Entre le procès des attentats du 13 novembre, le contrat australien qui a pris l’eau et le débat pré-campagne entre des tribuns excités, l’information est passée quasiment inaperçue mais elle n’en est pas moins importante : le budget du gouvernement pour l’année 2022 vient de sortir des cartons, et il sent bon le caca de licornes.
Disons-le tout de suite, le terme de « budget » pour l’exercice qui a été rendu par le gouvernement pour ventiler les dépenses (et les maigres recettes) de l’État français est un terme vraiment trop généreux pour ce qui s’apparente bien plus à une distribution qu’autre chose : les observateurs un tant soit peu sérieux s’accordent tous en effet pour dire que le résultat est franchement déséquilibré, voire baroque comme le dit Le Monde.
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Présenté ce mercredi passé, ce qui n’est encore qu’un projet – et dont on se doute que la Chambre d’enregistrement (anciennement Assemblée nationale) le validera goulûment même dans ses détails – présente des caractéristiques intéressantes. Pas celle d’un budget, donc (soyons sérieux), mais bien celle d’un exercice de cascades hollywoodiennes, dans lesquelles les chutes s’enchaînent toujours plus fort, toujours plus bas, avant l’inévitable explosion colorée qu’on prétend ne pas réellement vouloir mais que certains semblent attendre avec gourmandise.
C’est un peu l’école des fans des ministères : youpi, aucun ne perd et tout le monde a droit à sa petite (ou grosse) augmentation.
Si c’est la crise, elle ne se verra pas trop dans cet exercice clairement construit sous le signe de la bonne humeur pétillante et d’un optimisme crâne voire effronté : non seulement, le virus n’a pas résisté aux assauts de la Frétillance Suprême de l’Élysée, mais en plus, le futur s’annonce plein d’avenir ce qui mérite bien une distribution de douceurs pour tout le monde. En substance, les dépenses habituelles des administrations augmentent.
En revanche, si ces dépenses sont habituelles et si les augmentations d’icelles, d’années en années, le sont aussi, la progression observée dans l’embonpoint qu’elles prennent cette année est, elle, inhabituelle : près de 11 milliards d’euros viendront tout de même grossir un total déjà difficile à considérer comme maigrichon (près de 400 milliards mes petits amis, ça en fait des sous-marins « pass culture » à distribuer, hein !). Certes, de nos jours, il est vrai que ces 11 milliards ne représentent qu’une petite somme, mais bon, il faut ce qu’il faut m’ame Ginette. La crise, tout ça…
En effet, ces augmentations concernent par exemple l’Éducation, la Police, la Justice et notamment la Défense qui voit son magot croître à près de 41 milliards pour faire trotter des soldats au Mali dans des Gazelles hors d’âge, ce qui est toujours bon à prendre. Cependant, déjà difficile à justifier sur le papier, ces augmentations deviennent véritablement putassières lorsqu’on se rend compte qu’à côté, aucune économie sérieuse n’a été faite : le contribuable, ses enfants, ses petits-enfants et ceux des Allemands (entre autres) devront redoubler d’efforts pour éponger tout ça (dans la bonne humeur pétillante et l’optimisme crâne, je vous le rappelle).
Et puis à côté de tout ça, il y a bien évidemment la petite question du déficit. L’année 2022 n’est pas encore là, le budget n’est pas encore voté qu’on part déjà du principe qu’on dépensera royalement plus qu’on ne gagnera, pour une quarante-huitième année consécutive. Jolie série.
Bah, ce ne sont après tout que 124 petits milliards de rien du tout, une broutille, une gourmandise sans conséquence, voilà tout, qui viendront s’ajouter aux milliers de milliards de dette qui s’accumulent (pour représenter 114% du PIB prévus à la fin de 2022, si tout va bien, ce qui est, en soi, un pari très audacieux quand on s’appelle Macron et qu’on porte la poisse depuis le début).
D’autant que ce projet de budget innove en faisant l’impasse sur le coût réel des nouvelles dépenses. C’est plus reposant pour l’esprit, sans doute. Du reste, le Haut Conseil des finances publiques, prudent et agacé, s’est refusé à se prononcer sur le réalisme des prévisions de déficit pour 2022. Voilà qui est bon signe et qui, là aussi, est reposant pour l’esprit.
Bref, rien de tout ceci ne devrait surprendre (si ce n’est par l’ampleur de la décontraction qui a pris les auteurs de ce projet) : on est ici dans un budget taillé pour une campagne électorale : on achète du jeune, on achète du justiciable, on achète un peu de paix dans les ministères régaliens, on graisse des pattes syndicales et des unions professionnelles potentiellement médiatiques pour garantir des joues roses et des fesses détendues avant la prochaine sodomie électorale d’avril prochain.
Véritable distribution de biscuits à tous ceux qui le veulent, ce budget est cependant aussi celui d’une inflation notable même si peu de commentateurs l’ont vu ou le reconnaissent : certes, on va distribuer de l’argent gratuit des autres (un peu), mais on va surtout continuer dans le paradigme européen actuel, aussi confortable que dangereux, celui de l’argent magique sorti des étables à licornes de la République et de la Banque Centrale européenne dont les petites imprimantes tournent maintenant à plein régime.
Or, cet argent magique ne sera jamais capable que d’une chose : produire de l’inflation.
Mécaniquement, on va augmenter les dotations, certains salaires et ♩ certains ♪ budgets ♫ républicains tsoin tsoin ♬, ce qui va se traduire par des milliards injectés dans l’économie non marchande, non concurrentielle, qui sera ensuite réintroduite dans l’économie générale et produira inévitablement une hausse des prix sans l’indispensable hausse de richesse correspondante qui éviterait alors à cette inflation de laminer le pouvoir d’achat des Français.
Avec ce nouvelle grosse piqûre monétaire, ce véritable booster d’immunité budgétaire, les clowns qui nous gouvernent et qui entendent conserver le pouvoir « quoi qu’il en coûte » vont donc pousser encore un peu dans le ravin le pays, celui qui paye (et va payer, longtemps) pour tout ça.
Ce pays est foutu.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © H16. Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur (son site)
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Ca fait depuis 1981 qu’il est foutu ce pays.
imaginez quel dérive il faudrait appliquer pour rétablir un cap… disons correct.
peine de mort,émigration a outrance…
expulsion des binationaux , illégaux, condamnés étrangers.
reduire le mammouth politicien a 5 députés,5 senateurs,5 ministres et salaires plafonnés a 10k€/mois et suppression de toutes enveloppes supplémentaires.
la france est morte
J ‘ ajouterai aussi baisse massive des impots , suppression des taxes , déréglementer au maximum pour relancer l’économie et la création d’emplois .
Mettre des cours à l’école sur l’entreprenariat , l’importance du capitalisme pour redonner le gout de l’effort et du travail aux jeunes .
Pour le reste , je suis malheureusement d’accord avec votre conclusion .
jusqu’à présent nos petits enfants règleraient la dette, maintenant nos arrière petits enfants devront le faire! il est vrai que le président macron n’a pas d’enfant
Avec 95,80% de bacheliers reçus cette année, apparemment c’est un bon cru, nous sommes rassurés pour l’avenir, pour nos retraites et surtout, ils pourront rembourser la dette, j’en rigole d’avance.
Ce qui m’inquiète ce sont les sondages qui donnent un large avantage à Macron pour la Présidentielle ! S!l gagne, nous allons à la catastrophe – il distribue des bonbons à volonté – c’est grave –
Faut il se fier à ces sondages,. Qui les a commandés, et à quels organismes?
Je pense (et j’espère) que ces sondages sont mensongers et commandés par le gouverneMENT. Macron est un menteur, une nullité façonnée par sa détourneuse de mineur échappée à la justice; jamais la pauvre France n’a eu un président aussi lamentable. Pour voter pour cet individu, il faut avoir le cerveau détraqué.
rien d’autre à dire, excellente analyse, hélas…
Merci H16 pour cette analyse pertinente du dernier budget de Manu 1er …. en espérant ne pas avoir à connaître de budget Manu 2 !
François Béranger : « magouille blues », « à force »… en passant d’une optique anarcho-gauchisante à une vision un peu plus large des choses, ces textes ont quelque-chose de prophétique. Pour couler tout le monde dans le moule de l’agenda 2030, il faudra beaucoup de (ré)pression, d’uniformes, de passe-droits, de propagande, de dessous de tables, de boucs émissaires et d’une Renaissance de la Politpsychiatrie…
Au pas, camarade, au pas, au pas, au pas et tralalilalère !