Publié par Daniel Pipes le 17 septembre 2021

[NdT. Le titre français est une traduction libre du titre original anglais : Iran Is More than Persia. Ethnic Politics in the Islamic Republic]

Ce titre énigmatique évoque le fait que les persanophones représentent un peu moins de la moitié de la population iranienne. Autrement dit, l’Iran n’est pas un pays mais un empire. Si les grands empires maritimes (britannique, français, néerlandais, portugais, espagnol) ont pratiquement disparu il y a soixante ans, les grands empires terrestres (à l’exception du russe, disparu en grande partie il y a trente ans) continuent d’exister, habilement cachés derrière leur continuité territoriale. Il s’agit des empires chinois, éthiopien, birman et perse.

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Shaffer fournit sur l’empire perse un résumé indispensable dans lequel elle explique qu’à l’exception du domaine du pouvoir, les Persans constituent une minorité à tous égards : géographique, démographique, linguistique. Mais parce qu’ils gouvernent, les Persans sont en mesure d’exercer toutes les discriminations d’usage à l’encontre des peuples minoritaires de l’empire que sont les Azéris, les Kurdes, les Arabes, les Lors, les Guilakis, les Mazandaranis, les Turkmènes et les Baloutches. Ils diffusent les stéréotypes négatifs (« en décrivant les Arabes comme primitifs et extrémistes et les Azéris comme stupides »), dégradent l’environnement, interdisent l’enseignement dans les langues locales, importent des forces alliées du Liban et d’Irak pour réprimer les troubles, assassinent les expatriés opposés au régime et encouragent les persanophones à s’installer dans les régions à majorité non-persanophones. Tout comme en Chine, l’activité politique visant à promouvoir les droits culturels et linguistiques des minorités ethniques est condamnée au titre de « séparatisme ». Et comme si ça ne suffisait pas, même l’opposition persanophone partage cette vision des choses.

Les minorités mécontentes compliquent les relations avec de nombreux voisins de l’Iran, surtout ceux où vivent les mêmes minorités : Irak, Turquie, Azerbaïdjan, Pakistan, Afghanistan. « L’emprise future du régime sur les minorités ethniques d’Iran est loin d’être garantie », écrit Shaffer, et, en fin de compte, les minorités « pourraient constituer un défi pour la stabilité de la République islamique ». En effet, « en cas de crise aiguë du régime, le facteur ethnique pourrait jouer un rôle dans le renversement du gouvernement. »

Shaffer pense que la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan « a été un tournant décisif » pour la minorité la plus importante d’Iran. On peut dès lors s’interroger. Si l’Union soviétique a éclaté en quinze pays, en combien de morceaux l’Iran va-t-il se retrouver quand l’heure des comptes aura sonné ?

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