Publié par Bernard Martoia le 16 août 2021

La montée en puissance des talibans et l’effondrement en cours du gouvernement afghan constituent une évolution tragique pour de nombreux Afghans, en particulier les femmes et ceux qui ont été associés aux forces américaines. C’est également un déshonneur et un revers important pour l’administration Biden et pour les États-Unis eux-mêmes.

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Le retrait des forces américaines d’Afghanistan a commencé avec le président Trump quand il a déclaré que les Américains étaient fatigués d’une guerre sans fin. Il a raison. Les Américains sont fatigués de voir nos courageux soldats revenir à la maison avec leurs bras et leurs jambes amputés et leurs visages défigurés ou ne pas revenir du tout. Dans quel but ? Y avait-il un but ?

Les questions des familles sont posées à juste titre : «Pourquoi mon fils est-il mort ?» « La vie de notre famille est ruinée. » « Le père de mes enfants a perdu ses deux jambes et un bras. Pourquoi faire ?» Les histoires sont déchirantes, mais il n’y a pas de réponses convaincantes à ces questions.

L’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo a blâmé, à juste titre, l’administration Biden pour son retrait soudain, imprudent et irréfléchi, sans qu’un accord soit mis en place avec les talibans et les autres parties prenantes. Mais ce n’est que de la politique à court terme. Cela évite les questions embarrassantes.

Si un blâme doit être attribué, nous devons nous tourner vers les dirigeants des deux partis qui ne comprennent pas l’histoire, la dynamique de la région, les principes de base de l’islam radical, ou le sens ou le but de la guerre. Jen Psaki, porte-parole de Biden, a averti les Afghans que s’ils poursuivent leurs attaques contre le gouvernement afghan, ils risquent d’être isolés de la communauté internationale. Quelqu’un de sain d’esprit pense-t-il que ces gens se soucient de cela ? Rien ne pourrait être plus naïf.

Ce que nous voyons, c’est une victoire historique du djihad islamique, la conquête d’un peuple par l’islam radical.

Pat Buchanan cite le sénateur démocrate Chris Murphy, du Connecticut, qui a résumé la situation :

L’incapacité de l’armée afghane à défendre son pays sans notre soutien est l’échec d’une stratégie de 20 ans fondée sur la croyance que des milliards de dollars des contribuables américains pourraient créer un gouvernement central démocratique efficace dans une nation qui n’en a jamais eu.

En d’autres termes, nous avons été pris à notre propre piège. George W. Bush a envoyé nos troupes en Afghanistan après le 11 septembre 2001, il y a près de 20 ans, dans le but premier d’éliminer les talibans et de traquer Oussama ben Laden. Rétrospectivement, aucune stratégie de sortie n’était prévue une fois les talibans vaincus. Il n’y avait aucune vision si ce n’est d’essayer de moderniser le pays avec l’espoir désespéré que le fait de libérer les femmes des chaînes de l’islam radical et de donner aux Afghans une nouvelle forme de liberté suffirait à tenir les islamistes à distance. Mais en fait, les talibans n’ont été que repoussés et, avec l’aide du Pakistan, jamais vraiment vaincus. L’absence de stratégie est toujours synonyme de résultats catastrophiques.

Les décideurs américains des deux partis ont ignoré l’attrait et la puissance de l’islam radical. Bush voulait bien faire. Mais il était naïf de penser que n’importe quelle nation musulmane pouvait être transformée en un miroir de notre démocratie, et certainement pas en l’espace d’une génération ou même deux.

Un coup d’œil sur la région montre que l’islam prend des formes très différentes, de la Turquie à l’Égypte en passant par Dubaï, l’Iran, l’Arabie saoudite, le Pakistan et, enfin, l’Afghanistan. Mais au cœur de tout cela se trouve la croyance fondamentale qu’il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah.

Dans son livre The History of Jihad: From Muhammad to ISIS (English Edition)*, Robert Spencer affirme que de nombreux responsables politiques de Washington tiennent pour acquis que l’islam est une religion fondamentalement pacifique et que le terrorisme du djihad islamique est quelque chose de relativement nouveau, un produit de l’effervescence économique et politique du XXe siècle. Mais en fait, dit-il, la terreur islamique est aussi vieille que l’Islam lui-même, aussi vieille que Muhammad, le prophète de l’Islam, qui a dit : «J’ai été rendu victorieux par la terreur.»

Retraçant les 1 400 ans de guerre contre le reste du monde, le livre détaille le djihad contre l’Europe, notamment la lutte de 700 ans pour conquérir Constantinople ; le djihad en Espagne, où les non-musulmans se sont battus aussi pendant 700 ans pour expulser les envahisseurs du pays ; et le djihad contre l’Inde, où les guerriers et conquérants musulmans ont causé une dévastation inégalée et insondable au nom de leur religion. La guerre du jihad est une constante de l’islam depuis ses débuts. Selon Spencer, le terrorisme actuel repose exactement sur les mêmes fondements idéologiques et théologiques que les grands guerriers musulmans du passé.

L’Afghanistan est un pays sauvage d’un genre particulier, tant sur le plan culturel que géographique, où l’islam radical ne peut être facilement éliminé sans un bain de sang aveugle comme il n’y en a pas eu depuis la Seconde Guerre mondiale. Aucune grande puissance étrangère n’a jamais été assez déterminée ou forte pour conquérir l’Afghanistan. Cela a été un cimetière pour les Britanniques, les Soviétiques et maintenant, à un moindre degré, pour nous. Les Chinois reniflent déjà les environs en se léchant les babines sur les richesses minérales potentielles de l’Afghanistan. Nous allons voir comment cela se passe. Les Chinois sont experts en matière de contrôle de grandes populations.

Et maintenant ? La faiblesse des Américains et des Européens face aux croyances islamiques radicales des talibans est exposée à la vue de tous. Les alliés, tels que Taïwan et Israël, auront leurs propres interprétations pour déterminer s’ils peuvent compter sur le soutien des États-Unis dans les moments difficiles. Nous ne comprendrons toutes les conséquences de ce qui s’est passé qu’au fil des mois et des années.

En attendant, les Chinois, les Russes et les Iraniens considèrent Biden comme un tigre de papier décrépit. C’est un feu vert pour les islamistes radicaux. En ce moment, l’Amérique n’est pas assez forte mentalement, moralement ou physiquement pour vaincre l’islam radical. Attendez-vous à ce que l’assaut sous de nombreuses formes différentes se poursuive, voire s’accélère.

Frank Hawkins est un ancien officier de renseignement de l’armée américaine, correspondant étranger de l’Associated Press, homme d’affaires international, cadre supérieur d’une société de presse, fondateur et propriétaire de plusieurs sociétés de marketing, et romancier.

==== commentaire du traducteur ===

Pour résumer cet article réaliste, l’échec en Afghanistan est l’échec de l’idéologie mondialiste qui repose sur l’utopie que maintenant c’est différent d’avant. Cette idée fausse a été développée par l’américano-japonais Yoshihiro Francis Fukuyama dans son manifeste The End of History and the Last Man*, publié en 1992.

Un ancien collègue qui a travaillé à l’ambassade de France à Kaboul m’a raconté que le travail de l’ambassade se résume peu ou prou à accorder des visas de séjour en France. Trois secrétaires traitent le flot ininterrompu d’appels téléphoniques. Une fois dans la nature en France, ces gentils Afghans alimentent la rubrique des faits divers. Mais il ne faut pas le dire à cause de la correction politique.

Francis Fukuyama

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