Publié par Michèle Mazel le 14 juin 2021

Benjamin Netanyahu, qui fut douze années consécutives premier ministre de l’Etat d’Israël et qui est aujourd’hui encore, avec trente députés, à la tête de la plus grande faction de la Knesset, a cédé son siège hier à Naftali Bennett.

Avec sept députés, ce dernier se trouve à la barre d’un gouvernement hétéroclite qu’on pourrait croire issu du mariage de la carpe et du lapin.

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Le « règne » de celui qu’on appelait « le roi Bibi » avait pourtant été jalonné de succès. Une réussite économique à faire pâlir de jalousie les pays de l’OCDE, un formidable travail de construction de routes et d’ouvrages d’art transformant le paysage du pays, le coup de génie qui a assuré aux Israéliens suffisamment de vaccins contre le Covid 19 pour pratiquement éradiquer le coronavirus – mardi 15 juin le port du masque ne sera plus obligatoire à l’intérieur, éliminant la dernière restriction imposée par la pandémie alors que l’Europe lutte encore pour endiguer le fléau.

A l’international la réussite n’est pas moins éclatante.

Reconnaissance par les Etats Unis de la souveraineté d’Israël sur le Golan et plus important encore de Jérusalem comme capitale d’Israël et transfert concomitant de l’ambassade dans cette ville ; conclusion, sous l’égide du président Trump, des Accords d’Abraham qui a fait voler en éclats le mythe que seule la solution du problème palestinien rendrait possible l’établissement de relations diplomatiques entre l’Etat juif et les pays du monde islamique (un mythe déjà battu en brèche par les traités de paix avec l’Egypte et la Jordanie).

Il ne faut pas non plus oublier ce qu’il faut bien appeler les exploits des services secrets israéliens.

Bref, un résumé à faire rêver.

Comment alors expliquer la chute de ce politicien chevronné ? L’usure du pouvoir ? L’hostilité des « élites » du pays en majorité appartenant au centre sinon à la gauche au parti Likoud souvent présenté comme populiste si ce n’est inculte ?

Une hostilité diffusée par nombre de médias tandis que des programmes satiriques se complaisaient à tourner en dérision le premier ministre et les ténors de son gouvernement ? Sans doute. Mais il faut regarder les choses en face.

Benjamin Netanyahu n’a pas su ou n’a pas voulu préparer la relève, préférant se débarrasser de tout rival potentiel le plus rapidement possible – le plus souvent sans prendre des gants.

Naftali Bennett, Yair Lapid, Lieberman, Gideon Saar ont tous été ministres dans l’un ou l’autre de ses gouvernements avant d’en être écartés ou chassés. Des personnalités de second plan les ont trop souvent remplacés.

L’alliance traditionnelle du Likoud avec les partis religieux leur a donné un poids de plus en plus grand, de moins en moins bien supporté par de larges segments de la population. Les outrances de la frange extrémiste de la droite ont exaspéré.

A cela s’ajoute l’attitude du cercle rapproché du premier ministre, de sa femme et de son fils. Elle a prêté le flanc à des critiques puis à des accusations qui ont terni son image.

« Nous reviendrons », a-t-il déclaré hier devant une Knesset houleuse.

Un tel retour est-il possible ?

Il jouit toujours d’une popularité exceptionnelle : son parti a obtenu trente sièges aux dernières élections malgré les problèmes évoqués ci-dessus et selon les sondages 27% des Israéliens pensent qu’il est le mieux qualifié pour diriger le gouvernement, loin devant Bennett et ses alliés.

Le nouveau gouvernement qui réunit un incroyable éventail de partis allant de l’extrême gauche à l’extrême droite – Bennett et Saar sont plus à droite que Netanyahu – ainsi qu’un parti arabe ne tiendra peut-être pas la route.

Reste à savoir si en cas de nouvelles élections « le roi Bibi » sera toujours à la tête du Likoud où des candidats de poids sont déjà en lice pour tenter de le détrôner.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Michèle Mazel pour Dreuz.info.

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