Publié par Jean-Patrick Grumberg le 24 juin 2021

J’ai du mal pour les Français qui doivent s’enfiler à la télévision des platitudes du genre “l’abstention, premier parti de France”, “abstention particulièrement préoccupante”, ou encore “l’abstention, grand gagnant des régionales”,

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Remettons un peu d’ordre dans tout ça. Non, l’abstention n’est pas le grand gagnant, parce que les abstentionnistes n’ont rien gagné. En fait, ils ont même tout perdu. Je sais bien que les mots ne veulent plus rien dire, et que gagner = perdre dans la bouche des politiques, mais tout de même, dire que quelqu’un qui ne retire strictement rien a gagné, c’est un peu fort de café.

Ensuite, affirmer que l’abstention est le premier parti de France est débile : un parti qui n’a pas d’élus, pas de voix au chapitre, pas d’influence, pas de représentant, pas de représentation, pas de poids sur la vie du pays n’est pas un parti, mais une quantité négligeable, la cinquième roue du carrosse.

Et là réside bien le problème. Je lis sur Franceinfo sous la plume de Yacha Hajzler que “66% des Français ne se sont pas déplacés aux urnes.” Déjà, cette phrase est crétine. Les Français ne votent pas, seuls les électeurs votent, et les enfants ne sont pas des électeurs. Un peu de précision ne devrait pourtant pas être difficile, pour parler d’un sujet si simple. Les écoles de journalisme ne sont plus ce qu’elles étaient…

Les gagnants, donc, ce sont les politiques qui vont être élus avec presque pas de voix. Pourquoi devraient-ils se faire du souci ?

Le perdant, c’est la démocratie. Si 66% des électeurs comptent pour du beurre, et que les politiques s’en fiche, c’est que la démocratie française a un déficit, et des progrès à faire. Problème : ceux qui pourraient réformer le système n’ont aucune raison de le faire : ils sont élus malgré tout, malgré l’abstention ! Et les perdants, et bien les perdants, ils n’ont pas voix au chapitre.

L’autre perdant, ce sont les journalistes, en qui plus personne n’a confiance. Tant qu’ils resteront les lèche-bottes serviles du pouvoir au lieu de retrouver leur vrai rôle de cinquième colonne, de contre-pouvoir, rien ne changera, et personne ne tiendra compte de leurs gesticulations.

Car ce sont les politiques qui doivent être mis en cause. Ce sont les politiques qui ne disent rien, n’ont pas d’idées neuves, n’entendent pas les Français, et lorsqu’ils parlent, ils disent tous à peu près la même chose – et quand bien même ils tiendraient un discours différent, personne ne les croit, à force de ne pas respecter leurs engagements. Même le RN et les communistes de Mélenchon, partis discordants, ont subi l’abstention.

D’après les sondages que j’ai pu consulter, ce n’est pas par manque d’intérêt pour la politique ou pour leur pays, que les Français se sont abstenus, mais tout l’inverse : parce qu’ils ont compris que les politiques ne feront rien pour leur pays, rien pour eux, rien pour la politique, rien pour que ce qui ne va pas change. La parole est muselée, les médias sont aux ordres, la censure est partout, la diversité d’opinion est interdite, les journalistes non conformes sont chassés des ondes, et les médias, à moitié abrutis, font ronron. Allo, Zemmour, avec vos 4% d’intentions de vote, vite, venez sauver l’utopie.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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