Publié par Guy Millière le 10 décembre 2021

J’entends prolonger et compléter ici ce que j’ai dit dans ma plus récente vidéo réalisée pour Dreuz, et dans la vidéo que j’ai réalisée pour goldnadel.tv.

La déclaration de candidature d’Éric Zemmour le 30 novembre dernier a été magnifique. Elle a été imprégnée de gravité. A juste titre, car l’heure est grave. Elle a décrit la France telle qu’elle était encore il y a une quarantaine d’années, et la France telle qu’elle est aujourd’hui. Elle a dessiné la perspective d’un redressement, qui impliquerait effort et détermination.

Quelques jours plus tard, le 5 décembre, Éric Zemmour a tenu une grande réunion publique à Villepinte, et a rassemblé 15.000 personnes, ce qui est un chiffre considérable pour un candidat qui en est à la création de son parti politique, et qui ne dispose pas d’un appareil établi de longue date. Le discours qu’il a prononcé a été lui-même magnifique et puissant, et s’est situé dans la continuité de sa déclaration de candidature. Il a, à nouveau, décrit la France telle qu’elle est aujourd’hui et il a, à nouveau, parlé de redressement, ce qu’indique le nom qu’il a choisi pour son parti, Reconquête. Il a tracé les grandes lignes d’un programme que j’ai défini en deux mots : libéral conservateur.

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Le programme est libéral en ce qu’il propose baisse d’impôts et déréglementation. Il est conservateur en ce qu’il affirme la défense des valeurs de la civilisation occidentale, de l’identité nationale, de la souveraineté d’un peuple sur son pays.  

Je pourrais noter qu’Éric Zemmour ne pousse pas ses intentions libérales jusqu’à proposer de briser le système social français : dans le contexte d’un pays profondément étatiste et socialiste, faire ce type de proposition serait utopique et conduirait à l’échec. 

Je pourrais ajouter qu’Éric Zemmour a des positions gaullistes en politique étrangère qui me semblent néfastes (s’aveugler sur des régimes autoritaires tels que la Russie de Poutine ou l’Iran des mollahs ne peut qu’avoir des conséquences délétères) et souvent cyniques. Le Général de Gaulle est une vache sacrée en France, hélas, et il est l’une des idoles d’Éric Zemmour, avec Napoléon Bonaparte. C’est ainsi. La politique étrangère française a le plus souvent été cynique. C’est ainsi, là encore. Éric Zemmour est très français. Je pourrais ajouter qu’Éric Zemmour a tenu des propos antiaméricains qui me consternent, mais l’antiaméricanisme est en France un point commun à la gauche et à la droite.

Gaullisme, cynisme, antiaméricanisme pourraient m’éloigner d’Éric Zemmour. Mais je dois dire ce qui suit : Éric Zemmour est, malgré tout, le seul candidat libéral conservateur dans cette élection. Il est le seul à avoir posé les enjeux essentiels de l’élection et à dire que la France est en danger de mort. Il est le seul, quand bien même l’espoir est mince, à incarner un espoir de redressement. Il est le seul à ne pas incarner la politique politicienne.

Ceux qui l’ont décrit comme le Trump français n’ont pas tort, et si je passe sur ce qui pourrait m’éloigner de lui, il a un discours nettement trumpiste.

Nombre de conservateurs américains le perçoivent d’ailleurs ainsi et ont salué sa déclaration de candidature et son discours de Villepinte.

Comme Trump l’a fait, Zemmour a dénoncé les grands médias comme des ennemis du peuple, et il a raison.  Il faut du courage pour tenir ces propos, et Zemmour a du courage. Le rôle des médias dans une société démocratique est d’informer et de permettre à une population de prendre des décisions en connaissance de cause : les grands médias américains, comme les grands médias français, pour l’essentiel n’informent plus, biaisent, désinforment, et dès lors égarent les populations et s’efforcent de les anesthésier. Je ne suis pas certain que ce soit volontaire de la part de tous les journalistes et commentateurs concernés : la plupart d’entre eux sont imprégnés d’un prêt à penser qui fait qu’ils désinforment, égarent et s’efforcent d’anesthésier sans discerner ce qu’ils font. Il y a parmi eux des militants de la destruction, mais il y a aussi de nombreux idiots utiles.

Aux Etats-Unis, des médias conservateurs existent en nombre plus important qu’en France, et la population est plus imperméable qu’en France au discours néfaste des grands médias. En France, les médias conservateurs sont relativement rares, et même les médias conservateurs refusent de publier certaines informations. La population française est moins imperméable au discours néfaste des grands médias, et la tâche d’Éric Zemmour s’annonce dès lors extrêmement difficile.  

En tous cas, une chose est claire désormais : la chasse au Zemmour est ouverte, et strictement rien ne sera épargné à Éric Zemmour par ses ennemis innombrables. Les salves de haine déversées contre lui depuis septembre, et qui sont venues de tous côtés, du grand rabbin de France à l’extrême gauche, et des macroniens avoués aux macroniens inavoués du mouvement Les Républicains n’ont pas cessé.

Se sont mis de la partie les fascistes “antifa”, milices violentes, et nouvelles chemises brunes au service du pouvoir en place. Se sont mis de la partie aussi des organisations de provocation servant de vecteurs au racisme antiblanc et à la détestation de la civilisation occidentale telles que SOS Racisme. 

S’ajoutent des ordres sans doute donnés à la police : lors du déplacement d’Éric Zemmour à Marseille, le terrain a été laissé libre à une cinquantaine de fascistes “antifa” qui ont suivi le parcours d’Éric Zemmour et l’ont strié de menaces et d’insultes. Le restaurant dans lequel Éric Zemmour devait prendre un repas a été saccagé avant qu’Éric Zemmour puisse s’y rendre. La gare de Marseille a été très imparfaitement sécurisée et Éric Zemmour a repris le train pour Paris dans des conditions de risque intensif.

S’ajoute le discours des journalistes des grands médias (qu’Éric Zemmour les ait décrits comme il l’a fait n’y a rien changé: ils étaient hostiles avant, ils sont hostiles après): la déclaration de candidature d’Éric Zemmour a été trainée dans la fange de manière quasiment unanime dans tous les programmes de radio et de télévision et dans la quasi-totalité de la presse écrite, et si quelques commentateurs, assez rares, ont dit que la réunion de Villepinte a été un succès pour Éric Zemmour, son discours a été décrit comme violent, et l’accent a été mis sur la provocation de SOS Racisme et sur le fait que les provocateurs haineux avaient subi des brutalités, et bien sûr, ce qui a été dit presque aussitôt est qu’”Éric Zemmour provoque des violences“ et que “les Français n’aiment pas la violence”. Sous-entendu : sans Zemmour, pas de violence, et si vous voulez le calme, écartez-vous de Zemmour. Ce type de discours, dois-je le dire, légitime la violence fasciste et les provocations haineuses et transforme la victime des violences fascistes et des provocations haineuses en coupable. La gauche et l’extrême gauche vont continuer à traiter Éric Zemmour de raciste, de fasciste et de personnage d’extrême droite, alors que le racisme, le fascisme sont totalement absents du discours d’Éric Zemmour, mais très présents dans le comportement et les propos de la gauche et de l’extrême gauche, qui adoptent un comportement digne de la pire des extrême-droites.

Je dois le redire : je pense qu’Éric Zemmour n’a quasiment aucune chance d’être élu. Je souhaite vivement me tromper, bien sûr. Je pense qu’Éric Zemmour peut, par contre, être au cœur d’une recomposition de la droite française.

Les élections du printemps 2022 verront une poursuite de l’effondrement de la gauche officielle. Le parti socialiste est en voie de disparition, et avoir choisi comme candidate Anne Hidalgo, qui a saccagé Paris et fait de la ville une poubelle accélère le glissement du parti vers la disparition. Le parti communiste a, lui, quasiment disparu, et ses militants pourraient se réunir dans une cabine téléphonique s’il y avait encore des cabines téléphoniques. Le principal mouvement de gauche subsistant est La France insoumise, un conglomérat de gauchistes, d’anciens léninistes, et d’islamistes. Juste derrière la France insoumise (qui devrait s’appeler la France soumise à l’islamo-gauchisme), on trouve les Verts pastèque, anti-capitalistes qui sèment la peur d’un dérèglement climatique anthropique inexistant pour broyer toutes les libertés et de prôner l’avènement d’une société stérile et le retour à l’Age de pierre.

Les élections du printemps 2022 verront aussi un très net risque de réélection d’Emmanuel Macron, qui incarne le socialisme technocratique moderne, et réunit les socialistes technocratiques venus du parti socialiste et les socialistes technocratiques venus des Républicains (que des commentateurs qualifient Macron de libéral montre le degré de leur ignorance ou de leur aptitude à aveugler en s’aveuglant eux-mêmes).

Le choix de Valerie Pécresse par Les Républicains est le choix d’une candidate qui pourrait occuper la place de Macron et être son Premier Ministre.  Ce n’est pas une femme de droite. Ce n’est pas une libérale. Ce n’est pas une conservatrice. Elle est la disciple de Chirac et Sarkozy, donc une opportuniste capable de dire tout et son contraire selon ses interlocuteurs, et à même de promettre beaucoup et de ne tenir aucune promesse. Elle reprend des mots de Zemmour pour se doter d’un maquillage de droite. Si elle était élue, elle ôterait le maquillage. Elle s’est définie comme deux tiers Merkel et un tiers Thatcher. Elle n’a strictement rien à voir avec Thatcher et serait plutôt trois tiers Merkel, et lorsqu’on voit ce que Merkel a fait de l’Allemagne…  

Un deuxième tour Macron-Pécresse donnerait aux électeurs français le choix entre deux pantins sans consistance, principes et scrupules. Si les Français se donnent un deuxième tour Macron-Pécresse, je dirai que la majorité de la population française choisira le déclin, le délitement, et une avancée plus nette du pays vers l’euthanasie. Le choix sera euthanie au masculin ou euthanie au féminin. Quel beau choix ! Je ne crois guère aux sondages, qui sont des instruments politiques destinés à influencer : le doublement miraculeux des intentions de vote en faveur de Pécresse, présentée soudain comme pouvant battre Macron est destiné à donner un semblant de crédibilité à Pécresse, et à éliminer Éric Zemmour et Marine Le Pen. Les vrais décideurs, les grandes entreprises multinationales et les concepteurs de la grande réinitialisation entendent limiter le choix à Dupont et Dupond.

Marine Le Pen est très épargnée parce qu’elle n’a jamais constitué un danger. Et que ce n’est plus elle qu’il faut diaboliser. Le nom Le Pen a toujours été un visa pour la défaite. Marine Le Pen a, en supplément, aseptisé son discours pour se dédiaboliser (vainement) et elle a toujours eu un programme économique de gauche. Macron voulait l’utiliser comme punchingball au deuxième tour, et savait que Marine Le Pen serait un simple punchingball.  La cible désormais, ce n’est pas elle.

L’irruption d’Éric Zemmour a été l’irruption d’un homme bien plus dangereux qu’elle. La chasse au Zemmour est destinée à l’abattre. Electoralement sans aucun doute. Physiquement peut-être.

Trois deuxièmes tours sont possibles. Le deuxième tour Macron-Pécresse que j’évoque un peu plus haut, et qui se terminerait par la victoire de l’un ou de l’autre (Dupont ou Dupond, that’s the question). Ce deuxième tour est le scénario présentement le plus probable et le plus consternant.

Un deuxième tour Macron Le Pen serait le retour au scénario envisagé depuis des mois. Il serait lui-même consternant parce qu’il signifierait la réélection de Macron et la continuation de l’avancée vers l’euthanasie. Mais il éliminerait Marine Le Pen de l’équation et éliminerait aussi Les Républicains, et pourrait dès lors permettre une recomposition de la droite française autour de positions plus cohérentes.

Un deuxième tour Macron-Zemmour serait le meilleur scénario. S’il se terminait, comme je le crains, par la victoire de Macron, il signifierait aussi la continuation de l’avancée vers l’euthanasie, mais conduirait plus nettement encore à une recomposition de la droite française, en ce cas autour du pôle libéral conservateur incarné par Éric Zemmour.

Je voudrais imaginer qu’un tel deuxième tour se terminerait par la victoire d’Éric Zemmour, mais, depuis longtemps, je me garde d’imaginer. Si la chasse au Zemmour ne parvient pas à abattre Éric Zemmour, je pense qu’elle est suffisamment puissante pour l’empêcher d’être élu.

 Si Éric Zemmour était élu le pays serait rapidement en situation d’insurrection.  Zones de non droit et gauchistes mettraient le feu au pays, et je ne doute pas que ce sera dit par les ennemis d’Éric Zemmour.

Si Macron est élu, ou si c’est Pécresse, le pays connaitra des troubles majeurs. L’avenir sera sombre et douloureux.  Le redressement proposé par Éric Zemmour serait une dernière chance pour la France et une mission quasiment impossible.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

PS Sous ma plus récente vidéo, figurent des propos antiaméricains imprégnés d’un ressentiment bilieux que je n’ai que trop rencontre en France, et ces propos sont accompagnés d’analyses fausses de l’histoire que je n’ai, elles aussi, que trop rencontrées en France.

Commençons par l’histoire. Les Etats-Unis ont porté secours au Royaume Uni dès le début de la Deuxième Guerre Mondiale, et sans le secours des Etats-Unis, le Royaume Uni serait tombé, et le destin de l’Europe occidentale aurait été scellé. Ils n’ont pu porter secours à la France car l’armée française s’est effondrée en quelques jours et l’assemblée nationale (de gauche) a porté Pétain au pouvoir. Les Etats-Unis ont, en 1944-45 libéré toute l’Europe occidentale. Parce que Franklin Roosevelt avait des conseillers communistes (Alger Hiss, entre autres), il a fourni de l’armement à Staline après la rupture du pacte germano-soviétique, et sans cette fourniture, l’Union Soviétique se serait effondrée. Roosevelt a, en raison des mêmes conseillers, laissé l’Europe centrale aux mains de Staline. L’Union Soviétique n’a pas gagné la Deuxième Guerre Mondiale. Les Etats-Unis ont gagné la Deuxième Guerre Mondiale. Et si Roosevelt n’avait pas eu de conseillers communistes, l’armée américaine aurait poursuivi son avancée jusqu’à Moscou, ce qui aurait été une excellente chose. Si la France avait été administrée par les Etats-Unis après la guerre, le parti communiste n’aurait pas été puissant en France pendant des décennies. De Gaulle s’est appuyé sur les communistes et a créé la légende d’une France qui s’est libérée elle-même. Il a, ce faisant, craché sur la tombe des soldats américains morts pour libérer la France et a adopté une attitude d’ingratitude moralement indigne. Les Français ne sont pas morts de faim après la guerre grâce au plan Marshall, qui a permis aussi la reconstruction des voies ferrées françaises. Les communistes et les gaullistes ont, par antiaméricanisme, falsifié le rôle de Staline, crapule totalitaire initialement alliée d’Hitler, et minimisé celui des Etats-Unis Je déteste l’ingratitude, et j’ai de l’aversion pour les falsifications de l’histoire. J’ai appris en lisant les commentaires sous ma vidéo qu’un de ceux qui ont parlé avant Éric Zemmour à Villepinte s’en était pris aux Etats-Unis et à leur “sous culture”. Il y a une gauche nauséabonde aux Etats-Unis et elle s’est emparée du pouvoir. Elle n’incarne pas les Etats-Unis. Elle les trahit et s’efforce de les détruire.  Sans les Etats Unis la démocratie et la liberté auraient disparu depuis longtemps sur terre, et ceux qui insultent les Etats-Unis croupiraient dans des pays indigents, sans démocratie ni liberté. Qu’ils ne le voient pas montre leur aveuglement et leur incapacité d’échapper au ressentiment. Le ressentiment mène toujours à l’échec. La gauche et une certaine droite sont ressentimentales. Les Etats-Unis sont fondamentalement guidés par l’amour de la réussite. Ils sont un pays de démocratie et de liberté depuis leur indépendance. Cela n’a pas été le cas de la France.

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