« Les chemins de la liberté », c’est le titre d’un film que j’ai vu ces derniers jours sur Apple TV. Je vous le recommande sans réserve. Après ce visionnement, on réalise encore une fois que la liberté n’est pas (seulement) une marque de yogourt.
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L’histoire, véridique, n’est pas banale.
En 1941, sept prisonniers du goulag soviétique, en Sibérie, s’enfuient, sans armes, avec très peu de provisions et en plein hiver, dans une nature hostile et entreprennent une « petite » marche de 6500 km en direction sud. C’est l’équivalent de la distance entre St. John’s (Terre-Neuve) et Vancouver.
Ils traversent les forêts de Sibérie à partir du cercle polaire, puis la taïga, la steppe mongole, le grand lac Baïkal, le désert de Gobi, les Hauts Plateaux tibétains, la chaîne himalayenne et finalement les forêts humides de l’Inde, où ils sont recueillis par l’armée britannique.
Ils ont pêché, mangé des rongeurs et des serpents du désert, cherché des sources, mais en gardant toujours en tête de rejoindre le monde libre.
Ils doivent rester constamment cachés sous peine d’être dénoncés, surtout dans la Russie stalinienne.
Ils recueillent une femme, en Sibérie, qui était aussi en fuite. Elle mourra finalement dans un des plus grands déserts du monde.
Quatre seulement survivront au voyage.
Trois personnages ont retenu mon attention. Tous les trois Polonais, déportés lorsque Staline s’est partagé ce pays avec Hitler en 1939. La Pologne a été une nation martyre, et elle nous a aussi donné deux héros : Lech Walesa, qui contribua, avec le syndicat Solidarité, à faire tomber le communisme à l’est de l’Europe, et le pape Jean-Paul II, qui inspira magnifiquement ce parcours. N’ayez pas peur!, disait-il.
Ces Polonais inspirent le groupe des fugitifs. Ils lui apportent la dose de résilience, de réalisme, de bienveillance et d’entraide, sans laquelle cet exploit n’aurait pas été possible. Chacun avait ses secrets, l’équipée aurait pu mal se terminer.
Un d’entre eux, Slavomir Rawicz, écrira ses souvenirs, « À marche forcée », à Londres en 1956.
À sa parution, des journalistes ont mis en doute la véracité de certains détails de son récit, pour finalement conclure que cette expédition n’avait jamais eu lieu.
Il faut se mettre dans le contexte intellectuel de l’époque. L’Archipel du Goulag de Soljenitsyne n’a pas encore été écrit et la complaisante naïveté des intellectuels occidentaux envers l’URSS n’aurait rien à envier à nos wokes d’aujourd’hui.
Tout cela apparaissait difficile à croire et ne cadrait pas avec les récits convenus de la gauche.
J’avais lu le récit de voyage L’axe du loup, de Sylvain Tesson, un écrivain, un aventurier et un philosophe de la droite libérale française. Le type a refait en 2003 ce périple à pied et à cheval, dans le même dénuement (mais dans la certitude d’être secouru en cas de danger de mort). Il est ressorti de cette marche pas mal plus maigre qu’au départ. Mais il l’a fait, c’était donc possible.
Le monde dont nous avons hérité est aussi le résultat de cette force d’âme.
Aujourd’hui, la guerre culturelle fait rage autour de questions morales et sociales et touche au socle vital de la liberté d’expression. Des combats peut-être aussi difficiles nous attendent.
À ce titre, « Les chemins de la liberté » est un grand film anticommuniste et une ode convaincante pour la grandeur de l’être humain.
André Valiquette
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Très beau film, effectivement.
Lire Voyage au pays des Ze-ka aux éditions Le bruit du temps de Julius Margolin… sur la vie dans les goulags !
A l’époque, s’échapper du Goulag était une solution car on pouvait facilement trouver mieux ailleurs. Aujourd’hui, ce serait pour aller où, pour trouver vraiment mieux ? En Europe atteinte de macronanisme quand ce n’est pas de petite-merkole? Aux Etats-Unis où l’on ne Biden plus avec l’amour de la Liberté ?
Votre titre, Monsieur, sur liberté et socialisme…
Un savant russe l’avait bien compris, et écrit.
Igor Chafarévitch, (1923-2017), mathématicien russe
de renom— et internationalement récompensé— fut aussi
un dissident, comme Soljenitsyne.
Dans « Le Phénomène socialiste » (wikipedia), il écrit:
« La mort de l’humanité n’est pas seulement le triomphe du
socialisme, elle constitue le but du socialisme ».
Le livre comporte trois parties, selon le site:
« …. »Analyses: il identifie trois thèmes persistants d’abolition
dans le socialisme: l’abolition de la propriété privée,
l’abolition de la famille et l’abolition de la religion,
principalement mais pas seulement le christianisme »
Intéressant, merci.
où aller quand on est européen ?
le mieux s’est d’aller aux urnes pour blackbouler tous ces zozos du pouvoir
Merci pour la recommendation !
Au sujet de la Pologne, il faut réaliser que leurs élites sont toutes parties à la guerre, et, même dans cet affrontement seul (ne parlons même pas de la suite), ils ont payé un prix exorbitant.
La « résistance » romantique de la gauche française ne remplacera jamais l’armée qui incarne la nation. Les polonais ont été plus que dignes dans leur contribution militaire, même après la chute de leur pays.
C’est notamment grâce à eux que nous avons pu décoder les codes allemands enigma