Publié par Guy Millière le 30 octobre 2021

Norman Podhoretz, l’un des très grands penseurs juifs américains de la seconde moitié du vingtième siècle a publié peu de temps après l’élection de Barack Hussein Obama à la présidence un livre remarquable que je cite souvent et dont j’ai eu l’opportunité de parler avec lui à New York. Le livre s’appelle Why Jews Are Liberal ? 

Norman Podhoretz pense que la très grande majorité des Juifs américains ont glissé si nettement à gauche qu’ils ont quitté le judaïsme et ont adhéré sans s’en rendre compte à une autre religion : celle constituée par la nébuleuse des idées de la gauche américaine. Je pense qu’il a raison, et j’ai eu plusieurs fois l’occasion de m’en apercevoir.

Des amis juifs vivant dans le Westchester County au Nord de New York, juifs pratiquants, conservateurs et républicains m’ont proposé un soir de me rendre à un cocktail organisé par un couple qu’ils fréquentaient : des Juifs non pratiquants, très riches, et très à gauche. C’était il y aura bientôt quatorze ans, avant l’élection de Barack Obama à la présidence.  Je me suis rendu au cocktail, et j’ai parlé avec ces gens. Je leur ai expliqué qu’Obama était un ennemi d’Israël, avait des fréquentations islamistes et antisémites, et voulait s’entendre avec le régime des mollahs. Ils m’ont immédiatement répondu que c’était sans doute vrai, mais qu’Obama était pour le mariage gay et pour l’avortement tardif, et que c’est pour cela qu’ils allaient voter pour lui. J’ai compris très vite que je ne parviendrais pas à les convaincre.

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J’ai rencontré des gens du même genre à Miami, à Los Angeles, à Las Vegas et à San Francisco.

Lors d’une soirée à San Francisco en 2018, une femme juive que je connais depuis plus de vingt ans, et avec qui je n’avais jamais parlé de politique, m’a demandé comment je pouvais défendre Donald Trump. Je lui ai exposé mes positions. Elle a pris une mine horrifiée. Elle m’a parlé aussi de mariage gay et d’avortement tardif, et ses propos sur Trump m’ont paru d’une débilité consternante. Elle est allée jusqu’à me dire qu’en installant l’ambassade des Etats Unis en Israël à Jérusalem, Trump avait montré qu’il était un ennemi d’Israël et elle a ajouté que Trump avait fait cela pour provoquer la colère du monde arabe et pour pousser à la destruction d’Israël. Elle a conclu en me disant que Trump était imprégné d’une haine des Juifs. Je lui ai répondu que Trump a une famille juive, et que sa fille ainée est convertie au judaïsme et qu’il passe souvent shabbat chez elle. La réponse a été immédiate : “c’est pour mieux cacher son antisémitisme”. Elle a tenu à ajouter que Trump était contre la gestation pour autrui, ce qui montrait davantage encore son antisémitisme. Je n’ai pas cherché à comprendre. J’ai arrêté la conversation. Je sais depuis longtemps qu’il est inutile de tenter d’avoir une conversation rationnelle avec une personne irrationnelle.

Tous les Juifs présents dans l’administration Obama étaient des Juifs de ce genre. Tous les Juifs présents dans l’administration Biden sont des Juifs de ce genre eux aussi. Ce qui veut dire, si je me réfère à Norman Podhoretz qu’ils ont cessé d’être juifs tout en pensant l’être encore.

J’ai constaté ces dernières années qu’il y avait en France des Juifs du même type. J’ai, il y a une quinzaine d’années, peut-être un peu plus, aidé un de mes étudiants juifs à l’université Paris 8 à échapper à des harcèlements et à des persécutions : il m’avait demandé mon aide, et je l’ai aidé. Il vit maintenant en Israël, où j’ai eu le plaisir de le revoir, un soir à Netanya. Un peu plus tard, un jeune homme m’a demandé mon aide en se disant victime de discriminations. J’ai voulu l’aider aussi. Il voulait être journaliste. Il m’a demandé une interview que je la lui ai accordée. Il a disparu. Puis, quelques mois plus tard, j’ai vu paraitre un livre appelé OPA sur les Juifs de France, et c’est un livre répugnant. Le jeune homme était le co-auteur du livre et signait Johan Weisz (il signe maintenant Johan Weisz-Myara et tient un torchon gauchiste anti-israélien sur internet appelé Street Press). Il m’attribuait des propos ignobles que je n’ai pas tenu. J’aurais pu l’accuser de diffamation et porter plainte, mais je ne suis pas procédurier et je n’ai aucune confiance en la justice française. Je me suis contenté de publier un article dénonçant le livre et la perfidie de son co-auteur. Je l’ai traité de salaud, et c’est un mot qui le définit parfaitement, je persiste et je signe : se faire passer pour un Juif persécuté lorsqu’on se conduit en antisémite est immonde. Il m’a, lui, attaqué en justice, pour diffamation. Son avocat s’appelait Patrick Klugman, un ignoble individu, sans scrupule ni honneur, et qui ne sait à l’évidence rien de l’éthique juive, si ce n’est pour la piétiner allègrement. Malgré la brillante défense de mon ami Gilles-William Goldnadel, j’ai été condamné pour “diffamation de bonne foi” : un concept juridique très nouveau. L’ignoble Klugman étant au CRIF, j’ai contacté le CRIF. Les dirigeants du CRIF que j’ai rencontré ont reconnu que je ne cessais de défendre Israël et de combattre l’antisémitisme (c’était vraiment la moindre des choses), mais ils ont dit que j’allais vraiment trop loin en disant que Mahmoud Abbas était un chef de bande terroriste et en ayant écrit (dans un livre que j’ai co-signé avec David Horowitz, un grand essayiste américain)  que le “peuple palestinien” a été inventé, et qu’en raison de mon “extrémisme”, j’avais un peu tort et je devais trouver un terrain d’entente avec Patrick Klugman. L’ignoble Klugman m’a demandé de payer une somme de mille euros, somme que des amis juifs, dont l’amiral Michel Darmon, un homme pour qui j’avais une amitié fraternelle, toujours gravée en moi par-delà sa mort, ont tenu à payer intégralement. Depuis cette date, la fiche Wikipédia qui m’est consacrée est devenue une immondice, et je ne peux la rectifier. Si je le fais, quinze minutes plus tard, elle redevient une immondice, et je dis que Wikipédia est fondamentalement une grande immondice au sein duquel des chiens de garde gauchiste préservent la désinformation et la diffamation la plus vile. Tant que je vivais en France, je ne parlais pas de tout cela, car Patrick Klugman a menacé de m’attaquer à nouveau, pour n’importe quel motif, et l’idée de le croiser suffisait à me donner la nausée, mais je ne vis plus en France. Je suis résident permanent américain. Je n’ai plus aucun bien en France, plus aucun, non. Je ne suis pas revenu en France depuis plus de deux ans, et je n’ai pas le projet de me rendre en France dans les circonstances actuelles. Je n’aime ni l’autoritarisme ni les ausweis, et puisque je peux les éviter, je les évite. Je relève de la justice américaine, pas de la justice française, et dreuz est un site américain. Je dis donc ce que je pense.

J’écris tout cela parce que je dois constater que des Juifs français, si je me réfère à Norman Podhoretz, ont cessé d’être juifs tout en pensant l’être encore. Et l’ignoble Patrick Klugman n’est pas seul dans ce cas. Et je dois constater que dans le déferlement de haine contre Éric Zemmour, les Juifs de gauche français occupent une place de choix. Je dois dire que je trouve cela répugnant. Éric Zemmour est juif, chacun le sait. Il n’insiste jamais sur ce point. Il se définit comme un Français de confession juive. Les Juifs de gauche français qui l’insultent, eux, insistent très lourdement : pour l’incriminer et le désigner à la vindicte en tant que Juif. Je trouve cette insistance et cette désignation elles-mêmes répugnantes. Ils l’accusent de trahir les valeurs juives, de faire le lit d’une remontée de l’antisémitisme en France, d’être fasciste, d’”extrême droite”, raciste, xénophobe, et j’en passe. Certains d’entre eux usent de la comparaison faite ici et là entre lui et Donald Trump pour dire que Donald Trump est un abruti lié à “l’extrême droite” israélienne. Ils se livrent à des interprétations diffamatoires des propos d’Éric Zemmour sur Pétain et sur les victimes juives assassinées à l’école Ozar Hatorah. Ils pratiquent tous ce que le judaïsme appelle : lachon hara.

Pour ce qui concerne Pétain, Éric Zemmour dit que le régime de Vichy a laissé les nazis déporter les Juifs étrangers en priorité, ce qui a sauvé la vie de nombre de Juifs français. Ce qu’il dit est historiquement exact.  Sa référence sur le sujet est le rabbin Alain Michel, auteur d’un livre appelé Vichy et la Shoah, enquête sur le paradoxe français. Alain Michel a travaillé à Yad Vashem et est l’un des concepteurs de la marche des vivants vers Auschwitz. Éric Zemmour ne nie pas que Pétain et le régime de Vichy étaient antisémites et collaborationnistes. Il ne nie pas que le régime de Vichy a pris des mesures antisémites et a retiré la nationalité française aux Juifs français (il dit que cela a touché sa propre famille). Il ne nie pas que des Juifs français ont été envoyés vers les camps d’extermination. Lui prêter des pensées qu’il n’a pas et des propos qu’il n’a pas tenu sur un sujet aussi grave est infect. Et ceux qui l’accusent de faire une discrimination entre Juifs français et Juifs étrangers prononcent une fausse accusation. Éric Zemmour constate un fait, et s’appuie sur les travaux d’un rabbin qui est aussi historien. Iront-ils jusqu’à dire que le rabbin Alain Michel est pétainiste et antisémite ? Non, bien sûr !

Pour ce qui concerne les victimes de l’ignoble assassin islamique antisémite à l’école Ozar Hatorah, Éric Zemmour tient des propos que je ne partage pas du tout : il dit que les parents des victimes ne se considèrent pas comme français parce qu’ils ont voulu que les victimes soient enterrées en Israël. Je comprends pleinement, pour ce qui me concerne, cette décision, et j’ai rencontré lors d’une conférence à Versailles Samuel Sandler, le père et le grand père de trois victimes. J’ai été bouleversé par cette rencontre. Éric Zemmour ne comprend pas que des Juifs français puissent vouloir que des membres de leurs familles ou qu’eux-mêmes veuillent être enterrés en Israël, et dit qu’ils se sentent davantage juifs que français en prenant cette décision. C’est un raisonnement de Juif assimilé. On peut être en désaccord avec ce raisonnement et, oui, c’est mon cas. Et je trouve la formulation des phrases d’Éric Zemmour sur le sujet choquant. De là à faire d’Éric Zemmour un odieux antisémite, il y a un pas qui me semble impossible à franchir.  Et franchir ce pas est passer d’un désaccord à une accusation bien davantage qu’excessive. Éric Zemmour reconnait le droit que des Juifs français puissent vouloir que des membres de leurs familles ou qu’eux-mêmes veuillent être enterrés en Israël : il dit simplement que cela signifie à ses yeux qu’ils se sentent davantage juifs que français en prenant cette décision. Seuls ceux qui pensent que l’antisémitisme d’extrême droite, lequel considère que les Juifs sont surtout juifs et ne sont pas vraiment français, est toujours très vivant en France et pourrait revenir déferler peuvent réagir comme ils réagissent. Je dis que, quand bien même ce qu’écrit Éric Zemmour frôle les mots de l’antisémitisme d’extrême droite, Éric Zemmour n’est pas un antisémite d’extrême droite et qu’ils se trompent de cible. Le vieil antisémitisme d’extrême droite est à l’agonie, presque mort, et il ne renaitra pas. L’antisémitisme qui agresse et tue des Juifs est l’antisémitisme musulman. Cet antisémitisme-là, Éric Zemmour le dénonce, pas eux, qui pratiquent un aveuglement sélectif, et ce faisant laissent monter l’antisémitisme musulman.

Je peux ajouter à cela la position de Francis Kalifat, président du CRIF. Francis Kalifat a dit que “pas une voix juive” ne doit aller à Éric Zemmour, et il a ajouté que les idées d’Éric Zemmour sont nauséabondes et procède à une énumération gravement erronée. Éric Zemmour fait, dit Kalifat, de l’assassin terroriste de Toulouse l’égal de ses victimes. J’ai le dernier livre d’Éric Zemmour. Je n’ai pas lu cela, quand bien même, je le répète, je ne partage pas du tout les propos d’Éric Zemmour sur les victimes d’assassinat à l’école Ozar Hatorah. Éric Zemmour continue Kalifat, entend “réhabiliter Pétain et l’absoudre de ses crimes”.  Cette affirmation est tellement contraire à la réalité que je n’ai pas besoin de la commenter. Francis Kalifat pense-t-il que le rabbin Alain Michel réhabilite Pétain et l’absout de ses crimes ? Kalifat reproche, en supplément, à Éric Zemmour de vouloir “abroger les lois mémorielles Pleven et Gayssot, refaisant de l’antisémitisme et du racisme une opinion et non plus un délit”. Je n’ai cessé toute ma vie de combattre l’antisémitisme et le racisme, et cela m’a valu des menaces de mort et les attaques de l’ignoble Klugman. Je pense que ce n’est pas en en faisant des délits qu’on combat antisémitisme et racisme, car en faire des délits ne change rien à ce qui est dans les têtes des antisémites et des racistes. Les idées odieuses se combattent par la lutte menée dans le domaine des idées. Je vis dans un pays où le premier amendement à la Constitution fait que les lois Pleven et Gayssot seraient inconcevables, et les Etats-Unis sont un pays où il y a bien moins d’antisémitisme et de racisme aujourd’hui qu’en France. Kalifat oublie en outre que les lois Pleven et Gayssot servent surtout à incriminer ceux qui critiquent l’islam et à les faire condamner par des juges d’extrême gauche : les lois Pleven et Gayssot sont au service de l’islamisation de la France.

Francis Kalifat est odieux envers Éric Zemmour. Il n’a jamais été aussi odieux avec les politiciens d’extrême gauche qui soutiennent des organisations terroristes palestiniennes qui tuent des Juifs. Pourquoi ? Il défend le dialogue avec les “Palestiniens” pour ce qui concerne la guerre islamique contre Israël. Toutes les organisations “palestiniennes” soutiennent le terrorisme anti-juif : ne le sait-il pas ? Bien sûr qu’il le sait ! Son prédécesseur a reçu chaleureusement l’antisémite tueur de Juifs Mahmoud Abbas. Éric Zemmour, lui, a dit que le peuple palestinien a été inventé pour détruire Israël et qu’Israël est un Etat nation qui a le droit de se défendre. Cela a visiblement échappé à Francis Kalifat qui, en s’acharnant contre Éric Zemmour, semble oublier que les assassins d’Ilan Halimi, des trois membres de la famille Sandler et de Myriam Monsonego, des victimes tuées à l’Hypercacher de Saint-Mandé, de Sarah Halimi et de Mireille Knoll n’étaient pas Éric Zemmour ou des gens d’”extrême droite”.  Défendre les Juifs français contre l’antisémitisme implique de combattre tous les antisémitismes et, en priorité, l’antisémitisme musulman, car c’est lui qui agresse et tue.   

J’ai connu une époque où les radios juives françaises étaient courageuses. Cette époque semble s’estomper, et les radios juives françaises peuvent parfois ressembler aux radios mainstream. J’ai voici peu entendu sur Radio J Jean Éric Branaa, un crétin qui ment sur les Etats-Unis et sur leur relation à Israël et qu’on présente comme un “spécialiste des Etats-Unis”, comme on le fait sur les radios mainstream : c’est un très mauvais service qu’on rend aux auditeurs juifs de Radio J, qui ont besoin de savoir ce qu’est la réelle politique de l’administration Biden vis-à-vis d’Israël, pas d’écouter les élucubrations mensongères d’un imposteur. Je ne suis plus invité sur une seule des principales radios juives françaises. Est-ce parce que moi, je ne me livre pas à des élucubrations mensongères ? Je ne veux pas le penser. Je tiens, cela dit, une chronique hebdomadaire sur Koulam Radio ; Koulam Radio, créée par Guy Rozanowicz, qui a été l’un des fondateurs de Radio J, et en a été évincé.    

J’ai connu le grand rabbin Joseph Haïm Sitruk, pour qui j’avais une vive estime. Je ne puis l’imaginer dire ce qu’a dit voici peu le grand rabbin de France Haïm Korsia, qui a traité Éric Zemmour d’antisémite et de raciste et qui, dans un entretien de plus de dix minutes a parlé de montée de l’antisémitisme en France et des assassinats de Juifs français sans jamais avoir dit, même elliptiquement, qu’il y avait peut-être un problème d’antisémitisme islamique. Le seul et unique antisémitisme qu’il veut bien incriminer est l’antisémitisme d’extrême droite. Dois-je revoir mes fiches ? Youssouf Fofana est donc d’extrême droite, l’infame Mohamed Merah aussi, tout comme Amedy Koulibaly, Said Kouachi, Cherif Kouachi, Mehdi Nemmouche, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, Yassin Salhi, Kobili Traore, Yacine Mihoub, et j’en oublie.  Haim Korsia dit que le judaïsme est l’ouverture à l’autre, ce qui est très bien, mais l’ouverture à l’autre va-t-elle jusqu’à l’ouverture à des gens tels que ceux dont je viens de citer le nom ? Si la réponse est oui, c’est inquiétant pour l’avenir des Juifs sur le territoire français.

Les Juifs de gauche français, c’est évident, soutiendront Emmanuel Macron, qui est le fossoyeur de la France et qui, en laissant monter l’islamisation du pays, condamnent les Juifs de France à devoir quitter le pays ou à pratiquer l’exil intérieur.

Les Juifs de gauche français continueront à insulter et à diffamer Éric Zemmour, cela semble évident aussi. Ils sont aujourd’hui ceux qui attaquent Éric Zemmour avec une virulence extrême qui relève de l’incitation à la haine, et l’incitation à la haine ne fait pas du tout partie des valeurs juives. J’ai longtemps étudié le judaïsme, et je sais ce que sont les valeurs juives. Elles sont au cœur de mon amour fraternel pour le peuple juif et pour la terre d’Israël.

J’ai de l’estime et de l’amitié pour Meyer Habib dont je ne connais pas la position sur ces sujets, mais je ne l’imagine pas faire un procès inique à Éric Zemmour. J’ai estime et amitié aussi pour Joel Mergui dont je ne connais pas non plus la position sur ces sujets, mais je ne l’imagine pas faire un procès inique à Éric Zemmour, et les propos de son successeur à la tête du Consistoire, Elie Korchia, avocat de Samuel Sandler, sont plus nuancés que ceux de Francis Kalifat, et c’est très bien ainsi. Alain Finkielkraut reconnait à Éric Zemmour “le mérite de désigner le problème”. Il a raison. Il est en désaccord avec Éric Zemmour pour des raisons explicables : il est de gauche, pas Éric Zemmour. Mais il n’est pas insultant.

Par-delà mes désaccords avec lui, et par-delà le fait qu’il peut tenir des propos que je ne partage pas et avec lesquels je suis en désaccord (et je pourrais ajouter d’autres désaccords, dans le secteur de la politique étrangère tout particulièrement, et très précisément pour ce qui concerne les Etats-Unis : dire ce qu’il dit sur le débarquement en Normandie me semble inadmissible), je suis du côté d’Éric Zemmour. Parce que je trouve absolument malsain qu’on déforme des propos de manière malhonnête et que dans un livre de plusieurs centaines de pages, on s’arrête sur trois lignes, on les triture jusqu’à leur faire dire ce qu’elles ne disent pas, et on laisse de côté les centaines d’autres pages. Parce qu’en s’obnubilant vénéneusement sur ces trois lignes, on les utilise pour faire écran à l’essentiel : les propositions et les analyses d’Éric Zemmour sur la France aujourd’hui et, précisément, l’état de la France aujourd’hui. 

Je sais que si Emmanuel Macron est réélu, la France mourra. Je sais que s’il y a d’autres antisémitismes, l’antisémitisme qui agresse et tue des Juifs en France est l’antisémitisme musulman, et Éric Zemmour ose nommer l’antisémitisme musulman. Je sais que de nombreux Juifs français portent leurs espoirs vers Éric Zemmour et voient que si Emmanuel Macron est réélu, il leur faudra sans doute partir ou raser les murs. Je discerne ce que sont les priorités absolues pour que la France garde une chance de ne pas mourir. Cette chance est infime, certes. Mais je préfère une chance infime à pas de chance du tout.

J’avais une maison en Seine Saint Denis. Je l’avais achetée en 1980. A l’époque, la maison était en France. Quand je l’ai revendue il y a sept ans, la maison était en terre d’islam. Les trois-quarts des Juifs qui vivaient en Seine Saint Denis avaient quitté le département, et le quart restant songeait à partir.  Tous les commerces alentour étaient musulmans. Les boucheries n’étaient pas seulement hallal : elles se proclamaient boucheries islamiques. Quand je marchais dans la rue le lendemain d’une émission de télévision à laquelle j’avais participé, on m’arrêtait pour m’insulter ou me menacer. Ceux qui m’insultaient et me menaçaient n’étaient pas d’extrême-droite, non. Et ils me traitaient de sale Juif, bien que je ne sois pas Juif, mais cela me permettait de toucher de près un antisémitisme qui n’était pas d’extrême droite. Non. Vraiment pas.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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