Publié par Pierre Rehov le 9 juin 2021

N’ayant pas vu ma famille depuis plus de dix huit mois, il fallait absolument que je me rende à Paris. J’éviterai d’évoquer les détails personnels de ce voyage car mon but n’est pas de vous lasser avec des retrouvailles, des impressions ou des souvenirs personnels.

Je vais me contenter de vous narrer en quelques mots mon aventure parisienne sous l’angle des obligations résultant de la crise COVID.

Tout d’abord, comme certains d’entre vous le savent, je vis à Tel Aviv et dispose de plus d’un passeport, sans pour autant faire partie du MOSSAD. ( l’un des grands regrets de ma vie, mais ils n’ont pas voulu de moi )

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La question qui se posait donc, à l’ère COVID, était de savoir quelles tracasseries administratives supplémentaires me seraient imposer pour aller enfin embrasser mon père, mon frère, ma fille et quelques autres. J’ai trouvé le mode d’emploi sur le site du consulat de France, et je vous le résume :

1 – Il m’a fallu remplir un document en ligne destiné au ministère de la santé israélien pour leur signifier mon départ tout en déclarant qu’à ma connaissance j’avais pu attraper toutes les maladies de la planète… sauf la COVID. Et, bien sûr, que je m’étais fait vacciner. Youpee, c’est fait depuis janvier.

2 – J’ai du ensuite remplir un second document en ligne destiné à l’administration française, déclarant sur l’honneur que je ne m’étais jamais frotté à quiconque ayant éternué, manifesté de la fièvre ou soufflé une haleine covidienne sur mon visage ( ou quelque chose de similaire )

3 – Il a fallu, également, que je demande au gouvernement français l’autorisation de me rendre à mon domicile parisien déclaré depuis l’aéroport, étant donné que mon avion ( j’en profite pour dire que les nouveaux 787 Dreamliners d’EL AL sont fabuleux à tous points de vue) atterrissait ( le vilain ! ), après le couvre-feu de 21 h.

Voici pour le volet administratif et j’ajoute qu’aucun fonctionnaire n’y a laissé sa peau, alors que j’ai généralement autant de patience à l’égard des sbires de la fonction publique qu’un être humain normalement constitué pourrait en avoir à l’écoute d’un discours de Mélenchon tandis qu’un moustique indétectable essaie d’imiter la turbine d’un hélicoptère.

Mais, bien sûr, il a fallu également que j’aille passer le fameux test PCR, malgré le vaccin. C’est là que je commence à tirer mon chapeau à l’incroyable organisation israélienne ( une fois n’est pas coutume ). Dans ce pays qui a su sortir le premier de la crise COVID, j’ai découvert que tout pouvait se résoudre en 2 secondes en ligne (il suffit de disposer d’un numéro de citoyen). Que le test pouvait être gratuit ou très peu cher ( environ 10 euros ) suivant l’urgence. Qu’il pouvait être réalisé depuis son véhicule (il suffit de baisser la vitre). Et, surtout, que le temps d’attente à l’heure de pointe était d’environ 5 minutes montre en main.
De plus, le test PCR israélien consiste à vous caresser l’intérieur des joues avec 2 tiges, puis changer de côté et vous titiller l’intérieur des narines. C’est tout juste si l’on sent quelque chose.

Passons sur le voyage ( encore une fois, je suis tombé amoureux des 787 Dreamliners ) et concentrons nous sur l’arrivée.

Tout d’abord, à Charles de Gaulle, force m’a été de constater le bordel habituel avec l’arrivée en même temps que les passagers d’EL AL d’une foule bigarée, plutôt sympa au demeurant, les uns étant appelés à prendre la file de gauche, les autres la file de droite. Et là : surprise. La file de gauche, venant de je ne sais où, a pu traverser le poste frontière sans présenter d’autre document que chacun son passeport, tandis que la notre, en provenance d’un pays leader en matière de lutte contre la COVID et de vaccination, s’est retrouvée à se faire scruter ses documents par un (je dis bien un, pas deux, pas trois) malheureux employé à chemise blanche siglée ADP, qui a dû à lui tout seul, vérifier les certificats PCR négatifs d’un 787 plein. Apparemment, il n’est pas encore venu à l’esprit des énarques et autres technocrates qui dirigent la France, que l’argent des contribuables serait plus utile à la création d’emplois de service qui manquent terriblement, qu’à favoriser “Le droit à la paresse” (oeuvre majeure de la littérature politique française, signée par l’anarcho-communiste Paul Lafargue.)

Pour des raisons complexes, j’ai pu passer devant tout le monde. Chouette. Mais je me demande si, 2 semaines plus tard, la fin de la queue a pu enfin traverser la police des frontières.

Parlons du séjour parisien. Rien à dire. Enfin, si. Les restaurateurs ont tous réussi (tant mieux pour eux) à squatter les trottoirs et même les places de parking pour y installer des tables “en terrasse” et, pour certains, pu également ouvrir grand leurs baies vitrées et ajouter 2 rangées à l’intérieur. Ouf. Paris ressemblait presque à la ville dont je me souvenais.

A l’exception d’un détail…

C’est quoi ces masques partout ? Dans les rues, dans les parcs, et même des mecs seuls au volant de leur voilure. Chez moi, à Tel Aviv, j’avais déjà presque oublié que ces horreurs existaient. Mais pour quoi faire grand dieu ? D’accord, les sales gueules y gagnent en esthétique mais ne pas connaître la couleur du rouge à lèvre des parisiennes provoque une frustration totale. Ca va durer longtemps ce délire ? Il vous reste encore combien de gens à vacciner pour retrouver enfin une ville normale ? Il m’est arrivé plus d’une fois d’oublier le mien ( de masque) et de me promener dans la rue sans… le regard des gens que j’ai croisés alors. Ouille ! On aurait dit que je portais un sigle radioactif sur mon tshirt !
Quant au couvre-feu… pardon… je risque de faire des fautes de frappes… tellement je suis mort de rire quand j’y repense. Quel couvre feu ? Oui, il est vrai que 70% au moins des Parisiens ont la bonne idée de le respecter, ce qui fait que, moi qui déteste me déplacer autrement qu’en voiture, j’ai eu le bonheur, pendant une semaine entière, de parcourir Paris de long en large, entre 21 h et parfois 2 h du matin, sans jamais rencontrer d’embouteillage mais, surtout… sans jamais me faire arrêter, questionner, verbaliser ( de toute façon, avec ma carte de presse d’un pays étranger, ils l’avaient d’office dans le képi ou le baba, au choix ). Eh oui. Couvre feu à la française. Je me suis même permis de faire coucou à un policier au volant d’une voiture de patrouille attendant juste à côté de moi que le feu passe au vert… vers vingt trois heures. Il m’a juste souri en retour. Couvre feu de 21 H ?? Aucun contrôle. Les flics s’en foutent comme de leur premier PV.

Quant au retour. Juste deux mots un peu aigres. Il a fallu évidemment que je repasse un test PCR 72 heures avant le décollage. Pour cela, j’ai pris RDV et me suis retrouvé un vendredi matin devant la porte d’un laboratoire gardé par un vigile qui nous a fait entrer un par un dans une salle immense où attendait déjà 20 personnes, plus 6 secrétaires chargées de vérifier et d’enregistrer un document plein de bla bla avant de nous autoriser (mais si mais si) à faire la queue une nouvelle fois devant le petit paravent d’une unique infirmière exténuée. Vivent les 35 heures et les allocations chômage ! Quand j’ai vu la taille de la tige qu’elle allait m’enfoncer dans le nez, j’ai failli partir en courant. Mais j’avais un avion à prendre. Je l’ai donc laissée me trituter les sinus jusqu’au milieu de la cervelle. J’en éternue encore dix jours plus tard. Je comprends mieux la terreur des français pour leur test PCR. Et le tout à l’avenant…

De nouveau, Charles De Gaulle. Présentation des documents ( et de ma carte prioritaire nananère !!! ) et, surtout, du fameux certificat PCR bis. Les agents de sécurité d’El Al sont un peu plus tatillons que les autres, mais surtout plus rationnels et moins automatisés, ce qui est rassurant avant de prendre un avion à bord duquel certains pourraient lorgner vers la cabine de pilotage en rêvant de viser la Tour Eiffel ou les tours Azrieli.

Voyage sympa, comme à l’aller. Il est vrai que le menu d’EL AL mérite amélioration, mais la quantité des films proposés sur grand écran individuel et du wifi autorisant à utiliser une connexion internet par satellite compensent largement le goût du sandwich au pastrama (menu COVID provisoire m’a indiqué l’hôtesse). Arrivée à Ben Gourion. Et, bien sûr, un nouveau test PCR (le 3ème donc) avec environ… mmmmhh… allez, à la louche, 20 infirmiers et infirmières petit coton tige à la main pour nous chatouiller l’intérieur des joues et le bout du nez. Opération totale une fois ma valise récupérée, entre la file PCR, le test et la recherche d’un taxi. Montre en main : 10 minutes.

Le lendemain, je recevais un petit texto m’indiquant que je pouvais de nouveau me balader librement dans une ville libérée. Ma ville. Tel Aviv.

J’aime beaucoup la France. Une certaine France en tous cas. Pas celle qui finit ses phrases par Wesh, mais celle qui honore l’anniversaire de Beaudelaire ( car il est aussi le mien ). Mais quand je vois la façon dont une crise de cette ampleur a été gérée dans le pays où j’ai choisi de vivre, Israël, la délicatesse, la gentillesse et l’efficacité du personnel chargé de vous tester sans vous faire perdre de temps, par rapport à la rigidité, l’inefficacité, l’indifférence des mêmes dans l’hexagone, je me dis qu’il serait vraiment, vraiment temps que les Français se reprennent en main. Protester, c’est bien. Attendre tout d’un gouvernement providence, beaucoup moins. Admirer la monopolisation de l’état sur la santé au prix d’un déficit galopant associé à une gabegie totale, c’est accepter une dictature qui ne dit pas son nom.

A propos, pour ceux qui l’ignorent, nous avions adopté l’ignoble passe vert raciste et discriminatoire qui, tel le régime nazi dont il s’inspirait, rangeait les vaccinés et non-vaccinés en deux camps distincts, ces derniers n’ayant plus qu’à mourir de honte ou de faim. Le passe et le vaccin ont tellement bien fonctionné que, depuis le 1er juin, tout le monde peut de nouveau se mélanger au restaurant comme au cinéma. Oublié le document de l’infamie. Qu’est ce qu’on va pouvoir faire comme bébés !

Bon, il est temps d’aller prendre mon petit déjeuner à la plage.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Pierre Rehov pour Dreuz.info.

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