Publié par Gaia - Dreuz le 19 août 2021

Source : Bfmtv

L’Afghanistan est de nouveau aux mains des talibans. Au départ réfugiés dans les montagnes et les grottes qui encerclent le pays, ils sont devenus riches et puissants. Ils ont résisté aux plus grandes armées du monde. Comment font-ils ?

75.000 rebelles contre 300.000 soldats. Et les rebelles ont gagné. Les talibans sont peut-être la mafia la plus incontournable du monde. Une organisation astucieuse, une absence totale de remords, une efficacité optimale. Pas un centime en circulation dans le pays n’échappe à leur porte monnaie.

Pendant toutes ces dernières années, leurs revenus ont été assurés par le racket des postes frontières et de la production d’opium du pays. Leur réseau de trafic transfrontalier est parfaitement rôdé, les étrangers viennent se fournir en stupéfiants ils payent en armements. Ce trafic de drogue s’appuie sur une plante providentielle: le pavot.

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Taxes légales et racket

On en tire du latex, l’ingrédient de base des drogues comme l’opium ou l’héroïne, dont l’Afghanistan est à l’origine de 90 % de la production mondiale. Et comme les Talibans sont implantés dans les zones rurales, ils contrôlent la majeure partie des cultures de pavots. Mais pourtant ce trafic d’opiacés n’est pas leur première source de revenu.

Dès qu’un bien circule en Afghanistan y compris les dons de la communauté internationale, c’est pour leur porte monnaie. 80 % du revenu des talibans provient de taxes légales sur des biens légaux. Dans les zones contrôlées, ils prélèvent la zakat, un impôt islamique. Tout le monde paye, pour tout.

Et puis il y a les postes frontières. Essence, nourriture, denrées agricoles: tous les produits qui transitent font l’objet de taxes. Ca rapporte 3,4 milliards de dollars par an aux redoutables mafieux.

Cet exemple est parlant : un homme d’affaire décide de construire une route de 25 kilomètres qui doit permettre aux paysans du district d’aller vendre leurs produits au marché du chef-lieu. Coût du projet: 63.600 euros, fournis par la Banque asiatique de développement. Dès le début des travaux, un taliban est venu lui demander un impôt. A la fin, les pertes de l’homme d’affaires se sont élevées à 176.000 euros.

A Kaboul ça fonctionnait aussi comme ça ?

Dans la capitale, Il y a ces banquiers efficaces, discrets, qui font transiter des dons conséquents venus du Golfe, via Dubaï et le Pakistan. Lieu crucial, le marché des changeurs, régulé bien sûr par les talibans. Des milliards de dollars en petites coupures se baladent dans les valises des voyageurs à l’aéroport.

Un officiel américain rapporte que plus de 1,75 milliard d’euros a été transféré dans les Emirats l’an dernier depuis l’aéroport de Kaboul. Dans ce pays, les solidarités familiales et ethniques traditionnelles l’emportent sur les divisions politiques. Les talibans sont des Pachtounes, l’ethnie la plus puissante.

Du coup, les militaires pachtounes trouvaient plus d’intérêt à se plier aux exigences talibanes qu’à celle d’une armée peu rémunératrice.

Autre soutien majeur, le voisin Pakistanais

Depuis leur émergence en 1994, les services pakistanais de renseignement ont approvisionné en matériel les Talibans, les ont accueillis pour constituer leur base arrière lors de l’attaque Américaine de 2001. Avant d’agir en Afghanistan, tous les présidents américains ont d’abord sollicité le Pakistan pour essayer de trouver un accord.

Le Pakistan veut à tout prix empêcher l’Inde de devenir la puissance dominante dans la région. Sa stratégie ? S’appuyer sur ses frères Pachtounes. Le Pakistan n’est pas le seul pays a y trouver un intérêt ? Le Pakistan ambitionne de prolonger ses infrastructures portuaires et routières construites par la Chine via l’Afghanistan. Islamabad a obtenu plus de 60 milliards de dollars de Pékin, un contrat vital.

L’ami chinois

Pékin, qui partage 76 kilomètres de frontière avec l’Afghanistan, a récemment souhaité des « relations amicales » avec les talibans. La Chine à fond sur son projet des « nouvelles routes de la soie » via l’Afghanistan, encore.

Les puissances intéressées ont déboulé, la Russie les Pays du Golfe, l’Iran. En février dernier, le Turkménistan a accueilli des talibans pour discuter de grands projets d’infrastructures reliant le pays riche en gaz avec l’Afghanistan et au-delà.

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