Publié par Jean-Patrick Grumberg le 9 septembre 2021

Le gouvernement Macron est socialiste. Les socialistes ne sont pas à un abus près.

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Le CSA exige que soient décomptées les interventions d’un gêneur, Eric Zemmour, de son temps de parole autorisé pour la campagne présidentielle. Seul problème : Zemmour n’est pas candidat déclaré, et de plus, il n’a même pas les 500 signatures nécessaires !

Apparemment, cela ne dérange pas ces messieurs. Mercredi, la direction du Conseil supérieur de l’audiovisuel a annoncé demander «aux médias audiovisuels de décompter les interventions de M. Eric Zemmour portant sur le débat national».

La décision s’appliquera à partir d’aujourd’hui, jeudi 9 septembre.

«M. Zemmour peut être regardé, dorénavant, tant par ses prises de position et ses actions, que par les commentaires auxquels elles donnent lieu, comme un acteur du débat politique national.»

La raison invoquée signale une certaine nervosité dans les sous-directions du pouvoir :

“Au regard des évolutions récentes”, le CSA “a considéré qu’Eric Zemmour pouvait désormais être regardé, tant par ses prises de position et ses actions, que par les commentaires auxquels elles donnent lieu, comme un acteur du débat politique national”, justifie le régulateur dans un communiqué.

Or “les dispositions de la loi du 30 septembre 1986 prévoient la prise en compte des interventions des personnalités politiques”, rappelle le CSA, dont le collège s’est réuni mercredi en assemblée plénière, tour Mirabeau, dans le 15e arrondissement de Paris, en bordure de Seine – luxe des hauts-fonctionnaires oblige.

«Les règles du pluralisme garantissent la bonne marche de la vie démocratique. Le CSA a pour mission de veiller à leur juste application, dans le respect de la liberté éditoriale des médias audiovisuels, qui sont seuls responsables de leur programmation», a rappelé le CSA, évoquant «les dispositions de la loi du 30 septembre 1986».

Interrogé sur BFMTV, Gilbert Collard a dénoncé «une espèce de rétablissement mussolinien de l’ordre des journalistes».

La question qui mérite d’être posée

Tout journaliste honnête – il en reste mais ils sont cachés par les rédactions parce qu’ils tranchent trop, devrait questionner un spécialiste du droit électoral afin de poser la question suivante : les règles d’équité auxquelles sont soumis les candidats à la présidentielle s’appliquent-elles aussi aux candidats présumés ?

Le CSA avait préalablement dit non

Interrogé pour savoir si le temps de parole d’Eric Zemmour devait être décompté, Roch-Olivier Maistre, le président du CSA avait clairement répondu que non au Figaro, en janvier 2021.

«La France est un vieux pays de débat. Il est naturel qu’il [Zemmour] s’exprime dans tous les médias, même de façon vive, voire polémique. Où se manifesterait-il, sinon ? Restreindre le débat est toujours une forme d’amputation de notre vie démocratique».

Puis Roch-Olivier Maistre fit l’effort de prendre position plus clairement : 

«C’est l’occasion pour moi de rappeler que notre mission première, en tant que régulateur, est de garantir la liberté d’expression et la liberté éditoriale des médias. On se tourne souvent vers nous sur le thème : ‘Mais que fait le CSA ?’. Je le dis sans ambages : ce n’est pas nous qui faisons les programmes des antennes et le CSA n’est pas le tribunal de l’opinion. Dans la période que nous traversons, garantir la liberté d’expression, ‘l’un des biens les plus précieux de l’humanité’, est une responsabilité éminente alors que les intolérances et les radicalisations s’expriment parfois sous les formes les plus violentes.»

La réponse du CSA était donc très claire : le CSA ne décomptera pas le temps de parole d’Eric Zemmour, un chroniqueur, dans celui des partis politiques.

Qu’est-ce qui a changé ?

Eric Zemmour ne casse pas trois pattes à un canard, dans les sondages, où il oscille entre 6 et 8,5% depuis l’été. Alors ?

Alors, en politique politicienne, deux raisonnements s’affrontent :

  • Emmanuel Macron pourrait voir en Eric Zemmour une bonne affaire : il est celui qui peut prendre assez de voix à Marine Le Pen et affaiblir sa position au second tour, en supposant qu’elle soit présente au second tour, renforçant ses chances de victoire.
  • D’un autre côté, Zemmour risque de trop affaiblir Le Pen, et c’est face à un candidat de la fausse droite molle, le parti LR, qu’il se retrouverait au second tour – leur côte étant aujourd’hui deux fois supérieure à celle de Zemmour.

    Dans ce cas de figure, les conseillers du président pensent peut-être que le danger est trop grand pour sa réélection, et qu’il vaut mieux un affrontement Macron-Le Pen qu’un Macron-Bertrand, voire même Macron-Pécresse, deux candidats acceptables qui pourraient plus facilement attirer le vote des mécontents des années Macron. Ce serait d’ailleurs pour rien, puisque ce sont tous les deux des continuateurs de la politique qui a commencé à détruire la France.

Réaction de Zemmour

Sur Twitter, Eric Zemmour a réagi à cette nouvelle tentative pour le faire taire : “je ne me tairais pas”.

Franchement, je suis étonné que Twitter n’ait pas fermé son compte, comme ils le pratiquent aux Etats-Unis contre les conservateurs – et Donald Trump (dans son cas, c’est la meilleure chose qui pouvait lui arriver, ses mesquines attaques tous azimuts contre des personnes presque totalement inconnues donnaient de lui une mauvaise image auprès des Indépendants).

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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Merci à l’analyste politique Dominique Lunel d’avoir porté ce nouveau scandale politique indigne d’une démocratie moderne, à notre attention.

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