Publié par Gilles William Goldnadel le 29 septembre 2021

Le débat qui a opposé Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour, le 23 septembre, a rassemblé 3,8 millions de spectateurs. Parmi eux, l’avocat Gilles-William Goldnadel regrette qu’avant même tout débat, les cartes soient biseautées.

Regard sur le débat Jean-Luc Mélenchon-Éric Zemmour. Mais d’abord, regard sur les regards sur ce débat.

Une fois de plus, il nous faut constater que l’hémiplégie morale entre droite et gauche n’est pas guérie. Que ce soit sur notre radio de service public, que ce soit dans notre quotidien vespéral, nous pouvons constater que c’était un homme d’extrême droite qui affrontait un homme de gauche. Difficile au demeurant de l’écrire autrement, car l’appellation «d’extrême-gauche» est utilisée avec beaucoup d’économie dans le champ lexical médiatique hexagonal, celui-ci affectionnant d’avantage le terme moins disqualifiant de «radical». Tant est si bien qu’en France, dans l’espace électoral, il existe une extrême droite et une gauche radicale. Avant tout débat, les cartes sont biseautées.

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J’aurais donc souhaité qu’au-delà de boxer en défense, ce que l’homme de droite fit avec dextérité, Zemmour porte davantage le fer dans le camp de la sinistre extrême-gauche.

Gilles-William Goldnadel

Dans ce cadre qui se caractérise par son asymétrie, le quotidien Libération, qu’on n’osera situer à l’extrême gauche de l’échiquier médiatique, posait à hautes lignes cette question morale «Peut-on débattre avec n’importe qui ?». Seule la photo d’Éric Zemmour ornait ce questionnement hautement éthique encore qu’hémiplégique. J’imagine que le journal pourrait peut-être tenter de justifier cette différence de traitement entre les deux compétiteurs radicaux et pourquoi pas populistes par le fait que l’un des deux seulement fut condamné judiciairement pour cause de déclarations à caractère raciste.

Je déconseillerai néanmoins courtoisement à Libération l’utilisation de cette argumentation. Il se trouve que l’avocat et auteur du présent article est à l’origine de la condamnation de l’ancien patron de ce quotidien sur ce même registre soi-disant infamant. Serge July fut en effet condamné personnellement dans un contexte autrement plus dramatique. Il avait en effet publié un «courrier des lecteurs» signé par un certain J.P. Kamel, le 31 juillet 1982, appelant notamment «des frères arabes à faire en sorte qu’aucun juif ne puisse se sentir en sécurité à Belleville, à Saint-Paul, à Sarcelles ». Comme l’a précisé le jugement, « les faits ont eu une publicité et un retentissement d’autant plus grands que le prévenu leur a donné dans son propre journal et sous sa propre plume un éclat particulier et que le courrier des lecteurs de Libération est très lu dans la région parisienne par un public jeune». Quelques jours plus tard, le 9 août 1982, survenait le carnage contre le restaurant Goldenberg dans cette même rue des rosiers…

En a-t-on autant parlé que de la condamnation frappant Zemmour ? Libération fut-il frappé à vie d’indignité ? Apparemment non, à le voir lui-même distribuer excommunications et indulgences à droite et à gauche. July fut-il discrédité ou un temps empêché d’exercer ? Que nenni, puisque Le Monde, à l’époque arbitre sévère et craint des élégances morales, se fendit d’un communiqué de soutien à son concurrent d’une touchante confraternité. Sur le terrain bien entendu de la liberté d’expression à géométrie invariable. Tandis qu’on traita ainsi July avec une indulgente parcimonie – et après tout être condamné pour diffamation raciale ne fait pas de vous un raciste à vie – l’on rappelle chaque jour les déboires judiciaires de Zemmour jusqu’à plus soif. Et Mélenchon le fit sans particulière sobriété. Toujours cette même hémiplégie, mortelle pour la démocratie.

J’en arrive sur ce même terrain au débat proprement dit. Et ceci me conduit à faire quelque amical reproche sur la conduite de celui-ci ou plutôt à prodiguer bien immodestement quelques conseils pour le futur.

Il ne suffit pas de protester sans trembler contre l’immigration massive et invasive qui présente effectivement un danger existentiel pour le pays. Il ne suffit pas de mettre en garde courageusement contre l’islamisation de celui-ci. Encore que j’eusse préféré pour des raisons tactiques autant que morales que l’on morigène l’islam radical et politique plutôt que l’islam global. Il existe un islam de paix quand bien même l’islam conquérant lui taille des croupières. J’aurais donc souhaité qu’au-delà de boxer en défense, ce que l’homme de droite fit avec dextérité, Zemmour porte davantage le fer dans le camp de la sinistre extrême-gauche. Pas seulement pour gagner ce combat qu’il gagna de mon point de vue – forcément subjectif – haut la main, mais également pour gagner la guerre idéologique contre l’adversaire.

C’est l’idéologie gauchiste qui a réussi à persuader, par voie de décérébration, une grande partie des élites et une petite portion du peuple que la résistance patriotique à l’invasion rappelait la période de la collaboration.

Gilles-William Goldnadel

Dans islamo-gauchisme, il y a gauchisme. Sans l’appui médiatique de ce dernier, jamais l’islamisation du pays n’aurait pu autant irrésistiblement progresser. Jamais, l’immigration de conquête n’aurait pu autant avancer. C’est l’idéologie gauchiste qui a réussi à persuader, par voie de décérébration, une grande partie des élites et une petite portion du peuple que la résistance patriotique à l’invasion rappelait la période de la collaboration. Pour ne prendre qu’un seul exemple, quand, parmi toutes ses invectives, l’ami de l’antisémite Corbyn taxa Zemmour de raciste, ce dernier eut été bien inspiré de rappeler les massacres de juifs français par les islamistes toujours traités avec une infernale indulgence par les Insoumis, les communistes et les écolo-gauchistes. Il aurait dû également rappeler l’émigration Intérieure des juifs français, leur éviction de la Seine-Saint-Denis dans le cadre d’un incontestable remplacement. J’ai du mal à comprendre cet angle mort de la vision zemmourienne.

Et ces réflexions transcendent la question juive et concernent la France. Je le lui ai dit, donc je l’écris. Je suis de ceux qui pensent que le fascisme (au sens dévoyé de l’expression) a changé de côté. La honte doit donc définitivement changer de camp. Il ne s’agit pas seulement de tactique et de stratégie. Sans la défaite idéologique en rase campagne électorale de l’extrême gauche fascisante, point de salut public.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel pour Dreuz.info

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