Initialement publié le 14 juillet 2023 @ 12:46
Dreuz republie cet article de 2021 qui n’a pas pris une ride.
Les célébrations du 14 juillet ont eu lieu, une fois de plus. Je ne les ai pas regardées car Macron me déplait profondément : il est à mes yeux un imposteur dangereux, un destructeur du pays, et un homme qui n’aurait jamais dû être Président, et que des Français aient voté pour lui suscite infiniment davantage que ma consternation.
Jamais je n’aurais pu voter pour un homme qui a osé accuser son pays de crime contre l’humanité en terre algérienne et au côté de membres d’un parti au très lourd passé terroriste, le FLN : les mots de Macron à l’époque ont été un crachat sur les soldats français morts en Algérie, sur les victimes d’attentats et d’atrocités à Alger et ailleurs, sur des milliers de pieds noirs et de harkis. J’ai pour Macron un mépris qui n’a fait que s’accentuer au fil du temps et qui s’est accentué encore le 12 juillet.
Je ne regarde de toute façon jamais les célébrations du 14 juillet. Je ne les regardais pas quand j’étais en France. Je les regarde encore moins depuis que je vis à dix mille kilomètres de la France.
Devenez “lecteur premium”, pour avoir accès à une navigation sans publicité, et nous soutenir financièrement pour continuer de défendre vos idées !
En tant que lecteur premium, vous pouvez également participer à la discussion et publier des commentaires.
Certaines fêtes nationales ont un sens précis, le 4 juillet aux Etats-Unis par exemple, car c’est ce jour-là qu’a été proclamée la Déclaration d’indépendance et que s’est enclenché le processus révolutionnaire qui allait conduire à la fondation des Etats-Unis, à la république américaine, à sa Constitution et à sa Déclaration des droits, toujours en vigueur aujourd’hui. Mais le 14 juillet en France ?
Certains considèrent que la date renvoie à la prise de la Bastille et font de celle-ci un acte symbolique de refus de la tyrannie censé être associée à la monarchie absolue. Il s’agit là d’une reconstruction de l’histoire : la Bastille était une prison où se trouvaient enfermés non pas des gens du peuple, mais des gens appartenant aux hautes sphères de la société française, essentiellement des nobles, et, sous Louis XVI, surtout des auteurs de textes pornographiques. Le marquis de Sade aurait pu faire partie des prisonniers libérés le 14 juillet 1789. Il avait été transféré dans un asile d’aliénés quelques jours plus tôt.
Le 14 juillet 1789, il y avait exactement sept. prisonniers à la Bastille. Le gouverneur de la forteresse n’a opposé aucune résistance et n’en a pas moins été assassiné. Le principal instigateur de l’attaque contre la Bastille était Louis Philippe Joseph, duc d’Orléans, cousin de Louis XVI, qui deviendra plus tard Philippe Egalité sous la Terreur, et votera la mort du roi avant d’être lui-même guillotiné, et son but à l’époque n’était pas de mettre fin à la monarchie absolue.
Un an après la prise de la Bastille a été organisée la Fête de la Fédération, censée célébrer l’unité de la France, et ce jour-là, Louis XVI prête serment et accepte le passage de la monarchie absolue à la monarchie constitutionnelle. L’unité sera éphémère, et le glissement de la Révolution française vers la barbarie et le totalitarisme va rapidement s’enclencher. Les massacres de septembre 1792 vont conduire aux abominations de la Terreur, aux actes génocidaires menés en Vendée, à la transformation de ce qui est aujourd’hui la place de la Concorde en un lieu où la guillotine coupait les têtes à un rythme soutenu.
Ce qui a commencé en 1789 a été non pas le passage d’un régime politique à un autre régime politique, mais une instabilité qui n’a pas cessé jusqu’à ce jour.
Dix ans après 1789, Napoléon Bonaparte fait un coup d’Etat et devient dictateur, puis s’autoproclame empereur : il sera à l’origine du Code Civil, mais il sèmera la guerre dans toute l’Europe et finira vaincu dans un pays ruiné, après avoir fait tuer sur les champs de bataille des milliers de jeunes hommes et enclenché ainsi un déclin démographique dont la France ne s’est jamais vraiment remise.
Ensuite a eu lieu un retour à la monarchie absolue. Ont suivi une monarchie constitutionnelle mise en place après des émeutes révolutionnaires, une république elle-même mise en place après des émeutes révolutionnaires, un coup d’Etat, et une autre dictature nommée Second empire, une république installée après une défaite militaire et un soulèvement révolutionnaire à Paris, un régime autoritaire installé après une défaite militaire encore, une république, la quatrième du nom, le vote des pleins pouvoirs à un Général qui instaurera une République: la cinquième du nom.
Tout au long de cette instabilité au cours de laquelle les régimes démocratiques ont alterné avec des régimes pas du tout démocratiques, la France n’a jamais été un état de droit au sens précis du terme : un pays où les droits des Français auraient été placés une fois pour toutes en position suprême et déclarés sacrés.
Le principe a été que ce qu’une loi fait une autre loi peut le défaire, et ce principe, source d’arbitraire potentiel et souvent effectif, est présent dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui n’affirme que des droits sont imprescriptibles que pour affirmer aussitôt après que des lois peuvent les confisquer.
Si des institutions sont établies faisant de la France un état de droit et une république stable où les pouvoirs surveillent et équilibrent le pouvoir, et si une date est associée à l’établissement de ces institutions, j’aurai une date à célébrer en pensant à la France.
Pour le moment, je n’en ai aucune. Et je crains, hélas, de n’en avoir aucune pendant les années qu’il me reste à vivre.
© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
Abonnez-vous sans tarder à notre chaîne Telegram, pour le cas où Dreuz soit censuré, ou son accès coupé. Cliquez ici : Dreuz.Info.Telegram.
La révolution de 1789 a été si violente que la France n’est jamais parvenue à retrouver un équilibre durable. Elle détient le record mondial de dix-sept constitutions.
Vous avez raison, cher Bernard.
Hélas, Professeur, c’est exactement ça, et le plus triste c’est que les Français d’aujourd’hui ne le soupçonnent même pas. Pour eux la glorieuse Histoire de France-conte-de-fées commence en 1789.
Il n’a fallu que trois mois aux Français chimériques s’imaginant en mai 1789 qu’un âge d’or suivrait l’ouverture des Etats-généraux pour réaliser en juillet qu’une révolution, dont personne auparavant n’aurait pu évoquer le nom sans passer pour fou, allait tout détruire sur son passage. Mais les générations suivantes ont poursuivi leur chimère jusque sur les marches de l’échafaud, lors de la boucherie que fut la bataille d’Eylau, durant la Commune, au Chemin des Dames, pendant l’occupation allemande et jusqu’à cette apothéose : M. Macron à l’Elysée.
L’arrogance et le mensonge, c’est là-dessus que reposent leurs illusions.
Edmund Burke, que quelqu’un cite plus bas, a compris très vite ce que la Revolution française allait produire. Reflections on the Revolution in France a été publié en novembre 1790.
Et encore, il n’avait pas vécu 1793!
Hélas notre très chère éducation nationale est chargée de cacher ces vérités , et elle y réussit . Il faut bien qu’elle réussisse quelque chose .
eh oui sa mission est de transformer les jeunes Français en bon petits communistes .Dans mon cas , elle a lamentablement échoué . Il n’y a pas plus libéral que moi .
“L’histoire est une suite de mensonges sur lesquels on est d’accord”
Napoléon
eh oui célébrer le 14 juillet c’est célébrer le génocide Vendéen , premier génocide de l’Histoire commis au nom d’une idéologie politique totalitaire qui deviendrait plus tard le socialisme communisme .
Petite je le célébrais car je ne me rendais pas compte de ce que ça signifiait mais j ‘ai cessé à l’adolescence , quand j’ai appris la vérité .
La Bible nous dit que les rois contes élus de Dieu, pour gouverner pour ” LE BIEN DU PEUPLE”.
La France à décapité son roi.
LOUIS XVI a déclaré juste avant son exécution: “QUE MON SANS NE RETOMBE PAS SUR CE PAYS”
Les roulements de tambours à l’époque étaient si forts que le peuple n’a pu entendre.
Nous ne somme pas gouvernés aujourd’hui par des “zélites” qui veulent le bien du peuple, ils sont donc illégitimes et doivent dégager le plus vite possible.
A quand un NUREMBERG 2 ?
En quoi sont-ils illégitimes ? Ils ont bien été élus, me semble-t-il, non ?
En prime, j’avoue ne pas comprendre la relation cause à effet “ils veulent le bien du peuple, ils sont donc illégitimes”.
illégitimes car ils passent au dessus de la Constitution et n’ont même plus besoin des assemblées composées de godillots inutiles.
Toutes les décisions prises depuis le début de la crise sanitaire sont illégitimes et pourraient (si nous avions une justice et une séparation des pouvoirs) être démontées car sans fondement légal.
“illégitimes car ils passent au dessus de la Constitution”
Il existe bien quelque chose en France qui s’appelle le “conseil constitutionnel”, non ?
“des assemblées composées de godillots inutiles”
Elus par les Français, selon des règles en vigueur depuis des dizaines d’années, non ?
Les révolutionnaires ont tué le Roi en le décapitant….
Or :
“Le Roi est le lieutenant de Dieu ; c’est dire le « tenant-lieu » de Dieu sur la terre. Il exerce sa fonction comme un sacerdoce. C’est pourquoi, seuls les Rois de France pouvaient signer : ” Louis, Par la grâce de Dieu, Roi de France””
>
Il serait possible de faire ici un parallèle entre la France et Israël, je ne sais pas s’il existe des textes à ce sujet.
>
Ensuite, il faut y croire, mais à partir du moment où les révolutionnaires décident de couper la tête, en sachant ce qui est écrit plus haut, il ne faut pas venir se plaindre des conséquences.
>
Je suis convaincu qu’un jour la France reviendra à un régime politique rattaché, d’une façon ou d’une autre, à la royauté.
j’aimerai qu’elle redevienne une monarchie mais ça m’étonnerait étant donné que de par le changement démographique , elle risque de devenir une république islamique .
L’avenir n’est écrit nulle part et souvent des événements inattendus surviennent…. 🙂
si vous le dites . Je ne suis pas aussi optimiste que vous . Je regarde les faits , et il y a vraiment de quoi s’inquiéter
Je pense qu’il faut être très optimiste pour imaginer un avenir fécond pour la France. J’aimerais voir se dessiner un sursaut, mais les faits qui s’accumulent ne vont pas dans ce sens…
Actuellement, qu’est-ce que ça changerait, vu que les monarques ont très peu de pouvoir ! Et, c’est parfois mieux comme ça ! Si notre islamo-collabo de roi en Belgique en avait davantage, nous serions déjà musulmans !
Il est ironique de voir les Européens se plaindre du peu de pouvoir de leurs monarques après le leur avoir confisqué.
Bonjour professeur.
Ce qui est arbitraire est hors-la-loi, et relevant de fait sans doute de l’article 12.
Les droits imprescriptibles ont été déclarés et reconnus, en présence et sous les auspices de l’Être suprême.
Comme il s’agit de l’Eternel, Il était donc présent ces jours-là et était consulté par les auteurs.
Donc, les droits imprescriptibles sont suprêmes et sacrés.
Mais dans les faits, sans doute oui, comme vous l’écrivez, la France a jamais été un Etat de droit, car aussitôt les droits de l’homme et du citoyen déclarés, elle s’est sans doute empressée de tourner le dos à l’Etre suprême contrairement aux EU.
Les declarations disant que les droits sont imprecriptibles et sacrés ne sont que des déclarations. Le texte qui n’a cessé de servir de référence en France quand le pays a été en république (ce qui n’a pas toujours été le cas) est la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui n’a jamais été étayée par une Constitution.Elle parle, article 2, des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Elle parle, article 4, de l’exercice des droits naturels de chaque homme (qui) n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Elle ajoute que ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi, ce qui place la loi au dessus de ces droits.Elle ajoute, article 6, que la loi est l’expression de la volonté générale, ce qui inscrit une notion rousseauiste qui a servi au moment de la terreur: ne pas obéir à la loi ou la refuser, c’est s’opposer à la volonté générale et devenir un ennemi du peuple, et il n’est pas possible d’invoquer les droits naturels puisque la loi est au dessus d’eux. L’article 7 dit que nul homme ne peut être accusé, arrêté ou détenu que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes qu’elle a prescrites, et la loi es tune fois encore placée au dessus des droits. L’article 11 dit que la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme, mais qu’on peut avoir à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi, ce qui place une fois de plus la loi en position suprême, et lui permet d’éroder la libre communication, voire de l’abolir. Bien cordialement.
Le fait de relire le Bill of Rights remet les idées en place.
C’est on ne peut plus clair.
Merci pour la leçon.
Bien à vous.
Merci
Il en va de même pour moi.
Lire à ce sujet le hors-série de Valeurs Actuelles : Le Roman Noir de la Révolution.
Tous les mythes y sont détruits et le génocide des vendéens décrit dans toute son horreur.
Quatre dates ont ensuite enfoncé le clou de la destruction en marche de la France : 1917, 1905, 1968.
pourquoi 1917?
La naissance du bolchevisme.
Bonjour à tous,
Encore merci Pr. Millière pour un remarquable article de plus, mêlant culture et réflexion. Sur les effets délétères de la Révolution Française, je partage la position de Edmund Burke, homme d’État et philosophe irlandais qui fait une critique encore d’actualité dans son « Reflections on the Révolution in France » (1790). Pour ceux à qui ce nom ne dit rien, c’est à lui que nous devons la fameuse maxime « La seule chose qui permet au mal de triompher est l’inaction des hommes de bien ». En somme, ce que les Français ont déchiré en assassinant leur roi, c’est le tissus social et affectif indispensable à l’unité nationale. Un roi aime son peuple et le fédère, à ce titre il convient de rappeler les derniers mots de Louis XVI « Puisse mon sang ne pas retomber sur la France ».
Donc Pr Millière en ce qui concerne l’orientation catastrophique donné par la Révolution, je suis entièrement d’accord. La France se porterait certainement mieux aujourd’hui si elle avait évolué sans ces élans aussi violents qu’aberrants.
Toutefois, du point de vue de la philosophie du droit et du droit constitutionnel, je serai moins catégorique et radical. Si je comprends bien votre pensée vous opposez le modèle anglo-saxon, avec sa Magna Carta, son Bill of Rights, au modèle français. Je ne suis pas du tout sûr de la supériorité du premier ni du fait que les dérives autoritaires du pouvoir français tirent leurs origines de ce point. Obama et Biden ont tordu le droit constitutionnel américain aussi bien qu’ils l’auraient fait en France.
Le droit anglo-saxon (la Common Law pour ses habitués) s’inscrit dans la droite ligne du droit jurisprudentiel et casuistique des Romains, où la parole du juge crée le droit. C’est un système accusatoire du point de vu du droit pénal, oral, où n’importe qui peut accuser de n’importe quoi quelqu’un, force a lui de se défendre dans un débat contradictoire où l’Etat ne veille qu’à l’égalité des armes. Je n’aime pas ce système et je pense que personne d’honnête ne devrait l’aimer, c’est une justice à deux vitesses préoccupée par l’efficience plutôt que la justice. Si vous êtes riches vous engagez de puissants cabinets qui vont enquêter pour vous, décrédibiliser les témoins adverses et noyer sous les requêtes l’adversaire. Je trouve ce système incroyablement vulgaire, il reflète quelque part une forme de l’arrogance élitiste typiquement britannique qui scinde sa société entre les aristocrates et le bas peuple. Si vous êtes pauvres vous accepterez un « plaidé coupable » pour éviter un procès perdu d’avance, onéreux et annonciateur d’une peine terrifiante, même si vous êtes innocents.
En France le système est un mélange d’accusatoire et d’inquisitoire, le juge (en pratique le procureur de la République, le juge d’instruction a été vidé depuis longtemps de sa substance et n’est plus saisi) instruit à charge et à décharge, y compris au bénéfice du pauvre qui n’a pas les moyens de convoquer tous ensemble Sherlock Holmes, Harvey Spector et 1000 tonnes de paperasserie.
Pour en revenir au fond du problème des garanties de la séparation des pouvoirs et de la garantie des droits, le vrai problème est l’Union Européenne. La France pourrait extrêmement bien s’en sortir seule. Mais phagocytée par la Cour de Strasbourg, les directives et règlements européens, quelle chance lui reste-t-elle ? Ajoutez à ça une politique économique de gauche qui impose à 48% le PIB (record mondial cocorico) avec une paupérisation qui fragilise tout l’Etat régalien, tous les ingrédients de la montée de l’autoritarisme sont réunis. Mais le style juridique français est à mes yeux respectable et même vertueux en bien des points. Si les juges n’étaient pas corrompus par le Syndicat de la magistrature, il serait même un des meilleurs au monde.
Permettez moi d’être en désaccord avec vous. Le droit britannique et américain repose, certes, sur la jurisprudence, mais les principes inscrits dans le Bill of Rights anglais et dans le Bill of Rights américain sont en position de garde-fou. Un jugement doit être rendu “Beyond any reasonable doubt” et à l’unanimité du jury. Obama et Biden pietinent la Constitution et le Bill of Rights américains et ont réussi à neutraliser la Cour Supreme, et c’est une situation grave et sans précédent. Ce n’est pas la consequence d’un système de droit, mais sa violation absolue. Des juges gauchistes ont été nommés par Obama qui piétinent la justice et c’est monstrueux, c’est aussi une violation de tout le système de droit américain. Un juge francais est cense instruire à charge et à décharge, mais ce n’est depuis longtemps pas ce qui se passe, et les instructions arbitraires en France sont innombrables. Le recours à l’intime conviction est arbitraire. Il n’y a, en supplement, aucun Bill of rights en France.
Bonjour Pr. Millière,
Je vous remercie infiniment pour le temps que vous prenez pour répondre aux commentaires, c’est extrêmement bienveillant et généreux de votre part. C’est un grand honneur et un immense plaisir d’entrer ainsi en discussion avec vous !
J’entends vos arguments et je vous donne entièrement raison, le système juridique anglais (Common Law) sanctuarise effectivement les droits d’une façon que ne peut pas réaliser le droit français.
Je vous remercie encore pour votre aimable réponse, ainsi que pour toutes celles dont vous nous gratifiez ici. Je vous souhaite la meilleure des continuations, prenez soin de vous !
Merci beaucoup
“En somme, ce que les Français ont déchiré en assassinant leur roi, c’est le tissus social et affectif indispensable à l’unité nationale.” Vous avez mis le doigt dessus, c’est exactement ça.
Une analyse que je partage complètement, professeur Millière.
Vous vous êtes parti à l’Ouest de l’hexagone, moi à l’Est.
Nous pouvons comparer les réactions contemporaines de pays libres aux problèmes qui se posent. Cela amène, hélas, à évaluer le niveau des dirigeants français.
En 1981, lorsque Saddam Hussein avait envahi le Koweit, un ami américain m’avait résumé les réactions occidentales à cet acte de guerre :
“le président Bush mobilise la 82° division aéroportée ; Margaret Thatcher envoie la Navy dans le Golfe …….. t en France, la premier ministre, Michel Rocard, interrompt ses vacances pour rentrer d’urgence à Paris …”.
Il est sur que Sadda Hussein a tremblé d’avoir interrompu les vacances de Rocard !
Cher Guy,
Une date évènement aurait pu honorer la Révolution française et servir de fête nationale, le 20 juin 1789 avec le Serment du jeu de paume où les députés du tiers état décident de ne pas se séparer sans avoir élaboré une constitution. Il y avait un côté parlementaire avant que la Révolution se transforme en régime tyrannique.
Amitié
Bonjour Mr Milliere,
Louis XVI a été un roi a mes yeux beaucoup plus grand que ses ancêtres,en particulier le variant XIV belliqueux et megalomane a la sauce sadam hussein.
Son soutien stratégique a la cause des “American Patriots “tant par des aides financières et en matériel militaire, par l’ envoi du corps expéditionnaire de Rochambaud et les actions decisives de la flotte française sur le Chesepeake ainsi qu’ au siege/ blocus de Yorktown ont permis aux 13 colonies de vaincre la première puissance militaire de l’ epoque!!!
Il aurait pu être le premier Roi des Français, sage,pondéré et réfléchi, l’ histoire en a décidé autrement….
PS: Il y aura t il un recomptage/ audit dans votre État du Nevada?
Amicalement,
Il n’y aura pas d’audit dans le Nevada bien que les démocrates aient triché. Il y a des audits dans les Etats où les législatures sont republicaines. Ce n’est plus le cas du Nevada depuis 2018. D’accord avec vous sur Louis XVI.
L’Assemblée qui prononça l’abolition de la monarchie et la création de la république en septembre 1792,ne réunissait qu’un tiers des députés,ces derniers avaient prêté serment de fidélité à la constitution et au roi.
Le peuple ne fut pas consulté,les origines de notre système républicain reposent en fait sur un Coup d’Etat bien peu démocratique!
En ce qui concerne le Second-Empire,rappelons-nous qu’il fut plébiscité par les français à deux reprises,la seconde fois en 1870,quelques mois avant la catastrophe de la guerre franco-prusienne.
Ce système politique fut le plus stable de tout le XIX° siècle,le suffrage universelle fut le plus étendu,le droit de grève fut accordé,de même que le repos dominical ,que les bourgeois radicaux se sont empressé de supprimer dès la chute de l’Empire.
Je considère personnellement, que le 14 Juillet est un hommage aux soldats Français qui sont morts pour la France, et uniquement cela, pour le reste, c’est à chacun de voir l’histoire comme il le désire.
Pourtant, je ne suis pas sectaire : la prise de la bastille n’a pas eu lieu le 14 Juillet, Napoléon n’a pas été le sanguinaire qu’on imagine, il a dû se défendre et il a fait énormément de choses pour la France, et certains codes ont aussi servi aux USA me semble t’il et au temps des rois, les conflits, les tueries entre eux n’ont pas épargné les Français que nous n’étions pas encore.
Quant à Macron, il a été élu avec 24 % de Français et me semble t’il 60 % environ d’abstention, il ne s’agit pas là d’une élection. En fait il n’aurait jamais dû être président. Mais comme aux USA, il y a eu magouille pour qu’il soit élu. Il faut maintenant le supporter.
Ne pas regarder le défilé du 14 Juillet, soit, et depuis Hollande, je ne le regarde plus, mais, par moment, je me dis que je renie tous ceux qui sont morts pour la France, mon Pays malgré tout, que je défendrais s’il le fallait.
L’envie m’est souvent venue de partir à l’étranger. L’herbe y est elle plus verte, je ne le crois pas, aussi, je suis restée sur ma terre natale, rivée contre vents et marées à mon Pays.
Tres interessant commentaire meme si tous les autres apportent de l’eau au moulin. Mais le votre tout particulierement.
Rendre hommage aux soldats morts est légitime. Certains sont morts non pas pour la France, mais pour la décision arbitraire d’un dirigeant. Napoleon a été si sanguinaire que la démographie française a été irrémediablement cassée. Hors de France, Waterloo est une victoire.
Je vous admire énormément, et suis presque toujours d’accord avec vos propos, mais pas en ce qui concerne Napoléon. Il faut considérer qu’il a presque toujours été contraint de faire la guerre car la totalité des autres pays détestait la révolution, craignant qu’elle ne fasse des émules chez eux Les alliances contre la France se refaisaient sitôt les armistices conclus. . Sa grande faute a été les guerres d’Espagne et de Russie. Mais c’était un homme d’une intelligence exceptionnelle et qui a fait pour la France( qu’il aimait, lui, contrairement au macron qui la méprise) des réalisations remarquables et en prévoyait d’autres d’une étonnante modernité. Le Mémorial de Ste-Hélène est intéressant à ce sujet. Quant à Louis XIV, il savait choisir ses ministres et les hommes remarquables de son époque, ce qui n’est pas rien. Par contre, depuis la révolution, la France n’a cessé de décliner. En dehors de cela, je ne manque pas de vous lire avec un immense plaisir. Merci.
On n’est pas contraint de faire la guerre si on écoute Talleyrand à temps:
Il est donc préférable de fêter le début de l’agonie, de ce qui est aujourd’hui un parc d’attraction sous tutelle de quelques technocrates européens.
J’adhère au contenu de l’article, sans oublier les massacres de la terreur, et notamment le massacre digne des peuplades sauvages les plus arriérées et sanguinaires, perpétrés par les”républicains’ sur les Bretons et les Vendéens. Crimes atroces. Pas de quoi commémorer quoique ce soit, d’autant plus que le petit potentat actuel n’a de cesse que de bafouer notre constitution en matière de liberté du citoyen. 🤮
Vous avez raison, Macron n’aurait jamais dû pouvoir entrer à l’Elysée, mais l’abstention a été tout bénéfice pour lui d’autant que son opposition etait lamentable en finale.
Cher M. Millière,
A vous lire, les gens qui haïssent la France ont raison de la détester, finalement.
Il ne s’agit pas de la détester, mais de tenter de comprendre pourquoi et comment elle en est arrivée à ce degré de décomposition.
Je n’ai lu aucune piste sérieuse qui mènerait à la compréhension de quoi que ce soit sur la France passée et présente. Lisez l’article avec les yeux de quelqu’un qui ne connaîtrait rien du pays, et dites-moi honnêtement le sentiment qu’il vous inspire après ça.
D’une part, l’article et ses commentaires ne concernent que la France des quelque deux siècles précédents ; c’est peu pour un pays millénaire.
D’autre part, vous auriez également pu tomber sur un texte inspiré de la citation de Talleyrand : “Qui n’a pas vécu dans les années voisines de 1789 ne sait pas ce que c’est que le plaisir de vivre” et en tirer la conclusion que la France était le paradis sur terre.
Comme d’habitude, la vérité se tient entre les deux extrêmes.
J’avais bien compris, et je le répète : ne voir que du négatif, ou presque, sur les deux derniers siècles, n’apporte rien et ne peut qu’encourager la haine pour la France ou à tout le moins éloigner ses habitants de tout sentiment patriotique. Je n’ai pas l’impression qu’on ait besoin de ça…
Vous ne m’entendrez jamais parler de paradis sur Terre, ni ne me verrez tomber sous le charme d’un beau parleur, je ne suis pas un utopiste et je n’idolâtre personne, je peux seulement reconnaître que certaines personnes font objectivement plus de bien que de mal ou inversement.
Au contraire, la précision et la réalité me montrent des profils fort différents entre un La Fayette et un Robespierre. Je trouve très dommage de ne pas lire la DDHC comme un texte juridique avec des articles qui sont dans un ordre précis. L’article 6 ne pose pas de problème si on fait l’effort de comprendre qu’il est subordonné aux 5 précédents. Si ce texte est tant porteur de totalitarisme, pourquoi diable avoir rédigé une autre déclaration en 1793? Avez-vous comparé les deux? Y a-t-il un dictateur qui ait affiché le désir de vouloir rentre les hommes et les femmes de son pays libres et égaux en droits? Un Melenchon se réclame de 1789 ou de 1793?
Bref, prendre la Révolution française comme un tout me paraît bien simpliste.
Si on veut parler de tournants dramatiques pour la France, on peut quand même évoquer 1905, les 2 Guerres mondiales,1968 et l’emprise de l’UE sur la nation avec l’abandon de notre souveraineté.
Sur ce point, par exemple, l’article 3 est on ne peut plus clair : “le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation; nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément”. Lorsque je croise quelqu’un qui me parle de dictature des droits de l’homme dans le but de critiquer cette page de notre histoire, je lui demande quel article est respecté. Le problème c’est que les exemples concrets qui prouvent qu’on s’assoit dessus sont légion. Le vrai souci est qu’on n’ait jamais appliqué fermement les principes qui sont mis en avant : liberté, égalité devant la loi, une “association politique” qui n’existe que pour conserver et garantir les droits individuels (propriété et sûreté), le tout dans une nation souveraine. Le reste ne sont que des détails plus ou moins techniques, soumis aux principes cités plus hauts. l’article 6 est soumis à l’article 5 qui stipule que “la loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société; tout ce qui n’est pas défendu par la loi ne peut être empêché et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas”. un exemple tout simple : avec la DDHC, le législateur n’a pas le droit de créer un impôt extraordinaire sur un “riche” car 1. être riche n’est pas nuisible à la société (ça n’embête que les gens envieux) et 2. l’égalité en droits l’interdit formellement. Il est même précisé plus loin (article 13) qu’il ne peut y avoir qu’un taux unique : “pour l’entretien de la force publique et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable, elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés”. Pas de gens qui échappent à l’impôt, ni de taxe à 75 ou 95%, la seule solution pour une société paisible.
Il y a des pays comme les USA ou la Suisse qui appliquent au mieux les idées de la DDHC, ça a l’air de leur réussir.
Lord Acton a écrit ces lignes, qui collent tristement à notre histoire : “La meilleure chance de bonheur que le monde ait jamais entrevue a été gâchée parce que la passion de l’égalité a détruit l’espoir de la liberté”.
Voir aussi les oeuvres et analyses de Tocqueville et Bastiat, qui avaient prévu notre situation actuelle. Tout peut être résumé dans des phrases comme “malheur aux peuples qui ne limiteront pas la sphère d’action de l’Etat”, en effet, les Français font preuve de peu de sagacité face à une puissance publique qui, elle, agit selon un plan bien élaboré.
1789 avait ouvert une porte, offert la possibilité à la France de devenir une nation d’Hommes libres, mais force est de constater que ce n’est pas notre culture, les Français semblent préférer la soumission à la liberté, mais 1789 n’en est évidemment pas responsable.
Il n’est pas question de se concentrer sur ‘le négatif’ ou ‘le positif’ en ce qui concerne la France (ou tout autre pays en l’occurrence), mais sur la vérité. Sur ce qu’elle fut et ce qu’elle est devenue. Point barre.
Précisément, et l’article ne permet pas du tout de saisir la complexité de l’Histoire. Jack Lang avait posé son petit “de l’ombre à la lumière” en 1981 et l’article, je suis navré, nous fait le même coup sauce caricature, mais à l’envers, et je suis pas fan du simplisme, si c’est encore permis.
vous dites les Français semblent préférer la soumission à la liberté , ce qui est vrai puis vous ajoutez “mais 1789 n’en est pas responsable ” . D’après vous d’ou viens cette préférence des Français pour l’esclavage ? Quelle en est l’origine ? Votre opinion m’intéresse .
Pas que les français, il y a une question de nord/sud de l’Europe, catholiques/protestants, ce qui a sans doute permis une plus ou moins forte porosité aux idées marxistes. Les Anglais ont eu une attitude de résistance contre l’inégalité devant la loi bien avant nous, et leur culture leur fait prendre des décisions différentes (avec des conséquences comme les trajectoires des colonies françaises et anglaises, un régime plus stable, pas de vitrines cassées toutes les semaines dans des manifs, une capacité à réformer plus grande, etc.) depuis longtemps.
En France, les travaux de Bastiat et Tocqueville permettent de cerner cette période charnière et d’une grande instabilité. Aux USA, ils se sont entretués et la balance a penché du côté des conservateurs, mais on vit une période qui prouve que rien n’est jamais acquis (abandonner un peu de liberté pour une promesse de sécurité, rien de nouveau, et ça se passe partout).
En ce qui concerne la France, le poids de la royauté pendant des siècles a dû laisser une trace culturelle profonde (Zemmour, qui aime l’idée d’Etat fort, le rappelle souvent) et les théories collectivistes ont malheureusement conquis un terrain plus propice que dans certains autres pays.
PS: “1789 avait ouvert une porte, offert la possibilité à la France de devenir une nation d’Hommes libres”
J’avais omis de souligner cette phrase qui prouve votre misconception totale de la France sous l’ancien régime.
Ce n’est pas moi ici qui idéalise quoi que ce soit, et vous ne connaissez pas mon point de vue, je suis peut-être royaliste.
Il ne s’agit pas de votre pont de vue, mais de votre ignorance de l’histoire de France.
J’ai soulevé des points qui montrent que votre vision binaire et simpliste de l’histoire de France ne tient pas une seule seconde. Vous vous gardez bien de revenir dessus évidemment, avec pour tout argument que je n’y connais rien… Ça me rappelle tous les non-débats que j’ai pu avoir avec des gens persuadés d’avoir raison mais pas foutus davancer le moindre argument, ce qui est triste est de voir ce genre d’attitude ici.
Vous êtes, encore une fois, à côté de la plaque.
Si vous vous étiez donné la peine de lire les Cahiers de Doléances établis pour les Etats généraux de 1789, par exemple, vous vous seriez épargné le ridicule de parler de la France aspirant alors à devenir ‘une nation d’hommes libres’. Vous en êtes restée à l’histoire revue et corrigée par la République, ce qui limite singulièrement votre horizon – mais vous n’êtes pas la seule.
L’intégralité ou les synthèses ?
De toute façon c’est un détail et vous essayez de noyer le poisson car vous ne pouvez pas étayer la vision binaire “avant 1789 ça va et après c’est l’enfer”.
Les Français à ce moment (et longtemps après) étaient majoritairement royalistes, mais ça ne les empêchait pas, et les documents que vous amenez dans la discussion le confirment amplement, d’aspirer à l’égalité devant le droit, celle qui ferait que tous payeraient des impôts, et pas seulement les vaches à lait. Le poids insupportable des impôts, petit tracas qui semble pourrir la vie des gens matraqués fiscalement, n’est-ce pas d’actualité ? Il ne reste rien de 1789, si vous trouvez un article parmi les 17 qui est respecté, dites-moi. On a remplacé une noblesse par une autre, dans la violence par dessus le marché.
Et un peu de sérieux, l’histoire revue et corrigée s’applique fermement à ne pas s’attarder sur cette déclaration qui ne comprend absolument rien de totalitaire. Celle de 1793 est assez bien appliquée par contre, et tout le monde se garde bien de l’évoquer, et s’emploie à prendre la Révolution comme un tout, ce qui est stupide et mensonger.
Essayez de voir la complexité de l’histoire, sinon vous pourriez finir par croire que les “we hold these truths” et autres “we the people” étaient rédigés par le peuple, qui aurait été unanime. C’est mignon mais c’est pas vraiment ça.
Il est clair que l’instabilité politique et la désunion sont devenues des caractéristiques constantes de la France depuis la révolution de 1789: Elles l’affaiblissent et l’empêchent de retrouver un équilibre socio-politique pérenne.Totale, brutale et sanglante, cette révolution est sans conteste une borne historique qui fixe l’origine temporelle de cette instabilité chronique. 1789 est devenue la matrice historique des totalitarismes modernes, des nihilistes et autres anarchistes. Mais la France d’avant 1789 n’avait-elle pas en germe certain des traits qui ont permis l’éclosion de cette situation? La désunion, qui remonte aux tribus gauloises incapables de s’unir face à César? L’autoritarisme? Le centralisme traditionnel d’un état puissant menant à la Monarchie absolue est une tradition ancrée depuis la naissance des Capétiens.. sans contrôle en découle facilement. Et la liberté? Si les français la préféraient avant l’égalité, le cousin félon de Louis XVI se serait fait appeler Philippe-Liberté. La dévotion de l’Histoire de France pour Louis XIV et Napoléon montre une attirance pour l’autoritarisme plus que pour la démocratie. Quand à l’égalité? La constitution de 1793 la place devant la liberté, et la popularité étendue des idées collectivistes en France n’a pas de fin. Comme la désunion qui la porte…