Source : Vaticannews
Les dicastères du Saint-Siège racontés de l’intérieur : histoire, objectifs et « budget de mission », comment fonctionnent les structures qui soutiennent le ministère du Pape. Cette semaine, le cardinal Kurt Koch présente le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.
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Savoir développer des relations de confiance. Ce n’est pas une attitude que l’on apprend dans les livres, mais c’est l’une de ces dispositions de base, avec les compétences théologiques et linguistiques, exigées de ceux qui travaillent dans le domaine œcuménique au sein du dicastère du Vatican qui s’occupe de cette mission.
Le cardinal suisse Kurt Koch – qui dirige le Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens depuis 2010, mais en était déjà membre depuis 2002 – sait bien quel est le style d’une institution qui, selon les mots de saint Jean-Paul II, respire avec les «deux poumons» des Églises d’Orient et d’Occident. Un groupe de travail qui n’est pas très nombreux, avec un budget de mission qui apparaît dans les chiffres officiels du Saint-Siège pour 2021 comme faisant partie du budget de 21 millions qui comprend les budgets d’une trentaine d’autres dicastères et institutions du Vatican.
Votre dicastère est l’un des fruits les plus significatifs du Concile Vatican II. Comment maintenir en vie aujourd’hui l’héritage d’une expérience qui a maintenant presque 60 ans?
Il est vrai que notre dicastère est en quelque sorte l’un des fruits les plus significatifs du Concile Vatican II. Sans aucun doute, l’un des principaux objectifs du Concile, tel que conçu par saint Jean XXIII, était la restauration de l’unité des chrétiens, pour laquelle un Secrétariat spécial a été créé. Mais il est également vrai que le Conseil lui-même est, à bien des égards, le fruit du travail du Secrétariat pour l’unité de l’époque.
Il suffit de penser que le Secrétariat a joué un rôle décisif dans la préparation des grandes lignes de certains documents clés du Conseil, tels que la Constitution sur la Révélation divine Dei Verbum, les décrets Unitatis Redintegratio et Nostra Aetate et la Déclaration sur la liberté religieuse Dignitatis Humanae. Après soixante ans, l’enseignement du Concile, en particulier la Constitution dogmatique Lumen Gentium et le Décret Unitatis Redintegratio, reste la source d’inspiration et le guide de notre activité.
L’année dernière a marqué le 25e anniversaire de Ut unum sint, dans lequel Jean-Paul II a confirmé de manière « irréversible » l’engagement œcuménique de l’Église. Quels pas reste-t-il à faire pour réaliser pleinement l’appel évangélique à l’unité?
Ut unum sint, la seule encyclique consacrée à l’unité des chrétiens, a confirmé les grandes intuitions œcuméniques du Concile en affirmant le chemin de l’unité comme la voie incontournable de l’Église. Il a validé en particulier le double dialogue de la charité et de la vérité entrepris immédiatement après le Concile avec toutes les différentes communions chrétiennes, mais a également souligné l’importance de l’œcuménisme spirituel comme âme du mouvement pour l’unité.
Dans son dernier chapitre, intitulé Quanta est nobis via, l’encyclique traite de la voie à suivre. Il est clair que l’unité est un don de l’Esprit, un don qui nous est donné lorsque nous marchons ensemble, comme le répète souvent le Pape François. Pour recevoir ce don, il est essentiel non seulement de demander qu’il soit donné, mais aussi de se rendre disponible, en priant le Seigneur d’accroître notre désir d’unité, tout comme il le désire ardemment.
D’où vient votre personnel et comment est-il composé? Quelle expérience et quelles compétences spécifiques sont requises?
Pour faire face à notre mission mondiale, nous sommes un petit groupe de 24 personnes originaires de 13 pays différents, dont sept agents expérimentés chargés des différents bureaux. Au moins trois dispositions fondamentales sont requises pour notre travail: des compétences théologiques certainement spécialisées, des connaissances linguistiques et la capacité de développer des relations de confiance, car l’amitié et la fraternité sont une dimension importante de l’œcuménisme.
Mais par-dessus tout, notre service exige une passion pour l’unité et un amour pour l’Église telle qu’elle a été fondée et voulue par le Christ. Cette passion nous pousse à étudier continuellement, nous permet d’apprendre au fur et à mesure, d’explorer de nouvelles voies possibles, et aussi d’exercer la vertu de la patience, car les temps ne sont pas les nôtres mais ceux de l’Esprit Saint. Le travail de notre Conseil pontifical implique également ses membres et ses consulteurs, ainsi que les experts, hommes et femmes, clercs, religieux et laïcs, qui participent aux nombreux dialogues théologiques et autres initiatives, menés avec presque toutes les autres confessions chrétiennes.
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La Semaine de prière pour l’unité des chrétiens est chaque année un événement central dans la vie du Conseil pontifical. Quel est l’état de santé du mouvement œcuménique mondial aujourd’hui et quelles sont ses perspectives ?
La Semaine de prière pour l’unité est bien sûr un moment important, non seulement pour notre dicastère, mais, je l’espère, pour tous les chrétiens. Cependant, ce n’est pas la seule occasion de prier pour l’unité. En effet, au cours de la Sainte Messe, nous demandons toujours au Seigneur de donner «l’unité et la paix» à l’Église. En outre, l’œcuménisme spirituel ne consiste pas seulement en une prière pour l’unité, mais aussi en «la conversion du cœur et la sainteté de la vie», comme le dit le Concile Vatican II.
J’ajouterais au moins trois autres aspects importants de l’œcuménisme spirituel : la lecture commune des Saintes Écritures dans la prière, la purification de la mémoire historique, et l’œcuménisme des saints, et surtout des martyrs. La santé du mouvement œcuménique dépend de toutes ces racines spirituelles, tant au niveau local que mondial.
Le corps que vous présidez est divisé en deux sections : orientale et occidentale. Comment le voyage œcuménique se déroule-t-il sur les deux fronts?
Cette distinction correspond à la structure du décret conciliaire sur l’œcuménisme, qui tient compte des spécificités des origines et des réalités du christianisme. En fait, même si le mouvement œcuménique est unique, les questions abordées dans les différents dialogues sont différentes. Alors qu’avec les Églises orthodoxes et orientales, nous partageons la même tradition apostolique et avons la même structure ecclésiale et sacramentelle, avec les communautés ecclésiales occidentales, la situation est très variée et doit faire face à l’absence d’une compréhension commune de l’unité.
Néanmoins, le dialogue entre chrétiens au cours des 60 dernières années a permis de réaliser plus de progrès que jamais dans l’histoire. Citons par exemple les déclarations christologiques avec les Églises orthodoxes orientales qui ont mis fin à 1 500 ans de controverse, ou la déclaration commune sur la doctrine de la justification qui a résolu les problèmes fondamentaux à l’origine de la Réforme du XVIe siècle. Notamment le fait que les chrétiens ne se reconnaissent plus comme des ennemis mais comme des frères et sœurs en Christ. .
Le Vademecum œcuménique intitulé L’évêque et l’unité des chrétiens, publié fin 2020, est le document le plus récent produit par votre Conseil pontifical. Quel accueil lui a été réservé dans l’Église catholique? Et dans les autres Églises et confessions chrétiennes?
Ce document correspond à la première mission de notre Conseil pontifical, qui est de promouvoir l’œcuménisme au sein de l’Église catholique, où l’évêque est le premier responsable de la promotion de l’unité dans son diocèse. Nous sommes heureux de constater que le texte a été bien accueilli, tant dans l’Église catholique, où plusieurs conférences épiscopales préparent diverses éditions locales, que dans les autres Églises et Communautés ecclésiales, qui ont réagi très positivement à cette initiative.
Une commission « ad hoc » est chargée des relations religieuses avec le judaïsme (Crre). Quels sont les principaux résultats obtenus dans le cadre du dialogue avec les « frères aînés »?
L’intuition du Pape Paul VI de créer cette commission en 1974 au sein de notre dicastère s’est avérée opportune, étant donné la relation particulière, « intrinsèque », entre le christianisme et le judaïsme, comme l’a déclaré le Pape Jean-Paul II. Quatre documents importants ont été publiés par la commission, chacun d’entre eux ayant contribué à sensibiliser les catholiques à leur relation avec leurs « frères aînés ».
Le dernier, intitulé « Why God’s Gifts and Call are Irrevocable » (« Pourquoi les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables »), est une réflexion sur des questions théologiques pertinentes pour les relations entre catholiques et juifs, publiée à l’occasion du 50e anniversaire de Nostra ætate. Ce texte a permis d’enrichir et d’intensifier la dimension théologique du dialogue judéo-catholique, ce qui est particulièrement nécessaire puisque nos relations ont avant tout un fondement religieux.
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Ce n’est pas trop tôt,cette recherche d’Unité, après des siècles d’hostilité et de défiance:
Quand à la commission chargée des relations avec le Judaïsme, elle va avoir du pain sur la planche après la récente « gaffe » du pape sur la Foi et la Loi:
By the way, Happy Yom Kippour à tous les lecteurs de Dreuz de foi Hébraïque !
unité, unité unité*
mais interdiction aux traditionalistes de célébrer selon le rite de saint pieX
J’ai lu, en diagonal, je le reconnais, cette « histoire, objectifs et budget de mission »… Bien. Je dois reconnaitre que ces « travaux » me passent largement au dessus de la tête. Désolée.
Car, avec la pandémie, le Pape a, selon moi, raté le coche.
Lorsqu’en plein confinement des catholiques se sont agenouillés devant leur église pour recevoir l’Eucharistie… un représentant de l’Église s’en est désolidarisé. (Dixit la presse menteuse…)
Lorsqu’à noël 2020, l’Enfant, Joseph et Marie de la crèche de Rome a perdu son humanité et son message d’espoir pour être remplacés par des figurines païennes.
Lorsque le Pape François, en pleine désespérance des brebis de Dieu, s’incline devant un dieu nommé virus, puis un autre nommé vaccin.
Aurait-il oublié : »Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face ».?
S’il avait ne serait-ce que murmuré : « L’Éternel est mon Berger, je ne manquerai de rien. » ou « Celui qui demeure sous l’abri du très haut, repose à l’ombre du Tout-puissant ». ou encore cette sublime promesse : « Il (l’Éternel) te couvrira de ses plumes et tu trouveras refuge sous ses ailes. »,
ces paroles auraient nourri les cœurs désertés par l’espérance de milliers de fidèles et pourquoi pas éveillé les cœurs d’une multitude.
Bref, si le Pape avait eu cette compassion éprouvé par Jésus devant la foule sans berger et qu’il avait redonné espoir en Notre Père Miséricordieux…
Nul doute que les églises seraient de nouveau pleines.
Un discours antivax déguisé en religion…
Oh ! Je ne savais pas que les antivax tenaient ce genre de discours…
Aussi m’autorisez vous à dire que votre « notation » me semble un tantinet lapidaire ?
Pourtant ce que je voulais dire c’est que le Pape François aurait pu, en ces temps si funestes pour l’humanité qui voient jours après jours des hommes se dresser les uns contre les autres, rappeler le message véritable de l’Éternel, notre Père qui n’est qu’Amour et qui nous aime, nous ses enfants.
Le Pape aurait été « entendu » par la multitude. Dommage.
Personnellement, je sais que seul Notre Père, parce qu’Il nous aime, peut nous protéger de ces déferlantes de déshumanisation et je prie avec ferveur : « Ne nous laisse pas entrer en tentation mais Délivre nous du mal ».
Je suis en paix.
Bien à vous..