Publié par Michèle Mazel le 19 novembre 2021
Ministère israélien des Affaires étrangères. Mordi (à droite) et Natali (à gauche) Oknin dans l’avion qui les ramène d’Istanbul avec des représentants du ministère des Affaires étrangères, le 18 novembre 2021

Un couple se promène dans les rues d’Istanbul. La quarantaine souriante. En bons touristes ils visitent la plus haute tour d’Europe et prennent des photos.

« Quelqu’un » les entend parler hébreu. Des Israéliens ! 

Rapidement entourés par des policiers, ils sont entrainés dans une salle d’interrogatoire puis emmenés manu militari elle dans une prison pour femme, lui dans une prison pour homme.

Un juge vient d’ordonner leur mise en détention.

Leur crime : espionnage.

Jugez-en : ils ont longuement photographié le superbe palais que le sultan turc Erdogan s’est fait édifier.

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Ce qui est d’autant plus suspect que l’on trouve dans chaque kiosque de la ville un choix impressionnant de cartes postales montrant ce palais sous toutes les coutures.

Alors quelle raison pouvait bien avoir le couple pour prendre des photos de l’édifice, avec une caméra ultraperfectionnée de surcroît ?

En Israël, on ne s’inquiète pas au début. Les autorités turques vont vite comprendre qu’elles font fausse route et expulser discrètement le couple. Seulement la situation s’envenime rapidement.

Les représentants consulaires israéliens qui ont demandé à voir leurs ressortissants comme il est d’usage, attendent vainement l’autorisation.

La détention provisoire du couple est prolongée de vingt jours.

Un avocat local retenu par la famille réussit à voir le mari, qui se plaint d’être à l’isolement et qui s’étonne de n’avoir été interrogé qu’une seule fois et pendant une demi-heure à peine.

Il faudra attendre plusieurs jours avant que l’avocat israélien puisse rencontrer ses clients ; ensuite les représentants consulaires leur rendent visite, leur apportant enfin des vêtements de rechange.

Pendant ce temps les autorités israéliennes multiplient les contacts à tous les niveaux pour obtenir la libération du couple, expliquant qu’il s’agit d’une famille sans histoire, deux conducteurs d’autobus qui travaillent pour la grande compagnie de transports Egged ; d’ailleurs la femme a tourné quelques années auparavant un clip publicitaire pour la compagnie ; on l’y voit souriante au volant de l’un des bus.

Rien n’y fait.

Le ministre turc de l’intérieur, réputé proche du président, déclare dans un discours inflammatoire qu’il y a là de toute évidence une grave affaire d’espionnage non seulement politique mais encore militaire.

La famille en Israël est au désespoir et tente de lever des fonds pour payer la défense.

Soudain coup de théâtre : au bout d’une longue, très longue semaine, un avion affrété dans le plus grand secret par le ministère israélien des affaires étrangères atterrit de nuit à Istanbul et rapatrie les deux Israéliens.

Les Turcs se sont rendus à la raison.

Il ne faut bien sûr pas s’attendre à des excuses.

Détail intéressant, alors que l’affaire faisait jour après jour la une de la presse israélienne et des journaux télévisés, les médias occidentaux pourtant toujours à l’affut des nouvelles venant de l’Etat juif sont restés étrangement silencieux.

Pas le plus petit entrefilet. Il faut bien comprendre.

Dans l’ambiance actuelle, tout ce qui se dit ou se fait en Israël est traité avec la plus grande suspicion.

Dans les salles de rédaction de l’hexagone, par exemple, personne n’était prêt à prendre le risque de condamner cette arrestation pourtant scandaleuse sur la foi des affirmations du gouvernement israélien.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Michèle Mazel pour Dreuz.info.

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