’accès à la plateforme de médias sociaux dans tout le pays. Point. Discussion terminée.

“Le gouvernement fédéral a suspendu, pour une durée indéterminée, les opérations du service de microblogging et de réseau social Twitter au Nigeria”, a tweeté vendredi soir le ministère fédéral de l’Information et de la Culture.

Le tweet supprimé de Buhari répondait aux incendies criminels de bureaux gouvernementaux et de postes de police et menaçait les militants de l’ethnie Igbo soupçonnés d’être à l’origine de ces incendies.

“Beaucoup de ceux qui se comportent mal aujourd’hui sont trop jeunes pour être conscients de la destruction et des pertes de vies qui ont eu lieu pendant la guerre civile nigériane”, a-t-il écrit dans le tweet maintenant supprimé. “Ceux d’entre nous qui sont restés 30 mois dans les champs, qui ont traversé la guerre, les traiteront dans la langue qu’ils comprennent.”

Dans la foulée, Alhaji Lai Mohammed, ministre nigérian de l’Information et de la Culture, a également annoncé que le gouvernement commencerait à octroyer des licences aux plateformes de médias sociaux et aux opérations “OTT”, ou over-the-top, qui offrent du contenu directement aux téléspectateurs via Internet.

“Nous sommes profondément préoccupés par le blocage de Twitter au Nigeria”, a réagi sur Twitter la division des politiques publiques de Twitter.

“L’accès à l’Internet libre et #OpenInternet est un droit humain essentiel dans la société moderne. Nous travaillerons à rétablir l’accès pour tous ceux qui, au Nigeria, comptent sur Twitter pour communiquer et se connecter au monde. #KeepitOn.”

La déclaration a immédiatement suscité des réponses d’utilisateurs de Twitter qui ont fait remarquer que Twitter lui-même, selon sa propre politique de modération, permet de suspendre et de bannir des utilisateurs, ce qu’il fait constamment – y compris l’ancien président Donald Trump.

“L’accès à l’Internet libre & #OpenInternet est un droit humain essentiel dans la société moderne… sauf si vous êtes Donald Trump. Ou en train de faire un reportage sur l’ordinateur portable de Hunter Biden. Ou en train de discuter de la biologie du genre. Ou si vous êtes le dictateur islamiste d’Iran. Ou un membre du Parti communiste chinois qui ment sur le COVID”, a écrit l’auteur conservateur Liz Wheeler en réponse au tweet de Twitter.

Un autre utilisateur a tweeté le meme d’un héros de bande dessinée en train de transpirer pour savoir quel bouton choisir : “L’accès à Twitter est un droit de l’homme”, ou “Bannir ces comptes pour avoir dit des choses que je n’aime pas”.

Plusieurs autres utilisateurs ont exprimé des sentiments similaires.

La société a également été accusée par des législateurs républicains de “bannir à l’ombre” les conservateurs, ou d’utiliser un algorithme qui supprime la visibilité de leurs tweets sans qu’ils soient au courant, ce qui est doublement sournois et “contraire aux droits de l’homme” puisqu’il s’agit d’une censure secrète.

On ne peut pas faire l’inventaire de tous les comptes conservateurs que Twitter a fermés ou restreints pour des raisons douteuses, arbitraires ou selon un double standard – et toujours des comptes de droite, ce qui est probablement une coïncidence… On se souvient qu’il avait censuré le compte du New York Post quand il a révélé l’affaire de l’ordinateur portable de Hunter Biden quelques jours avant l’élection présidentielle de 2020, puis a fait marche arrière pour laisser aux médias le temps de diffuser la Fake news que c’était un complot fabriqué par la Russie – ce qu’ils ont fait.

Et il est exact que des comptes Twitter pro-Iran qui diffusaient des propos antisémites pendant le dernier conflit n’ont été ni censurés, ni restreints, ni fermés. Peut-être que le patron de Twitter, Jack Dorsey, n’aime pas les juifs ?

Les règles de Twitter interdisent les tweets encourageant la haine et la violence. Sauf la haine et la violence contre les personnes que Twitter n’aime pas. C’est ce que Twitter appelle “un droit de l’homme essentiel”.

Mais le cœur du problème est ailleurs. Il se situe exactement, selon moi, dans la configuration de la mentalité corrompue du marécage de Washington : les Démocrates sont des attaquants vicieux pour qui tous les moyens sont bons pour défendre leurs intérêts et leur idéologie progressiste, et les Républicains sont des attardés mentaux, des trouillards qui n’osent pas se battre pour leurs valeurs par crainte de ne pas être assez mignons avec leurs gentils collègues Démocrates.

Je vais être plus clair encore : si Twitter (et Facebook) censuraient les Démocrates comme ils censurent les Républicains, s’il avait fermé le compte de Barack Obama comme il a fermé celui de Donald Trump, Twitter aurait subi en Amérique le même sort qu’au Nigeria. Il aurait été interdit de diffusion en Amérique, car les Démocrates auraient déterré une loi centenaire qui permette de le faire, chose que les lourdauds Républicains sont absolument incapables de concevoir.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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