Publié par Magali Marc le 3 août 2021

Aux États-Unis, «to bring home the bacon» est une expression idiomatique qui signifie travailler dur pour gagner l’argent nécessaire afin de nourrir sa famille.

L’an prochain, la Californie commencera à appliquer une proposition sur le bien-être animal adoptée en 2018, qui exige plus d’espacement pour les porcs reproducteurs, les poules pondeuses et les veaux de boucherie. De nombreuses exploitations porcines aux États-Unis ne parviennent pas à se conformer aux nouvelles règles. La Californie risque ainsi de perdre la quasi-totalité de son approvisionnement en porc.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article d’Andrea Widburg, paru sur le site d’American Thinker, le 2 juillet.

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Bientôt, personne en Californie ne pourra plus ramener le bacon à la maison

Dans cinq mois à peine, la Californie pourrait bien être le premier État américain à effectivement interdire tout produit à base de porc.

En effet, en 2018, les Californiens ont voté en faveur d’une proposition concernant le bien-être des animaux et visant à établir des normes d’espacement pour les éleveurs de porcs, de poules pondeuses et de veaux. Si les éleveurs de poulets et les producteurs de veaux américains ont pour la plupart réussi à respecter ces normes, il semble que les éleveurs de porcs aient eu plus de mal.

Il s’agit d’une histoire intéressante car elle touche à la loi des conséquences involontaires, et à l’effet que peut avoir un État comme la Californie sur le reste des États-Unis.

Selon un reportage de l’agence Associated Press :

«Au début de l’an prochain, la Californie commencera à appliquer une proposition sur le bien-être animal adoptée massivement par les électeurs en 2018, qui exige plus d’espace pour les porcs reproducteurs, les poules pondeuses et les veaux de boucherie. Les producteurs nationaux de veau et d’œufs sont optimistes quant à leur capacité à respecter les nouvelles normes, mais seulement 4 % des exploitations porcines se conforment actuellement aux nouvelles règles. À moins que les tribunaux n’interviennent ou que l’État n’autorise temporairement la vente de viande non conforme dans l’État, la Californie perdra la quasi-totalité de son approvisionnement en porc, dont une grande partie provient de l’Iowa, et les producteurs de porc devront faire face à des coûts plus élevés pour regagner un marché clé.»

Il s’avère qu’il est beaucoup plus difficile de répondre aux exigences de la Californie lorsqu’on est éleveur de porcs que lorsqu’on a des exploitations qui produisent des œufs ou du veau :

«Le National Pork Producers Council a demandé au Ministère américain de l’Agriculture une aide fédérale afin de financer la modernisation des installations porcines dans tout le pays pour combler le vide. Les éleveurs de porcs ont déclaré qu’ils ne se sont pas mis en conformité en raison du coût et parce que la Californie n’a pas encore publié de réglementation officielle sur la manière dont les nouvelles normes seront administrées et appliquées.»

En outre, la nouvelle loi ne s’applique pas seulement aux animaux vivants. Elle s’applique également aux animaux morts :

«Les règles californiennes constituent également un défi pour les abattoirs, qui peuvent désormais envoyer différentes coupes d’un même porc dans tout le pays et dans d’autres pays. Les transformateurs devront concevoir de nouveaux systèmes pour suivre les porcs conformes aux règles californiennes et séparer ces morceaux de qualité supérieure du porc standard qui peut servir au reste du pays.»

En 2018, les Californiens se sont sans doute félicités de leur humanitarisme. Mais comme l’explique l’article, les conséquences inattendues sont énormes. Il s’avère que la Californie «consomme environ 15% de tout le porc produit dans le pays.» Si les producteurs de porc sont soudainement privés de leurs clients californiens, ils devront augmenter les prix ailleurs pour compenser cette perte – surtout s’ils veulent financer les améliorations qui leur permettront de pénétrer à nouveau le marché californien :

«Barry Goodwin, un économiste de l’université d’État de la Caroline du Nord, a estimé les coûts supplémentaires à 15 % par animal pour une exploitation comptant 1 000 porcs reproducteurs. Si la moitié de l’offre de porc était soudainement perdue en Californie, le prix du bacon ferait un bond de 60 %, ce qui signifie qu’un paquet de 6 dollars passerait à environ 9,60 dollars, selon une étude du Hatamiya Group, une société de conseil engagée par les opposants à la proposition de l’État.»

Les Californiens vont souffrir eux aussi.

L’article de l’AP s’ouvre sur la détresse de Jeannie Kim, qui a réussi, de justesse, à maintenir ouvert pendant tous les confinements son restaurant de San Francisco spécialisé dans les petits déjeuners.

Cependant, la perte du bacon peut signifier la fin du restaurant :

«Le produit le plus en demande chez nous est le bacon, les œufs et les pommes de terre rissolées», a déclaré Jeannie Kim, qui gère depuis 15 ans le SAMS American Eatery sur Market Street, une rue très fréquentée de la ville. «Cela pourrait être désastreux pour nous».

Mme Kim ne sera pas la seule à en pâtir.

La consommation massive de porc en Californie n’est pas seulement due au fait que c’est l’État le plus peuplé d’Amérique. La Californie a également les plus importantes populations hispaniques et asiatiques. Ce sont deux groupes ethniques – et cela est vrai quelles que soient les nombreuses variations en leur sein – dont l’alimentation accorde une part importante aux produits du porc.

Dans un monde parfait, nous serions peut-être tous végétariens. Mais le nôtre n’est pas un monde parfait. Dans le monde réel, la viande est une source importante de protéines concentrées, de vitamines et de minéraux. La viande est également délicieuse. Les publications démocrates ont beau vanter la cigale grillée, la plupart des gens préfèrent le porc au barbecue (certes, les juifs orthodoxes ne peuvent manger ni l’un ni l’autre et les pieux musulmans ne peuvent manger de porc, mais il s’agit là de restrictions auto-imposées).

Il y a de nombreuses années, j’ai lu un éditorial notant que les animaux n’ont pas d’anxiété existentielle. Ils peuvent éprouver de la peur et de la douleur, et ils ont une volonté de vivre, mais ils ne passent pas leur temps dans la basse-cour à ressentir l’angoisse de la mort. L’astuce, dit l’article, consiste à essayer de ne manger que des animaux qui ont vécu décemment et sont morts avec un minimum de douleur et de stress. Je suis d’accord mais, comme toujours, la Californie s’y prend mal. Ce changement devrait être organique, venir des consommateurs et stimuler le marché, plutôt que d’être imposé par un seul État, démolir des entreprises, supprimer une partie importante du régime alimentaire des gens et affecter négativement l’ensemble des États-Unis.

Source:
https://www.americanthinker.com/blog/2021/08/soon_no_one_in_california_will_be_able_to_bring_home_the_bacon.html

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