Dans un article paru le 24 septembre sur Dreuz (1), Jean-Patrick Grumberg expliquait que les Français savaient depuis longtemps que l’Australie allait annuler le contrat des sous-marins.
Aussi, lorsqu’il a rencontré le président français à Rome, la semaine dernière, Joe Biden a prétendu qu’il pensait que les Français avaient été informés bien avant l’annonce, en septembre, de l’abandon de leur contrat de sous-marins de $ 66 milliards avec l’Australie. Dimanche (le 31 octobre), le président Macron a accusé le Premier Ministre australien, Scott Morrison de lui avoir menti à propos des négociations secrètes entre l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni concernant l’accord de défense Aukus, qui ont entraîné la rupture de l’entente franco-australienne. Le Premier Ministre australien a réagi énergiquement, s’exposant aux critiques de ses opposants politiques en Australie.
Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article produit par le bureau de Breitbart à Londres, le 2 novembre.
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Le Premier ministre australien sape la crédibilité de M. Macron et divulgue un texte du dirigeant français
CANBERRA, Australie (AP) – Le Premier ministre australien Scott Morrison a attaqué la crédibilité du président français Emmanuel Macron alors qu’un journal a cité un message texte suggérant que la France s’attendait à de «mauvaises nouvelles» au sujet d’un contrat de sous-marins aujourd’hui avorté.
Un journal australien a mis en doute l’explication donnée par le président Joe Biden à M. Macron la semaine dernière, selon laquelle le dirigeant américain pensait que les Français avaient été informés bien avant l’annonce, en septembre, de l’abandon de leur contrat de sous-marins de 90 milliards de dollars australiens (66 milliards de dollars) avec l’Australie.
Cette semaine, M. Macron a accusé M. Morrison de lui avoir menti, lors d’un dîner à Paris en juin, sur le sort d’un contrat vieux de cinq ans avec Naval Group, une entreprise publique majoritairement française, pour la construction de 12 sous-marins diesels-électriques conventionnels.
L’Australie a annulé ce contrat lorsqu’elle a formé une alliance avec les États-Unis et la Grande-Bretagne pour acquérir une flotte de huit sous-marins à propulsion nucléaire construits avec la technologie américaine.
M. Morrison a déclaré aux journalistes australiens qui l’avaient accompagné à Glasgow, en Écosse, pour une conférence des Nations unies sur le climat, qu’il avait clairement indiqué à M. Macron, lors de leur dîner en juin, que les sous-marins conventionnels ne répondraient pas à l’évolution des besoins stratégiques de l’Australie.
Deux jours avant que M. Morrison, M. Biden et le Premier ministre britannique Boris Johnson n’annoncent l’accord sur les sous-marins nucléaires, M. Morrison a tenté de téléphoner à M. Macron pour lui annoncer la nouvelle, mais le dirigeant français lui a répondu par texto qu’il n’était pas disponible pour prendre un appel, rapporte le journal The Australian.
M. Macron a demandé : «Dois-je m’attendre à de bonnes ou de mauvaises nouvelles concernant nos ambitions communes en matière de sous-marins ?», a rapporté le journal mardi.
Un journaliste a demandé pourquoi M. Morrison a décidé de divulguer le message texte après que Macron l’a accusé de mentir, mais le Premier ministre n’a pas répondu directement.
«Je ne vais pas me livrer à votre éditorial à ce sujet, mais ce que je vais simplement dire est ceci : nous avons été contactés lorsque nous avons essayé de mettre en place l’appel (…) et il a été assez clair qu’il était préoccupé par le fait que cet appel pourrait aboutir à la décision de l’Australie de mettre fin au contrat», a déclaré M. Morrison.
Les responsables français ont déclaré que leur gouvernement avait été pris de court par l’annulation du contrat, que le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a qualifié de «coup de poignard dans le dos». M. Macron a déclaré cette semaine que l’accord sur les sous-marins nucléaires était «une très mauvaise nouvelle pour la crédibilité de l’Australie et une très mauvaise nouvelle pour la confiance que de grands partenaires peuvent avoir envers l’Australie.»
M. Morrison a déclaré que l’accusation de mensonge de M. Macron, qu’il dément, est une insulte envers l’Australie. La plupart des observateurs australiens y voient une insulte personnelle contre M. Morrison.
«Je ne souhaite pas personnaliser cela, il n’y a aucun élément de cela de mon point de vue», a déclaré Morrison. «Je dois dire que je pense que les déclarations qui ont été faites, remettant en question l’intégrité de l’Australie et les insultes qui ont été proférées à l’encontre de l’Australie, pas à mon égard – j’ai les épaules larges, je peux faire face à cela – mais ces insultes, je ne vais pas les tolérer. Je ne le ferai pas au nom des Australiens», a-t-il ajouté.
M. Biden a déclaré à M. Macron que la gestion de l’alliance avec les sous-marins australiens avait été «maladroite» et «n‘avait pas été menée gracieusement».
«J’avais l’impression que la France avait été informée bien avant que l’accord (français) ne passe pas. Honnêtement, je ne savais pas que vous ne l’aviez pas été», a déclaré Joe Biden à Emmanuel Macron.
Mais un document de 15 pages négocié par le Conseil de Sécurité de la Maison-Blanche avec des responsables australiens et britanniques a détaillé à l’heure près comment le monde serait informé de l’accord trilatéral sur les sous-marins, a rapporté The Australian.
Le Ministre de la Défense, Peter Dutton, a confirmé que les États-Unis et la Grande-Bretagne étaient tenus informés des tractations entre l’Australie et la France, affirmant que les trois alliés en matière de propulsion nucléaire «travaillaient en étroite collaboration et au même rythme».
«Il y avait une stratégie sans surprise», a déclaré M. Dutton à la radio 2GB de Sydney. «Les États-Unis et le Royaume-Uni ont été tenus informés de nos moindres faits et gestes et, de la même manière, nous avons été tenus au courant des leurs.»
Malcolm Turnbull, le Premier ministre australien qui a signé le contrat des sous-marins français et qui considère Macron comme un ami personnel, a accusé les journaux de News Corp, dont The Australian, d’être biaisés en faveur du gouvernement conservateur de M. Morrison.
M. Morrison «peut faire des pirouettes et divulguer un message texte ici et un document là à ses amis sténographes dans les médias, mais en fin de compte, l’échec ici est dû à un manque d’honnêteté», a déclaré M. Turnbull.
L’ex-ministre australienne des Affaires étrangères, Julie Bishop, a prévenu que la fuite apparente du message de M. Macron par le gouvernement aggraverait les tensions bilatérales et pourrait nuire à la confiance internationale envers l’Australie.
«Le président français sera en élection prochainement. Il y a toutes sortes de pressions sur lui et nous, nous baissons le ton et nous divulguons des messages texte privés – vraiment ?», a déclaré Mme Bishop, qui a été ministre des Affaires étrangères et collègue du Cabinet Morrison de 2013 à 2018. «Je crains que le reste du monde regarde l’Australie et dise : Peut-on faire confiance à l’Australie pour les contrats, et de ne pas divulguer des messages privés ?» a-t-elle ajouté.
Le leader de l’opposition Anthony Albanese, qui vise à remplacer M. Morrison au poste de Premier ministre lors des élections prévues d’ici mai, a fait écho aux critiques de Mme Bishop concernant la fuite aux médias du message texte. «La fuite de ce message texte est une escalade considérable du conflit», a déclaré M. Albanese. «La diplomatie requiert la confiance et des engagements secrets entre les dirigeants», a-t-il ajouté.
L’ambassadeur de France en Australie, Jean-Pierre Thebault, qui a été rappelé à Paris pour protester contre l’abandon du contrat des sous-marins, exposera les plaintes françaises concernant le comportement du gouvernement lorsqu’il s’adressera au National Press Club d’Australie mercredi.
La ministre des Affaires étrangères, Marine Payne, a eu lundi sa première rencontre avec M. Thebault depuis son retour. Mme Payne a déclaré dans un communiqué qu’ils avaient eu une discussion constructive et que leur rencontre constituait une étape importante dans l’avancement des relations bilatérales.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
Sources :
- https://www.dreuz.info/2021/09/la-verite-sur-la-commande-de-sous-marins-francais-annulee-par-laustralie-que-les-medias-oublient-de-vous-dire-252085.html
- https://www.breitbart.com/europe/2021/11/02/australian-pm-undermines-macrons-credibility-leaks-text-from-french-leader-after-insults/
Makron et credibilité sont deux termes ANTINOMIQUES !
Dans le genre politiquement correct et vierge effarouchée on ne fait pas mieux. Micron devrait pouvoir mentir impunément ?
Ce n’est pas de la diplomatie, c’est du vaudeville.
Cela me rappelle les vedettes vendues aux israéliens que les français ont refusé de livrer. Quel bonheur éprouvé lorsque les israéliens sont venus les chercher en douce.
WOUAH !!!!
Vous me l’apprenez et j’en suis ravie !
En phase totale avec vous !
Y a-t-il un ministre de la Défense dans le sous-marin ?
On recherche Florence Parly !
Une récompense sera remise pour toute information aidant à la retrouver…
Disparue lors des journées « portes ouvertes » du sous-marin?
Je suis absolument certaine que Macron était informé de l’annulation de cette commande.
On ne s’amuse pas à faire des entourloupettes à ce niveau entre États.
Il est certain que, acheter des sous-marins diesels – très très bruyants – pour naviguer dans la mer de Chine est une absurdité. Je dirai même un crime pour les sous-mariniers.
Je pense et je persiste à dire, qu’en fait Macron est ulcéré que la réalisation ANKUS ait écarté la France.
Il n’admettra jamais que la France n’a plus de marine nationale. La Royale est définitivement morte.
La France, elle-même, n’est plus que le reflet de sa puissance d’antan. Ses dirigeants, depuis une quarantaine d’années, ont œuvré pour la détruire.
Je ne puis qu’être en plein accord avec vous. Et il me semble qu’avec les présidentielles à venir, le cauchemar va continuer ! Micron et tous ses sbires me dégoutent ! Merci a vous !
MAIS, puisque que la France construit ses propres sous-marins nucléaires, pourquoi n’a-t-elle pas proposé à l’Australie de réviser le contrat initial et de les lui construire ou, pour quelles raisons, l’Australie ne leur a-t-elle pas fait part de cette révision contractuelle? Et si le gouvernement reprenait ses essais nucéaires en Polynésie? Un autre Fachoda … fâcheux
« pourquoi n’a-t-elle pas proposé à l’Australie de réviser le contrat initial » : la France a maintes fois révisé le contrat initial, mais pour repousser la date de livraison, réviser les coûts à la hausse, et réduire jusqu’à zéro la participation des entreprises locales qui étaient la pierre angulaire du contrat.
jpg nous avait bien expliqué il y a quelques semaines les tenants et aboutissants de cette affaire de sous marins
l’attitude de macron va conduire les australiens à ne plus faire confiance aux français, et surement annuler les contrats possibles ; on verra !