Le débat qui a opposé Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour, le 23 septembre, a rassemblé 3,8 millions de spectateurs. Parmi eux, l’avocat Gilles-William Goldnadel regrette qu’avant même tout débat, les cartes soient biseautées.
Regard sur le débat Jean-Luc Mélenchon-Éric Zemmour. Mais d’abord, regard sur les regards sur ce débat.
Une fois de plus, il nous faut constater que l’hémiplégie morale entre droite et gauche n’est pas guérie. Que ce soit sur notre radio de service public, que ce soit dans notre quotidien vespéral, nous pouvons constater que c’était un homme d’extrême droite qui affrontait un homme de gauche. Difficile au demeurant de l’écrire autrement, car l’appellation «d’extrême-gauche» est utilisée avec beaucoup d’économie dans le champ lexical médiatique hexagonal, celui-ci affectionnant d’avantage le terme moins disqualifiant de «radical». Tant est si bien qu’en France, dans l’espace électoral, il existe une extrême droite et une gauche radicale. Avant tout débat, les cartes sont biseautées.
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J’aurais donc souhaité qu’au-delà de boxer en défense, ce que l’homme de droite fit avec dextérité, Zemmour porte davantage le fer dans le camp de la sinistre extrême-gauche.
Gilles-William Goldnadel
Dans ce cadre qui se caractérise par son asymétrie, le quotidien Libération, qu’on n’osera situer à l’extrême gauche de l’échiquier médiatique, posait à hautes lignes cette question morale «Peut-on débattre avec n’importe qui ?». Seule la photo d’Éric Zemmour ornait ce questionnement hautement éthique encore qu’hémiplégique. J’imagine que le journal pourrait peut-être tenter de justifier cette différence de traitement entre les deux compétiteurs radicaux et pourquoi pas populistes par le fait que l’un des deux seulement fut condamné judiciairement pour cause de déclarations à caractère raciste.
Je déconseillerai néanmoins courtoisement à Libération l’utilisation de cette argumentation. Il se trouve que l’avocat et auteur du présent article est à l’origine de la condamnation de l’ancien patron de ce quotidien sur ce même registre soi-disant infamant. Serge July fut en effet condamné personnellement dans un contexte autrement plus dramatique. Il avait en effet publié un «courrier des lecteurs» signé par un certain J.P. Kamel, le 31 juillet 1982, appelant notamment «des frères arabes à faire en sorte qu’aucun juif ne puisse se sentir en sécurité à Belleville, à Saint-Paul, à Sarcelles ». Comme l’a précisé le jugement, « les faits ont eu une publicité et un retentissement d’autant plus grands que le prévenu leur a donné dans son propre journal et sous sa propre plume un éclat particulier et que le courrier des lecteurs de Libération est très lu dans la région parisienne par un public jeune». Quelques jours plus tard, le 9 août 1982, survenait le carnage contre le restaurant Goldenberg dans cette même rue des rosiers…
En a-t-on autant parlé que de la condamnation frappant Zemmour ? Libération fut-il frappé à vie d’indignité ? Apparemment non, à le voir lui-même distribuer excommunications et indulgences à droite et à gauche. July fut-il discrédité ou un temps empêché d’exercer ? Que nenni, puisque Le Monde, à l’époque arbitre sévère et craint des élégances morales, se fendit d’un communiqué de soutien à son concurrent d’une touchante confraternité. Sur le terrain bien entendu de la liberté d’expression à géométrie invariable. Tandis qu’on traita ainsi July avec une indulgente parcimonie – et après tout être condamné pour diffamation raciale ne fait pas de vous un raciste à vie – l’on rappelle chaque jour les déboires judiciaires de Zemmour jusqu’à plus soif. Et Mélenchon le fit sans particulière sobriété. Toujours cette même hémiplégie, mortelle pour la démocratie.
J’en arrive sur ce même terrain au débat proprement dit. Et ceci me conduit à faire quelque amical reproche sur la conduite de celui-ci ou plutôt à prodiguer bien immodestement quelques conseils pour le futur.
Il ne suffit pas de protester sans trembler contre l’immigration massive et invasive qui présente effectivement un danger existentiel pour le pays. Il ne suffit pas de mettre en garde courageusement contre l’islamisation de celui-ci. Encore que j’eusse préféré pour des raisons tactiques autant que morales que l’on morigène l’islam radical et politique plutôt que l’islam global. Il existe un islam de paix quand bien même l’islam conquérant lui taille des croupières. J’aurais donc souhaité qu’au-delà de boxer en défense, ce que l’homme de droite fit avec dextérité, Zemmour porte davantage le fer dans le camp de la sinistre extrême-gauche. Pas seulement pour gagner ce combat qu’il gagna de mon point de vue – forcément subjectif – haut la main, mais également pour gagner la guerre idéologique contre l’adversaire.
C’est l’idéologie gauchiste qui a réussi à persuader, par voie de décérébration, une grande partie des élites et une petite portion du peuple que la résistance patriotique à l’invasion rappelait la période de la collaboration.
Gilles-William Goldnadel
Dans islamo-gauchisme, il y a gauchisme. Sans l’appui médiatique de ce dernier, jamais l’islamisation du pays n’aurait pu autant irrésistiblement progresser. Jamais, l’immigration de conquête n’aurait pu autant avancer. C’est l’idéologie gauchiste qui a réussi à persuader, par voie de décérébration, une grande partie des élites et une petite portion du peuple que la résistance patriotique à l’invasion rappelait la période de la collaboration. Pour ne prendre qu’un seul exemple, quand, parmi toutes ses invectives, l’ami de l’antisémite Corbyn taxa Zemmour de raciste, ce dernier eut été bien inspiré de rappeler les massacres de juifs français par les islamistes toujours traités avec une infernale indulgence par les Insoumis, les communistes et les écolo-gauchistes. Il aurait dû également rappeler l’émigration Intérieure des juifs français, leur éviction de la Seine-Saint-Denis dans le cadre d’un incontestable remplacement. J’ai du mal à comprendre cet angle mort de la vision zemmourienne.
Et ces réflexions transcendent la question juive et concernent la France. Je le lui ai dit, donc je l’écris. Je suis de ceux qui pensent que le fascisme (au sens dévoyé de l’expression) a changé de côté. La honte doit donc définitivement changer de camp. Il ne s’agit pas seulement de tactique et de stratégie. Sans la défaite idéologique en rase campagne électorale de l’extrême gauche fascisante, point de salut public.
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Article à nouveau très pertinent et éclairant. Je crois beaucoup en France ne comprennent pas ce qu’est et ce que veut la Droite. Et effectivement, en tant que Francophone non-français, je ne comprends pas du tout ce qu’est la Droite en France, ni ce qu’elle défend ou entend promouvoir. J’ai souvent l’impression que la “Droite française” est composée de nostalgiques d’une certaine France, de vieilles familles riches, de cadres dynamiques bien comme il faut genre gendres idéaux (à la Barouin), mais au final, je ne comprends pas pourquoi ces gens se disent de droite. Peut-être parce qu’ils ne veulent pas se dire de gauche? C’est très vague. Je l’ai déjà expliqué, pour moi la Droite, c’est être Libéral pour l’économie (état limité partout et surtout dans la sphère économique) et Conservateur pour les valeurs ultimes (mariage, pro-vie, justice, identité, mérite, propriété privée, etc.) au sens du droit naturel. Alors que la gauche, c’est le contraire (étatisme, égalitarisme, tiers-mondisme, relativisme, nihilisme, hédonisme, “faux droits” et droitsdelhommisme, le tout concentré dans le progressisme devenu “wokisme” par mutation). Ces définitions ne sont pas exhaustives mais c’est ça qu’il faut “vendre”. Sinon, les codes sont brisés et on ne s’y retrouve plus. Les jeunes générations sont en général attirées vers la gauche par souci de ce qu’ils appellent la “justice sociale” qui n’est rien d’autre que de l’égalitarisme d’abruti congénital. Tout cela doit être expliqué. Les exemples foisonnent. En parlant de “justice sociale”, comment expliquer que prendre à Paul qui travaille pour donner à Jean qui ne travaille pas mais qui pourrait n’est pas du tout juste car il s’agit d’arbitraire et non de justice? Il n’y a pas que l’immigration comme problème car celle-ci peut être jugulée en supprimant les allocs pour les nouveaux arrivants. Pourquoi accepter et même encourager le regroupement familial? Mais l’immigration n’est qu’un problème connexe qui ne fait qu’en rajouter mais ce n’est pas le premier problème auquel la France est confrontée par son ampleur, celui-ci étant l’étatisme. Le capitalisme tant décrié est en réalité la vache à lait du socialisme et donc de l’état intrusif car c’est ce qui permet à ce dernier de se maintenir. Le capitalisme n’est malheureusement toléré en France que pour ça. On dit que Zemmour a perdu face à Mélanchon. Parce que Zemmour n’attaque pas sur le terrain économique vu qu’il ne le maîtrise pas. Alors, c’est toujours la même chose qui revient. Avec les mêmes arguments périmés de part et d’autre. Et avec tout ça, on ne parle pas des vraies questions qui intéressent les Français dans leur vie de tous les jours, la première étant comment finir le mois sans devoir crever ou quémander grâce à l’état, càd. à celui qui a créé les problèmes ? Le chien se mord la queue. N’est pas encore né celui qui réformera la France qui a tant besoin d’une réforme fiscale en profondeur à commencer par l’instauration d’une “flat tax” de 10% à max. 15% sur les revenus professionnels et les revenus des entreprises. Pas plus. Privatiser la sécul d’état et la mettre en concurrence, privatiser le système des retraites pour passer de la retraite par répartition à la retraite par capitalisation. Où en est Zemmour dans tout cela? Nulle part. Alors on me dit qu’il va s’entourer de gens compétents. Lesquels? On a évoqué Charles Gave. Très bien mais il est très âgé. Qui d’autre? Je sens que Zemmour n’est pas non plus la solution par ce qu’il n’y a pas de solution. Le système finira bien par s’étouffer lui-même. Reste à espérer que tout cela ne finira pas par un bain de sang. Si j’étais français, je resterais chez moi lors du scrutin. L’offre politique étant bien trop médiocre et je reste poli. Amis français, ne le prenez pas mal. C’est pareil chez nous, si pas pire. Sauf que nous, on est un petit pays rikiki. Vous, c’est quand même autre chose.
+1000 très bon commentaire . Vous et moi on est vraiment sur la meme longueur d’onde .
On est de vrais libéraux . Le pseudo John Galt vous va comme un gant .
Bonjour i love the usa. Merci pour votre réaction. Mais c’est pareil en Belgique où les problèmes dits “linguistiques” et les “griefs flamands” d’autrefois, avec cette situation particulière où la majorité de la population (6.5 millions de Flamands vs. 4.5 millions de Franskillons Walbanie-Bruxelles) est minorisée par les Franqueufeunes arrogants, se sont transformés en griefs économiques agités par les partis nationalistes largement majoritaires en Flandre aujourd’hui et on les comprend. D’où la régionalisation commencées dans les années 70 et puis la transformation en état fédéral en 1993 pour des raisons culturelles en Flandre et territoriales en Wallonie, le génial “Péhesse” wallon voulant garder sa chasse gardée avec Bruxelles au milieu et une communauté germanophone en périphérie-est à la frontière avec l’Allemagne. En effet, la Flandre en a ras-le-bol de se voir astreinte chaque année de transférer (càd. jeter à la poubelle) des milliards de son PIB au nom de la solidarité nationale à la Walbanie qui s’entête à vouloir construire le socialisme dans un seul pays depuis des décennies et ça ne marche pas vu que les mêmes recettes aboutissent toujours aux mêmes résultats. Ensuite, les politiciens franqueufeunes donneurs de leçons de la Wallonie socialiste-régionale (les Rezzis du trou du cul de l’UE) et de Bruxelles-la-pas-belle adorent traiter une Flandre à l’économie saine de fascistes et de sales capitalistes, sauf évidemment pour les milliards qui permettent de garder plus ou moins debout le village de Potemkine au sud. Attention, n’y voyez pas de populisme, ni de démagogie, le Péhesse s’occupe de tout et de vous en particulier. Il y avait même une pub qui passait à la RTBF Radio Première qui disait sans honte: “Les Flamands sont des Belges qui vivent et travaillent au nord du pays. Les Wallons sont des Belges qui vient au sud”. Ceci est véridique. Tout ça pour dire que le problème en France comme ailleurs est et reste la santé de l’économie. La rage taxatoire est injustifiée car il y a trop d’argent. Le déficit budgétaire dont on nous parle sans arrêt est réel mais voulu et aussi bien organisé que la criminalité. Le mot choisi par l’élite pour désigner le phénomène est “structurel” qui n’est qu’euphémisme pour qualifier la gestion désastreuse du trésor public et du secteur public omniprésent et omniscient. Tout cela se fait évidemment au nom d’une idéologie périmée depuis très longtemps. Il n’y a soi-disant pas d’argent pour effectuer des réformes dans un sens libéral et moderniser la gestion de l’état. Cependant, durant la pandémie, ils ont trouvé des gros soussous qu’ils ont réussi à “débloquer” (disent-ils) pour financer les “droits passerelles” (revenus de remplacement temporaires pour circonvenir les pertes générées par la fermeture de l’économie par les visionnaires surdoués qui prétendent nous gouverner) et aussi pour z’accueillir des réfugiés z’afghans et du mondentier. Tout cela est malsain et bien difficile à avaler. Toute cette bêtise, toute cette gabegie, c’est difficile à supporter.
N’oubliez pas que la grande Margaret Thatcher disait que l’argent des autres finit toujours par manquer .
Le socialisme ne tient que grace à l’endettement , sinon sans emprunt il y a longtemps que les très mal nommés Etats providence auraient disparu .
Les gauchistes passent leur temps à cracher sur les marchés et les financiers , mais sont bien contents de les trouver pour leur emprunter de l’argent .
Tout ceci prendra fin quand les marchés diront stop ou quand l’inflation sera telle qu’on aura un sac de pommes de terre pour 200 euros comme au Venezuela .
Cette fois je vous approuve !!!!!! Votre démonstration est magistrale. Le problème des jeunes “gauchistes” ou se croyant tels est la confusion entre l’égalité (des droits) et l’égalitarisme. Et vu mon parcours je suis bien placée pour le savoir.
J’entends bien quand même garder espoir et user de mon droit de vote, malgré le fouillis actuel C’est où votre “pays rikiki” ?
Chez Tintin.😉
Oh… Il a beaucoup voyagé Tintin… Chez lui c’est en Belgique ?
Non peut-être.
Fort bien, bonne soirée en “non peut-être” !
“Il aurait dû également rappeler l’émigration Intérieure des juifs français,”
gwg vous devriez écouter monsieur Z
il ne cesse de rappeler l’exode des juifs et des gaulois réfractaires des quartchiers islamisés
Maître ! Vous avez bien raison ! Mais vous rapprochez peut-être un peu trop la question juive du problème gauchiste ! Je soupçonne Zemmour de vouloir consciemment éviter de plaindre un peu trop les juifs précisément pour ne pas envenimer une chose dont il est partie prenante ! Vous dites que vous en avez parlé ensemble : Que ne dites vous ce qu’il en pense ? !
Bel article de GWG.
A lire aussi https://ripostelaique.com/les-deux-minutes-de-haine-marine-remplacee-par-zemmour.html
Une méthode utilisée sans modération par la gauche.
Un peu déçue par l’argumentation.
– l’islamisation est de loin le problème qui sous-tend tous les autres. Sans islam, on resterait une nation gauchiste, mais une nation gauchiste et islamique c’est pire.
– le gentil islam et le méchant islam n’existent pas.
J AI coutume de dire qu en France le communisme a pris le pouvoir dans la ete des français !
un pourcentage elevé de citoyens pensent et agissent comme de parfaits marxistes , et ce souvent sans le savoir !!
la gauche extreme et devoyée a donc , naturellement imposé sa doxa “morale ” au detriment d’une droite molle et souvent acculturée , car oui GWG a bien raison , il y a beaucoup a reprocher a la gogoche franchouilarde , a commencer par les sabotages de la CGT dans les usines d armement en 1938 , pour passer sur la collaboration du PCF en 1940 , et finir avec l immonde soumission aux gangsters staliniens , bref du tres lourd !!
+1000
Le fascisme a traversé la rue, il marche aujourd’hui sur le trottoir de gauche, et à grands pas !