On constate souvent que les chrétiens imaginent encore le dialogue avec les juifs un peu comme on discuterait avec des membres de toute autre religion non biblique, telle que l’islam, l’hindouisme, le bouddhisme, les mouvements ésotériques, etc. Le relativisme ambiant a érodé les critères de réflexion !
Un certain nombre d’entre eux ont bien une vague intuition qu’il y a un lien particulier entre christianisme et judaïsme, mais la plupart ont malheureusement perdu le fil conducteur en raison des événements gravissimes et des fractures des siècles passés. De longues périodes d’amnésie ont dramatiquement creusé le fossé entre les uns et les autres. Dans le meilleur des cas, les chrétiens pressentent que l’on retrouve les sources chrétiennes dans le judaïsme, mais trop peu s’efforcent d’ honorer ce lien en s’intéressant aux juifs d’aujourd’hui et à leurs traditions spécifiques.
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Après le séisme de la shoah, l’Eglise a dû reconsidérer fondamentalement sa relation au judaïsme et aux juifs, d’abord dans la repentance pour ses complaisances criminelles avec l’antisémitisme, puis dans la reformulation de sa parenté avec l’expérience spirituelle d’Israël, en dehors de laquelle le christianisme perd toute signification.
A la suite du Concile Vatican II, surtout de la déclaration Nostra Aetate, 1965, cette nouvelle posture a permis une lecture différente du Nouveau Testament. Les concepts de déicide et de substitution ont été abrogés, la judéité de Jésus a été mise en évidence. La prise en compte d’une épître aux Romains ainsi reconsidérée apporte un regard neuf sur le refus des juifs de reconnaître en Jésus le Messie d’Israël, ce choix inhérent à la liberté n’étant plus disqualifiant mais respectable. La voie chrétienne ne se permettra plus de démoniser la voie juive. L’effort de clarification a été activement poursuivi par le pape Jean Paul II durant 28 ans, puis fortement renforcé par son successeur Benoît XVI, et ensuite validé par le pape François.
Depuis des décennies, d’éminents théologiens juifs ont montré leur désir de rapatrier Yeshua Ben Myriam sur le terrain midrashique. Benoît XVI citait abondamment le rabbin Jacob Neusner dans son célèbre livre sur Jésus. Malgré ces avancées, rien n’autorise encore les chrétiens à culpabiliser les juifs de ne pas voir en l’un des leurs le Fils de Dieu et le rédempteur du monde.
Cette relecture conciliaire post-shoah est nourrie des recherches exégétiques les plus pointues sur le contexte judaïque du nouveau testament, mais elle inclut en même temps dans le projet de Dieu le droit à la non reconnaissance messianique de Jésus par les juifs. Cette approche renouvelée ne prétend plus – comme autrefois – que le christianisme « accomplirait » une supposée imperfection du judaïsme : dans cette optique autocentrée, un juif honnête ne pouvait être qu’un juif devenu chrétien !
Non. L’Eglise respecte la voie de salut des juifs selon l’alliance version première, et elle est convaincue de ce que les juifs sont les « frères aînés » des chrétiens, comme aimait l’exprimer Jean Paul II, dont la formule sur « l’alliance avec Israël jamais révoquée » a ouvert des perspectives de dialogue prometteuses. Le cardinal Ratzinger estimait avant d’être élu que les juifs ont dans leur tradition tous les moyens de salut, et que cela n’est en rien contradictoire avec l’affirmation chrétienne de la mission rédemptrice de Jésus.
Jean Paul II a volontairement valorisé cette judéité de Jésus en rappelant avec force qu’elle n’est pas accidentelle. « Ce n’est ni un fait de nature ni un fait de culture. C’est un fait surnaturel. » Le pape avertissait que couper Jésus de son enracinement juif, c’est en faire une sorte de « météore tombé par hasard dans l’histoire humaine. C’est rendre son mystère et son message incompréhensibles ».
Il est un fait que Jésus et ses talmidim n’ont agi que dans le cadre de la religion d’Israël, sans la moindre prétention de créer une nouvelle religion. Le pape François l’a redit récemment en forçant le trait d’humour : Jésus n’était pas catholique !
L’enseignement des apôtres s’est essentiellement alimenté aux doctrines pharisiennes et a développé une éthique centrée sur la personne et la communauté, sans jamais oublier la priorité centrale de la Parole de Dieu. Des spécialistes du 1er siècle estiment que pour les premiers membres du mouvement de Jésus, le rabbi charismatique représentait à leurs yeux une « Torah vivante », une incarnation particulièrement parlante de l’alliance, dans les situations quotidiennes et face à l’avenir. Jésus se situait dans un courant réformateur du judaïsme déjà initié avant lui.
Au fond, cela revient à dire que le christianisme et le judaïsme sont deux religions sœurs issues du même tronc hébraïque qui les a précédées. Les lignes forces de ce qui deviendrait le christianisme se sont précisées à l’intérieur même du judaïsme pluriel, qui lui-même a dû se redéfinir plus tard au moment de l’assemblée de Yavné dans un cadre rabbinique (90 ap. JC) aboutissant à l’exclusion des « minîm » (dissidents).
C’est pourquoi le cardinal Martini considérait la relation difficile entre judaïsme et christianisme comme un schisme tragique qui portait en germe les autres fractures qui suivraient. Selon lui, la séparation entre la Synagogue et la communauté messianique de Jésus annonçait les ruptures successives entre Eglise catholique et orthodoxe, puis avec la Réforme protestante.
De ce fait, la seule garantie de progrès significatif dans l’œcuménisme inter-chrétiens réside dans la refondation des relations entre chrétiens et juifs, autour de l’alliance avec Israël, et du salut universel évoqué par la Bible hébraïque.
Cela rejoint le constat historique du professeur Daniel Boyarin, théologien juif de l’Université de Berkeley, qui affirme : « le résultat final de la révolution sociale dans le judaïsme du Second Temple, ce sont deux religions nouvelles qui apparaissent sous le nom de judaïsme rabbinique et de christianisme ». Un de ses ouvrages, remarquablement éloquent, s’intitule justement : « La partition du judaïsme et du christianisme » (édition du Cerf, coll. Patrimoines – judaïsme). L’auteur y démontre combien les frontières spirituelles entre les deux traditions étaient moins rigides qu’on a bien voulu le dire de part et d’autre après le 4ème siècle. Des chrétiens qui affirment que le christianisme éclipse le judaïsme ne sont pas dans la vérité historique mais dans l’idéologie. Des juifs qui considèrent que Jésus n’a aucun rapport avec la Torah sont également dans l’idéologie. Cette sacralisation du clivage est autodestructrice.
Il reste vrai que, malgré l’héritage vivant si substantiel dont ils partagent tant d’éléments communs, judaïsme et christianisme sont historiquement deux communautés religieuses distinctes ayant évolué en parallèle, avec leurs identités et leurs traditions propres. Mais ce qui les relie en profondeur est essentiel. Ce point focal commun ayant été trop souvent minimisé, il a grand besoin d’être remis en valeur.
Avec les moyens de connaissance mutuelle aujourd’hui disponibles, cette évolution est appelée à s’approfondir dans un véritable esprit de fraternité et de compréhension spirituelle réciproques.
Si Juifs et chrétiens sont confrontés aux mêmes défis civilisationnels, ils ne doivent pas oublier qu’ils bénéficient d’un logiciel spirituel commun !
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
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Un bel idéal mais…
Les scribes et les pharisiens observaient Jésus, pour voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat: c’était afin d’avoir sujet de l’accuser.
Promenant ses regards sur eux tous, il dit à l’homme: Étends ta main. Il le fit, et sa main fut guérie.
Ils furent remplis de fureur, et ils se consultèrent pour savoir ce qu’ils feraient à Jésus.
Un (né culturellement) chrétien a dit un jour au sujet de ce passage :
«et vous croyez à ces légendes»
La foi en Jésus par et autour des religions reste vaine.
c’est l’éternel (et faux) débat sur ce que l’on dénomme “religion”. Inutile d’en faire un épouvantail!
A l’époque de Jésus, le judaïsme étant très diversifié en courants concurrents, la “religion” de base avait son socle autour de l’alliance mais avec des interprétations et des pratiques différenciées. Certains mettant l’accent sur le culte et d’autres sur la sagesse et le langage prophétique. le problème est que ce qui relevait du culte et des liturgies au temple était confisqué par les sadducéens collaborateurs des romains, les grands prêtres nommés par l’occupant. Il y a donc eu dans la doctrine de Jésus un déplacement des concepts en fonction de la situation. Jean baptiste, le précurseur avait lui-même – pourtant prêtre – psis ses distances et pratiquait en direct le baptême d’eau à la place des rites d’expiation.
Vous faites erreur en ciblant les pharisiens comme les pires adversaires de Jésus, il était lui-même proche du courant pharisien dont il partageait l’essentiel des convictions.
On voit que dès le début les religions développées autour de Jésus (Luc l’exprime dans le passage cité) sont en réalité une sorte de « Pearl Harbor » de la vraie foi en Jésus.
Oui, on est le 7déc.😌
Cher Abbé Arbez, soyez remercié pour ce bel article qui rappelle à tous les Dreuzizns les liens historiques anciens qui unissent Judaisme et Christianisme. Malheureusement cette parenté a longtemps été occultée ou niée. Quand j’étais petit, j’allais au cathéchisme, mais on ne m’a jamais dit alors que Jésus était Juif et en plus un rabbin!!
Pendant des siècles et jusqu’a récemment, les deux religions se sont opposées, avec les drames que l’on sait. Heureusement, grace aux grands papes Jean-Paul I I et Benoit XVI,ce temps est révolu, ou presque.
Comme vous avez raison de poursuivre dans cette voie!
Comme vous avez raison de souligner ” la parenté du Christianisme avec l’expérience spirituelle du Judaisme” dans votre article et de rappeler que c’est sur la base de cette religion hébraique qu’est né notre Christianisme .
Comme vous avez raison de rappeler les paroles de Jean-Paul I I :” Les Juifs sont les frères ainés des Chrétiens” et ” Le Judaisme et le Christianisme sont deux religions soeurs”.
Oui Juifs et Chrétiens sont frères, et espérons-le, maintenant pour toujours !
J’avais une amie catholique orthodoxe qui me soutenait que Jésus n’a jamais été juif et fut le premier chrétien. C’est dire ce qu’on enseignait…
Le pape Jean Paul II avait cette phrase éclairante: “qui rencontre Jésus Christ rencontre le judaïsme!”
Le Christianisme sans le Judaisme n’aurait absolument aucun sens .
Il y a dans l’Ancien Testament , de nombreuses prophéties qui annoncent très longtemps à l’avance l’arrivée et la naissance de Jésus .
Les racines du Christianisme sont Juives , n’en déplaise aux antisémites de service .
Eh oui les Juifs sont mes frères dans la foi et je les défendrai toujours .
Josué 14. 6-15
Ce passage de l’ancien testament montre que tous n’avaient pas votre foi.
De plus Caleb a hérité Hébron !
Tout une histoire…
Qui va reconquérir Hébron ?
N’oublions pas la phrase éclairante du pape Jean Paul II:
“Qui rencontre Jésus Christ rencontre le judaïsme!”
Jésus n’avait pas que des origines juives. Que dire de ses « années perdues » entre 12 et 30 ans dont ne parle pas la bible? Prétendre qu’il ne s’est rien passé dans cette période serait bien mesquin pour un tel personnage ! Il serait parti voyager, on parle de l’Inde et du Tibet, et aurait connu l’enseignement bouddhiste entre autre. Il faut bien admettre qu’il y a des valeurs communes entre bouddhisme et christianisme, et que ce dernier n’est pas héritier du seul judaïsme. Dans cette hypothèse, Jésus serait au contraire à la source d’une évolution significative vis-à-vis du judaïsme.
J’ai aussi entendu parler de cette théorie , mais jusqu’ici l’archéologie n’a jamais pu prouvé qu’il soit réellement aller en Inde .
Il a très bien pu rester en Israel pendant cette mystérieuse période .
Et ce d’autant que les gens de famille modeste comme l’était Jésus ne voyageaient pas ou peu à l ‘époque .
Mais je me suis toujours posé des questions sur ces années mystérieuses dont on ne sait rien .
La réforme de l’hindouisme entamée par Sidartha Gautama après son éveil est inspirée du judaïsme pour ce qui est des valeurs de non violence, de paix, de renoncement à l’égoïsme, car c’est l’époque du prophète hébreu Isaïe et on sait que les caravaniers se parlaient sur les routes d’ Asie. Jésus n’a pas voulu quitter le judaïsme et il avait à disposition suffisamment de ressources dans la sagesse d’Israël pour préciser son projet réformateur. Le judaïsme rabbinique n’est apparu qu’en 90 à Yavné, plus de 50 ans après l’option christique.
Jésus n’était pas un voyageur de Katmandou, entre l’adolescence et l’âge adulte, il a travaillé sur place et a parallèlement fréquenté des yeshiva renommées axées sur l’étude de la Torah. C’était déjà un beau programme. pas besoin d’aller se tremper dans le Gange avant le Jourdain.
Admettons ce “beau programme”, mais sur quels textes s’appuie-t-il?
Nous avons beaucoup de détails jusqu’à 12 ans et après 30 ans, comment se fait-il qu’un énorme trou existe entre les deux ? Cela ouvre la porte à toutes les imaginations. Adolescent, Jésus devait déjà avoir des copains, logiquement les premiers de ses fans, c’était de son âge . Si on n’a pas de traces d’eux, c’est que Jésus n’était pas là…Vu sa forte personnalité, il est au contraire logique qu’il ait voyagé. A cette époque, il n’était pas nécessaire d’être très fortuné pour ce faire. On retrouve sa trace en Inde, mais je ne suis pas compétent sur ce dernier point.
Non, oubliez l’Inde, il n’y a aucune trace de voyage de Jésus en dehors du territoire hébreu. On peut évidemment tout imaginer et se faire des films, mais si au lieu de projeter anachroniquement les habitudes modernes sur les faits d’il y a 2000 ans on fait l’effort de contextualiser, on voit que Jésus, juif observant, n’a pas eu envie de faire un tour du monde des religions. cela n’a pas de sens.
le juif veux se sauver par lui même, nous les chrétiens avons besoins de Jésus, cherchez l’erreur
quel contresens! le juif se veut totalement dépendant de Dieu. Même Jésus s’y est référé…
…le juif se veut totalement dépendant de Dieu //
Certainement quand à la venue du Messie !
Mais pas forcément au retour de Jésus !?
Cherchez l’erreur.
Les juifs seraient donc dans “l’erreur”, selon vous Hautier?
Vous vous érigez en juge? Vous détenez la Vérité exclusive?
Jean 8.32
Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.
Jésus est LA VÉRITÉ et comme tout être humain un jour vous allez le rencontrer.
Jean 3.16 est plus que jamais à méditer.
les juifs partagent la foi DE Jésus, mais ne les obligez pas à partager la foi EN Jésus ! Juifs et chrétiens attendent une fin des temps: pour les uns l’arrivée du Messie, pour les autres le retour du Messie. Espérons que ce soit le même…
Zacharie 12.10
Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem Un esprit de grâce et de supplication, Et ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique, Ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né.
Jean 19.37
Et ailleurs l’Ecriture dit encore: Ils verront celui qu’ils ont percé
Même si beaucoup de juifs et de chrétiens se proclament maintenant agnostiques (car “rationnels”, “progressistes”, etc…) ils devraient quand même tous reconnaître que la civilisation Judéo-chrétienne, la civilisation du Décalogue, est la seule a avoir apporté liberté et justice aux êtres humains. Elle est à l’origine du Monde Libre, qui est entouré de dictatures de toutes sortes, communistes, islamistes, terroristes, abusives, etc..; dont les hommes et les femmes cherchent à s’échapper à tout prix. C’est pour défendre cette précieuse et unique civilisation commune, unique espoir de l’humanité, que juifs et chrétiens doivent se rapprocher dans un respect et une estime mutuels, comme le propose avec justesse l’Abbé Alain René Arbez
Votre article mélange du vrai et du faux : Oui, christianisme et judaïsme sont deux religions-soeurs qui trouvent leurs racines dans la religion hébraïque: Non,il est faux de dire que le salut peut être apporté à certains hommes, comme les juifs, sans la médiation de Jésus-Christ, seul rédempteur: Oui, l’accusation de peuple déicide est inexacte car on ne peut rendre responsable de la mort de Jésus-Christ indifféremment tous les Juifs vivant hors de Jérusalem et dans la diaspora: Non, il est faux d’affirmer que la première alliance avec Israël n’a jamais été révoquée: Si, elle a été révoquée le vendredi-saint, à la mort de Jésus lorsque le rideau du temple s’est déchiré “par le milieu, de haut en bas”, et s’est vu substituer une nouvelle alliance proposée, elle, à tous les peuples de tout l’univers:Oui, il faut dialoguer avec le judaïsme comme avec les autres religions: Non, il ne suffit pas de dialoguer pour dialoguer mais bien d’amener gentiment et dans la douceur tous les hommes à l’unique vraie religion qui est l’adhésion à Jésus-Christ: Oui, la naissance de Jésus dans le peuple d’Israël n’a rien d’accidentel, parce que la Révélation de Jésus-Christ se prépare dans le peuple d’Israël par tout l’ancien testament: Non, il est faux d’affirmer que le schisme du christianisme avec le judaïsme est la cause des schismes futurs avec l’orthodoxie et avec la Réforme, sauf à tout mélanger:Oui,les Juifs ont souvent souffert de persécutions depuis 20 siècles: Non, il est faux d’affirmer que le christianisme l’aurait voulu,car il a toujours condamné la persécution des innocents, juifs compris, et qu’il y a bien d’autres causes émanant des abus des sociétés civiles à ces mauvais traitements et parfois aussi de certains juifs eux-mêmes, à certaines époques comme au haut moyen-âge: Oui, le dernier concile a tenté d’apaiser une fois pour toutes les divisions entre Chrétiens et juifs: Non, il n’a nullement, à s’en tenir strictement au texte même des quatre grandes constitutions et des simples déclarations comme Nostra Aetate, modifié la doctrine permanente de la foi catholique vis à vis des religions non-chrétiennes, ce qu’il n’aurait de toute façon pas pu faire puisqu’un concile ne peut modifier un point de doctrine inclus dans le dépôt de la foi:
C’est en vérité ce mélange de choses vraies avec des choses erronées qui laissent un certain sentiment de malaise au lecteur catholique:
Contentons-nous de dire que les relations christianisme-judaïsme devront toujours être empruntes de courtoisie et de cordialité et que cette proximité doit amener aussi amener les chrétiens à considérer avec bienveillance et avec sympathie la formidable aventure que constitue la création et de développement inespérés de l’Etat d’Israël: Mais que cette cordialité et ce soutien à l’Etat d’Israël ne nous conduise pas, surtout venant d’un prêtre catholique, à un reniement de Jésus-Christ, le seul Nom sur la terre et dans les Cieux par lequel nous puissions être sauvés:
Vous écrivez par exemple: “…..Si, elle a été révoquée le vendredi-saint, à la mort de Jésus lorsque le rideau du temple s’est déchiré « par le milieu, de haut en bas », et s’est vu substituer une nouvelle alliance proposée, elle, à tous les peuples de tout l’univers….”
Ce que vous semblez ignorer, c’est que le judaïsme a une vocation universelle et que tous ceux qui veulent le rejoindre librement sont les bienvenus, de tous les peuples de l’univers: les conversions au judaïsme sont constantes, et dans le monde entier.
Par contre, la “nouvelle alliance” a eu tendance à chercher à s’imposer par la contrainte, avec des conversions forcées, de l’inquisition, des procès en hérésie menant au bûcher, etc…. et ce pendant des siècles….
Le siècle des Lumières a finalement remis, après tant de siècles de violence, l’église sur les rails de la liberté, rapprochant ainsi l’église chrétienne de ses origines juives qui interdisent la contrainte.
Ainsi, a pu se forger une civilisation judéo-chrétienne commune aux juifs et aux chrétiens (qui s’abstiennent désormais de toute contrainte), une civilisation de Liberté et de Justice qui est celle du Monde Libre, seul espoir de l’humanité!
L’auteur a donc bien raison d’affirmer que la première alliance avec Israël n’a jamais été révoquée.
Etc…etc…
Vos critiques sont donc sectaires et injustifiées. Elles tendent à compromettre la nécessaire solidarité judéo-chrétienne pour la civilisation de la Liberté!
Je réfute absolument vos raisonnements qui confinent en plus à l’attaque personnelle. Mais venant de votre milieu, que je connais très bien, je n’en suis pas étonné. N’utilisez pas le mot dialogue, svp, vous ne comprenez pas ce que cela veut dire.
Oui, des affirmations pseudo-théologiques ont engendré le mépris des juifs dans l’Eglise catholique. Ne pas le reconnaître est un aveuglement coupable.
Vous avez raison sur le fait que le concile Vatican II n’était directement doctrinal en ce qui concerne Nostra Aetate, il était prioritairement pastoral, ce qui implique la clarification dans les relations avec les autres communautés religieuses. Mais il faut Savoir que le texte sur les relations avec le judaïsme a été malmené par les patriarches arabes ne voulant pas sortir du marcionisme. Initialement, il devait être uniquement dédié au judaïsme, sous la pression il y a eu modification puisque la relation non pas avec l’islam (important!) mais avec les musulmans a été ajoutée en atténuant fortement la démarche de départ. Cela dit, la reconnaissance d’un lien intrinsèque entre les deux religions est essentielle.
le pape Jean Paul II contrairement à ce que vous dites, a encore développé ce retour aux sources en affirmant que l’alliance version première n’est pas obsolète. Il a aussi accompagné de nombreux développements théologiques qui vont dans le sens que j’ai démontré.
Vous êtes dans l’erreur marcionite : il n’y a aucun reniement de Jésus Christ dans mon propos, simplement la prise en compte des paroles de Saint Paul dans la lettre aux Romains. “Tout Israël sera sauvé!”
Votre vision, venant de quelqu’un qui se dit “catholique” fait froid dans le dos!
Dire que rien n’aboutit sans la méditation actuellement perceptible ou non de Jésus Christ n’exclut personne. Il ne faut pas opposer ce qui est appelé à s’unir.