Publié par Jean-Patrick Grumberg le 19 décembre 2021

Des dizaines de millions de migrants illégaux n’ont pas accès aux vaccins COVID-19 du programme mondial COVAX, parce que les trois grands fabricants de vaccins craignent les risques juridiques liés aux effets secondaires nocifs, révèlent des documents internes de l’ONG Gavi (1).

La plupart des fabricants de vaccins COVID-19 ont exigé que les pays les indemnisent en cas de procès intentés par leurs citoyens pour tout événement indésirable subi suite aux vaccins. Cependant, là où les gouvernements n’ont pas le contrôle, cela n’est pas possible. Cela concerne les réfugiés et les migrants illégaux venant de pays dont les gouvernements ne sont pas fonctionnels.

  • Le programme mondial COVAX a créé une réserve de vaccins administrés par des groupes humanitaires.
  • Le programme est géré par l’ONG Gavi, l’alliance pour les vaccins.
  • Mais ce programme ne dispose d’aucun mécanisme financier, si un tribunal accorde une indemnité à une personne qui aurait déposé plainte après avoir subi des effets secondaires graves suite au vaccin.
  • Gavi, qui gère COVAX avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), affirme que lorsque les ONG qui lui demandent des doses ne peuvent pas supporter les risques judiciaires, il refuse de leur livrer des vaccins, sauf si les fabricants de vaccins acceptent la responsabilité.

Les trois principaux fabricants de vaccins, Pfizer, AstraZeneca et Moderna, ont tous les trois déclaré qu’ils s’engageaient à mettre des doses à la disposition des nations les plus pauvres à des prix relativement bas – et cela, ils peuvent le faire s’ils n’intègrent pas le prix d’une responsabilité en cas de condamnation par des tribunaux. Pfizer et AstraZeneca ont déclaré qu’ils étaient en pourparler avec Gavi pour tenter de sortir de cette impasse. Moderna n’a pas fait de commentaire.

Cercle vicieux

  • À moins que tous les fabricants n’acceptent la responsabilité légale, l’accès aux vaccins pour certaines populations (réfugiés, déplacés, migrants illégaux) ne sera pas possible.
  • Si les fabricants acceptent la responsabilité légale, le coût du vaccin devient trop élevé, et les vaccins seront trop coûteux à financer pour les populations en question.

En septembre, le PDG de Gavi, Seth Berkley, avait demandé sur Twitter aux fabricants de médicaments qu’ils renoncent à leurs exigences en matière d’indemnisation légale. Sans succès.

Et les autres fabricants de vaccins ?

  • Trois fabricants de médicaments chinois ont accepté d’assumer les risques juridiques liés à l’administration de leurs vaccins : SinoVac Biotech Ltd (SVA.O), Sinopharm Group Co. Ltd (1099.HK) et Clover Biopharmaceuticals Co. Ltd, selon le document de Gavi.
  • Johnson & Johnson a lui aussi annoncé qu’il renonçait à être indemnisé en cas de procès.

Cependant, moins d’un tiers des stocks de vaccins de COVAX viennent de ces fabricants. Certains ne sont même pas approuvés. Et aucune mention n’est faite au sujet des vaccins russes.

L’envers de la médaille

Un journaliste malhonnête qui veut influencer ses lecteurs à penser comme lui se serait arrêté ici dans son récit. A ce point de mon rapport, la conclusion est facile, et il n’y a pas besoin de beaucoup pousser les gens réticents au vaccin pour la faire : “si le vaccin n’était pas dangereux, les fabricants accepteraient de prendre leurs responsabilités, et ils ne bloqueraient pas les livraisons de vaccin de peur d’être poursuivi en justice.”

Mais je suis un journaliste honnête, et j’ai poussé mon travail un peu plus loin, afin, non pas de vous pousser à penser comme moi, mais à vous donner toutes les informations pour que vous fassiez vous-même votre opinion.

Absence de contrôle

La Fédération internationale de l’industrie du médicament (FIIM), a déclaré dans un communiqué que dans le cas de la livraison de vaccins à des ONG humanitaires qui opèrent sur le terrain dans des conditions incertaines, les laboratoires ont estimé qu’ils ne savent pas exactement où et comment les vaccins sont utilisés.

Ils ne peuvent pas, ou difficilement, contrôler en permanence comment les vaccins sont livrés, stockés et gérés dans les camps de réfugiés.

Les conditions d’hygiène, la précarité de la santé des réfugiés et migrants illégaux et la malnutrition, les rend beaucoup plus vulnérables que les sociétés organisées.

L’exiguïté des locaux médicaux et la faiblesse des soins de santé les exposent à un risque élevé d’infection.

De plus, les migrants peuvent accuser les vaccins d’être à l’origine de problèmes qui apparaissent par la suite, même s’ils n’ont aucun lien avec les vaccins, a-t-elle ajouté. Et l’absence de structure de contrôle, d’hôpitaux de haut niveau et de gouvernement rend difficile, voire impossible, l’examen médical poussé qui permet de déterminer avec précision la cause d’une maladie survenue après la vaccination.

Vaccin développé trop vite

Sous la pression du président américain Donald Trump, les fabricants ont développé le vaccin en un temps record, du jamais vu.

En temps normal, les fabricants de médicaments souscrivent une assurance pour couvrir la responsabilité des effets indésirables potentiels de leurs vaccins.

Mais Trump les a incités à développer des médicaments si rapidement que certains effets secondaires – par exemple, un trouble rare de la coagulation sanguine chez certaines personnes ayant reçu le vaccin d’AstraZeneca – apparaissent au moment où les vaccins sont administrés aux patients.

La préoccupation des services juridiques des fabricants de vaccins trouve donc son origine dans la rapidité sans précédent des efforts déployés pour développer les vaccins COVID.

Conclusion

Les révélations des document internes de Gavi sont importantes. Je ne pense pas que beaucoup de mes confrères en parleront, et s’ils en parlent, ce sera pour vous raconter un roman à l’eau de rose qui cachera certains éléments et insisteront sur d’autres.

Ce n’est pas le genre de la maison.

Je vous ai livré toutes les informations, à vous de tirer vos conclusions et de vous faire votre propre opinion.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  1. https://www.gavi.org/vaccineswork/availability-arrival-how-covax-doses-make-it-countries

Autres sources de cet article :

  • https://www.insurancejournal.com/news/international/2021/12/16/645981.htm
  • https://www.reuters.com/world/refugees-lack-covid-shots-because-drugmakers-fear-lawsuits-documents-2021-12-16/
  • https://www.gavi.org

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