Alors que les fractures se creusent et que les conflits se multiplient, Alexandre Del Valle et Jacques Soppelsa offrent une analyse fouillée des dynamiques mondiales en cours.
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Pandémie de Covid-19, terrorisme mondialisé, prolifération nucléaire ou encore guerres éco-énergétiques : les évolutions récentes sur la scène internationale viennent plus que jamais modifier les équilibres. Nous sommes ainsi engagés dans une époque nouvelle, à la suite de la fin du monde bipolaire de la guerre froide. Deux géopolitologues chevronnés, Alexandre Del Valle et Jacques Soppelsa, proposent des clés de lecture pour décrypter les tendances actuelles et comprendre les défis à venir. Dans un ouvrage conséquent et très complet, ils invitent à se pencher sur l’avenir de la mondialisation et la place de l’Occident, en mettant en exergue l’importance de la problématique de l’identité. Un ouvrage instructif, assorti de cartes géographiques, qui souligne les maux de l’esprit de court-termisme et de non-responsabilité.
Votre ouvrage s’intitule la Mondialisation dangereuse. Vous constatez, en effet, que « la mondialisation heureuse ne fait plus l’unanimité », pourquoi ?
A. D. V. L’idéologie de la mondialisation heureuse, portée par des penseurs libéraux comme Alain Minc ou Francis Fukuyama, est aujourd’hui remise en question par le fait que les conflits et les guerres n’ont pas disparu, que la pauvreté et les inégalités progressent et que des pans entiers de la planète demeurent exclus de la digitalisation. La vieille Europe est le dindon de la farce d’une mondialisation dont elle est la seule à avoir une lecture mondialiste, antisouverainiste et anti-identitaire. La réalité est que la mondialisation est un lieu d’hyperconcurrence, de rivalités, donc un théâtre de projection de puissance pour les États ayant un projet hégémonique. Les États souverainistes ou néo-impériaux, comme les supergrands chinois et états-unien, l’instrumentalisent, tandis que la vieille Europe, en voie de désouverainisation, la subit. Par contre, les mafias, les terroristes, les multinationales, les Gafam, l’islam politique, les virus et les puissances prédatrices montantes se nourrissent de la faiblesse volontaire de l’Europe.
Crime organisé, terrorisme, prolifération nucléaire, multinationales : quelle est justement la plus grande menace ?
J. S. Sans sous-estimer la prolifération nucléaire et le rôle majeur des firmes multinationales dans les effets pervers de la mondialisation, nous pouvons privilégier les deux premières menaces.
La criminalité organisée est l’un des grands vainqueurs de la mondialisation, du fait de la conjugaison de trois facteurs : la porosité des frontières nationales, confortée par la médiocrité des moyens de lutte ; la diversification croissante des secteurs d’activité des criminels, les domaines “classiques” (drogue, prostitution, kidnapping, etc. ) augmentés par les technologies de la cybercriminalité ; et, last but not least, le changement d’échelle de leur rayon d’action, tant pour les mafias traditionnelles que pour les nouvelles venues, albanaises, russophones, kurdes ou nigérianes décrites dans le livre…
Le terrorisme international islamiste figure sur le podium des plus grandes menaces : certes, les principales causes “historiques” de son essor restent d’actualité, comme la dimension idéologique de la fanatisation, que Del Valle nomme “paranoïsation”. Mais aujourd’hui, le terrorisme islamiste – qui s’épanouit notamment sur le terreau du sous-développement pour recruter ses “mercenaires” -, avec le fait que les pôles “institutionnels” et étatiques de l’islamisme ont pignon sur rue en Occident, est favorisé…
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Son déclassement l’Europe ne le doit qu ‘à elle meme . Depuis la fin de la guerre elle a préféré mener une politique économique socialiste plutot que libérale .
Elle fait fuir les investisseurs , les riches , les entrepreneurs , les talents , et manque considérablement d’ambition .
Forcément elle a fini par le payer mais elle est la seule responsable si elle n’arrive pas à concurrencer les USA ( quand ils sont au meilleur de leur forme ) , la Chine et les autres pays d’Asie .
Del Valle tient un raisonnement gauchiste en accusant les autres plutot que de pousser l’Europe à se remettre en question .
Il est loin d’avoir la culture géopolitique et économique du professeur Millière , et on a bien compris qu’il n’aimait pas l’Amérique , ce qui n’est pour moi rien d’autre qu’un mépris pour la liberté .
Haine de l’Amérique conservatrice = haine de la liberté .
J’imagine que Del Valle doit préférer l’Amérique de Biden . Lorsqu’elle celle ci est affaiblie comme c’est le cas actuellement , ça permet à l’Europe de se sentir moins seule dans la médiocrité .
Inutile de polémiquer ici, dans la mesure où tout le monde parle bien de politique économique socialiste très dommageable à l’Europe.
Je partage votre avis. Avec une nuance; l’Europe reste une entité très hétérogène où vous allez retrouver des cultures politiques et économiques très différentes. Du modèle britannique, en passant par les modèles français et allemand, jusqu’aux modèles polonais, tchèques ou autrichien.
En dehors du cadre de l’UE, l’union de l’Europe est une vue de l’esprit.
Alexandre del Valle a une très grande culture géopolitique. Ses compétences et ses recherches pointues sur l’actualité sont reconnues, cela dit, il a le droit d’avoir des opinions personnelles sur des sujets clivants, mais je doute fortement qu’il soit fan de Biden!