Publié par Jean-Patrick Grumberg le 8 décembre 2021

Pour la première fois, le trône de Jupiter est menacé.

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Il y a trois jours, l’ancienne responsable de la région Île-de-France Valérie Pécresse a remporté les primaires du parti de centre-gauche Les Républicains (LR). Aujourd’hui, un sondage du magazine l’Express et de BFMTV lui garantit la victoire au premier tour. 20% des électeurs se prononceront en sa faveur. C’est 3 points de plus que dans un sondage publié lundi, immédiatement après son élection, et 11% de plus qu’avant son élection.

Ce résultat signifie que le duel final de Macron (23%) aura lieu non pas avec Marine Le Pen (15%), comme l’espérait le président sortant, mais avec le leader du parti qui se dit de droite, mais n’a rien, dans sa politique, qui ressemble ni de près ni de loin à la droite, soyons clairs. Si l’on considère que l’écrasante majorité des Français professe désormais des opinions de centre gauche, mais pensent être de droite (seuls 20% sont prêts à voter pour des partis d’extrême gauche comme les socialistes, les communistes et les Verts, un chiffre affolant), alors les chances de victoire de Macron sont minces, bien qu’il ait réussi à faire oublier qu’il a passé toute sa vie politique en socialiste.

Selon le dernier sondage : au second tour, Valérie Pécresse obtiendra 52% des voix. Et Pécresse, c’est Macron, politiquement. Rien ne les distingue, rien ne changera. Avec Pécresse, la France continuera à prendre les mauvais tournants, à faire les mauvais choix, à promouvoir les mauvaises décisions, et à se dire fière de ses mauvais résultats. Rien ne les distingue à part leur vie privée, qui en France, est protégée et sort du domaine public.

A droite, Valérie Pécresse est considérée comme le “Macron numéro deux”, c’est-à-dire un leader incapable de prendre de véritables mesures et réformes. Mais cela n’a pas d’importance : elle sait faire de longs et beaux discours et c’est une jolie femme. Et puis, une femme, les électeurs qui votent au faciès et ne s’attardent pas à lire les programmes se diront peut-être “pourquoi pas essayer Pécresse”. Résultat garanti : les trois derniers présidents ont été élus suivant les mêmes réflexes, les mêmes causes produiront les mêmes effets. Si elle est élue. Car Eric Zemmour, qui doit lutter contre les calomnies de l’ensemble de la presse, pourrait surprendre : il est franchement le seul à avoir des idées, qu’on les aime ou pas.

Le nouveau sondage a révélé un détail intéressant, que les experts s’abstiendront d’analyser : l’élection de la candidate pour se présenter sous le drapeau LR a fait baisser de 5 points les chances de Le Pen, et fait remonter celles d’Eric Zemmour d’un point, certes à 14%. Et ce, malgré le démarrage très réussi de sa campagne électorale.

Dreuz en a parlé, Zemmour a rassemblé environ 15 000 partisans. Il a annoncé la création de son parti, Reconquête, Reconquista en espagnol, en, référence à La Reconquista, les croisades ibériques menées en grande partie entre le 11e et le 13e siècle pour libérer les territoires du sud du Portugal et de l’Espagne, alors connus sous le nom d’al-Andalus, des Maures musulmans qui les avaient conquis dans le sang et tenus depuis le 8e siècle. Oui parce que l’Islam, politiquement, est conquérant.

Zemmour a prononcé un discours très conservateur, pas du tout d’extrême droite*, d’une heure et demie. Tous les observateurs politiques honnêtes qui l’on écouté l’ont qualifié de très réussi. Ceux qui le critiquent ne l’ont pas écouté. Pourquoi le faire, c’est fatiguant, il faut réfléchir, alors qu’il est tellement plus facile de qualifier Zemmour de raciste, et pourquoi pas, de facho voire d’antisémite.

Parmi les nouveaux éléments du programme, il a affiché une politique économique de type libéral et capitaliste – il n’y a que ça qui puisse redresser la France et l’empêcher de couler plus profond, il a fait part de son intention de retirer la France de l’OTAN (une de ses erreurs de politique étrangère, qui semble être plus dirigée par l’idéologie que par le raisonnement), et de priver de la nationalité française les délinquants ayant une double nationalité (ce qui ne se produira pas, car s’il est élu, il n’aura pas la majorité à l’Assemblée pour voter de telles lois. Quant à les faire appliquer, bonjour. La Cour européenne de Justice lui tomberait dessus avant qu’il ait posé le stylo avec lequel il aura signé les ordres d’expulsion)

Après son brillant discours, beaucoup s’attendaient à une forte hausse de sa popularité. C’était sans compter sans la télévision, dont les Français boivent religieusement les paroles en se disant abrités de sa propagande. Cela ne s’est donc pas produit. Et pour tout vous dire, mon analyse est que s’il n’y a pas 10 candidats sur les idées salvatrices de Zemmour, et qu’il n’est pas, depuis le début de l’année, à 45%, c’est parce que les Français préfèrent le centre politique, et qu’ils reculent, sans se poser la question de savoir si on leur dit la vérité, devant tout ce qui leur est présenté comme des “extrêmes”.

Dans le sondage, les partis de gauche obtiennent des pourcentages ridicules, pourtant la France est dirigée à gauche, très à gauche même, si l’on considère le taux global des taxes et impôts, les restrictions fiscales et réglementaires à l’exercice de la libre entreprise, la réputation négative du capitalisme et du patronat, et surtout, le poids écrasant de l’Etat, dont les Français se méfient, mais qu’ils veulent surpuissant pour qu’il décide et s’occupe d’eux à leur place. La France est très à gauche, et se croit très au centre. Désespérant mais pas nouveau. Dans les années 90 déjà, le parti de Droite, RPR, UMP etc, était déjà plus à gauche que le parti Travailliste britannique.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

* L’extrême droite, dans sa compréhension caricaturale, est xénophobe, et Zemmour appelle les Français musulmans à s’assimiler, et ceux qui veulent la destruction de la France, à la quitter. Elle est autoritaire et dictatoriale, et rien dans les propos de Zemmour n’appelle à la dictature.

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