Publié par Abbé Alain René Arbez le 22 septembre 2021

Dans le calendrier juif, le mois de tishri est un mois où se célèbrent des fêtes majeures. Lors du Nouvel An, rosh hashana, on évoque la création de l’homme, le juste jugement de la fin des temps, et le règne de Dieu dans le monde. On souhaite à chacun de nombreuses bénédictions dans cette nouvelle étape du temps à venir.

Ainsi sont esquissés dans une même vision le début et la fin de l’humanité, sous le regard aimant du Dieu de l’alliance. C’est l’occasion d’un questionnement renouvelé et d’une apaisante méditation sur le sens de l’aventure humaine.

Le Nouvel An juif s’accompagne de dix jours de pénitence au cours desquels on demande pardon à ceux que l’on a offensés. La réconciliation ainsi accomplie prépare le don de la miséricorde de Dieu. L’apôtre Jacques recommandait aux juifs de sa communauté : « confessez vos péchés les uns aux autres ! ».

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Le dix du mois, lors de la fête des expiations, le jeûne, la prière et l’aveu des péchés préparent au pardon que Dieu accorde pour les fautes commises envers lui. Les péchés contre les autres ne sont pardonnables que si l’on se réconcilie directement avec eux. Jésus développe cette même conviction réaliste, lorsqu’il demande aux disciples d’interrompre leur rituel et leur offrande à Dieu s’ils ne se sont pas d’abord réconciliés avec leurs frères.

Du quinze au vingt-deux, la fête des tentes est célébrée dans la joie. Les juifs habitent dans des cabanes afin de revivre la pérégrination d’Israël au désert. C’est une méditation sur la condition humaine de passage sur cette terre : nous sommes tous des pèlerins en marche vers le monde à venir olam haba.

Le rituel prévoit que l’on prenne en main un bouquet composé de quatre espèces végétales : une branche de cédrat, etrog, une branche de palmier, loulav, une branche de myrte, hadassim, et une branche de saule, aravot.

Ces quatre espèces symbolisent l’unité du peuple de Dieu dans la diversité de ses membres : certaines branches sont parfumées, car les plus fidèles se distinguent par leur attachement à la Parole et à la pratique des commandements. Mais d’autres branches n’ont ni odeur ni belle apparence, car en dépit de leur appartenance, certains sont peu motivés et dépourvus de tout mérite.

Mais le Dieu créateur et sauveur considère le peuple dans son ensemble et le parfum agréable des uns se communique à ceux qui restaient inodores et incolores. Dieu désire que la sanctification soit communicative et libératrice. C’est une manière de célébrer la « communion des saints » qui se manifestait dans l’Église primitive par une bénédiction d’indulgence réconfortante. Avec l’idée que le bien magnifiquement réalisé par les uns relèvera la situation délétère des autres.

Avant la destruction du Temple de Jérusalem, la liturgie de soukkot comportait un élément communautaire significatif : au chant du hosanna (hoshianna), les pèlerins tournaient sept fois autour de l’autel, tenant les rameaux des quatre espèces à la main. Ce mouvement exprimait la bienveillance permanente de Dieu qui aime son peuple et l’entoure de sa miséricorde, comme le shir hashirim, cantiques des cantiques, l’exprime : « sa gauche sous ma tête et sa droite m’étreint »

Ce rituel inspire les chrétiens lors de la fête dite « des rameaux », où est célébrée la passion du Christ. Les fidèles tournent autour du tombeau du Christ, les palmes à la main, pour exprimer leur reconnaissance envers Dieu et leur espérance du monde à venir lié à la résurrection. Selon le récit théologique de Jean, Jésus a dit : « le Père et moi noussommes un » pour montrer son désir d’accomplir pleinement la volonté de celui qui lui a confié la mission du Fils de l’Homme. Le rabbin Gilles Bernheim estime que les premiers disciples de Jésus le considéraient comme une « Torah vivante ». C’est sans doute dans le même esprit que les sages d’Israël ont dit : « La Torah et Dieu sont véritablement un ! ».

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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