Publié par Magali Marc le 6 novembre 2021

Le 23 août 2020, des émeutes ont eu lieu à Kenosha, ville du Wisconsin, en réaction à des tirs d’un policier blanc sur un Afro-Américain, lors de son arrestation pour violence domestique.

L’arrestation filmée a provoqué dans les heures et jours qui ont suivi d’importantes émeutes, pillages et incendies. Kyle Rittenhouse est ce jeune homme âgé de 17 ans qui est accusé d’avoir abattu deux hommes et blessé un troisième le soir du 25 août 2020, soit le 3e jour de ces émeutes violentes. Son procès a commencé mardi passé devant le tribunal de Kenosha. Son avocat, Mark Richards, entend démontrer que le jeune homme a agi en état de légitime défense.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article d’Andrea Widburg, paru sur le site d’American Thinker, le 5 novembre (1).

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Le procès de Kyle Rittenhouse est un cours magistral sur la manière de ne pas mener une accusation

Le 25 août 2020, Kyle Rittenhouse, 17 ans, armé d’un AR-15 et d’une trousse médicale, s’est rendu à Kenosha, dans le Wisconsin, pour offrir les premiers secours et protéger les commerces contre les pillages et les incendies criminels.

À la fin de la soirée, Joseph Rosenbaum et Anthony Huber étaient morts, et Gaige Grosskreutz avait une blessure au bras. M. Rittenhouse est maintenant jugé pour meurtre, bien qu’il affirme – et les preuves vidéo et les témoignages le confirment – avoir agi en état de légitime défense.

Le procès a commencé cette semaine, et il a été suffisamment fascinant, grâce à des preuves mal gérées, des actes répréhensibles du FBI, et un procureur incompétent, pour mériter un bref compte rendu.

Voici quelques points saillants. (Les superbes articles d’Andrew Branca sur le site de Legal Insurrection, (2) contiennent plus de détails).

  • Mardi, le 2 novembre, le procureur adjoint Thomas Binger a commis une erreur fondamentale : il a déformé les preuves, dont la quasi-totalité a été filmée.

    Ainsi, il a affirmé que Kyle a tiré sur des victimes «non armées».

    En fait, M. Grosskreutz visait Kyle avec une arme à feu lorsque celui-ci l’a abattu ; M. Huber essayait de battre Kyle à mort, ou de le décapiter, avec un skateboard ; et M. Rosenbaum essayait de voler l’arme de Kyle.

    On a également appris mardi que le FBI avait omis de remettre des preuves à la défense et que l’agence avait ensuite «perdu» certaines de ces preuves.

    Bien que le témoignage n’ait pas été télévisé, Andrew Branca a écrit :

«J’ai appris plus tard qu’apparemment le FBI avait possédé à la fois la vidéo aérienne basse résolution partagée avec les procureurs, et une version haute définition de la même vidéo. Cependant, à la grande indignation de la défense, on a découvert aujourd’hui que la version haute résolution de la vidéo avait été «perdue» par l’agence.
Il semblerait que même le juge Schroeder ait été choqué par la possibilité que le FBI se soit débarrassé d’une preuve pertinente pour une affaire d’homicide, mais au-delà de cela, je n’ai pas de connaissance substantielle de la façon dont tout cela s’est déroulé.
»

  • Mercredi, le 3 novembre, l’histoire la plus intéressante concernait également des preuves mal utilisées.
    M. Rittenhouse a mis à la disposition de l’accusation le contenu de son téléphone portable. Il n’avait rien à cacher.

    Les choses étaient fort différentes quand il s’agissait du téléphone de Gaige Grosskreutz. M. Grosskreutz est l’homme qui a simultanément pointé une arme et son téléphone, dont la caméra fonctionnait, sur le visage de Kyle lorsque celui-ci a tiré sur son bras.

    Les enquêteurs de la police ont obtenu un mandat de perquisition pour le téléphone de M. Grosskreutz, qui aurait certainement contenu des preuves matérielles. Mais bizarrement, la police n’a pas signifié le mandat, n’a pas saisi le téléphone et n’a jamais essayé d’accéder à son contenu.

    Le très jeune inspecteur chargé de l’affaire a reconnu que c’était la seule fois, depuis qu’il travaille à la police de Kenosha, où la police n’a pas délivré de mandat de perquisition pour un téléchargement de téléphone.

    La raison invoquée était la «loi Marcy», qui protège les victimes de crimes contre les enquêtes invasives. M. Grosskreutz, qui a pointé une arme sur le visage de Kyle, a donc été présenté comme une «victime» dès le début.

    Cependant, le détective a admis que, d’après son expérience, la police n’avait jamais utilisé la loi Marcy pour empêcher un mandat de perquisition afin d’obtenir des preuves enregistrées avec un téléphone portable. La police n’a pas non plus enregistré son entretien avec M. Grosskreutz, une autre anomalie dans un département qui enregistre les entretiens de tout le monde.
  • Jeudi, le 4 novembre – le troisième jour du procès – s’est avéré particulièrement fascinant car il s’agissait d’un cours magistral sur la façon de ne pas interroger ses propres témoins.

    Les deux témoins étaient Richard McGinnis, un vidéographe pour le Daily Caller, et Ryan Balch, un ancien fantassin de l’armée qui patrouillait dans la zone avec Kyle Rittenhouse.

    Le travail de l’accusation était d’amener ces deux hommes à prouver de manière concluante que M. Rittenhouse n’avait pas agi en état de légitime défense. Cela signifiait qu’il n’était pas l’innocent lésé dans tout cela, ou qu’il n’était pas en danger imminent, ou que ses actions étaient disproportionnées par rapport à la menace, ou qu’il n’agissait pas raisonnablement à ce moment-là.

Ce qui s’est passé, au contraire, c’est que les questions insistantes de l’accusation concernant les circonstances de la mort de M. Rosenbaum ont révélé que Kyle était un jeune homme aimable qui évitait les confrontations et essayait activement d’aider les gens ; que M. Rosenbaum avait menacé de le tuer ; et qu’il essayait désespérément de fuir M. Rosenbaum, mais qu’il s’est retrouvé piégé dans une impasse, et que c’est à ce moment-là que M. Rosenbaum (qui, encore une fois, avait menacé de le tuer) a essayé de saisir son arme.

En d’autres termes, les témoins de l’accusation ont prouvé tous les éléments de la légitime défense : Kyle n’était pas l’agresseur ; M. Rosenbaum était une menace imminente ; les actions de Kyle étaient donc proportionnelles à la menace ; et, ayant d’abord essayé d’échapper à la menace, Kyle a agi raisonnablement en se défendant.

La description du témoignage faite par Andrew Branca montre que le procureur adjoint Thomas Binger s’est enfoncé en violant toutes les règles de ceux qui tombent dans un trou ( NdT: 1re règle : on arrête de creuser). Non seulement il n’a pas arrêté de creuser, mais il a continué à creuser plus vite et plus désespérément.

Peu importe l’incompétence du procureur adjoint, M. Rittenhouse est loin d’être tiré d’affaire. Être accusé dans une affaire de meurtre est toujours risqué, car on ne peut pas savoir ce que décidera le jury. Kyle Rittenhouse a cependant la chance de faire face à un juge intègre et intelligent, d’avoir des preuves vidéo à décharge et une accusation étrangement inepte.

Avec un peu de chance, il pourra bientôt laisser cette affaire derrière lui et reprendre le cours de sa vie.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Sources :

  1. https://www.americanthinker.com/blog/2021/11/the_kyle_rittenhouse_trial_is_a_masterclass_in_how_not_to_prosecute_a_case.html
  2. https://legalinsurrection.com/2021/11/rittenhouse-trial-day-1-defense-dominates-opening-statements-first-witness-testimony

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