Source : Eveques
Position de principe
Il importe avant tout à la CES de souligner la nécessité de lutter de manière générale contre les discriminations. La CES reconnaît, à l’instar de la Commission des affaires juridiques du Conseil national, l’importance d’introduire l’égalité pour toute personne dans le cadre du droit de cité et des rentes de survivants.
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L’argumentation qui vise à introduire le « mariage pour tous » repose sur la nécessité d’éradiquer toute discrimination. La CES souligne toutefois qu’il existe une distinction entre discrimination et différenciation, cette dernière permettant parfois de mieux faire valoir les intérêts des minorités. La CES considère comme préférable pour les couples de même sexe d’adapter la législation actuelle en vue du Partenariat enregistré, plutôt que d’introduire un « mariage pour tous » qui à son sens serait une uniformisation de projets de vie les plus divers.
La CES insiste sur le fait qu’il est impossible d’aborder le débat du « mariage pour tous » en éludant les conséquences que sont la filiation et l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA). Ces deux aspects posent des questions délicates et complexes du point de vue éthique. Le fait de ne pas en évoquer les conséquences pour promouvoir aujourd’hui plus facilement l‘égalité, sans différencier entre couples hétérosexuels et homosexuels, peut induire demain l’acceptation inconditionnelle d‘un principe déjà accepté.
La CES relève que le mariage civil n’est pas seulement une reconnaissance publique de sentiments réciproques. En effet, il a pour but l‘inscription de la filiation dans une institution stable, notamment en vue de protéger la mère (matri-monium) et l’enfant. Le mariage civil est en ce sens ordonné à la fondation de la famille. Or, pour ce faire, les couples de même sexe doivent recourir à la PMA. La CES s’oppose de manière générale à son utilisation (aussi pour les couples hétérosexuels), puisque la PMA impliquant un don de gamètes s’oppose aux droits de l’enfant. La CES signale notamment la souffrance et la difficulté qu’ont ces enfants de se construire, par l’impossibilité de connaître leur origine biologique.
Consciente de ces graves enjeux éthiques, la CES ne peut pas accepter sous cette forme le projet „mariage pour tous“. A partir des droits de l’enfant évoqués ci-dessus, elle signale que le domaine de compétence de l’Eglise catholique à ce sujet se rapporte principalement au mariage sacramentel. Elle y célèbre devant Dieu l’union de l‘homme et de la femme en vue d‘une communion d’amour et de vie stable et ouverte à la procréation. C’est pourquoi, pour ce qui est du domaine civil, la CES garde également la conviction que l‘emploi du terme „mariage” ne devrait pas être élargi à toute union entre deux individus indépendamment de leur sexe. Un tel emploi du terme réaliserait une égalité qui à son avis ne peut pas subsister de la sorte.
Droits de l’enfant et PMA
La CES rappelle que personne ne possède un droit à l’enfant ; en revanche, il existe des droits de l’enfant. En ce sens, le mariage civil ne donne aucun droit à l’enfant, mais il est institué pour protéger les enfants nés de l’union conjugale. Dans l’intérêt supérieur de l’enfant et pour son bien, la CES s’oppose de manière générale à l’accès à la PMA (aussi) aux couples de même sexe, en vertu du droit de l’enfant de connaître son ascendance génétique. Elle souligne le risque d’ouverture à la maternité de substitution, interdite à juste titre en Suisse pour des raisons de protection de la mère et de l’enfant.
Discrimination ou différenciation ?
Pourquoi la CES relève-t-elle une distinction entre discrimination et différenciation ? Dans une société qui tend à l’uniformisation et à l’égalitarisme, la différenciation peut être le moyen efficace de parvenir à l’égalité et faire reconnaître en même temps les particularités et les droits de chacun et chacune. La CES relève le danger de vouloir régler les problèmes de discrimination en ignorant les différences entre les personnes. La considération de la diversité lui semble plus opportune pour vivre ces différences dans l’égalité.
Proposition d’adaptation du droit
La CES estime bien plus que les difficultés illustrées ici devraient être palliées en amendant la loi sur le Partenariat enregistré, entrée en vigueur en 2007. Il aurait été plus juste à cette époque de proposer des adaptations du droit, afin d’éviter toute discrimination injuste. Ce qui est « stigmatisant » [2] pour la CES, ce n’est pas le refus du mariage pour tous, mais un Partenariat enregistré qui renseigne seulement et uniquement sur l’orientation sexuelle. La CES soutient donc qu’il faut trouver des aménagements du droit actuel, plutôt que proposer un « mariage pour tous » qui entraîne de nombreuses difficultés administratives, juridiques et éthiques dans sa réalisation.
Conclusion
En conclusion, au travers de la compétence principale de l’Eglise catholique dans le domaine du mariage sacramentel, force est de signaler que la CES ne saurait se prononcer en faveur du projet « Mariage civil pour tous ». Elle estime que le débat n’est pas envisagé comme il se doit, puisque les conséquences éthiques liées à la PMA et aux droits de l’enfant sont de taille. La CES encourage la recherche d’une solution qui tienne compte des demandes justifiées des personnes LGBT+ de se voir reconnue l’égalité vis-à-vis du droit de cité et des prestations sociales. Une telle solution devrait impliquer une différenciation bénéfique pour tout un chacun, permettant à la fois la considération des diversités et le respect des droits de l’enfant.
Fribourg, le 4 décembre 2020
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[1] Texte approuvé par la 329e assemblée ordinaire de la Conférence des évêques suisses des 14-16 septembre 2020 à Delémont.[2] Rapport de la Commission des affaires juridiques du Conseil national du 30.8.2019 sur l’initiative parlementaire « Mariage civil pour tous » (objet 13.468), art. 8.4 ( https://www.admin.ch/opc/fr/federal-gazette/2019/8127.pdf).
quand le bon sens rejoint les convictions on ne peut qu’approuver cette position. En France les digues sont rompues, on le voit pour la PMA et la GPA mais aussi sur le loi de bioéthique qui n’est plus ni biologique ni éthique au sens de la préservation de l’humain.
Je pense que les homosexuel(le)s ne choisissent pas de l’être, qu’ils doivent être acceptés et ont le droit de vivre en paix et heureux.
Mais quand j’étais enfant à la campagne on parlait de couples de pigeons et de paires de boeufs. Les homosexuels ne sont pas des couples, mais des paires.
Le mariage religieux et civil ne peut concerner que des couples, le PACS est suffisant pour garantir les droits des homosexuels en matière d’héritage, et il n’y a pas de droit à l’enfant.
J’approuve totalement les réticences de la CES concernant les droits des enfants.
J’ajoute que je m’étonne de la position des bobos vegans et Cie pour la PMA et la GPA : ils veulent manger bio mais ne veulent pas d’enfants bio !?
La question du choix de la sexualité est complexe.
La théorie du genre insiste pour dire que chacun choisit son sexe indépendamment de la biologie, il y a donc choix.
Il y a tout de même une forte pression idéologique et médiatique depuis des décennies pour inciter les jeunes à essayer toutes les formes de sexe, et non pas à s’assumer selon son statut originel masculin ou féminin.
Bonjour Monsieur l’Abbé,
je me permets d’avancer que la théorie du genre n’est pas une vérité scientifique, du moins pour le moment, et que l’on n’est pas obligé d’y croire. Je comprends les transgenres, je veux bien accepter leurs fantaisies vestimentaires et capillaires, appeler Jérôme Juliette et vice versa, mais ils sont dans le déni de réalité, ils ont beau se travestir, déguiser, se bourrer d’hormones et se faire opérer, ils ne peuvent pas changer leurs chromosomes, et on ne les choisit pas. Or ce sont nos chromosomes qui déterminent notre sexe masculin ou féminin (hormis les rares hermaphrodites et intersexes, mais c’est une autre affaire).
Rassurez-vous, tous les jeunes ne cèdent pas aux incitations à faire tout et n’importe quoi, je le vois bien chez mes enfants (24 ans) et leurs amis, il y a encore des garçons « bien élevés », gentils et sincères, et des filles « fleur bleue ». Personne n’est obligé de suivre les modes les plus débiles.
« La théorie du genre insiste pour dire que CHACUN (quel mensonge perfide, l’immense majorité adhère à son sexe biologique d’une manière toute naturelle. Un autre nom du diable c’est le menteur. Toute cette théorie du genre veut semer la confusion pour tous, là où il n’y a aucune confusion pour presque tous.) choisit son sexe indépendamment de la biologie, il y a donc choix. »
Ils ne choisissent pas… bof. C’est beaucoup culturel.
La liberté de choix pour tous :Oui!
Mais qu’une minorité (Lgbt ) impose sa volonté à la majorité ; Non !
La génération Snowflakes est là, immature, le nez dans le smartphone, avec une trouille bleue de devoir un jour faire des gosses. Ils n’en feront pas.
Bientôt il n’y aura plus que des bébés issus de la PMA/GPA.
Bravo pour cette prise de position. Effectivement, le problème est le besoin de chacun de comprendre ses origines et de connaître sa filiation. Malheureusement, ce besoin est nié par les activistes qui veulent que ça n’ait pas d’importance, et que l’enfant soit satisfait de considérer que son origine, c’est la volonté des personnes qui ont fait appel à la PMA ou GPA. Je pense que cette occultation s’inscrit dans un mouvement plus vaste que les revendications LGBT. D’une manière générale, les désirs du couple deviennent plus importants que la filiation. Ça se constate à des tas de détails qui ont l’air sans rapport les uns avec les autres, mais relèvent de la même optique. En France par exemple, quand on a commencé à voir apparaître des législations successorales favorisant le conjoint, sans que les législateurs se préoccupent le moins du monde des conséquences pour les éventuels enfants d’un premier lit, j’ai alors prédit que quelques années plus tard, on allait avoir droit à tout ce dont parle cet article. En se focalisant sur l’aspect LGBT, on ne voit pas les tendances de fond qui parcourent notre société. C’est pourtant en y réfléchissant qu’on pourra peut-être mieux comprendre ce qui se passe.
Sur la photo, une seule femme porte une robe, toutes les autres ont des pantalons.
Toutes ces « femmes pantalons » sont-elles encore pleinement des femmes alors que le sujet en question interpelait directement le genre/sexe des personnes en cause ?
Marc Bonnant, Avocat, «Le Matin Dimanche»
Source : Marc Bonnant: « Toute critique de l’islam est devenue impossible », Le Matin, 8 novembre 2011
[…]
Vous en aviez marre de vous en prendre aux féministes, alors vous attaquez les musulmans?
J’ai adressé quelques mots critiques à l’encontre des féministes car j’aime les femmes. Une féministe est une femme suicidaire qui est parvenue à ses fins. Elle a tué en elle tout ce qui faisait son unicité. […]
Pour abonder dans le sens de JPG sur la gauche version Hefner et la destruction de la famille, voici ce qui se disait en 1969 dans les réunions de la « féministe » Katie Millet (rapporté par sa sœur Mallory).
« Nous nous sommes assemblées autour d’une grande table et la présidente ouvrit la séance par une espèce de litanie qui imitait les codes de la pratique religieuse :
— Pourquoi sommes-nous là aujourd’hui ? demandera-t-elle.
— Pour faire la révolution ! répondirent-elles.
— Quel type de révolution ?
— La révolution culturelle !
— Et comment faisons-nous la révolution culturelle ?
— En détruisant la famille américaine !
— Comment détruisons-nous la famille américaine ?
— En détruisant le patriarcat américain !
— Comment détruisons-nous le patriarcat américain ?
— En lui enlevant son pouvoir !
— Comment le faisons-nous ?
— En détruisant la monogamie !
— Comment détruisons-nous la monogamie ?
— En promouvant la promiscuité, l’érotisme, la prostitution et l’homosexualité ! »