Publié par Drieu Godefridi le 10 janvier 2022

Deux années après l’entrée de l’humanité dans l’étonnante séquence COVID, osons une esquisse de bilan.

La première leçon de cette crise est que le régime totalitaire chinois a jeté sur le monde une peste qui a tué des millions de gens, contraint à l’hospitalisation des dizaines de millions de personnes, paralysant partiellement l’économie mondiale pendant deux ans, en parfaite impunité.

À ce jour, l’hypothèse généalogique la plus vraisemblable est que le virus de Wuhan s’est échappé d’un laboratoire sis à Wuhan, Chine, après qu’il a été manipulé pour le rendre le plus contagieux possible par et pour l’homme. Mission parfaitement accomplie.

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Imaginez un instant la permanente bronca qui résonnerait dans le monde si ce virus ne s’était pas échappé d’un laboratoire chinois, mais américain. C’est facile : le sujet qui serait à l’ordre du jour serait celui des réparations. Des pays, des États, des coalitions d’États, le monde entier, emmené par les Nations-Unies, en seraient à présenter leur modeste facture — 10 trillions ? 50 trillions ? 100 trillions ? — au Trésor américain.

Fascinante impunité chinoise. Pour être involontaire, un homicide n’en reste pas moins, en théorie criminelle, un homicide. En irait-il autrement, quand l’humanité est la victime ?

La deuxième leçon est que tout imparfaits et insuffisants qu’ils se sont avérés, les vaccins contre le COVID nous ont sauvé la mise — « nous » = l’humanité. Décevants en termes de réduction de la contagion, décevants dans leur « durabilité », les vaccins se sont montrés d’une efficacité époustouflante quand il s’est agi de réduire les hospitalisations, a fortiori l’envoi en soins intensifs (USI/ICU).

Or, dans nos pays, tout est là. Quand une pandémie entre dans une phase exponentielle, les systèmes de santé sont menacés de saturation. Quelle que soit leur nature : libérale, de type soviétique ou entre les deux, c’est-à-dire britannique. Si rien n’est fait pour enrayer la contagion exponentielle, ce n’est jamais qu’une question de temps que le système de santé ne soit engorgé, donc paralysé, ce qui mène en quelques jours — jours, pas semaines ou mois — à la paralysie de la société.

Ce qui a permis aux pays occidentaux de ne recourir à des mesures d’enfermement que de façon partielle et en dernier recours, contrairement à la Chine, ce sont les seuls vaccins. Il n’existe pas d’autre variable dans cette équation de première année du secondaire.

N’étaient les vaccins, nos pays auraient dû s’en tenir à des politiques de confinement strict, du type du premier confinement européen — il n’y avait pas de vaccin — pour en venir progressivement à des enfermements à la chinoise, c’est-à-dire l’incarcération à domicile. (Car, en Chine, on ne promène pas le chien, Monsieur. En Chine, on ne sort pas courir, Madame. En Chine, on ne sort pas.) Inlassablement, il faut saluer et célébrer la contribution à l’humanité des chercheurs qui ont mis au point les vaccins occidentaux contre le COVID dans un délai record (ce qui est une bonne chose). La technologie ARNm marque un changement paradigmatique, au sens de Thomas Kuhn, dont la généralisation profitera, en dernière analyse, à l’humanité entière.

Dans cette affaire, le crime est chinois ; l’ambulance est occidentale. Car, cerise sur le gâteau, les premiers vaccins développés par la Chine se sont quant à eux révélés d’une remarquable inefficacité, cela sur tous les plans.

La troisième leçon est d’ordre ontologique. En tant que fondé sur des arguments mille fois réfutés, et la négation des milliards de données disponibles, le mouvement « antivaxx » ne présente qu’un intérêt intellectuel limité.

Son intérêt réside entier dans la corroboration qu’il apporte à ce que j’ai nommé par ailleurs la figure du « Moi-Soleil », cet individu dont l’opinion n’admet aucun contredit, qui exige le droit d’avoir tort (Ortega y Gasset, La révolte des masses), et considère les faits qui contreviennent à sa Sainte-Opinion comme une sorte d’insulte.

Précisons que la critique rationnelle des vaccins n’est pas en cause. « Big Pharma » s’inscrit dans une longue tradition de corruption, pimentée d’innombrables condamnations pénales et civiles ; ce sont des entreprises qui méritent d’être soumises constamment au feu de la critique la plus exigeante. À condition, bien sûr, que cette critique reste rationnelle ; c’est-à-dire nourrie de faits, et non de superstitions médiévales en contravention des données disponibles.

De ce point de vue, l’ontologie de l’antivaxx, chasseur de sorcières, est à l’identique de celle du « woke », qui considère ses émotions comme un argument final et qui bâtit des « safe space » dont vous êtes exclu du moment que votre existence disconvient à son fragile « ressenti ». Charmante créature en vérité !

La superstition n’est pas neuve ; notre siècle n’a pas inventé la chasse aux sorcières ; les individus qui s’abandonnent à la haine dans un débat rationnel sont de toutes les époques. Ce qui est neuf est la généralisation, au XXIème siècle, de cette ontologie du Moi-Soleil, qui ne rencontre plus guère de limite personnelle, familiale, sociale, religieuse ni culturelle, et dont nous n’avons pas fini de contempler les fulgurances et cataclysmes. Le Moi-Soleil embrasse l’horizon de son ignorance d’un regard confiant.

Au quatorzième siècle, la peste noire tuait un Européen sur deux ; les seuls remèdes disponibles étaient l’enfermement, l’exil, l’exode et attendre. Il fallut dix-huit mois pour que la peste se consume, ne laissant derrière elle, en France, que ruines et barbarie. Ainsi que des cadavres de Juifs massacrés par d’autres Français qui, tout à la passion « complotiste » de l’époque, étaient convaincus que « les Juifs » étaient responsables de la peste ! (Auguste Bailly, La guerre de cent ans, Fayard, 1943, 34-35.)

Nos fabuleux progrès scientifiques et technologiques regardent le quatorzième siècle, et ceux qui l’ont suivi, avec hauteur. À bon droit !

Toutefois, sommes-nous si convaincus que la nature de l’homme a changé ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Drieu Godefridi pour Dreuz.info.

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