Publié par Valérie Karsenti le 10 juillet 2021

Vendredi 9 juillet, début du week-end ou des vacances pour certains, je me suis dit : pas de politique. Si j’ai quelque chose à écrire, ce sera sur un sujet plus léger.

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Et qui dit léger dit Festival de Cannes, avec sa cohorte de stars, starlettes, et de tenues extravagantes. Cette année, le Festival a débuté le 6 juillet avec 2 mois de retard en raison des restrictions liées au Covid-19. Bien qu’il ne soit plus aussi important d’un point de vue de la stratégie marketing pour le succès d’un film (à part peut-être pour les films indépendants), le Festival conserve son lustre et son statut d’évènement.

  • Première surprise, en me documentant sur la version 2021, j’ai découvert que certains films étaient en compétition pour la “Queer Palm” qui est décernée pour les films LGBT depuis 2010 !

Je suis un peu en retard apparemment.

  • Deuxième surprise, qui n’en est pas vraiment une, Spike Lee est le président du jury. J’avais adoré son premier long métrage : “Nola Darling n’en fait qu’à sa tête”. C’était complètement nouveau. Son regard sur la société afro- américaine, son regard sur les femmes, l’esthétique du film, Brooklyn filmé par quelqu’un qui connaissait vraiment le quartier, tout était enfin l’occasion d’avoir un autre point de vue que celui de Rocky ou de Rambo sur la société américaine.

 Depuis, Spike Lee a réalisé toutes les promesses contenues dans le film. Il a promu toutes les causes qui pouvaient se ramener aux” minorités persécutées”, tant par des films comme Malcom X que par des déclarations fracassantes, qui lui ont d’ailleurs valu une baisse de popularité auprès du grand public, mais il a gagné la reconnaissance de ses pairs, d’où la présidence du Festival qui lui a été confiée cette année.

Pour la petite histoire, son premier film, Nola Darling, a été repris et adapté par Netflix sous forme d’une série de 2 saisons. Y’a pas à dire : le woke, ça paie !

  • Venons-en à la troisième surprise, et qui est le sujet de cet article.

    En regardant la liste des films sélectionnés dans les différentes catégories, j’ai eu le plaisir de constater que quatre films israéliens étaient en compétition, dont un dans la sélection officielle.

Je me suis dit : “tiens, le regard sur Israël serait-il en train de changer ?”. C’était sans compter sur nos intellos-bobos locaux, qui représentent la majorité des réalisateurs en Israël.

“Le genou d’Ahed”, de Nadav Lapid

Il traite d’un réalisateur, sans doute l’alter ego de Nadav Lapid lui-même, qui souhaite monter un film, mais qui se heurte à la censure de son pays. En parallèle, sa mère se meurt d’un cancer. Il aura donc à faire face à deux séparations, celle d’avec sa mère biologique qui agonise, et celle d’avec sa terre natale (donc Israël), qui ne lui permet plus de se sentir chez lui en Israël ni d’y vivre.

Le titre du film vient d’un tweet de Betsalel Smotrich, député et chef du parti sioniste religieux, qui avait déclaré qu’Ahed Tamimi, jeune “activiste palestinienne”, méritait une balle dans le genou pour la fameuse vidéo dans laquelle elle griffe, frappe et bouscule un soldat israélien.

Que le film ait été choisi en compétition officielle et qu’on en parle pour la prochaine Palme d’Or ne fait que confirmer ce qu’on savait déjà sur la bêtise, la vision obtuse et la volonté d’occulter tout ce qui ne correspond pas à l’idéologie woke.

Le deuxième film, “Et il y eut un matin” de Eran Kolirin, est répertorié dans la catégorie “un certain regard”

Il traite d’un sujet voisin : un “arabe israélien” qui vit à Jérusalem doit assister au mariage de son frère. Pour cela, il retourne dans son village natal. Il est censé retourner à Jérusalem le lendemain, mais ne peut plus repartir parce que le village a été encerclé sans explication par l’armée israélienne. La peur et le chaos s’installent. Que fera Sam (le personnage principal du film) ?

Rien de nouveau sous le soleil comme le disait il y a quelques années le Roi Salomon dans toute sa sagesse.

Comme je l’ai écrit plus haut, les réalisateurs israéliens sont des intellos/bobos (oserais-je écrire des crétins ?) de la pire espèce (voir Amos Gitai qui en est l’archétype) donc rien à attendre de ce côté-là.

Le pire, bien que le film ait reçu environ 2 millions de Shekels de subventions du gouvernement israélien (plus de 500 000 euros), les acteurs “arabes israéliens” du film ont refusé de venir à Cannes et de représenter le film, parce qu’il était en compétition sous le drapeau israélien.

Le réalisateur Eran Kolirin les a soutenus dans un post sur Facebook en disant en substance qu’il comprenait leur geste dans la mesure où leur identité palestinienne était ignorée.

Les acteurs arabes ont en effet déclaré “qu’ils boycottaient le Festival parce que présenter le film comme israélien équivalait à dire qu’ils ne s’opposaient pas à la politique d’apartheid pratiquée par Israël depuis 1948”.

La lettre ouverte qu’ils ont envoyée au comité mentionnait également, sans nous surprendre, le déni de leurs droits, les violences faites à leur encontre, les contrôles militaires abusifs et bien sûr, la disparition de leur identité.

Finalement mon sujet léger et pas politique, ça ne sera pas pour cette semaine. 🙂

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Valérie Karsenti pour Dreuz.info.

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